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Amélioration de la fructification du karité (vitellaria paradoxa c.f.gaertn.) cas des parcs agroforestiers du village de Torem dans le centre sud du Burkina-Faso


par Wendpanga Issaka KANAZOE
Université Ouaga 1 Professeur Joseph Ki-Zerbo - Master 2008
  

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II. Discussion

1. Impact du mode de pollinisation sur la nouaison et la maturation des fruits de Vitellaria paradoxa

Nos résultats ont mis en évidence le rôle de la pollinisation dans la nouaison et la maturation du karité. L'analyse de l'indice de nouaison révèle une différence statistique significative entre l'indice de nouaison de la pollinisation manuelle et celui de la pollinisation libre. Ce même effet significatif s'observe dans l'analyse de l'indice de maturation entre la pollinisation manuelle et la pollinisation libre. Les différences d'indices de nouaison entre les inflorescences de la pollinisation libre et les inflorescences de la pollinisation manuelle peuvent être expliquées par plusieurs facteurs. Ces différences peuvent s'expliquer soit par une absence de pollinisation soit à la quantité et/ou la qualité du pollen.

Le faible indice de nouaison et de maturation observée dans la pollinisation libre fait penser à un déficit en pollinisation (Guinko et al., 1988 ; Diallo, 2001 ; Lamien, 2004). Cette absence de pollinisation aurait conduit à une chute des fleurs non nouées. L'effet d'un déficit de pollinisation dans la fructification des angiospermes avaient déjà été rapporté par plusieurs auteurs (Pesson, 1984 ; Diallo, 2001). Tous évoquent le déficit de la pollinisation comme étant le facteur responsable de la faible fructification. Ce déficit de pollinisation serait lié à cinq principaux facteurs qui entrainent le déclin des pollinisateurs. Ces facteurs sont les agents biologiques, les agents chimiques comme les pesticides (O'Toole 1993), la dégradation et la disparition des habitats (Steffan-Dewenter et al., 2002), les pratiques apicoles et le changement climatique. Ces résultats révèlent l'importance de la pollinisation dans la fructification du Vitellaria. paradoxa et partant des conséquences de son déficit.

La quantité et la qualité du pollen déposé sur le stigmate peuvent être aussi des facteurs limitants la pollinisation. Plusieurs études ont révélé que le succès de la reproduction sexuée des plantes était limité par la quantité de pollen déposé (Larson & Barrett, 2000 ; Aizen & Feinsinger, 2003). Le fort indice de nouaison et de maturation de la pollinisation manuelle serait lié à un apport important de pollen sur le stigmate ce qui augmenterait la concurrence et favoriserait une meilleure sélection du pollen (Bouharmont, 1960 ; Boyer, 1970). De plus, la fréquentation des inflorescences par les insectes est aléatoire et toutes les inflorescences ne sont pas forcément visitées.

La faiblesse de l'indice de nouaison et de maturation des inflorescences libres pourrait donc s'expliquer soit par une faible pollinisation de inflorescences, soit à une insuffisance du pollen liées à une action limitée des pollinisateurs.

La qualité du pollen apporté par les pollinisateurs peut aussi induire des effets néfastes pouvant empêcher la fécondation des ovules (Ashman et al., 2004 ; Knight et al., 2005).

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Certains pollinisateurs connus du karité comme Apis mellifera présente une certaine fidélité vis-à-vis des pieds visités tant que les ressources ne sont pas épuisées. Cette situation est défavorable au karité qui est essentiellement allogame. La majorité des études réalisées sur le Karité a mis en évidence un régime de reproduction mixte allogame - autogame avec une prédominance de l'allogamie (Sallé, 1991 ; Djonwangwe, 2011). De plus, le passage trop souvent répété des pollinisateurs et la surexploitation des fleurs peuvent provoquer un asséchement du stigmate ce qui ne permet pas l'hydratation du pollen par les sécrétions stigmatiques et sa germination (Bogovalenskii, 1975 ; Dumas, 1984).

La qualité du pollen peut être aussi affectée par les sécrétions salivaires des pollinisateurs dont on connait le pouvoir d'inhibition de la germination du pollen (Lavie, 1960 ; Mesquida et Renard, 1989). Il a été montré que les fluides oraux diminuent la qualité du pollen (Richards et al., 2005). Des auteurs comme Mesquida et Renard (1989) ont montré que chez certaines cultures le pollen perdait 45% de son aptitude à germer si celui-ci est porté sur le corps de l'abeille. Les mêmes auteurs notent que ce chiffre atteint 85% après deux heures de contact.

L'effet significatif de la pollinisation manuelle serait donc lié au fort apport de pollen provenant d'autres pieds de karité mais aussi à la qualité du pollen apporté.

Pour ce qui concerne le poids moyen des fruits et le poids moyen des amandes il ne semble pas se dégager de différence significative entre les différents traitements. Nos résultats semblent indiquer que le type de pollinisation n'influence que la quantité de fruits produits mais pas le poids des fruits.

2. Inventaire des agents pollinisateurs de Vitellaria paradoxa a. Dénombrement des insectes par les différentes méthodes

Les collectes effectuées avec la méthode des coupelles sont plus importantes en termes d'effectifs. Cet effectif élevé est lié à la méthodologie utilisée. En effet cette méthode présente l'avantage de collecter la majorité des insectes visitant les pieds de karité. Elle ne tient donc pas compte du rôle effectivement effectué par les insectes sur ou à proximité du pied. De plus, les coupelles sont déposées sur les tubes PVC pendant 24 heures avant d'être récupérées.

La méthode du filet présente l'avantage d'être précis car seuls les insectes visitant effectivement les inflorescences de karité sont capturés. Cette situation explique le faible effectif enregistré dans la capture des insectes dans la méthode du filet. Le cas exceptionnel de Torem 1 où aucune abeille n'a été capturée pourrait s'expliquer par des difficultés techniques (Horaires des récoltes, technique d'échantillonnage, ...). Les différentes techniques d'échantillonnages ont permis de récolter un grand nombre d'insectes mais en réalité tous n'impactent pas positivement la pollinisation.

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Contrairement aux abeilles dont le rôle dans la pollinisation du karité n'est plus à démontrer (Nombré, 2003 ; Djonwangwe, 2011) ; beaucoup d'insectes floricoles se nourrissent de pollen et/ou de nectar sans intervenir de façon significative dans la pollinisation.

Les dégâts causés à la plante par les insectes sont souvent plus énormes que les services rendus à la plante par la pollinisation. En effet, Cunningham (1995) note que tous les visiteurs ne sont pas égaux sur les capacités à participer à la formation des graines.

A ce sujet Kearns et Inouye (1993) ont montré que pendant que certains visiteurs s'activaient à transférer le pollen d'autres par contre l'endommageait. Ainsi des pollinisateurs peuvent collecter le nectar ou le pollen sans assurer leur service de pollinisation (Maloof & Inouye, 2000 ; Irwin et al., 2001).

b. Détermination des insectes collectés par les différentes méthodes

La détermination des insectes a permis de mettre en évidence l'attractivité qu'exerce le karité sur de nombreux insectes (hyménoptères, Diptère, coléoptère, Hémiptère). Si l'impact positif de certains insectes comme les abeilles (Apis mellifera adansonii) dans la pollinisation est incontestable il n'en demeure pas moins que les autres insectes peuvent aussi avoir une influence positive dans la pollinisation (Le Conte et al., 2008).

Les abeilles étaient les visiteurs les plus fréquents aux fleurs. Apis mellifera adansonii était principalement en activité tôt le matin et n'ont jamais été vus sur des fleurs au milieu du jour, et ont été rarement vus plus tard en jour. D'autres abeilles comme Hypotrigona gribodoi par exemple étaient également les plus en activité tôt en jour, moins actif au milieu du jour, mais étaient également raisonnablement en activité plus tard en jour.

Nos résultats montrent que le karité est visité très tôt le matin, ainsi donc pour une bonne collecte des insectes il serait intéressant que la récolte se fasse très tôt le matin.

Nos résultats indiquent que l'action des insectes n'est pas négligeable dans la fructification du karité puisqu'en pollinisation libre l'indice de nouaison et de maturation ne sont pas négligeables.

CHAPITRE IV : CONCLUSION
ET PERSPECTIVES

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand