ANNEXE 1 - ENTRETIEN (1/4)
Entretien avec des employés de Corrèze
Tourisme, Emilie Boucheteil (content manager), Séverine Dubois
(responsable des réseaux sociaux) et participation de Philippe Constanty
(responsable du service promotion communication)
Quelle place prennent les réseaux sociaux dans
le plan de communication ?
Séverine Dubois : Une grosse part, peut-être 60%,
parce qu'il y a également d'un autre côté les relations
presse...
Emilie Boucheteil : ...Il y a aussi le mailing, la
publicité web, le site web ou encore les support print... Mais il est
tout de même le dispositif où l'on investit plus du fait
qu'internet ait pris une importance considérable.
SD : Oui, grâce à eux on entretient une vraie
relation client, voire même de conseiller séjour, et c'est
dû à l'évolution du téléphone.
EB : On a eu une vraie prise de conscience de ces changements
en 2014, puis nous avons mis en place une stratégie digitale en 2015.
Mais actuellement on est sur un repositionnement digital du fait qu'on trouvait
qu'on tournait en rond.
...nouveau positionnement où le Storytelling y
a une place importante si j'ai cru comprendre ?
EB : Oui, c'est l'objectif de l'année, car avant, nous
ne mettions pas en avant d'histoire, c'était du contenu froid. Il est
très important, c'est une façon d'exister et de
séduire.
Comment a-t-il évolué ?
SD : Via les réseaux sociaux, avec les comptes de la
destination, nous devenons en quelque sorte des influenceurs, car nous
racontons des histoires où l'utilisation du « je » permet un
partage expérientiel.
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Qu'apporte le Storytelling ?
SD : Il amène une histoire à l'image, afin de
lui donner du sens. C'est d'ailleurs indispensable afin que les gens se
projettent et qu'il y ait donc une suite.
Les 18 - 34 sont une cible qui préfère
vivre l'instant, voyager et non investir sur le long terme. Est-ce que
ça n'en fait pas par là une cible privilégiée
?
EB : Notre cible n'est pas vraiment définie selon des
catégories d'âge, mais plutôt selon des
thématiques.
SD : Mais dans un sens nous tentons quand même de la
toucher via nos choix de blogueurs.
Instagram n'est-il pas devenu un enjeu dans la
communication ?
SD : Oui parce que c'est une autre cible, et puis il y a un
rapport à la photo très différent d'autres médias
comme Facebook. C'est LE réseau de l'image et de l'expérience.
Quelle est l'approche de la communication
vis-à-vis d'Instagram ?
SD : L'approche est très différente de Facebook,
on n'utilise pas trop de texte, il faut que la personne puisse saisir
très rapidement ce dont il est question et puis les hashtags sont
très importants, ils nous permettent de faire en quelque sorte une
galerie qui incite aussi les fans à poster leurs photos. Mais bon, c'est
aussi un réseau où on n'a pas trop la pression du fait de son
aspect éphémère et qu'on ait moins de fans que sur
Facebook, qui est le réseau majeur quand même.
Quel est l'impact des influenceurs professionnels sur
les comptes de la destination ?
SD : Clairement ça nous apporte plus d'abonnés
car les gens ont confiance en eux, on en profite pour récupérer
leur notoriété. On le voit aussi avec la vidéo sur la
Corrèze d'un influenceur à qui on a fait appel qui a
apporté plus d'1,3 million de vue ! Et puis ils ont une approche plus
expérientielle, c'est plus vendeur. En comparaison, je vois, il y a
quelques années, nous avions produit nous même une vidéo de
la Corrèze qui nous avait coûté très cher pour un
flop.
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Philippe Constanty (ajoute) : Il faut tout de même
prendre en compte que c'était il y a environ 4 ans, ce n'était
pas la même période. Et puis elle était très
scénarisée, c'est peut-être ça qui n'a pas plu.
Les influenceurs sont-ils aussi libres que pourraient
l'être un touriste lors de leur venue ?
EB : Disons qu'ils sont libres dans leur création, mais
ils ont quand même un roadbook, une thématique imposée.
Les Instameet, qui utilisent ce que l'on pourrait
appeler des micro-influenceurs, ont-ils un impact ?
SD : Comme on en a parlé avant, les hashtags sont
importants, ils permettent de créer une communauté. Et en faisant
ce genre d'événement, ça permet de mieux les fournir avec
des contenus de qualité avec des visions différentes. Puis
ça apporte de la visibilité à notre hashtag. Ces
micro-influenceurs deviennent en quelque sorte des ambassadeurs de la
Corrèze et puis, ça ne coûte rien.
L'utilisation de l'UGC est une pratique courante, elle
est d'ailleurs pratiquée par les comptes de la destination. Quelle est
sa part ?
SD : Disons 90%. On l'utilise parce que nous n'avons pas les
moyens, et que ça nous permet aussi de renforcer les liens avec la
communauté. Mais l'utilisation est différente selon les
réseaux sociaux : sur Facebook ce sont plutôt des contenus sans
vraiment de retouche, alors que, sur Instagram, ça ne pose pas de
soucis.
Cette utilisation ne dilue-t-elle pas le Storytelling
?
SD : Oui, visuellement... Mais il est ajouté dans la
narration.
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