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Projets structurants du Cameroun et amélioration de la qualité de vie des populations en zone rurale : cas de la centrale à  gaz de Kribi


par Guy Armand Mandeng
Université de Yaoundé I - Master 2018
  

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5.1.8 2.2.1. La théorie de la comparaison ou Relative Standards Theory

Les individus peuvent évaluer leur situation de vie en faisant une comparaison entre les buts ou objectifs fixés et les conditions vécues.

La théorie de la comparaison ou Relative Standards Theory ou encore Discrepancy Theory s'explique en ces termes que nous empruntons à Schyns (1998 : 5 et 7) :

« ...La théorie de la comparaison affirme que le bonheur humain dépend de la comparaison entre des standards de qualité de la vie et la perception des circonstances de vie. Les standards de qualité de la vie dépendent de divers développements macro-sociaux tandis que les circonstances de vie, dans ce contexte, dépendent principalement de critères économiques (...). En somme, la théorie de la comparaison stipule que le bonheur est relatif. Un changement dans les conditions objectives de vie ne se traduira pas nécessairement par un changement dans le niveau de bonheur, soit parce que les standards de comparaison s'adaptent avec le temps (Van Praag, Brickman), soit parce qu'à un moment donné le bonheur du « riche » surpassera le bonheur du « pauvre » (Easterlin). »

Dans le cadre de notre étude, la théorie de la comparaison vient nous rappeler que la qualité de vie est un concept complexe et relatif d'un individu à un autre. C'est-à-dire que c'est par rapport à l'idéal de vie que chaque individu bénéficiaire de la construction de la centrale à gaz de Kribi s'est fixé à atteindre grâce à ce dernier que nous devons aborder l'amélioration de la qualité de vie. Cela se comprend au sens de Calman (1984) qui précise que la qualité de vie mesure l'écart à une période précise, entre les espoirs, les attentes de l'individu, et l'expérience individuelle actuelle. Par exemple, un individu qui s'est fixé pour objectif de faire partie des travailleurs de la centrale gaz pourra parler d'une qualité de vie améliorée à son niveau s'il y travaille comme employé et que le revenu de ce travail est proportionnel à ses attentes selon ses critères de vie et lui permet de satisfaire ses besoins ou encore de vivre au-dessus du seuil de pauvreté. Par contre un autre habitant de la même localité travaillant aussi comme employé dans ladite centrale pourrait avoir une opinion négative en ce qui concerne l'amélioration de la qualité vie si le projet est de son point de vue un élément pollueur source de maladies.

5.1.9 2.2.2. La théorie de la nature humaine ou des besoins hiérarchiques développée par Abraham Harold Maslow

Abraham Harold Maslow (1908-1970) a d'abord été enseignant de psychologie à l'Université du Wisconsin. Puis il a fait un bref séjour en industrie (1947-1949) avant de revenir prendre un poste à la Brandeis University du Massachusetts.

Sa théorie repose sur une hiérarchie des besoins allant des premières nécessités physiologiques à la réalisation de soi en passant par les besoins sociaux. En effet, Maslow a réalisé, dans les années 1940, une hiérarchisation des besoins (physiologiques, de sécurité, d'appartenance, d'estime et de réalisation de soi) de l'homme sur un principe pyramidal et établi le fait que sans réponse au premier de ces besoins le suivant ne peut être envisagé et ainsi de suite. Une fois satisfaits les besoins physiologiques fondamentaux (chaleur, nourriture, sexualité), une fois garanti le besoin d'évoluer dans un environnement sûr et structuré (offrant un abri, de la protection, de la stabilité), les besoins supérieurs d'amour (l'acceptation par les autres, l'affection), d'estime (le pouvoir, le prestige, la responsabilité) et de réalisation du potentiel peuvent être à leur tour satisfaits (Pierre Louart, 2002). Chez Maslow donc, la réponse à un besoin en fait émerger d'autres situés à des niveaux plus élevés. L'homme n'est pas qu'instinctuel. Il y a des besoins supérieurs qui sont moins animaux, moins tangibles, plus vastes. Bien que les besoins soient également déterminés par les règles de la société dans laquelle la personne vit, dans cette théorie l'accent est mis sur les résultats, sur la façon dont les gens évaluent différents aspects de leur vie. On croit en effet que les individus évaluent positivement les aspects de leur vie qui sont satisfaits et négativement ceux qui ne sont pas satisfaits. Cette théorie précise également que « les besoins ont une structure multidimensionnelle » ; c'est-à-dire' que d'un sujet à un autre, le niveau de satisfaction de besoins n'est pas le même. Ainsi, certaines catégories d'individus ignorent certains niveaux.

L'assouvissement et l'accomplissement de ces différents besoins participent donc à notre évolution personnelle et constituent autant un moteur qu'un frein. C'est pourquoi on s'interroge souvent sur les besoins que nous avons, nous les hommes, et auxquels nous devons, soit répondre de façon impérative sous peine de déchéance, soit auxquels la société doit répondre pour nous, afin de nous permettre d'exister et de nous épanouir en son sein.

La théorie implique que les conditions économiques et culturelles sont hiérarchisées mais ont toutes deux un impact sur le bien-être des personnes.

Maslow hiérarchise les besoins ainsi :

a) Besoins physiologiques : Ils sont liés à la source ; ils se situent au premier niveau : se nourrir, faire l'amour, se reproduire, dormir, respirer, se reposer, se vêtir. Sans l'accomplissement de ces besoins de base, il n'y a pas, ou plus, de vie, plus d'humanité, mais aussi plus de capacité de progression.

b) Besoins de sécurité : Ils sont associés aux besoins généraux de se protéger contre les menaces tant présentes que futures : le fait de se sentir à l'abri des dangers, de pouvoir vivre sans peurs dans un milieu structuré, ordonné, stable et prévisible, d'avoir une vie ou une religion qui permet de donner un sens aux évènements sont autant de façons de combler ces besoins. Notre entourage social immédiat peut ou non générer un sentiment d'insécurité. Si l'on considère l'accomplissement du premier besoin comme générateur d'attentes sociales, nous pouvons alors comprendre le besoin de sécurité dans les étapes qui suivent l'évolution de l'homme.

c) Besoins d'existence et d'amour : Ils se traduisent par le besoin d'aimer, de se sentir aimé, de donner et de recevoir des marques d'estime d'affection, d'avoir des contacts intimes et enrichissants avec un conjoint, des parents, des enfants, de faire partie du groupe où l'on est accueilli à bras ouverts et de ne pas être seul, oublié ou rejeté. Ils correspondent au besoin d'appartenance. Ce besoin est fondamental et indispensable à notre existence comme composant de notre être pensant et social. Il découle naturellement de l'état de sécurité, mais comporte les prémices de notre volonté d'émancipation, d'autonomie, de liberté. Seuls, nous ne sommes rien.

d) Besoins de reconnaissance ou d'estime : Ayant atteint, grâce à la satisfaction des trois besoins inférieurs, un niveau d'humanité sociale, l'homme doit s'attacher maintenant au développement de sa propre individualité, à l'affirmation de sa personnalité. Les besoins de reconnaissance ou d'estime représentent le besoin d'avoir une bonne estime de soi et des autres. Selon Maslow, toute personne doit pouvoir évaluer ce qu'elle est et ce qu'elle fait. De la part des autres, l'être humain recherche de l'admiration et du respect. Le besoin d'avoir un certain statut social, une bonne réputation et d'être félicité, reconnu et apprécié par son entourage correspond au besoin d'estime. Ainsi, en cherchant à gagner son autonomie et à garantir le maintien de ses acquis sociaux, il rentre dans la phase de l'estime de soi.

e) Besoins d'actualisation : Ils sont au sommet de la pyramide et généralement très peu de gens arrivent à combler ce besoin. Selon la théorie, la satisfaction de ce besoin ne peut survenir que lorsque tous les autres ont été comblés. Pour un individu, les besoins d'actualisation correspondent aux désirs que celui-ci peut avoir de se développer au maximum, de se réaliser complètement, c'est-à-dire d'exploiter toute ses potentialités et ses talents quels qu'ils soient : imagination - aptitude psychologique - intelligence - habileté - capacités diverses, etc., afin de croître, de grandir et de s'améliorer de toutes les façons. Le besoin de créer et d'innover en est aussi une manifestation. Un nombre croissant de personnes désirent utiliser leur potentiel au maximum et avoir toute la latitude pour le faire.

Dans une représentation graphique cela donne une structure pyramidale, d'où l'appellation de « Pyramide de Maslow » que voici :

Besoins d'actualisation 

Besoins de reconnaissance ou d'estime 

Besoins d'existence et d'amour

Besoins de sécurité

Besoins physiologiques

Figure 1: Pyramide de la hiérarchisation des besoins d'Abraham Harold Maslow

Source : Nkelzok Komtsindi Valère(2017), psychologie de travail et organisationnelle.

Il faut préciser que ces travaux réalisés par Abraham Maslow sont utilisés couramment par les acteurs du développement humain (psychologues, travailleurs sociaux, animateurs, parfois DRH, etc.). Pourtant, la hiérarchisation des besoins de Maslow a été critiquée dans la mesure où un résultat dans un certain niveau ne supprime pas le besoin correspondant. « Un besoin peut changer de forme ou d'exigences quand il a été satisfait. Par exemple, y répondre peut devenir un dû ("j'y ai droit") là où il fallait des efforts ("j'ai à le gagner"). Tout dépend des interprétations et des jeux sociaux » (Louart, P., 2002). De leur côté, les besoins physiologiques restent toujours latents, sortant de leur sommeil en cas de manque (Korman et al., 1977). Néanmoins, il existe toujours une hiérarchisation socialement aménagée. Pour un échantillon de cadres à fonctions plus ou moins élevées, Porter (1962) a montré que les besoins concernant les rémunérations, la sécurité d'emploi et les relations avec les subordonnés étaient assez bien satisfaits. A contrario, les besoins d'estime et d'actualisation de soi étaient d'autant mieux satisfaits que les fonctions occupées étaient importantes. Mais s'agissait-il encore de besoins (qu'on peut rendre objectifs) ou aurait-il mieux valu parler d'attentes (soumises aux jeux du désir et de la subjectivité)? De plus, beaucoup de chercheurs ont expliqué l'action individuelle par d'autres besoins que l'intérêt matériel (par exemple, à travers l'identification sociale, les appartenances collectives ou la logique du don et du contre-don). D'autres ont mis l'accent sur le contexte social et la contingence des formes prises par les besoins.

Dans le cadre de notre étude, la théorie de Maslow n'est pas convoquée pour comprendre les motivations des personnes au travail. Elle sert de grille d'analyse dans le sens de l'amélioration de la qualité de vie des populations en zone rurale. En effet, la simple présentation de la pyramide des besoins de Maslow permet d'entrevoir comment fonctionne l'individu, mais également dans quel sens progressif devraient se tourner nos sociétés (les acteurs du développement et les bénéficiaires) et sur quels leviers elles pourraient s'appuyer pour obtenir de meilleurs résultats en ce qui concerne la qualité de vie. La théorie des besoins de Maslow a donc le mérite de permettre une évaluation personnelle des conditions de vie des personnes vivant en zone rurale à un moment où le projet structurant (la centrale à gaz de Kribi) n'existait pas en vue de voir si avec l'implantation de ce dernier, il y a eu une amélioration.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984