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Les difficultés d'apprentissage de l'orthographe dans le système éducatif malien: cas du groupe scolaire second cycle de Darsalam, cap de Koutiala (Mali)


par Nicolas TOGO
UCAO-UUba- Bamako-Mali - Master recherche 2018
  

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Chapitre II-Présentation des milieux d'étude

2.1- présentation de la commune urbaine de Koutiala

Notre milieu d'étude est la ville de Koutiala. A travers ce chapitre, nous présenterons de façon succincte l'historique de la ville de Koutiala, sa situation géographique, sa démographie. Nous présenterons de façon particulière la population spécifique de notre établissement d'enquête, à savoir le groupe scolaire second cycle de Darsalam. L'étude monographique de la ville de Koutiala et les documents administratifs nous aiderons à enrichir nos données.

2.1.1- Historique de la commune urbaine de Koutiala

Koutiala est la déformation de « Koulé Dia Kan » en Mamara (langue Minianka), qui signifie « village des fils de bucherons ».

Selon la tradition, la ville de Koutiala serait fondée par les Sanogo entre le XVIème et le XVII siècle. Ils seraient venus du petit village de Sanga situé à 5km au Sud-ouest de Koutiala, où ils exploitaient les terres fertiles, regroupés en hameaux de cultures.

Les Sanogo furent rejoints par des bucherons ou Koulé en Bambara, originaires de Ouolosso situé à 5 Km au Nord-est de Koutiala. Les bucherons travaillaient le bois en abattant de grands arbres. Ce qui explique les armoiries de la ville : un Baobab, tombant sous les coups des haches du bucheron, encadré par le Ciwara, objet d'art.

Plus tard, les Coulibaly, venus de l'actuel arrondissement de Zangasso, s'installèrent auprès des deux clans pour travailler la terre. Un quatrième groupe, celui des Ouattara originaire de la ville de Kong en République de Côte-d'Ivoire, vint s'installer à son tour à Koulé Dia kan. La ville vécut longtemps repliée sur elle-même avant d'être, tour à tour, une province du royaume du Kénédougou au Sud et du royaume Bamanan de Ségou au Nord.

En 1903, le colonisateur français y crée un poste administratif. Koutiala fut érigée en commune de moyen exercice suivant l'arrêté territorial n° 446D.I-3 du 10Avril 1958. Le 02 Mars 1966, Koutiala devient une commune en plein-exercice, conformément à la loi n°009-66 AN-RM.

La ville connut une expansion territoriale, dans la décennie 1960-1970, avec la création de nouveaux quartiers tels que Médina-Coura, Hamdallaye, Bolibana et Darsalam I et II. De vastes extensions, commencées dans les années 2003 se poursuivent.

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2.1.2 - Situation géographique de Koutiala

La commune urbaine de Koutiala est située au Nord-ouest de Sikasso, la capitale régionale et 3ème région administrative du Mali. Elle couvre une superficie de 170 020 Km2. Elle compte 12 quartiers et huit villages, administrés par un conseil communal de 41 membres issus des élections municipales de Novembre 2016. Le Maire, Oumar Dembélé (UDD) et ses six adjoints forment le bureau communal. Ils sont appuyés dans leurs tâches par neuf (9) commissions de travail et des agents communaux, relevant de l'administration communale.

Ville cosmopolite, Koutiala est située au carrefour des villes de San, à 138 Km au Nord-est ; de Ségou, à 157 Km au Nord-Ouest, de Sikasso, à 137 Km au Sud-est, de Bobo-Dioulasso (BF) à 209 km à l'Est. Cette position géographique privilégiée, fait de la ville une plaque tournante d'intenses activités agro-industrielles et commerciales avec les centres de l'intérieur et des états voisins.

Le climat y est de type soudanien ; caractérisé par une saison de pluie allant de Mai à Octobre et une saison sèche qui couvre la période Novembre-Avril. Les pluies varient de 900 à 1000 mm par an.

l'Harmattan, un vent chaud, sec et provenant du Sahara, souffle de Novembre à Mai.

La végétation est la savane arborée, composée de Karité, de Néré, de Raisin sauvage, de Kapokier et Baobab.

Située dans une dépression, la ville devient un véritable réceptacle d'eaux de pluies pendant l'hivernage, provoquant des inondations dévastatrices. Les principales rivières telles le Pimpédogo, le Farako et le Soro restent à sec pendant tout le reste de l'année.

2.1.3- Cadre démographique de Koutiala

La population de la commune de Koutiala est estimée à 154 545 habitants en 2012, soit 50,20% de femmes et 49,8% d'hommes avec un taux d'accroissement de 2,7%. (Source : Résultats provisoires du RGPH 2009. (Estimation de DRPSIAP/Sikasso). Koutiala est la troisième ville la plus peuplée du Mali après Bamako et Sikasso. Avec, 52,5% de moins de 15 ans, la population est très jeune. Ce qui pose d'importants défis à relever en matière d'éducation. Elle est cosmopolite, composée de Minianka, l'ethnie majoritaire, de Bambara, de Sénoufo, de Peulhs, de Bwa, de Dogons. Ces groupes humains pratiquent les activités agro-pastorales, l'artisanat et le commerce. L'animisme, l'Islam et le Christianisme sont pratiqués.

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La principale culture commerciale est celle du coton. L'importante production cotonnière a valu à la ville de Koutiala l'appellation « capitale de l'or blanc ». La vie économique de la ville de Koutiala est basée sur l'importante production cotonnière assurée par les paysans sous l'encadrement de la CMDT. Elle a favorisé la création et le développement de nombreuses usines de transformations dont la matière principale est le coton. Il s'agit notamment des huileries, des usines d'aliments-bétail et de fabrique d'emballage qui ont permis de créer des emplois. Le commerce est dynamique. Il se fait avec les villes de l'intérieur et avec les pays voisins. Il porte sur des produits agro-pastoraux et industriels.

2.2-Population scolaire spécifique de Darsalam

Notre milieu d'étude est le quartier de Darsalam situé dans la ville de Koutiala. Le quartier est divisé en deux parties : Darsalam 1 et Darsalam 2. Il est situé au Nord-est de la ville, sur la route de San. Il compte une population de 32 660 habitants28.

Le quartier compte de nombreuses structures éducatives préscolaires ; des établissements d'enseignement fondamental public et privé, les établissements d'enseignement secondaire, technique et professionnel.

La présente étude s'effectue au groupe scolaire second cycle de Darsalam, situé dans le quartier dont il porte le nom. Communément appelée « Ecole du sahel » à cause du caractère sec et rocailleux du terrain sur lequel il a été bâti, quelques années plus tôt, le groupe scolaire Darsalam second cycle est un ensemble composé de 12 classes réparties en quatre groupes, à savoir, Darsalam A, Darsalam B, Darsalam C et Darsalam D. Chaque groupe scolaire compte les trois niveaux d'enseignement du second cycle : 7ème, 8ème et 9ème années. Il est placé sous la responsabilité d'un Directeur d'école, aidé dans ses tâches par le personnel enseignant. Le groupe scolaire Darsalam second cycle compte un effectif de 1085 élèves. Notre enquête porte sur un échantillon 134 personnes dont 120 élèves choisis selon la technique d'échantillonnage probabiliste de hasard simple ; de 9 enseignants de français et des acteurs externes constitués d'un conseiller pédagogique, de 4 enseignants de français à la retraite retenus sur la base de la technique d'échantillonnage non probabiliste de choix intentionnel. Le choix des enseignants de français à la retraite, du conseiller pédagogique de français se justifie, d'une part, par leur statut d'anciens praticiens de la fonction enseignante, d'autre part, par leur responsabilité dans la formation et le sui-pédagogique des enseignants.

28 . Source : résultats provisoires du RGPH 2009. Estimation DRPSIAP/SIKASSO

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La répartition des effectifs par classe et par groupe scolaire se présente suivants les tableaux ci-après :

Tableau 4 : Effectifs des classes Darsalam A.

Classes

Effectifs

Pourcentage par sexe

Total

Total général

7ème Année

G : 50

46%

109

 
 

F : 59

54%

 
 

8ème Année

G : 29

48%

 
 
 

F : 31

52%

60

271

9ème Année

G : 45

44%

102

 
 

F : 57

56%

 
 

Source : Enquête personnelle, Koutiala avril à octobre 2018 Tableau 5 : Effectifs des classes Darsalam B.

Classes

Effectifs

Pourcentage par sexe

Total

Total général

7ème Année

G : 45

38%

118

 
 

F : 73

62%

 
 

8ème Année

G : 37

51%

73

 
 

F : 36

49%

 

278

9ème Année

G : 30

34%

87

 
 

F : 57

66%

 
 

Source : Enquête personnelle, Koutiala avril à octobre 2018 Tableau 6 : Effectifs des classes Darsalam C.

Classes

Effectifs

Pourcentage par sexe

Total

Total général

7ème Année

G : 52

48%

110

 
 

F : 58

52%

 
 

8ème Année

G : 34

49%

69

 
 

F : 35

51%

 

262

9ème Année

G : 40

48%

83

 
 

F : 43

52%

 
 

Source : Enquête personnelle, Koutiala avril à octobre 2018 Tableau 7 : Effectifs des classes Darsalam D

Classes

Effectifs

Pourcentage par sexe

Total

Total général

7ème Année

G : 50

45%

112

 
 

F : 62

55%

 
 

8ème Année

G : 31

56%

55

 
 
 

274

F : 24

44%

9ème Année

G : 44

41%

107

 

46

F : 63

 

59%

Source : Enquête personnelle, Koutiala avril à octobre 2018

Les tableaux 4, 5, 6 et 7 présentent des effectifs élevés dans toutes les classes. Seule la classe de la 8ème année de l'école Darsalam D compte un effectif de 55 élèves. Les effectifs pléthoriques rendent difficile l'acte d'enseignement avec des classes bruyantes, des surcharges sur les table-bancs, insuffisances de livres de lecture.

Par ailleurs, les élèves qui passent de la sixième à la septième année sans être soumis à un examen ont besoin d'une formation de base solide afin de réussir cette étape de leur apprentissage. Or, un effectif élevé est un facteur qui réduit considérablement non seulement le temps de lecture des apprenants mais aussi de leur familiarisation avec le texte et partant de leur faible appropriation de l'orthographe. Ce qui constitue une entrave de l'apprentissage de l'orthographe par la lecture. Les effectifs des apprenants qui vont crescendo dans les écoles depuis quelques années constituent, certes, un facteur favorable à l'augmentation du taux de scolarisation suite à la demande d'éducation élevée mais représentent un poids pédagogique pour les enseignants qui assurent l'acte d'enseignement. Cette situation est consécutive à l'offre qui n'a pas suivi la demande d'éducation et les salles de classes sont insuffisantes par rapport au nombre d'inscrits malgré le développement du secteur privé dans le domaine de l'éducation.

Au-delà des difficultés ci-dessus citées, les effectifs élevés rendent difficiles les évaluations régulières en orthographe, en conjugaison, contribuant ainsi à l'échec des apprenants en Dictée de contrôle. Elles recommandent l'adoption d'une pédagogie dite des grands groupes qui a montré malheureusement ses limites. Toutefois, un élément encourageant qui ressort de ces effectifs élevés est la parité fille/garçon, évocatrice d'une prise de conscience des parents de l'importance de la scolarisation des filles

Graphique 3 : répartition des élèves enquêtés selon l'âge

12 13 14 15 16 17 18 19 20 21

Elèves enquêtés par âge

12 ans - 0,83% 17 ans- 13%

13 ans - 12% 18 ans- 12%

14 ans - 24% 19 ans - 2%

15 ans - 22% 20 ans - 0%

16 ans - 12% 21 ans - 2%

Source : Enquête personnelle, Koutiala avril à octobre 2018.

Ce graphique présente des enquêtés de la tranche d'âge de 12 à 21 ans. Une analyse faite sur la base de l'âge d'inscription à l'école à sept ans, la tranche d'âge 13, 14 et 15 ans correspond à l'âge des apprenants au collège. Au-delà de cette tranche d'âge, la présence au second cycle des apprenants âgés de 16 à 21 ans nous permet de dégager deux hypothèses : primo, tous les apprenants âgés de 16 ans au collège ont soit accusé un retard dans leur inscription à l'école soit redoublé une classe ; secundo, tous les apprenants de 16 ans à 21 ans, inscrits à l'âge de 7 ans, ont redoublé une à six fois durant le bloc unique de neuf ans de l'enseignement fondamental. Par ailleurs, 37% des enquêtés devraient être dans le circuit de l'enseignement secondaire général tandis que 4% devraient être dans l'enseignement supérieur niveau Licence 1, Licence 2 et Licence 3. Au total, 41% des enquêtés ne devraient pas être dans l'enseignement fondamental. Ce qui permet de supposer que les apprenants ont redoublé plusieurs classes pour faiblesse de niveau.

47

Graphique 4 : répartition des élèves enquêtés selon le statut : régulier-redoublant.

Répartition des élèves enquêtés selon leur statut: passant-redoublant.

Rédoublants

36%

Passants

64%

Passants Rédoublants

48

Source : Enquête personnelle, Koutiala avril à octobre 2018

Ce graphique présente 36% de redoublant, soit plus de trois quart des enquêtés contre 64% de d'élèves réguliers repartis dans les classes de 7ème, 8ème et 9ème années de Darsalam A, B, C et D. Si le pourcentage de passant est plus élevé, celui des redoublants, 36%, permet d'affirmer que le taux de redoublement reste très élevé.

Graphique 5 : répartition des élèves enquêtés par sexe.

Féminin

58%

Masculin

42%

Masculin

Féminin

Source : Enquête personnelle, Koutiala avril à octobre 2018

Ce graphique laisse comprendre que plus de la moitié des élèves enquêtés sont des filles. Ce qui représente un espoir pour la scolarisation des filles.

Le chapitre suivant porte sur l'élucidation des concepts et la revue critique de la littérature.

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"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite