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Du patient objet au patient sujet.


par Marie Jutteau
IFSI des diaconesses - Université Paris Descartes - Diplôme d'état infirmier 2019
  

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II. Cadre de référencesp.11

II.1. Le corpsp.11 II.1.1. L'Histoire du corpsp.11

II.1.2. La place du corps dans la médecine p.13
II.1.3 Du corps objet au corps humainp.15

II.2. L'autonomiep.17 II.2.1. Définition de l'autonomiep.17 II.2.2. L'autonomie dans le soinp.19 II.2.3. Législation du patient autonomep.21

II.3. Le consentementp.23

II.3.1. L'Histoire du consentement et code de Nuremberg p.23

II.3.2. Consentement du patient et devoir infirmier p.26

II.3.3. Législation du consentement p.28

III. Enquête exploratoirep.31 III.1. Présentation de l'enquêtep.31 III.1.1 Choix et formulationp.31 III.1.2 Méthodologiep.32

III.1.3. Modalité de réalisation p.33
III.1.4. Résultats butsp.34 III.2. Analyse de l'enquêtep.38 III.2.1. Un patient humanisé par la considération de son

consentement grâce à la législationp.38 III.2.2. Un patient humanisé par le respect de sa dignité

grâce à la pratique soignantep.41 III.2.3. Un patient humanisé car considérép.45

Conclusionp.48

Bibliographiep.50 Annexesp.56

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Introduction

Si le corps du patient est le support maître de la pratique infirmière, il reste étudié et enseigné de manière très technique et protocolisée. Les connaissances théoriques du corps humain depuis les expérimentations d'André Vésale aurait conduit à une objectification du patient en étudiant un corps morcelé et organique. Ce corps anatomisé conduit à nier l'affect et le vécu du malade, il deviendrait donc un objet subissant des traitements et sur lequel l'étudiant parferait son apprentissage.

Au cours de mes stages, lors de mes soins, cet accès au corps m'a questionné sur la place du patient dans ma pratique et la façon dont nous pouvons l'humaniser. C'est la raison pour laquelle j'ai élargi mon interrogation sur le rôle du consentement, faisant du patient un sujet capable de décider ce qui est bon pour lui ou non.

Pour ce faire, j'ai étudié deux situations rencontrées en stage et me suis interrogée sur ma pratique afin d'élaborer une hypothèse et une problématique de départ. Par la suite, j'ai complété cette problématique par un cadre de références dans lequel j'apporte des savoirs théoriques sur les notions principales introduites par mon sujet. Ensuite, j'ai réalisé une enquête exploratoire pour comparer ces savoirs théoriques à la pratique soignante sur le terrain. Puis, j'ai analysé ces données afin de vérifier mon hypothèse et donc recueillir des éventuelles réponses à ma problématique initiale. Enfin, j'ai synthétisé mon travail afin d'introduire une question de recherche dans le but d'élargir et approfondir ma réflexion

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I. Situations d'appel, analyse et problématique

Deux situations d'appel se complètent. La première s'est déroulée en stage en service psychiatrique au deuxième semestre de ma formation, et la deuxième au cours d'un stage en hospitalisation à domicile au quatrième semestre.

I.1. Première situation d'appel

La situation se déroule le 7 juin 2017 en service de psychiatrie générale adulte. Je dois effectuer un bilan biologique à un patient de 45 ans hospitalisé pour un sevrage de multi-addictions. Le bilan sanguin est un dépistage VIH, Hépatite B, Hépatite C, Syphilis. L'infirmier me demande si je souhaite être accompagnée et j'acquiesce car je n'avais jamais réalisé de bilan dans ces conditions (ceux que j'avais réalisé précédemment ne suivaient pas le même protocole puisqu'il s'agissait d'ionogramme).

Après avoir fait l'inventaire du matériel dont j'ai besoin, l'infirmier m'informe que le recueil du consentement est primordial avant d'effectuer un dépistage.

Je toque à la porte, j'entre avec l'autorisation du patient, je le salue et me présente. A ce moment, je suis focalisée sur la manière dont je vais obtenir son consentement. En effet, les consentements que je recueillais d'habitude pour les bilans sanguins consistaient seulement à s'assurer verbalement que le patient comprenait et acceptait l'acte de soin. Or, ici, le consentement devait être mis à l'écrit, ce que j'ignorais jusqu'à ce que l'infirmier me l'apprenne (devant le patient). J'explique alors que, même s'il a déjà donné son consentement la veille, nous devons le recueillir de nouveau, car nous sommes les soignants intervenants. Alors, l'infirmier s'adresse à moi pour m'expliquer, face au patient, que pour un dépistage, il faut un accord écrit et une signature. Il lui tend donc la feuille et Monsieur L signe.

Après avoir préparé tout mon matériel et mon environnement de travail, j'enfile mes gants et je me tiens prête à ponctionner. A cet instant, l'infirmier m'interrompt pour me signaler que j'oublie quelque chose de primordial : l'identitovigilance. En effet, j'étais tellement concentrée sur le consentement et le soin que j'allais effectuer pour la première fois que j'en ai oublié la première étape consistant à demander le nom, le prénom et la date de naissance au patient. Je me corrige. Après ces quelques erreurs très vite reprises par l'infirmier, je me lave les mains et j'enfile de nouveaux gants. L'infirmier commente à nouveau mes gestes, ce qui semble

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inquiéter Monsieur L. Je demande au patient comment il va et celui-ci me répond qu'il ira mieux une fois l'intervention finie.

Juste avant de ponctionner, je demande à Monsieur L s'il veut que je le prévienne quand je pique, ce à quoi l'infirmier me répond « oui toujours », mais monsieur L demande à ne pas être prévenu.

Une fois la ponction terminée, je discute avec le patient, qui me remercie car il n'a pas eu mal. L'infirmier me dit alors dans la chambre que ma technique est bonne malgré quelques erreurs.

Je remercie Monsieur L de sa patience compte tenu du temps que nous avons dû prendre pour l'apprentissage de ce soin. Je lui explique comment se dérouleront l'attente puis la réception des résultats, puis je lui demande s'il a des questions, ce à quoi il me répond non. A la fin, l'infirmier me fait un rapide retour sur l'intervention et souligne l'importance de l'identitovigilance en m'expliquant les conséquences possibles de mes erreurs.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery