II. Cadre de référencesp.11
II.1. Le corpsp.11 II.1.1. L'Histoire du
corpsp.11
II.1.2. La place du corps dans la médecine
p.13 II.1.3 Du corps objet au corps humainp.15
II.2. L'autonomiep.17 II.2.1.
Définition de l'autonomiep.17 II.2.2. L'autonomie dans le soinp.19
II.2.3. Législation du patient autonomep.21
II.3. Le consentementp.23
II.3.1. L'Histoire du consentement et code de Nuremberg p.23
II.3.2. Consentement du patient et devoir infirmier p.26
II.3.3. Législation du consentement p.28
III. Enquête exploratoirep.31 III.1.
Présentation de l'enquêtep.31 III.1.1 Choix et
formulationp.31 III.1.2 Méthodologiep.32
III.1.3. Modalité de réalisation p.33 III.1.4.
Résultats butsp.34 III.2. Analyse de
l'enquêtep.38 III.2.1. Un patient humanisé par la
considération de son
consentement grâce à la législationp.38
III.2.2. Un patient humanisé par le respect de sa dignité
grâce à la pratique soignantep.41 III.2.3. Un
patient humanisé car considérép.45
Conclusionp.48
Bibliographiep.50 Annexesp.56
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Introduction
Si le corps du patient est le support maître de la
pratique infirmière, il reste étudié et enseigné de
manière très technique et protocolisée. Les connaissances
théoriques du corps humain depuis les expérimentations
d'André Vésale aurait conduit à une objectification du
patient en étudiant un corps morcelé et organique. Ce corps
anatomisé conduit à nier l'affect et le vécu du malade, il
deviendrait donc un objet subissant des traitements et sur lequel
l'étudiant parferait son apprentissage.
Au cours de mes stages, lors de mes soins, cet accès au
corps m'a questionné sur la place du patient dans ma pratique et la
façon dont nous pouvons l'humaniser. C'est la raison pour laquelle j'ai
élargi mon interrogation sur le rôle du consentement, faisant du
patient un sujet capable de décider ce qui est bon pour lui ou non.
Pour ce faire, j'ai étudié deux situations
rencontrées en stage et me suis interrogée sur ma pratique afin
d'élaborer une hypothèse et une problématique de
départ. Par la suite, j'ai complété cette
problématique par un cadre de références dans lequel
j'apporte des savoirs théoriques sur les notions principales introduites
par mon sujet. Ensuite, j'ai réalisé une enquête
exploratoire pour comparer ces savoirs théoriques à la pratique
soignante sur le terrain. Puis, j'ai analysé ces données afin de
vérifier mon hypothèse et donc recueillir des éventuelles
réponses à ma problématique initiale. Enfin, j'ai
synthétisé mon travail afin d'introduire une question de
recherche dans le but d'élargir et approfondir ma réflexion
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I. Situations d'appel, analyse et
problématique
Deux situations d'appel se complètent. La
première s'est déroulée en stage en service psychiatrique
au deuxième semestre de ma formation, et la deuxième au cours
d'un stage en hospitalisation à domicile au quatrième
semestre.
I.1. Première situation d'appel
La situation se déroule le 7 juin 2017 en service de
psychiatrie générale adulte. Je dois effectuer un bilan
biologique à un patient de 45 ans hospitalisé pour un sevrage de
multi-addictions. Le bilan sanguin est un dépistage VIH, Hépatite
B, Hépatite C, Syphilis. L'infirmier me demande si je souhaite
être accompagnée et j'acquiesce car je n'avais jamais
réalisé de bilan dans ces conditions (ceux que j'avais
réalisé précédemment ne suivaient pas le même
protocole puisqu'il s'agissait d'ionogramme).
Après avoir fait l'inventaire du matériel dont
j'ai besoin, l'infirmier m'informe que le recueil du consentement est
primordial avant d'effectuer un dépistage.
Je toque à la porte, j'entre avec l'autorisation du
patient, je le salue et me présente. A ce moment, je suis
focalisée sur la manière dont je vais obtenir son consentement.
En effet, les consentements que je recueillais d'habitude pour les bilans
sanguins consistaient seulement à s'assurer verbalement que le patient
comprenait et acceptait l'acte de soin. Or, ici, le consentement devait
être mis à l'écrit, ce que j'ignorais jusqu'à ce que
l'infirmier me l'apprenne (devant le patient). J'explique alors que, même
s'il a déjà donné son consentement la veille, nous devons
le recueillir de nouveau, car nous sommes les soignants intervenants. Alors,
l'infirmier s'adresse à moi pour m'expliquer, face au patient, que pour
un dépistage, il faut un accord écrit et une signature. Il lui
tend donc la feuille et Monsieur L signe.
Après avoir préparé tout mon
matériel et mon environnement de travail, j'enfile mes gants et je me
tiens prête à ponctionner. A cet instant, l'infirmier m'interrompt
pour me signaler que j'oublie quelque chose de primordial :
l'identitovigilance. En effet, j'étais tellement concentrée sur
le consentement et le soin que j'allais effectuer pour la première fois
que j'en ai oublié la première étape consistant à
demander le nom, le prénom et la date de naissance au patient. Je me
corrige. Après ces quelques erreurs très vite reprises par
l'infirmier, je me lave les mains et j'enfile de nouveaux gants. L'infirmier
commente à nouveau mes gestes, ce qui semble
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inquiéter Monsieur L. Je demande au patient comment il
va et celui-ci me répond qu'il ira mieux une fois l'intervention
finie.
Juste avant de ponctionner, je demande à Monsieur L
s'il veut que je le prévienne quand je pique, ce à quoi
l'infirmier me répond « oui toujours », mais monsieur L
demande à ne pas être prévenu.
Une fois la ponction terminée, je discute avec le
patient, qui me remercie car il n'a pas eu mal. L'infirmier me dit alors dans
la chambre que ma technique est bonne malgré quelques erreurs.
Je remercie Monsieur L de sa patience compte tenu du temps que
nous avons dû prendre pour l'apprentissage de ce soin. Je lui explique
comment se dérouleront l'attente puis la réception des
résultats, puis je lui demande s'il a des questions, ce à quoi il
me répond non. A la fin, l'infirmier me fait un rapide retour sur
l'intervention et souligne l'importance de l'identitovigilance en m'expliquant
les conséquences possibles de mes erreurs.
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