§.4. Une Administration publique stable, neutre
et efficace
L'Administration publique en RDC
est un appareil pléthorique, anarchique et chaotique dont personne ne
connait les effectifs réels et exacts et ne maitrise le fonctionnement.
La corruption et les abus de tous genres y règnent en maitres.
En effet, dans tous les pays du monde, c'est l'administration
publique qui assure la continuité et l'efficacité de l'action de
l'Etat. Distincte des structures politico-administratives, elle est apolitique
et impartiale, constituée de technocrates, engagés sur base de
critères objectifs et d'une compétence avérée et
faisant carrière au sein de l'administration. Régis par le statut
du personnel de carrière des services publics de l'Etat, ces agents de
l'Etat font carrière et gravissent les échelons des grades de
l'administration publique sur base de critères objectifs de leurs
mérites, de leur rendement et de leur expérience liée
à l'ancienneté. Leur recrutement, leur affectation, leur
promotion, leur licenciement et leur gestion sont régis par une loi
stricte et rigoureuse, indépendante des humeurs des cadres et des
soubresauts politiques du pays. Les gouvernements peuvent tomber ou changer,
mais l'administration doit rester permanente et stable. C'est elle qui garantit
la sauvegarde du patrimoine et de la continuité de l'Etat,
au-delà du changement des dirigeants et des mandataires publics. C'est,
enfin, l'administration de la territoriale qui assure l'encadrement technique
des populations à la base, dans la réalisation et la conduite des
projets de développement communautaire.
Aujourd'hui, l'administration publique est à refonder,
à restructurer, à réorganiser et à réformer.
Il faudrait en maîtriser, contrôler et encadrer les effectifs. Il
faudrait, en outre, assurer aux agents de l'Etat, non seulement une
rémunération décente et une couverture sociale, mais aussi
les infrastructures et la logistique indispensables au fonctionnement et
à l'efficacité du travail. En maints endroits, les bureaux de
l'administratif sont à réhabiliter et à
rééquiper. Il faudrait, enfin, lutter contre les antivaleurs qui
gangrènent ce secteur : la corruption, l'absentéisme, la
paresse et le manque de ponctualité, le déficit de la conscience
professionnelle et de responsabilité citoyenne, l'empirisme, le
népotisme, le tribalisme, l'anarchie et le désordre, le
vandalisme et l'incurie... Il faut rétablir la chaîne de
commandement et de responsabilité et contrôler
régulièrement le fonctionnement et le rendement des tous les
bureaux et organes de l'administration publique.
Enfin, il y a nécessité de réorganiser
notre Administration publique pour en faire un instrument de travail efficace.
D'où le gouvernement devra s'atteler à cette tâche de
longue haleine pour restituer à l'Administration ses attributs
classiques et son importante de 1960. Les tâches suivantes seront
exécutées :
Ø Assainissement de l'Administration (formation des
cadres) ;
Ø Recyclage des agents ;
Ø Revalorisation de traitement des agents ;
Ø Amélioration des conditions de travail des
agents.
En tout état de cause, la priorité pour la RDC
consiste à restaurer l'Etat, principal outil pour l'instauration d'un
Etat de droit. Il s'agit concrètement de restaurer les quatre piliers
qui servent d'éléments fondamentaux et indispensables à
l'existence et au fonctionnement normal d'un Etat.
Ces quatre piliers sont indispensables pour la bonne
gouvernance, pour la sécurisation des personnes et de leurs biens, pour
asseoir la stabilité et l'autorité de l'Etat sur toute
l'étendue du pays. Et rassurer les investisseurs étrangers qui ne
peuvent prendre le risque d'apporter des capitaux dans un espace non
sécurisé physiquement, juridiquement et politiquement. Il sied de
ne pas perdre de vue que la diplomatie d'un pays est toujours le reflet de sa
politique intérieure et qu'il n'y a pas de dissuasion diplomatique sans
dissuasion militaire et ou, à tout le moins économique.
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