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Effets de débordement des politiques budgétaires en union monétaire hétérogène: cas de l'union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA)


par Ismaila SANGHARE
Université Cheikh Anta Diop Dakar (UCAD) - Doctorat  2021
  

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II.1.3- L'analyse de la nouvelle géographie économique (NEG)

Selon les théoriciens la nouvelle économique géographique comme Capron (2000) ; Krugman (1991a) et Siroên (2000), la trajectoire économique des pays est non seulement le résultat d'une dynamique propre à chaque pays mais aussi influencée par les politiques économiques nationales mises en oeuvres et les chocs enregistrés du fait de leurs différents niveaux spatiaux. Une telle hypothèse est renforcée par l'analyse de l'indicateur de Moran, qui met en évidence l'autocorrélation spatiale entre les revenus par tête dans les régions retenues.

L'existence d'effet de débordement (externalités des activités ou des politiques nationales), les relations de « vertical Linkage » entre certaines entreprises, le chevauchement des accords régionaux et des espaces, la mobilité du travail sur autant de facteurs régionaux pouvant influencer la trajectoire économique des pays et donc leur degré et vitesse de convergence ou de divergence. Dans le cas des effets de débordement, l'analyse théorique en distingue deux types : les externalités localisées (spillover locaux) et les externalités généralisées où sont concentrées les activités économiques ou les infrastructures bénéficient des avantages de la concentration. Dans ce contexte il y aura renforcement des phénomènes de polarisation de croissance inégale. Cette localisation peut être le résultat des « effets frontières » mis en évidence par la théorie des « zones d'intégration naturelles ».A l'inverse lorsque les externalités positives se généralisent, les avantages de la concentration des activités se diffusent dans un espace plus large par « effet de contagion » favorisant ainsi la réduction des disparités de revenus. Entre ces deux situations, on peut observer le cas intermédiaire où la concentration d'activités dans une région donnée implique des effets de débordement à la fois locaux et globaux.

II.2- Choix de politiques budgétaires

Par nature, les économistes admettent fondamentalement que l'économie est instable. Les pays enregistrent fréquemment des chocs sur l'offre ou sur la demande qui impactent positivement ou négativement leurs économies. La prise en compte de la nature des chocs peut influer sur le choix de la politique budgétaire selon qu'ils soient symétriques ou asymétriques. Ce qui nous amène l'analyse des choix de politiques de stabilisation conjoncturelle.

Graphique 5 : Les principaux effets du déficit budgétaire

Augmentation des dépenses ou baisse des prélèvements fiscaux

Stimulation de la demande globale (multiplicateurs)

Croissance et création d'emploi

hausse

des

taux

réduction

de

croissance et à

d'intérêt

 
 

l'investissement

 

l'emploi

Effet d'éviction et

Possibilité de

Frein à la

Déficit

Augmentation de la dette publique

Augmentation de la charge de la dette (intérêt pays par l'Etat)

Augmentation du déficit

Source : Auteur, à partir de l'analyse keynésienneII.2.1- La politique d'austérité budgétaire

En union monétaire, l'impact des politiques d'austérité est amplifié en raison de l'interdépendance des pays par des liens commerciaux. Lorsque tous les pays consolident simultanément leurs finances publiques, la production de chaque pays est non seulement réduite dans l'économie domestique, mais elle sera également affectée par les consolidations budgétaires réalisées dans les autres pays-membres. Les politiques d'austérité menées de concert en union européenne risquent de conduire à une contraction cumulative de l'activité économique. Batini et al., (2012) confirme les effets dépressifs des consolidations et constate que les réductions de dépenses publiques sont bien plus dommageables à l'activité que les hausses d'impôts.

Une étude du Fonds Monétaire International (FMI, 2010) a analysé les expériences de consolidation budgétaire menée dans les économies avancées. Les résultats concluent des effets non keynésiens (multiplicateur négatif) pour les politiques de restrictions budgétaires en prenant appui sur quelques pays comme le Canada, le Danemark, l'Irlande, la Suède qui présentent en réalité une certaine particularité. Elles portent sur de « petites économies ouvertes » avec leur propre monnaie et qui ont mené des politiques de rigueur budgétaire, en les combinant avec la dépréciation monétaire. Contrairement à ces derniers, le FMI montre que dans tous les pays, depuis 30 à 40 ans, les effets des consolidations budgétaires sont restés keynésiens, c'est-à-dire dépressifs.

Une autre étude du FMI (2012) réalisée par dix-sept (17) économistes donne des résultats similaires. Elle compare la valeur des multiplicateurs budgétaires dans les modèles macroéconomiques DSGE pour les politiques discrétionnaires et affirme que les multiplicateurs sont toujours positifs dans ces modèles. Pour la zone euro, le multiplicateur est même supérieur à un. En d'autres termes, si tous les pays prennent des mesures de consolidation budgétaire en même temps, la contraction de l'activité sera supérieure à l'impulsion budgétaire. Par conséquent, la conduite de politiques de rigueur budgétaire dans l'ensemble ades effets récessifs forts et les déficits publics ne pourront pas être compensés. Holland et Portes (2012) ont observé les répercussions des divers plans d'austérité adoptés en zone euro. Ils expliquent que les politiques économiques poursuivies ces dernières années par les pays européens se révèlent particulièrement nocives pour l'activité. Aussi, la consolidation budgétaire a entraîné une hausse du ratio dette publique/PIB dans chaque pays membre, excepté l'Irlande. La consolidation coordonnée des politiques budgétaires s'est traduite par une hausse du ratio de 5 % environ pour la zone euro dans son ensemble. Il faut noter que les plans d'austérité ont été mis en oeuvre pour atténuer les tensions sur les marchés de la dette souveraine et éviter la contagion. Cependant, les plans ont conduit à une hausse des taux d'intérêt, la persistance des effets négatifs sur la production et finalement un accroissement des ratios dette/PIB. Les conclusions de leurs travaux montrent que le décalage dans le temps des ajustements budgétaires permettrait de réduire les coûts sur l'emploi et la croissance, sans pour autant que l'endettement s'éloigne de sa trajectoire soutenable.

Dans la même lancée, Auerbach et Gorodnichenko (2012) ont montré à partir d'une étude sur un panel de 30 pays de l'OCDE (en grande partie les pays de la zone euro) que les effets de débordement des chocs budgétaires sont plus accentués (forts) pendant les périodes de récession. Quant au régime de change, les effets restent plus faibles dans les régimes à taux de change fixe que dans les régimes à taux de change flottants. Erceg et Lindé (2012) ont développé un

modèle DSGE13 à deux économies pour observer comment l'appartenance à une

13 Le modèle DSGE a permis examiner les effets d'une expansion des dépenses publiques dans une trappe à liquidité. Si la trappe à liquidité est très longue, le multiplicateur de dépense peut être beaucoup plus grand que dans des circonstances normales, et les coûts budgétaires minimes. Mais compte tenu de ce `fiscal déjeuner libre, `on ne sait pas pourquoi les décideurs voudraient limiter la taille de l'expansion budgétaire. Notre document traite de cette question dans un environnement de modèle dans lequel la durée de la trappe à liquidité est déterminée de manière endogène, et dépend de la taille de la relance budgétaire. Nous montrons que, même si le multiplicateur est élevé pour de faibles augmentations dans les dépenses publiques, il peut diminuer sensiblement à des niveaux de dépenses plus élevés ; ainsi, il est essentiel de faire la distinction entre la réponse marginale et moyenne de la dette de sortie et le gouvernement.union monétaire façonne les effets d'une consolidation, qu'elle prenne la forme d'une hausse d'impôts ou d'une réduction des dépenses publiques. Une consolidation budgétaire entraîne une contraction de l'activité dans l'union monétaire. Leurs travaux aboutissent aux résultats suivants : d'abord à court et moyen termes, une contraction des dépenses publiques déprimera davantage la production que si la consolidation budgétaire avait pris la forme d'une hausse d'impôts. Par contre, le modèle suggère que les réductions des dépenses sont moins dommageables à l'activité ; ensuite à long terme, ils préconisent une combinaison de réductions de dépenses et de hausses d'impôts si un pays membre d'une union monétaire est contraint de consolider ses comptes publics.

Néanmoins, ils reconnaissent avoir sous-estimé les répercussions qu'une baisse des dépenses publiques peut avoir sur la croissance potentielle. Or, les dépenses d'infrastructures sont susceptibles de stimuler la productivité du capital privé et que les dépenses en éducation améliorent la productivité de long terme par l'accumulation du capital humain.

Des études du (FMI) (2013) affirment que les consolidations budgétaires ne stimulent jamais l'activité économique. L'accélération de l'activité domestique suite à l'adoption d'un plan d'austérité se traduit par un accroissement de la demande extérieure, impulsée par une dépréciation réelle du taux de change. En plus, les politiques d'austérité augmentent le ratio de la dette publique/(PIB) ; puisse que le resserrement budgétaire sur l'activité économique réduit le PIB.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams