ANNEXE 2 - ENTRETIEN (2/4)
Entretien avec Sidney Chesneau, community manager
à We Like Travel, une agence social média
spécialisée dans le tourisme.
Quelle place a le storytelling dans la communication
touristique ?
Aujourd'hui, les territoires cherchent de plus en plus
à raconter des histoires. C'est ce qui permet de les différencier
en rassemblant certaines valeurs que d'autres n'ont pas et aussi de
créer du lien. Il doit être décliné de
manière à ce que tous les supports soient concernés, comme
par exemple le site web.
L'appel aux influenceurs est-il un passage
obligé pour les destinations afin de toucher les 18 - 34 ans
?
Alors oui. Mais cependant, je dirais plutôt, il est
indispensable, car il est quand même possible de toucher cette cible
sans. Par exemple Tignes, est une destination qui considère qu'elle n'a
pas besoin de faire appel à eux. Les influenceurs sont une
manière de vendre, qui a d'ailleurs évolué. A
l'époque, c'était plutôt du blog trip afin de faire
connaître la destination et de lui donner de la notoriété,
mais aujourd'hui c'est aussi de la production de contenu pour les destinations
qui n'ont plus vraiment besoin de se faire connaître, ils sont une
véritable plus value. Désormais les influenceurs passent
d'ailleurs des contrats avec les destinations pour ce qu'ils créent.
Quelle place à l'UGC dans la communication des
destinations ?
L'UGC est extrêmement important dans la communication
des destinations, mais elles ne peuvent pas capitaliser uniquement sur
ça. L'idéal pour les destinations est de trouver
l'équilibre entre l'UGC, la création de contenu en interne et
l'appel aux influenceurs. D'ailleurs aujourd'hui, ce qu'on appelle les
community manager deviennent de plus en plus des reporters de terrain.
Visuellement, les destinations n'ont-elles pas besoin
d'avoir en quelque sorte une patte ?
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C'est nécessaire, évidemment. Le tourisme doit
se rapprocher de plus en plus de ce qu'il se fait dans la communication
aujourd'hui avec une identité graphique à la manière d'une
marque, tel un Burger King ou Oréo, afin de se démarquer. Je
pense d'ailleurs à ce que fait la Provence qui souhaite jouer sur les
sens, ça met du temps, mais ça lui permet d'avoir une
véritable identité distinguable des autres.
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ANNEXE 3 - ENTRETIEN (3/4)
Entretien avec Sébastien Gonzalez, journaliste
à E-Tourisme, un site d'information spécialisé dans le
tourisme.
Selon vous, quelle est la place du storytelling dans
la communication touristique, par rapport à une communication plus
classique (qui met en avant les caractéristiques tel que le prix)
?
Le storytelling a une place de choix dans la communication
aujourd'hui car le client veut "vivre" des expériences, il ne veut plus
être simplement un consommateur, il veut être acteur, voire
être le propre acteur de telle ou telle prestation. Par le storytelling,
on arrive à transmettre du vécu, des émotions et à
donner envie de partager, d'échanger, pas seulement de consommer.
Les 18 - 34 ans (qui ont la particularité de
préférer voyager qu'investir sur le long terme et qui
représentent 40% des actifs français) ne sont-ils pas devenus une
cible privilégiée pour le tourisme ?
Ils le sont... pour ceux qui ciblent vraiment leur
clientèle.
Mais cela reste une clientèle particulière, pour
qui les codes ne sont pas toujours accessibles, les besoins sont bien
différents d'autres clientèles et leurs attentes
également. Enfin, côté budget, là aussi c'est une
clientèle différente qui dépensera souvent moins.
L'appel aux influenceurs est-il devenu le passage
obligé pour les destinations afin d'atteindre les 18 - 34 ans
?
Oui, cette cible des 18-34 ans est ultra connectée et
consommatrice de réseaux sociaux, en toute logique c'est donc sur ces
médias que l'on peut les toucher. Ils sont très friands de
conseils et les influenceurs ont un vrai "pouvoir" sur leurs consommations.
Reste à bien cibler et choisir ses influenceurs.
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L'utilisation de l'UGC est une pratique courante chez
les comptes de destinations, elle permet d'avoir des contenus gratuits et
d'entretenir un lien de proximité avec sa communauté. Cependant
est-ce que ça ne dilue pas le storytelling du fait que la qualité
des photos varie selon chaque personne ? Et est-ce que ça
n'empêche pas à la destination d'avoir une image forte et
constante ?
Pour moi le storytelling est une communication
entièrement maîtrisée par une destination (par exemple), il
ne s'agit pas de faire faire par les utilisateurs, mais au contraire de se
servir de ce qui est créé par la communauté. Aussi on ne
valorise que les photos qui donnent envie. L'idée derrière est de
créer un outil ou un blog pour faire vivre cette histoire.
Ne serait-il pas préférable pour les
destinations de devenir de véritables créatrice de contenus
?
Oui, on est bien d'accord, cela fait écho à mes
propos précédents, les destinations doivent maîtriser leur
communication et pousser à la création de contenus par les
visiteurs. Ensuite, charge à la destination de faire sa sélection
dans la masse ainsi créée pour en valoriser une partie. Là
encore, certaines destinations créent du contenu et jouent le jeu, mais
cela demande du temps et de sortir des bureaux, chose que tous ne prennent pas
(assez) le temps de faire !
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