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Styles de coping et niveau de stress scolaire chez des élèves de troisième et terminale à  Abidjan.


par Yaba Florence ELOYE
Centre Ivoirien d'Etudes et de Recherche en Psychologie Appliquée - Université FHB Cocody - Master 2 conseiller psychologue 2017
  

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2- Approche de Frydenberg et Lewis (1993)

Les travaux de Frydenberg et Lewis (1993) portent surtout sur l'étude des réponses de coping chez les adolescents. Il s'agit d'expliquer les mécanismes adaptatifs de coping face au stress des adolescents, dans une perspective développementale, en tenant compte aussi bien des aspects individuels que situationnels. Il faut rappeler que la période de l'adolescence en tant que phase de transition entre l'enfance et l'âge adulte, fait généralement référence à de multiples changements physiologiques, psychologiques ou sociaux qui surviennent : la maturation sexuelle, le développement de la pensée formelle, la crise identitaire, les évènements et tracas de la vie quotidienne. On peut noter par exemple, que l'adolescent et le jeune adulte connaissent un développement important du lobe frontal qui serait associé à une plus grande sensibilité au stress (Kay, 2010). En outre, selon Bergonnier-Dupuy et Esparbès-Pistre (2000) l'adolescence est également le moment où la demande d'envisager ou d'opérer des choix engageant leur vie professionnelle future amènent les jeunes à se poser bon nombre de questions, qui représentent un stress perçu de façon particulièrement intense par certains, au point de les conduire à l'échec scolaire. L'adolescence est aussi une période critique dans l'apparition de nombreux troubles psychiatriques (Romer & Walker, 2007), le stress chronique durant cette période est une variable déterminante dans le développement des problèmes de santé mentale.

Dans le même ordre d'idées, Frydenberg (1997) considère que l'adolescence est vécue à travers les interactions entre les jeunes et les contextes dans lesquels ils se développent; ainsi, les tâches développementales associées à l'adolescence peuvent être posées comme un ensemble unique de facteurs de stress et de contraintes. Unique, dans la mesure où le stress ne se manifeste pas de la même manière aux différents âges de la vie (Marcia, 2010). Par exemple, les soucis financiers ne sont généralement pas une source directe de stress à l'enfance, mais le

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deviennent avec l'évolution de l'âge ; en outre, les attentes de la société envers les individus diffèrent selon leur tranche d'âge. Compas, Ledoux et Phares (1989) divisent l'adolescence en trois étapes (12-14 ans, 15-17 ans et 18-20 ans) et identifient six sources de stress : le stress familial (ce sont les pressions parentales, qui seraient plus présentes chez les jeunes adolescents) ; le stress associé aux pairs (les bagarres et les problèmes avec les amis, observés davantage entre 15 et 17 ans) ; le stress académique (performances aux examens et aux travaux, beaucoup vécu par les adolescents plus âgés), le stress face à l'autonomie (quitter la maison familiale), le stress dans les relations intimes (séparations et disputes amoureuses), le stress relié à l'amitié (amis ayant des problèmes personnels).

La plupart des adolescents traversent généralement cette étape de passage de l'enfance à l'âge adulte sans difficulté majeure, tandis que certains y parviennent moins bien (Frydenberg, 1997; Kay, 2010). L'adaptation de l'adolescent à ces différentes exigences, est obtenue à travers un processus qui implique des stratégies cognitives et comportementales visant à éliminer ou à réduire les demandes, à les redéfinir afin de les rendre plus maniables, ou encore à gérer la tension qui est ressentie à la suite de l'expérience de ces demandes. La capacité de parvenir à cette adaptation dépendra du répertoire des stratégies d'adaptation connues par l'adolescent (Frydenberg & Lewis, 1993).

En effet, l'approche conceptuelle de Frydenberg et Lewis postule un large éventail de stratégies de coping « en théorie le nombre d'actions de coping (y compris les pensées et les sentiments) auxquelles les personnes ont recours pour gérer leurs préoccupations, est infini...» (Frydenberg, 1997, p.38), qui varient selon le contexte et la nature du facteur de stress. Cette conception peut être présentée comme une extension du modèle transactionnel de Lazarus et Folkman, qu'elle enrichit en passant d'une catégorisation dichotomique des stratégies de coping à trois groupes de styles de coping. Dans cette approche théorique, le style

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de coping fait référence à certaines caractéristiques relativement stables des individus ; à la tendance d'une personne à agir d'une façon constante face à un ensemble de circonstances ou de stresseurs. Il existerait un style de coping propre à chaque individu, chacun mobilisant préférentiellement certaines stratégies plutôt que d'autres, pour faire face aux pressions internes et externes de la vie quotidienne. Le modèle proposé et utilisé lors de leurs recherches menées auprès des adolescents suggère trois types de coping : le coping productif, le coping non-productif et la référence aux autres. Le style référence aux autres est une particularité de cette approche, comparée à la conception dichotomique de Lazarus et Folkman. Les stratégies centrées sur le problème ont été combinées avec les stratégies centrées sur l'émotion ; en plus, des stratégies de recherche de soutien social et d'évitement sont rajoutées pour former en tout trois types de styles de coping.

Le style productif inclut les stratégies qui fonctionnent pour résoudre des problèmes et rester optimiste, en forme, calme et socialement engagé (Frydenberg, 1997). Le style référence aux autres comprend des stratégies qui consistent à se tourner vers autrui pour demander de l'aide. Ces deux styles de coping sont dépeints comme des stratégies efficaces à l'instar des stratégies centrées sur le problème de Lazarus et Folkman (Frydenberg, op-cit; Frydenberg & Lewis, 1993). Par contre, le coping non-productif qui réfère à l'évitement du problème, est décrit comme non fonctionnel.

En résumé de ce chapitre, l'état de stress est d'après le modèle transactionnel, une représentation interne d'une transaction particulière et problématique entre une personne et son environnement. Le stress peut alors se définir comme un état psychologique qui implique à la fois des aspects cognitifs et émotionnels. La nature subjective du stress explique que les mêmes sources de stress provoquent des

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réactions différentes selon les personnes : ce qui est stressant pour l'un peut être totalement anodin pour l'autre. Le stress subjectif implique également que les niveaux de stress varient pour une même personne selon les circonstances. Par conséquent, certaines personnes sont mieux armées que d'autres face au stress et l'efficacité des stratégies de coping varient selon l'individu et les circonstances auxquelles il est confronté.

Les deux modèles théoriques présentés mettent en évidence la relation qui existe entre les styles de coping chez les adolescents et le stress. Cette relation d'influence réciproque est conceptualisée comme un processus psychologique élaboré par le sujet pour s'adapter et résoudre ses difficultés à partir de certaines habitudes cognitives et comportementales. Les différentes interprétations positives ou négatives de l'évènement, élaborées par l'individu pour appréhender la situation stressante, peuvent accroitre ou réduire l'intensité du stress perçu et influencer ses comportements d'ajustements. Ajustements qui à leur tour, serviront à réguler le stress en vue de le rendre plus tolérable ou faire disparaitre ses manifestations. Le style productif et le style référence aux autres apparaissent comme les styles de coping les plus à même de modifier la situation stressante et de réduire les tensions, contrairement au style non productif qui parait inadapté pour surmonter des épreuves ou des obstacles.

En ce qui concerne notre étude du stress en contexte scolaire, on peut s'attendre à ce qu'à chaque étape de son « métier » d'élève, l'apprenant obligé de fournir un travail intellectuel, de produire certaines performances pour atteindre la réussite, soit exposé au stress scolaire. Ce stress devrait être encore plus notoire dans les classes d'examen, où le risque de se voir éjecté du système scolaire en cas d'échec est plus prégnant. D'après les modèles théoriques présentés, le niveau de stress scolaire perçu devrait être fort si l'élève présente une tendance favorable à

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des stratégies de coping non fonctionnelles. À l'inverse, le niveau de stress scolaire a plus de chance d'être faible ou tolérable, en cas d'investissement de l'élève dans des stratégies productives de résolution des problèmes, et des styles de coping se référant à l'aide de l'entourage.

La nécessité d'examiner les travaux antérieurs menés sur nos variables à l'étude pour affiner nos prédictions, s'impose. C'est l'objet du chapitre suivant.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle