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Projets structurants du Cameroun et amélioration de la qualité de vie des populations en zone rurale : cas de la centrale à  gaz de Kribi


par Guy Armand Mandeng
Université de Yaoundé I - Master 2018
  

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3 INTRODUCTION GENERALE

 Il y a un peu plus de cinquante ans est née une espérance aussi grande pour les peuples du tiers-monde, que le socialisme l'avait été pour les prolétariats des pays occidentaux. Une espérance peut-être plus suspecte dans ses origines et ses fondements, puisque les colons en avaient apporté des prémisses aux pays qu'ils avaient pourtant durement colonisés. Cette espérance, c'était le développement. Mais enfin, les responsables, dirigeants, élites des pays nouvellement indépendants présentaient à leur peuple le développement comme la solution de tous leurs problèmes. En effet, depuis les indépendances, les pays du Sud et de l'Afrique subsaharienne en particulier cherchent toujours des modèles de développement qui vont leur permettre d'améliorer la qualité de vie de leurs citoyens. Cela passe notamment par le développement de l'économie, des infrastructures et de divers secteurs prioritaires à un développement durable.  

Dès lors, le développement, quelle que soit l'approche dans laquelle on s'inscrit, renvoie à un processus dont l'acteur fondamental est la personne humaine. De la sorte, cet acteur a cherché pendant longtemps à réaliser le développement et le bienêtre en agissant ailleurs que sur lui-même. Ainsi, alors que le Tiers monde, caractérisé par une absence globale de moyens, souffre du sous-développement, les pays économiquement riches souffrent du mal développement.

Dans les pays africains, l'échec des politiques de développement à la suite des indépendances dans les années 1960 est simplement dû à leur focalisation trop accrue sur la croissance économique. Cette situation est reconnue par Meister (1997) repris par Amouzou (2007:190) lorsqu'il déclare: « Le développement ne résulte pas seulement de mesures purement économiques: investissement, planification, transfert de technologie etc....L'échec est probable si la population, ne se sentant pas concernée reste passive. Son élan est l'une des clés du succès du développement...». Ces priorités illustrent la prépondérance de l'homme dans le processus de développement. Beaucoup de pays en voie de développement en ont pris la mesure et ont opté pour le développement centré sur l'homme. En effet, Il s'agit de placer l'homme au centre de toutes les actions de développement pour réussir une société humaine satisfaisante : emploi, niveau de revenu, accès aux services sociaux, protection de l'environnement et implication des femmes dans la vie économique et sociale.

Il est aujourd'hui de notoriété publique que l'élan de l'humanité comme l'une des clés de succès du développement dont parlait Meister (1997) est miné par la pauvreté dont le plan stratégique d'éradication élaboré par chaque pays vient en échos aux efforts qui se font dans ce domaine. La Banque Mondiale dans son Rapport sur le développement dans le monde 2000-2001 intitulé : « combattre la pauvreté » remarque que : « Le XXe siècle a été une époque de grands progrès dans la lutte contre la pauvreté et l'amélioration du bien-être. (...)Pourtant, en ce début du XXIe siècle, la pauvreté reste un problème mondial de proportions colossales. ».

Cette pauvreté porte un coup sérieux au bien-être des populations. De plus, les causes de cette situation sont si multiples que les programmes qui oeuvrent de nos jours pour y remédier sont en quête de repère. La question que posait donc Loup en 1981 sur la survie du Tiers Monde reste d'actualité puisque la situation de ces pays ne s'est pas tout à fait améliorée. Le problème de la pauvreté reste depuis longtemps une question fondamentale qui exige des solutions au niveau mondial puisque plus de deux milliards de personnes vivent avec un revenu inférieur à deux dollars par jour (ONU, 2009). C'est un sujet de préoccupation des dirigeants, planificateurs et économistes, qui ne cessent de chercher des solutions pour lutter contre ce fléau et faire sortir le pauvre de son emprise.

La lutte pour le bien-être des populations est un processus dans lequel s'inscrivent tous les êtres humains. Il est illimité, nous semble-t-il, parce qu'étroitement lié à l'existence même de l'humanité. Mais par quels moyens arriver à cette fin? Tout change et des disparités de bien-être apparaissent si on pose la question en ces termes-là. Malheureusement, c'est en ceux-là qu'elle se pose. C'est ainsi que lorsqu'on compare le niveau de bien-être des populations sur l'ensemble de la planète, les disparités sont frappantes. On a la triste impression de l'existence d'une humanité de seconde zone. Les termes qui sont apparus formant les couples pays développés/pays sous-développés, pays riches/pays pauvres, pays du nord/pays du sud, illustrent bien la situation. Pour y remédier, les efforts d'amélioration de la situation des populations se sont accentués dans plusieurs domaines ces dernières années et ont pris des dénominations telles que l'émancipation, le développement, la lutte contre la pauvreté etc. Pourtant, du chemin reste encore à parcourir et, de nos jours, les axes pour une action efficace sont encore recherchés.

Les 189 pays présents au sommet du Millénaire, tenu en septembre 2000, ont adopté la déclaration du Millénaire des Nations Unies qui définit les objectifs à atteindre par la communauté internationale pour le XXIe siècle. Cette déclaration a servi à préciser l'orientation et le rôle des Nations unies face aux problèmes liés à la paix et à la sécurité, au développement et à la pauvreté, à l'environnement, aux droits de l'homme et à la protection des populations vulnérables. La fusion dans un cadre commun de la déclaration et des objectifs de développement internationaux définis dans les années 1990 lors d'autres grandes conférences et sommets internationaux des Nations unies a conduit à l'établissement des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Composés de huit objectifs clés, ils doivent être atteints d'ici 2015.

En septembre 2005, cinq ans après la déclaration du Millénaire, plus de 170 chefs d'État et de gouvernement se sont réunis lors du sommet du Millénaire organisé par les Nations unies pour dresser le bilan approfondi des progrès accomplis par rapport aux actions proposées dans la déclaration et plus particulièrement les OMD. Les rapports établis ont clairement montré que la communauté internationale était fermement résolue à ce que chaque nation atteigne les objectifs de développement en s'appuyant sur ses propres initiatives et partenariats.

En septembre 2010, une réunion plénière de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations unies a estimé que la réalisation des OMD était possible si la communauté internationale accentuait ses efforts. Cependant les progrès accomplis diffèrent selon la cible à atteindre et la région et il reste de nombreux défis, tels que la hausse des prix alimentaires, les crises économiques, les changements climatiques et les conflits.

En Afrique, la Banque Mondiale (BM) rapporte que ces 15 dernières années la forte croissance économique a produit des changements visibles dans presque tout le continent. De nombreux pays Africains commencent à croire en la possibilité de leur Emergence à moyen terme. Les pays fixent donc les bases de leur développement en adoptant les OMD.

Au Cameroun, depuis 2009 l'Etat a adopté le Document de Stratégie et de Croissance pour l'Emploi (DSCE) qui est une locomotive, en tant que document-cadre des choix économiques du Cameroun. Le DSCE a pour vision : « le Cameroun, un pays émergent à l'horizon 2035 ». En effet, cette orientation vers l'Emergence consiste à mettre en oeuvre une stratégie de développement dont le ressort est la valorisation du potentiel en ressources humaines, naturelles, minéralières et énergétiques du pays. L'objectif général est l'atteinte d'un Produit Intérieur Brut (PIB) de 5000 dollars US par tête à l'horizon fixé. L'atteinte de cet objectif passe par l'intégration de chaque secteur de l'économie dans une approche programme. C'est dans ce contexte que le Cameroun a élaboré les différentes stratégies sectorielles qui se traduisent dans la majorité sous forme de plans sectoriels. En effet, Depuis 2011 l'Etat a opéré des choix primordiaux afin d'axer le développement du pays autour des projets structurants. Ceux-ci consistent, à réhabiliter ou à construire des infrastructures (barrages hydroélectriques, ports en eau profonde, infrastructures sportives, infrastructures routières, etc.). Le DSCE détaille ces stratégies sectorielles comme suit :

Secteur de l'énergie. A travers la réalisation des programmes d'entretien, de réhabilitation et de développement de la capacité énergétique du pays, le Cameroun compte successivement résorber définitivement le déficit structurel, accompagner les besoins énergétiques pour l'atteinte des objectifs de croissance escomptés, devenir un exportateur d'électricité et contribuer ainsi à l'équilibre de la balance commerciale du pays. Il s'agira à l'horizon 2020 de porter les capacités de production du pays à 3 000 MW. Le programme d'aménagement dans le sous-secteur énergétique contient des actions de court, moyen et long termes, correspondant aux objectifs spécifiques précédemment déclinés. Parmi les actions de court terme, on peut citer notamment le barrage de Lom Pangar, la centrale thermique de Yassa et la centrale à gaz de Kribi. A moyen terme, sont envisagés le barrage de Memve'ele, les centrales de Nachtigal, Song Mbengue, Warak, Colomines et Ndockayo. A long terme, il est envisagé le développement de plusieurs sites présentant un potentiel à l'exportation d'énergie. Le coût global de ce programme décennal se chiffre à près de 5 853 milliards de francs CFA pour les ouvrages de production et de transport d'électricité par grands réseaux et 663 milliards de francs CFA pour le programme d'électrification rurale.

Secteur des travaux Publics. Dans le sous-secteur routier, les orientations stratégiques à moyen et long terme du Gouvernement à l'horizon de la stratégie sont cohérentes avec le scénario ambitieux du Plan Directeur Routier (PDR) et la stratégie sectorielle élaborés. Les opérations d'entretien routier vont permettre, à l'horizon de la stratégie, d'améliorer nettement le niveau de service (55% du réseau en bon état), grâce à la mise en place d'une stratégie pertinente d'intervention. La réhabilitation du réseau routier

(2000 km de routes bitumées à réhabiliter d'ici 2020), ainsi que l'intensification du bitumage des routes en terre (plus de 3500 km à l'horizon 2020) viendront compléter ce dispositif. Les priorités d'intervention concerneront l'accompagnement des grands projets industriels et agropastoraux, les corridors régionaux (transafricaine, corridors nord-sud, réseau CEMAC), le réseau des routes nationales, ainsi que les grands projets d'infrastructure d'accompagnement au secteur privé (second pont sur le Wouri, boucle autoroutière Yaoundé-Douala-Bafoussam-Yaoundé). Des réformes institutionnelles importantes devront accompagner cette stratégie. Ainsi, un accent particulier devra être mis sur : (1) la responsabilisation et le renforcement de la maîtrise d'ouvrage routière (2) le renforcement de la planification et de la programmation à travers l'élaboration et la mise en oeuvre d'une stratégie d'intervention qui privilégie le respect des standards de travaux au détriment des opérations de saupoudrage, (3) le renforcement du parc d'engins de génie civil, (4) l'organisation du secteur privé afin de disposer d'un tissu d'entreprises et de bureaux d'études performants, (5) la recherche de matériaux ou de procédés susceptibles d'accentuer la pérennité des interventions, en entretien routier notamment et, (6) le recours à chaque fois que possible, à des techniques à haute intensité de main d'oeuvre (HIMO) pour réduire les coûts et promouvoir l'emploi.

Secteur des transports. Le système des transports devra se fonder sur les atouts indéniables du pays afin de contribuer efficacement à la croissance économique et à la lutte contre la pauvreté. Une approche multimodale sera systématiquement privilégiée, afin de bâtir à moindre coût un réseau de transport intégré, performant, quadrillant tout l'espace national et résolument ouvert vers les pays voisins. Le Gouvernement mettra l'accent sur l'aménagement de nouvelles infrastructures portuaires et ferroviaires qui accompagneront les projets prioritaires porteurs de croissance. Il s'agira principalement de : 1) la construction d'un port en eau profonde à Kribi ; 2) la construction du port en eau profonde à Limbe ; 3) la construction du Yard pétrolier de Limbé) l'aménagement de nouvelles voies ferrées (plus 1000 km) selon les standards internationaux.

Technologies de l'Information et de la Communication. Les objectifs stratégiques du domaine des Télécommunications/TIC à l'horizon 2020 seront notamment de : (1) porter la télé densité fixe à 45% et la télé densité mobile à 65% ; (2) doter 40 000 villages de moyens de télécommunications modernes ; (3) mettre à la disposition du public une offre d'accès à 2 Mb/s dans toutes les villes ayant un central numérique ; et (4) multiplier par 50 le nombre d'emplois directs et indirects.

Secteur des postes et services financiers postaux. Dans ce domaine, la stratégie permettra d'organiser et de rendre significative à l'horizon 2020 l'offre publique et privée de service postal de manière à satisfaire pleinement la demande en quantité et en qualité à des prix abordables. Deux programmes doivent ainsi être menés à terme : (1) densifier le réseau et améliorer la couverture nationale postale en vue d'assurer un équilibrage géographique des services postaux, (2) développer le service universel postal à l'effet de favoriser l'accès de tous aux services postaux.

Secteur des infrastructures de développement urbain et de l'habitat. Le défi dans ce domaine est de créer un espace économique national intégré. Il s'agit non seulement de maîtriser le développement des villes (taux d'urbanisation de 57,3% en 2020) et d'en faire des centres de production et de consommation nécessaires à l'essor du secteur industriel, mais également de promouvoir l'émergence des agglomérations périphériques, le développement des villes moyennes ou secondaires capables de structurer les activités économiques dans l'espace urbain et de concourir au développement des zones rurales environnantes. Pour atteindre ces objectifs, six stratégies ont été identifiées : (1) l'entretien et la réhabilitation des infrastructures urbaines, (2) le développement des infrastructures urbaines (construction de 150 km de voiries et construction de 17000 logements sociaux), (3) l'amélioration de l'accès aux services urbains de base, (4) la maîtrise de l'occupation du sol, (5) la protection des groupes sociaux vulnérables et, (6) le renforcement des capacités institutionnelles du secteur.

Eau et assainissement. L'accès à l'eau potable et aux infrastructures d'assainissement de base en milieu rural est limité. Le Gouvernement entend par conséquent, améliorer cette situation, porter à 75% en 2020 le taux d'accès à l'eau potable et pour cela : (1) réhabiliter les infrastructures existantes réalisées dans leur très grande majorité depuis plus de 20 ans ; (2) réaliser des extensions des réseaux existants qui n'ont pas suivi le rythme d'expansion urbain et démographiques ; (3) favoriser la réalisation des programmes des branchements à grande échelle. En milieu urbain, l'option retenue par le Gouvernement, notamment dans la lettre de politique d'hydraulique urbaine d`avril 2007 est le partenariat public - privé et la création de deux entités chargées respectivement des infrastructures et de la distribution. En milieu rural, la politique d'approvisionnement a pour principaux objectifs : (1) une meilleure planification des ouvrages en répondant à la demande, augmentant la couverture des services et évitant les incohérences ; (2) une pérennisation des investissements réalisés en améliorant l'entretien, sécurisant le financement et prévoyant le financement du renouvellement et, (3) une moindre dépendance vis-à-vis de l'Etat afin d'asseoir le développement du secteur sur toutes les forces disponibles.

En effet, les grands chantiers ou projets structurants devraient contribuer à améliorer la qualité de vie des Camerounais, quand on sait que beaucoup d'entre eux ont du mal à satisfaire leurs besoins primaires. Dès lors, un projet structurant peut se comprendre comme un projet qui s'inscrit dans les priorités de développement de la région et dans un axe ayant un potentiel de croissance appréciable démontré, qui provoque un effet multiplicateur dans l'économie régionale. Au sens de la Banque Mondiale (BM), le point de départ des projets est la stratégie de réduction de la pauvreté.

C'est au regard de cet arrière fond socio-économique que s'inscrit la présente étude dont le titre est : « projets structurants du Cameroun et amélioration de la qualité de vie des populationsen zone rurale : cas de la centrale à gaz de Kribi ». Nous comptons mener une réflexion en deux grandes parties.

Dans la première partie qui se veut théorique, nous aborderons trois chapitres. Il s'agira, dans le premier chapitre, de la problématique où nous allons poser les bases de notre étude, son problème, sa pertinence et son intérêt. L'insertion théorique constituera le deuxième chapitre où nous comptons examiner les concepts clés liés à notre étude ainsi que les théories explicatives de notre sujet. Le troisième chapitre est intitulé revue de littérature dans lequel il sera question de recenser les écrits ayant abordés la problématique dont nous traitons.

Dans la deuxième partie nommée cadre méthodologique et opératoire, nous aurons également trois chapitres : méthodologie de l'étude ; présentation et analyse des résultats ; interprétation des résultats. Il sera question dans ces chapitres de rappeler notre question de recherche, nos hypothèses de recherche, présenter la population d'étude, les techniques d'échantillonnage, l'instrument de collecte des données, les outils de traitement des données recueillies sur le terrain. Enfin les résultats obtenus seront analysés, interprétés et discutés avant de faire des suggestions.

CADRE THEORIQUE

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand