Transhumance politique et crédibilité des acteurs politiques en république démocratique du Congo.par Innocent MWENDAPOLE BAGALWA Université de Lubumbashi - Licence en sciences politiques et administratives 2017 |
b. Courants apparentés à l'individualisme méthodologiqueL'individualisme méthodologique prend appui principalement sur les courants de pensée suivants71(*) : a) L'utilitarisme de l'économie politique classique, dont le schéma d'explication privilégie l'individu rationnel qui se décide toujours selon son intérêt (ce que Jean Marchai appelle « l'homme de Descartes »). L'initiateur de l'utilitarisme est J. S. Mill qui dans le livre IV de sa « Logique » (1843) prétend déduire les réalités sociales des « principes de la nature humaine », ce qui implique le postulat individualiste. b) L'interactionnisme de Talcott Parsons, célèbre théoricien de la sociologie américaine, pour lequel la conduite humaine est motivée par les significations que trouve l'acteur dans le monde qui l'entoure. c) Vilfredo Pareto, du point de vue sociologique, il a développé une approche soutenant qu'un comportement est rationnel quand les moyens utilisés par un individu sont en adéquation avec les buts qu'il s'est fixé. Dans son esprit, la rationalité se confond avec l'efficacité : une action est rationnelle quand elle est efficace. Sont au contraire illogiques, les actions inefficaces. d) Friedrich von Hayek, le plus célèbre représentant de l'école néo-classique autrichienne, défenseur ardent du subjectivisme méthodologique (l'économie ne peut être connue qu'à travers l'étude des actions et des comportements individuels; les institutions ne sont que le produit des choix des actions individuelles). Nous nous appuyons sur cette vision des choses par l'individualisme méthodologique comme Molenga Lingoto72(*), qui pour lui dans ses démarches sur la problématique du développement durable de la province de l'équateur, cette théorie le permet de saisir le sous-développement et le développement comme des réalités sociologiques qui relèveraient des motivations et des comportements des hommes vivant en société, selon qu'ils peuvent se comporter de telle ou de telle autre manière, selon qu'ils peuvent imiter telle ou telle autre action. Pour notre part, cette théorie nous permet de comprendre la transhumance politique par les réalités politiques et économiques qui poussent les acteurs politiques congolais à adapter tel ou tel autre comportement. Comme le souligne Didier Mpia Imanda qui fait aussi appelle à la même théorie, qu'il énonce avec R. Boudon que, « pour expliquer un phénomène social quelconque que celui-ci relève de la démographie, de la science politique, de la sociologie ou de toute autre science sociale particulière, il est indispensable de reconstruire les motivations des individus concertés par le phénomène en question, et d'appréhender ce phénomène comme le résultat de l'agrégation des comportement individuels directs par ces motivations. Et cette proposition est valable quelle que soit la forme du phénomène à expliquer, qu'il s'agisse d'une singularité, d'une régularité statistique, qu'il se traduise par un ensemble de données quantitatives ou qualitatives »73(*). Ainsi donc, ce bref parcourt de la littérature sur les ouvrages et publications de nos prédécesseurs sur l'individualisme méthodologique, nous a permis de faire recours à cette dernière dans notre étude dans la mesure où, cette théorie est parfaitement adaptée aux réalités et contextes qui font l'objet de notre étude. Elle nous permettra de comprendre avec aisance les causes et les motivations de la transhumance politique en République Démocratique du Congo, tout en partant du soubassement de cette pratique dans les fiefs des acteurs politiques de toutes les tendances. Ayant une idée claire et précise sur les différentes notions, concepts et théorie expliquées dans ce chapitre, force nous est de présenter maintenant notre champ d'investigation dans le chapitre suivant. * 71 IDEM, p.2. * 72 Molenga Lingoto, Pouvoir politique et développement durable dans la province de l'équateur, Thèse de doctorat en sciences politiques et administratives, UNILU, 2011-2012, p.22. * 73 Mpia Imanda D., op.cit., p.28. |
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