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Problématique du leadership responsable de la classe politique congolaise. Regard sur l'administration publique de la troisième république.


par CARLYTHO NZAZI LENGI
Université Pédagogique Nationale (UPN) - Licence en sciences politiques et administratives 2012
  

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II.1.4. la classe politique de la troisième république

Ne pas savoir lire les signes de la fin équivaut à un suicide collectif de la part d'une classe politique n'ayant pas intégré la donne de l'intérêt général dans son approche de la gestion de la respublica. La classe la classe politique actuelle regorge, en son sein des personnalités en panne d'inspiration et vision pour la RD Congo. En réalité, cette nouvelle génération de la classe politique doit s'attendre à un véritable tsunami, si elle continue de tâtonner dans la recherche des solutions aux besoins et problèmes de la population95(*).

Les acteurs politiques de la génération de 2006, ne s'abreuvent pas à une idéologie commune tendant à rechercher des valeurs, des ambitions et des désirs communs. Ils ne cherchent pas pour ceux de ses membres qui ont été formés, le souci de socialiser leur savoir au profit de l'ensemble de la communauté nationale. L'individualisme, l'égoïsme, l'incompétence, la recherche de l'intérêt personnel constituent là les caractéristiques de cette nouvelle classe politique. C'est ainsi que la plupart des acteurs politiques succombent devant l'argent et les postes de directions, devant la corruption et d'autres gains faciles96(*).

Fweley DIANGITUKUA affirme, que la plupart des individus ont intégrés la scène politique ou aspirent aux fonctions politiques parce qu'ils ne trouvent pas du travail ailleurs, dans d'autres domaines de la vie, parce que l'activité politique est banalisée dans notre pays. Nous n'avons pas de classe politique, celle qui s'époumone à la longueur de la journée n'a rien d'une véritable classe politique, bien au contraire. Elle est logée à une autre enseigne qu'à celle d'une classe politique digne de ce nom, c'est le réquisitoire que le peuple congolais a toujours fait à l'endroit de la classe politique congolaise et en laquelle personne ne croit. A l'exception de cette même classe politique. Cette classe politique est accusée d'être à la base de l'enlisement politique du blocage du développement durable, de la démocratie et la cacophonie qui indisposent et désorientent le peuple97(*).

L'action des acteurs politiques congolais se rapproche plus de la médiocrité, de l'incapacité que de l'excellence. Ils se montrent incapables de transcender, d'allier leur intelligence aux vertus morales de probité, d'humilité, du sens du savoir et continuent à interpréter la politique comme l'art de développer des ruses et des mensonges en vue d'accéder au pouvoir coûte que coûte et surtout contre la volonté du peuple. Et s'il faut voir comment les choses se passent dans notre pays, il n'y a pas de raison de ne pas douter de la qualité de la classe politique congolaise. Autant qu'elle ne représente pas le peuple congolais, autant elle n'a jamais été à la hauteur de ces enjeux qui concernent notre nation et le reste du monde98(*).

Richard MUGARUKA pense, que cette génération de la classe politique fait preuve d'une crise des repères moraux, d'éthique, de leadership démocratique et de management, qui affecte ses capacités de gouvernance sur le plan interne et externe99(*).

La problématique du leadership responsable de la classe politique provient de l'absence de culture et d'éthique politique ainsi que de débats d'idées. De même, la politique est devenue pour la plupart, une lutte pour la vie. Comme à la conférence nationale souveraine, pendant la troisième république, les perdîemes. Avoir le poste dans les institutions, constitue une base d'effervescence des partis politiques pendant les élections même sans vision, ni projet de société100(*).

En effet, pour tout dire, la classe politique congolaise, au sens où nous l'avons entendue ici, participe négativement à la formation du tissu politique. C'est ainsi qu'elle est noyée dans les divisions et les rivalités de tous genres101(*). C'est là qu'elle se réfugie pour se justifier et expliquer ses attitudes irresponsables et honteuses. Depuis de longues années, la classe politique congolaise a perdu le sens de la dignité et de la noblesse. A cause de la pauvreté, de la faim et de toutes sortes de difficultés, les politiciens se sont prostitués et se sont ravalés au rang de de marionnettes, les uns consciemment, les autres inconsciemment, pour quelque profit même dérisoire, ils n'hésitent pas à pratiquer la délation, à louer le premier venu, à renier leur science et surtout à défier le simple bon sens102(*).

La classe politique congolaise au fil du temps est tombée très bas, depuis l'indépendance. Un sursaut d'amour du bien s'impose pour redécouvrir les vertus, les idéaux nobles, les sens de la grandeur, la probité tant intellectuelle que morale, la dignité des fonctions et du travail bien fait, le sens du devoir, et de la conscience de l'intérêt général, en un mot, l'amour de la patrie, le « patriotisme ». Car, il ne suffit pas de brandir de gros diplômes pour être membre de l'élite. Le frustre pécheur de nos cours d'eau, qui n'abandonne jamais sa nasse et qui fournit à manger à sa communauté est même plus élite que ce grand docteur d'Etat qui a fait de l'intrigue, du mensonge et de la délation son métier. Science sans conscience n'est que ruine de l'âme103(*)

En effet, sans vision et sans capacité de gouvernement, il n'est pas possible de diriger un peuple et d'assurer son développement la RDC a besoin des dirigeants visionnaires, qui savent exactement où ils veulent conduire le pays et comment le faire la vision relève de l'intelligence et la gouvernance, du leadership104(*).

* 95 http// : www.lescongolais.cd// la classe-politique congolaise// la fin d'une époque. Consulté le 15 avril, 2013

* 96 MUGARUKA Richard., Op cit, p. 490.

* 97Fweley DIANGITUKUA., Op cit, p. 65.

* 98 MWABILA MALELA., Article cité

* 99 Richard MUGARUKA., Op. cit, p. 420

* 100 Idem

* 101 Le manifeste du Renouveau congolais à l'aube de la troisième république, comportement des membres de la classe politique dirigeante au Congo, 2007, p. 7

* 102 Modeste MUTINGA., conférence débat sur médiocrité de la classe politique congolaise, 24 janvier 2003, à l'hôtel Memling.

* 103 Le manifeste du renouveau, Art. cit, p. 8.

* 104 MUGARUKA Richard., Op cit, p. 276.

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