6.1.5 3.1.6. Les
facteurs associés à la Qualité de vie
Une approche très différente de la
qualité de vie est celle qui cherche à identifier les conditions
objectives qui influencent les perceptions subjectives de la qualité de
vie. Pour répondre à cette question, deux stratégies sont
utilisées. L'une consiste à établir des
corrélations entre des variables sociodémographiques et les
différences dans l'évaluation de la qualité de la vie
observées dans des enquêtes de grande envergure. L'autre cherche
à associer les conditions individuelles de vie aux perceptions plus ou
moins favorables de la qualité de vie.
6.1.6 3.1.6.1. Les
variables sociodémographiques
II est indéniable que les variables
sociodémographiques et économiques jouent un rôle important
dans l'évaluation de la qualité de la vie. Déjà,
Cantril (1965) concluait dans son étude que les pays les plus riches
étaient aussi les plus heureux. Cependant, les différences entre
les pays les plus avantagés et les pays les plus
défavorisés de son étude étaient plutôt
irrégulières et la relation entre la prospérité et
le bonheur n'était pas très forte. Pour sa part, Gallup (1976)
rapporte que la privation économique semble affecter autant l'esprit que
le corps.
De façon générale, les pays avec les
revenus per capita les plus élevés se retrouvent
invariablementaux premiers rangs dans les tests de bien-êtrepsychologique
et de satisfaction face aux aspectsmajeurs de la vie. Les résultats de
ces recherchessupportent l'hypothèse selon laquelle le sentimentnational
de bien-être dépend du niveau de
développementéconomique du pays. De plus, il est
égalementvrai que, dans chacun des pays où des étudesont
été menées, les individus les plus prospères
tendentà évaluer leur vie plus positivement que lesgens pauvres.
Aussi, il semblerait que le sentiment de bienêtred'un individu soit plus
influencé par le fait queson statut économique se compare
avantageusementavec celui des autres individus du même pays, quepar le
fait que la situation économique de son payssoit plus enviable que celle
d'autres pays. Cependant,les conditions de vie d'un pays prospère
sontnettement plus propices au développement
d'évaluationspositives du bien-être des individus que
lessituations qui prévalent dans les pays pauvres.
Les travaux de Campbell (1981) sur le sentiment de
bien-être des Américains relèvent des points qui militent
en faveur de cette vision des choses. Les résultats de Campbell
indiquent que la plupart des gens décrivent leur vie en termes
relativement positifs, quoique certains individus soient plus positifs que
d'autres. Ces différences résultent en partie de leur position
dans l'échelle sociale. Le revenu, l'éducation et la profession
d'un individu constituent de puissants descripteurs de ses conditions de vie
objectives. Or ils expliquent à eux seuls plus de 10 % de la
variance du niveau général de satisfaction et de
bien-être.
Dans sa revue de littérature, Diener (1984) a
identifié d'autres conditions objectives qui influent sur le sentiment
de bien-être. Les résultats de la plupart des études
démontrent que le niveau de satisfaction s'élève
généralement avec l'âge. Par contre, les sentiments,
positifs aussi bien que négatifs, sont plus intenses chez les jeunes.
Les gens mariés sont plus positifs que les autres. Les personnes sans
emploi sont celles qui portent les jugements les plus sévères sur
la vie. Par ailleurs, le genre ou le fait d'avoir des enfants n'influencent pas
la perception de la qualité de la vie. Ces résultats semblent
assez constants : l'enquête de Bradburn en 1969 avait déjà
laissé apparaître que les personnes sont plus heureuses si elles
ont un revenu plus élevé, un emploi, si elles sont jeunes et
mariées. Les sentiments négatifs sont associés à
une mauvaise santé, physique et mentale.
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