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Les autochtones minoritaires et la dynamique d'urbanisation au Cameroun: l'expérience du département du Mbéré dans la région de l'Adamaoua (Cameroun)


par Sylvester DIGNA DENAM
Université de Ngaoundéré - Master II en Science Politique 2018
  

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SECTION II : LES LOGIQUES INSTITUTIONNELLES D'INTEGRATION DES AUTOCHTONES

MINORITAIRES...................................................................................................... ......55

CHAPITRE II : LES APPROCHES COMPLEMENTAIRES D'INSERTION DES AUTOCHTONES

MINORITAIRES DANS LA DYNAMIQUE D'URBANISATION 59

SECTION I : L'INSTITUTION DES CENTRES D'AMITIÉ DES AUTOCHTONES MINORITAIRES ET LE DÉVELOPPEMENT DES CENTRES DE SAUVEGARDE CULTURELLE..............................59

SECTION II : LA REDÉFINITION DU ROLE DES PRINCIPAUX ACTEURS DE

L'URBANISATION 60

CONCLUSIONGÉNÉRALE...............................................................................................65 BIBLIOGRAPHIE............................................................................................................67

ANNEXES......................................................................................................................74

TABLE DES MATIÈRES............................................................................................. 87

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Mémoire présenté par DIGNA DENAM Sylvester

INTRODUCTION

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Mémoire présenté par DIGNA DENAM Sylvester

PRÉSENTATION DU SUJET

La restructuration de la morphologie globale du monde du fait du mouvement irréversible de reconfiguration des cités, constitue en ce début du XXIème siècle un véritable secret de polichinelle. Cette dynamique d'urbanisation planétaire, généralisée et complète2 parce qu'elle intègre l'ensemble des pratiques sociale3 demeure continuellement au coeur des préoccupations des citoyens de la société politique, des États et de toute la communauté internationale. La pertinence de ce phénomène s'avère, d'autant plus que suivant les indications des Nations Unies4 la moitié de l'humanité serait urbaine dans un futur relativement proche. Celle-ci qui ne représentait que 30% est passée à 54% en 2014. D'ici 2020, la frange majorité des populations des pays en développement, vivra dans les villes contre 63,4% d'ici 2050.

De fait, considéré comme un indice de bonne santé économique et sociale, le continent africain, longtemps perçu sous le prisme tragique de la colonisation et de l'esclavage qui l'a vidé de son potentiel humain susceptible d'impulser le développement de la communauté politique 5 , s'est résolument inscrit dans cette mouvance générale et inéluctable de reconfiguration des villes après les vagues d'indépendance qui ont succédé cette sombre période de l'histoire. Avec un taux d'urbanisation estimé à , le « berceau de l'humanité » occupe le podium dans cette tendance urbanistique derrière le continent asiatique6 avec la fulgurance dans le top 10 planétaire des villes à croissance urbaine rapide de ses quatre villes ()7. Pour répondre à cette exigence qu'implique la nouvelle dynamique urbaine, l'Union Africaine a élaboré la vision de l'Afrique à long terme en faveur d'un développement rapide inclusif et durable des villes dans l'agenda 2063.

Si l'urbanisation est une réalité contemporaine, les réflexions sur cette thématique, sont fort anciennes. Déjà, Platon8, Aristote dans la Grèce antique, Vitruve9à Rome, Thomas More à la renaissance10 se sont préoccupés des problèmes d'organisation des cités.11

L'urbanisation au Cameroun remonte à la période allemande avec la création des toutes premières villes sous influence allemande entre 1884 et 1916 (Douala, Buea, Yaoundé, Edéa, Ebolawa, Lolodorf etc.). Dans l'optique d'aménuir le phénomène de portage, l'administration allemande va élaborer une stratégie de conditionnement économique du pays par l'extension des voies de communication. « A Lolodorf, quotidiennement, on voyait passer mille porteurs

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Mémoire présenté par DIGNA DENAM Sylvester

2 Lefebvre (H), La révolution urbaine, Paris Gallimard, 1970, Pp 27-28

3 Durkheim (E), Les règles de la méthode sociologique, Paris, Flammarion, 1988 p. 98

4 Perspectives sur l'urbanisation mondiale, édition 2014, Département des Affaires Économiques et Sociales (DAES)

5 Entendu au sens de Ferdinand Toennies, Communauté et société selon Tönnies, Revue philosophique, 27, 1889, p. 416-422

6 Perspectives sur l'urbanisation Op.cit. p. 9

7 City mayors statistics(n.d): The world's fastest growing cities and urban areas from 2006 to 2020, http// www.citymayors.com./statistics/urban_growth1.html

8 Cf. Le Critias et les lois (livre V)

9Vitruve, Les Dix livres d'architecture, Paris 1979

10 Cf. L'utopie, Éditions Sociales, 1966, p. 119 et s

11 Jean (C), Jean-Léon Virguier et Patrice Cornille, Technique du droit de l'urbanisme, Collection de l'Institut National de formation notarial, quatrième édition, 1993

chargés du caoutchouc des forêts de Yokadouma »12. Une description similaire faite par un officier français à Douala le 26 février 1916 est révélatrice puisque, déclare-t-il, « la ville de Douala que je visite [
·
·
·] est très belle. Beaucoup plus importante que les villes des colonies françaises de la côte. La ville de Douala occupe au fond de l'estuaire du Douro, une étendue de 8km et comprend trois quartiers bien distincts, séparés entre eux par des ravins profonds... » . Une autre description en est faite du même auteur. « Et voici Yaoundé : la physionomie générale de Yaoundé ne ressemble en rien, à celle des grosses agglomérations que nous avons déjà rencontrées [
·
·
·]. En somme, l'organisation germanique, minutieuse et tracassière s'étale partout avec ses défauts, mais il faut bien le reconnaître, avec ses réelles qualités » 13. L'urbanisation ainsi mise en perspective, va prendre une tournure spectaculaire au fil des ans.

C'est ainsi qu'à l'aune de son indépendance, l'on a assisté parallèlement à une grande campagne de transformation des villes camerounaise ainsi que l'émergence des « villages-villes »14 qui s'étendent au-delà des cadres urbains initiaux. Cette fusion ville-campagnes a abouti à l'éclosion des zones urbaines au Cameroun. En 1960, la partie du territoire initialement française, est découpée en 30 départements auxquels s'ajouteront six autres issus de la partie anciennement britannique en 1968. Mais de 1975 à 1998, le Cameroun passera de 39 à 58 départements ; ceux-ci constitués d'arrondissements15. De 1987 à 2005, le taux d'urbanisation est passé de 37,9% à 48,8% selon les estimations du Bureau National d'État Civil du Cameroun (BUNEC)16

Cette dynamique évolutive d'institutions a, suivant cette trajectoire, conduit à l'érection du département de l'Adamaoua, en région accordant au Mbéré d'être compté parmi les nouveaux départements que compte la région château d'eau du Cameroun17.

Toutefois, l'émergence des villes, en même temps qu'elle émerveille par l'apparition des édifices modernes et des structures politiques, économiques et administratives nouvelles, laisse paradoxalement transparaître des inégalités18. L'urbanisation peut aussi constituer un champ fertile à l'accroissement de la pauvreté et de la violence. C'est dans cette perspective qu'il convient d'inscrire la présente étude sur l'analyse de l'impact de la dynamique d'urbanisation dans le vécu quotidien de la population « aborigène » au sein du Mbéré.

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