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Amélioration de la fructification du karité (vitellaria paradoxa c.f.gaertn.) cas des parcs agroforestiers du village de Torem dans le centre sud du Burkina-Faso


par Wendpanga Issaka KANAZOE
Université Ouaga 1 Professeur Joseph Ki-Zerbo - Master 2008
  

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CHAPITRE II : MATÉRIEL ET MÉTHODES

II. Matériels et Méthodes

1. Echantillonnage et collecte des données

a. Choix du site

Pour cette étude deux (02) sites ont étés choisis. Le choix de ces sites s'est fait en

fonction de la disponibilité des propriétaires terriens à assurer un suivi et une protection du site mais aussi en fonction de l'accessibilité de ces sites et la capacité de chaque site à disposer d'un nombre suffisant de pieds de karités exploitables pour l'étude. En effet, chacun des sites retenus devrait abriter au moins dix arbres de karité chacun portant un nombre suffisant d'inflorescences susceptibles de répondre aux exigences de l'expérimentation. Les deux sites sont distants d'environ 2 km et se trouvent à l'intérieur de parcs agroforestiers.

b. Matériel végétal

Le choix de Vittelaria paradoxa tient compte de son importance socio-économique tant

pour les populations rurales que pour le gouvernement qui le place parmi les espèces prioritaires à développer. Il est le plus abondant dans les parcs agroforestiers. De plus, ce sont des espèces apicoles très fortement nectarifères et pollinifère (Guinko, 1987).

c. Autres matériels

Pour la capture des insectes trois (03) types de pièges ont étés utilisés. Il s'agit des pièges

adhésifs ou collants, du filet et des coupelles. Chaque coupelle est placée au sommet de trois tubes PVC. Les insectes capturés au niveau des filets et des coupelles sont conservés dans des tubes contenant de l'alcool 70°. Ces échantillons étiquetés sont envoyés pour identification.

Le marquage des différentes inflorescences concernées par l'expérimentation s'est fait à l'aide d'un ruban plastique de couleur bleue et violet.

Une balance électronique nous a permis de faire les pesés.

2. Méthodes

a. Suivi de la pollinisation

Sur chaque pied nous avons appliqué deux (02) traitements. Chaque traitement étant répliqué trois (03) fois sur trois (03) inflorescences différentes. Les deux (02) traitements appliqués sont les suivants :

· pollinisation naturelle : inflorescences non ensachées

· pollinisation manuelle : les grains de pollen sont apportés manuellement d'un autre arbre.

V' Pollinisation naturelle ou libre

Le comptage des fleurs des trois (03) inflorescences libres marquées sur chaque arbre et non ensachés s'est effectué tous les quinze (15) jours durant toute la période de la floraison. A la fructification le comptage des fruits a été fait selon la même périodicité (tous les quinze (15) jours) jusqu'au murissement des fruits. Les fruits mûrs ont été ensuite récoltés et pesés. Après avoir enlevé la pulpe, le poids de la noix est mesuré par pesée. Ensuite la noix fut débarrassée de sa coque et l'amande obtenue est pesée (Djonwangwe, 2011).

V' Pollinisation manuelle

Pour la pollinisation manuelle nous avons pris la précaution de sélectionner uniquement les fleurs qui n'étaient pas totalement ouvertes ; c'est-à-dire celles dont le pistil seul avait émergé. Les autres fleurs ayant été détruites. Des fleurs cueillies sur d'autres arbres sont utilisées pour la pollinisation des inflorescences identifiées pour la pollinisation manuelle. Le pollen de ces fleurs est répandu sur le pistil des inflorescences marquées. Par la suite nous avons procédés au comptage et aux différentes pesées comme dans les cas du premier traitement (Pollinisation naturelle).

Fleur propice à la pollinisation manuelle

Fleur non propice à la pollinisation manuelle

22

Photo 6 : Caractéristiques des fleurs utilisées pour la pollinisation manuelle

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b. Suivi des pollinisateurs

Trois méthodes ont été utilisées pour capturer les insectes.

y' Le filet

Il est muni d'une longue tige pouvant atteindre la cime des arbres. Ce filet est en forme d'une urne rétrécie à sa base. Il présente l'avantage de mieux appréhender les insectes qui visitent réellement l'arbre à karité.

Nous avons passé 5 à 10 minutes à observer chacun des dix arbres marqués. Nous procédons ensuite à la récolte des insectes qui visitent ces arbres à l'aide du filet. Chaque site est visité de 6 heures à 8 heures du matin, de 11 heures à 13 heures et de 16 heures à 18 heures tous les quinze jours.

Photo 7 : Séance de capture des insectes.

y' Les coupelles

Les coupelles contiennent de l'eau savonneuse empêchant les insectes qui y tombent d'en ressortir. Les cuvettes sont colorées en blanc, jaune (à l'image des fleurs) et bleue de sorte à attirer les insectes. A proximité de chaque arbre est placé trois (03) tubes PVC surmontés chacun d'une coupelle.

A Chaque cycle de quinze jours des coupelles sont placées au sommet des tubes PVC pour être récupérées vingt-quatre (24) heures plus tard. Les insectes qui y tombent sont introduit dans les tubes contenant l'alcool 70° après rinçage des insectes (Westphal et al., 2008).

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Photo 8 : Tubes PVC surmontés de coupelles

ü Les pièges collants

Sur chaque site, cinq (05) pièges collants de couleur jaune sont attachés sur cinq (05) arbres pris aléatoirement parmi les arbres concernés par l'étude. Au contact de ce piège, les insectes y sont fortement retenus (Droege et al., 2010).

Les pièges collants sont attachés sur cinq arbres dans chaque site et récupérés au bout de vingt-quatre (24) heures.

Le suivi des pollinisateurs s'est achevé à la fin de la floraison.

Photo 9 : Piège collant

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c. Collecte des données

Le 11 et 12 Janvier 2016, 120 inflorescences (portant 3 à 119 fleurs chacune) de Vitellaria paradoxa ont été étiquetées sur 20 plantes situées dans deux sites et deux lots constitués sur chaque site.

Site 1

· lot 1 : 30 inflorescences non protégées

· lot 2 : 30 inflorescences manuellement pollinisées Site 2

· lot 1 : 30 inflorescences non protégées

· lot 2 : 30 inflorescences manuellement pollinisées

Le suivi de la pollinisation du karité a été fait de la floraison à la fructification soit de février à juillet. Les visites ont eu lieu toutes les deux semaines.

Les données concernant le nombre de fleurs par inflorescence, le nombre de fruits formés, le nombre de fruits matures et le nombre d'insectes récoltés par les différentes techniques ont été consignées dans des fiches élaborées à cet effet (Annexe 3 ; 4 ; 5).

Photo 10 : Séance de pesée de fruit

Les observations pour la collecte des insectes ont été faites tous les 15 jours sur les fleurs du lot 1 et du lot 2 du 04 février au 13 avril 2016. Chaque site est visité de 6 heures à 8 heures du matin, de 11 heures à 13 heures et de 16 heures à 18 heures tous les quinze jours. Les différents insectes rencontrés sur les fleurs ont été comptés à chacune de ces tranches horaires.

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3. Traitement et Analyses des données a. Traitement

V' Détermination de l'impact du mode de pollinisation sur la nouaison de Vitellaria paradoxa

L'indice de nouaison (In) a été calculé pour chacune des inflorescences selon la formule ci-après : In = (N / F) où N est le nombre de fruits formés et F le nombre de fleurs initialement portées.

Le test W de shapiro-wilk a été effectué pour vérifier la normalité de la distribution des indices de nouaison. Le résultat de ce test a permis d'effectuer le test non paramétrique de Kruskal-Wallis pour comparer les indices de nouaison de la pollinisation manuelle avec celles de la pollinisation libre.

V' Détermination de l'impact du mode de pollinisation sur la maturation de Vitellaria paradoxa

L'indice de maturation a été calculé pour chacune des inflorescences selon la formule suivante : Imr = (M/F) où M est le nombre de fruits matures et F le nombre de fruits initialement formés (Djonwangwe, 2011).

Le test W de shapiro-wilk a été effectué pour vérifier la normalité de la distribution des indices de nouaison. Le résultat de ce test a permis d'effectuer le test non paramétrique de Kruskal-Wallis pour comparer les indices de maturation du lot non protégé et du lot pollinisé manuellement.

V' Détermination de l'impact du mode de pollinisation sur le poids des fruits matures et sur le poids des amandes de Vitellaria paradoxa

Après les pesés, le poids moyen des fruits matures et des amandes ont été calculés puis une comparaison a été faite avec le test non paramétrique de Kruskal-Wallis pour déterminer l'impact du type de pollinisation sur ces différents paramètres.

V' Détermination des agents pollinisateurs de Vitellaria paradoxa L'identification des insectes a été faite par le « stingless Bee Research Center from University of Cape Cost, Ghana ».

Les données bibliographiques permettent de donner le trait biologique des communautés d'insectes collectés.

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b. Analyses des données

La statistique descriptive, le test de shapiro-wilk, le test de Kruskal-Wallis, le tracé des

graphiques et la saisie des données, ont été faite à l'aide du logiciel R 3.3.3 et du tableur Excel 2013.

Les tests ont été considérés significatifs pour p < 0,05. Le seuil de probabilité utilisé pour comparer les différentes combinaisons de traitement est P < 0,05. Le traitement appliqué étant le type de pollinisation (Pollinisation naturelle et pollinisation manuelle). Les deux sites ont été analysés ensemble.

CHAPITRE III : RÉSULTATS ET
DISCUSSION

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CHAPITRE III : RÉSULTATS ET DISCUSSION I. Résultats

1. Impact du mode de pollinisation sur la nouaison de Vitellaria paradoxa Le mode de pollinisation influence la nouaison du Vitellaria paradoxa. Etant donné que

la p-value calculée est inférieure au seuil de significativité alpha=0,05 ; le test non-paramétrique de Kruskal-Wallis indique qu'il y'a une différence significative entre les indices de nouaison

de la pollinisation manuelle et celle de la pollinisation naturelle (chi-squared = 33,437, df = 1 ; p-value = 7,361 10-09).

L'indice de nouaison varie entre 0,83 et 0 avec une médiane de 0,21 pour la pollinisation manuelle. La variation de l'indice de nouaison se situe entre 0,17 et 0 avec une médiane de 0,03 pour la pollinisation naturelle (Figure 7).

 
 

Pollinisation manuelle Pollinisation naturelle

 
 

Figure 7 : Variations des indices de nouaison de la pollinisation manuelle et de la pollinisation naturelle

2. Impact du mode de pollinisation sur la maturation des fruits de Vitellaria paradoxa Le mode de pollinisation influence la maturation du Vitellaria paradoxa. Etant donné

que la p-value calculée est inférieure au seuil de significativité alpha=0,05 ; le test non-paramétrique de Kruskal-Wallis indique qu'il y'a une différence significative entre les indices de maturation de la pollinisation manuelle et celle de la pollinisation naturelle (Kruskal-Wallis chi-squared = 4,5113 ; df = 1 ; p-value = 0,03367).

L'indice de maturation varie entre 0,80 et 0 avec une médiane de 0 pour la pollinisation manuelle. La variation de l'indice de maturation se situe entre 0,08 et 0 avec une médiane de 0 pour la pollinisation naturelle (Figure 8).

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Pollinisation manuelle Pollinisation naturelle

Figure 8 : Variations des indices de maturation de la pollinisation manuelle et de la
pollinisation naturelle

3. Impact du mode de pollinisation sur le poids des fruits matures et sur le poids des amandes de Vitellaria paradoxa

a. Poids moyen des fruits

Le mode de pollinisation n'influence pas le poids des fruits matures du Vitellaria

paradoxa. Etant donné que la p-value calculée est inférieure au seuil de significativité alpha=0,05 ; le test non-paramétrique de Kruskal-Wallis indique qu'il y'a une différence significative entre les indices de maturation de la pollinisation manuelle et celle de la pollinisation naturelle (Kruskal-Wallis chi-squared = 0,18756 ; df = 1 ; p-value = 0,665).

Les poids moyens des fruits varient entre 40,71 et 9,29 avec une médiane de 18.38 pour la pollinisation manuelle. La variation du poids moyen des fruits se situe entre 34,46 et 11,04 avec une médiane de 16,79 pour la pollinisation naturelle (Figure 9).

30

Pollinisation manuelle Pollinisation naturelle

Figure 9 : Variations des poids moyens des fruits de la pollinisation manuelle et de la
pollinisation naturelle

b. Poids moyen des amandes

Le mode de pollinisation n'influence pas le poids des amandes du Vitellaria paradoxa.

Etant donné que la p-value calculée est inférieure au seuil de significativité alpha=0,05 ; le test non-paramétrique de Kruskal-Wallis indique qu'il y'a une différence significative entre les indices de maturation de la pollinisation manuelle et celle de la pollinisation naturelle (Kruskal-Wallis chi-squared = 1,0421 ; df = 1 ; p-value = 0,3073).

Les poids moyens des amandes varient entre 6,93 et 1,48 avec une médiane de 2,75 pour la pollinisation manuelle. La variation du poids moyen des amandes se situe entre 5,83 et 1,89 avec une médiane de 3,46 pour la pollinisation naturelle (Figure 10).

Pollinisation manuelle Pollinisation naturelle

Figure 10 : Variations des poids moyens des amandes de la pollinisation manuelle et de la
pollinisation naturelle

4. Inventaire des agents pollinisateurs de Vitellaria paradoxa

a. Dénombrement des insectes par les différentes méthodes

Les captures des insectes réalisées pendant la période de floraison se sont faits avec trois

méthodes. Chaque méthode de capture présentant des avantages et des inconvénients. L'utilisation de plusieurs méthodes permet d'obtenir un échantillonnage plus complet de la faune des visiteurs de la plante (Westphal et al., 2008).

La méthode des coupelles a permis une collecte d'un nombre beaucoup plus élevé d'insectes dans les deux sites que la méthode du filet. A Torem 1 on a collecté plus d'insectes par la méthode des coupelles que par la méthode du filet (Figure 11).

Nombre d'insectes

140

120

100

40

80

60

20

0

31

Coupelle Filet

Torem 1 Torem 2

Figure 11 : Nombre d'insectes collectés suivant les différentes méthodes et sur chaque site

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b. Détermination des insectes collectés par les différentes méthodes

Les captures des insectes réalisées pendant la période de floraison ont permis de collecter grâce à la méthode de la coupelle et du filet 204 insectes. Les insectes capturés par la méthode du filet et de la coupelle ont été déterminés par le « stingless Bee Research Center from University of Cape Cost, Ghana » (Tableau I).

Les individus collectés par la méthode du filet étaient principalement composés d'abeilles appartenant à quatre espèces (Apis mellifera adansonii, Ceratina moerenhouti, Hypotrigona gribodoi, et Meliponula beccari). Il est a noté qu'aucune abeille n'a été capturée sur les fleurs dans le site de Torem 1.

Sur les deux sites un total de 172 insectes a été capturé par la méthode de la coupelle. Les individus d'abeilles appartiennent à six espèces (Amegilla calens, Compsomelissa nigrinervis, Hypotrigona gribodoi, Lassioglossum duponti, Lipotriches natalensis et Pseudoanthidium truncatum).

D'autres insectes appartenant à plusieurs Ordres ont été identifiés. Il s'agit des hyménoptères (des guêpes et des fourmis), Diptère (mouches), coléoptère (coléoptères), Hémiptère (bogues) et d'autres spécimens non identifiés (Tableau I). Torem 2 a eu la plus grande richesse d'espèce d'abeilles (neuf espèces).

Tableau I : Détermination des insectes collectés par les différentes méthodes

 

COUPELLES

FILET

Sites

Torem 1

Torem 2

Torem 1

Torem 2

Abeilles

 
 
 
 

Apis mellifera adansonii

-

-

-

+

Hypotrigona gribodoi

+

+

-

+

Meliponula ferruginea

-

-

-

-

Meliponula beccari

-

-

-

+

Megachile

-

-

-

-

Compsomelissa nigrinervis

+

+

-

-

Pasites atratulus

-

-

-

-

Xylocopa olivacea

-

-

-

-

Amegilla calens

+

+

-

-

Lassioglossum duponti

+

+

-

-

Lipotriches natalensis

+

+

-

-

Pseudoanthidium truncatum

-

+

-

-

Ceratina moerenhouti

-

-

-

+

Nonbre d'espèces d'abeilles

5

6

0

4

Hyménoptères (des guêpes et des fourmis)

+

+

+

+

Diptère (mouches)

+

+

+

+

Coleoptères

+

+

+

+

Hémiptère (bogues)

+

+

+

+

Autres

+

+

+

+

+ = Présence - = Absence

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