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Transhumance politique et crédibilité des acteurs politiques en république démocratique du Congo.


par Innocent MWENDAPOLE BAGALWA
Université de Lubumbashi - Licence en sciences politiques et administratives 2017
  

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SECTION TROISIEME : TRANSHUMANCE POLITIQUE ET SON INCIDENCE SUR LE DEVELOPPEMENT DE LA CULTURE POLITIQUE

Les coalisions des partis politiques qui forment la majorité au parlement en République Démocratique du Congo, tout comme les franches politiques minoritaire qui forment l'opposition et qui contestent la manière dont l'Etat est gouverné, ces différentes coalisions politique peu-importe leur tendances plongent les congolais dans une confusion et aboutissent à une crise de confiance entre les gouvernants et leurs gouvernés. Le fait de voir un acteur politique passer d'une structure politique à un autre, nous amène à faire une analyse sur l'impact de la transhumance politique sur le développement de la culture politique.

C'est ainsi que nous portons notre regard sur les enjeux politiques et socioéconomique dans la classe politique congolaise, en premier sur l'opposition politique congolaise, deuxièmement sur la majorité présidentielle congolaise et au finish sur la crise de confiance entre les gouvernés et sa classe politique.

3.1. L'opposition politique congolaise face aux enjeux politiques et socio-économiques

Cette classe politique est constituée de plusieurs partis politiques dont, certains partants de leur fonctionnement, ont une vocation nationale et les autres ont une vocation régionale, provinciale, urbaine, culturelle et d'autres religieuses. Ce mélange politique reconnu par la constitution congolaise et qui par ailleurs solidifie la culture démocratique (qui encourage la compétitive politique par le multipartisme), nous met dans une impasse lorsqu'il faut distinguer qui est opposant et qui ne l'est pas.

Peu-importe leurs idéologies, qualifications, renommés et autre, les opposants congolais se réunissent dans des partis politiques. Parti politique étant compris comme une organisation structurelle, celle-ci doit avoir une structure bien hiérarchisée, non seulement pour sa survie politique, mais aussi pour un bon encadrement des citoyens qui est l'une des missions lui reconnue mais qui est oubliée.

C'est dans cette perspective que l'Abbé Apollinaire Muholongu 138(*)Malumalu souligne que, (...) les partis politiques assurent plusieurs fonctions, notamment la structuration de l'opinion, l'intégration et la mobilisation des citoyens, la médiation entre l'Etat et la société civile, la fonction d'agent et d'expression de conflits. Comme connu, les partis politique contribuent au recrutement et la sélection des dirigeants de l'Etat, à leur légitimation politique et à leur programme, mais aussi à leur contestation. Mais les voir aujourd'hui, nous nous demandons si les animateurs des partis politiques de l'opposition en République Démocratique du Congo prennent en compte tous ces éléments et s'ils les appliquent.

L'image que présente un grand nombre de partis politiques de l'opposition en République Démocratique du Congo, ne reflète pas une résistance solide face à une proposition pécuniaire ou d'embauchage provenant d'un autre camp politique. Cette catégorie d'opposition nous donne l'impression d'être en face des gens qui ne sont que réunis dans une organisation politique mais sans embussions, visions claires et sans projets rationnels et communs. Mais plutôt, ils sont réunis pour s'exposer à la scène politique avec des discours miellés et lorsqu'on leur propose un poste de responsabilité, ils se taisent et changent des mots. Et l'opposition constituée des acteurs pareils, est celle que Ramadji 139(*)Afrefd, qualifie de « l'opposition de survie » qui est (...) une opposition par laquelle on se résout à s'assurer un profit personnel, une certaine condition matérielle qu'on n'obtiendrait pas autrement qu'en établissant des alliances de circonstance avec les partis politiques au pouvoir.

Dans ce contexte où les partis politiques de l'opposition sont dans l'incapacité d'assurer leur implantation au niveau national, assure leur fonctionnement traditionnel avec l'éducation des individus ; leurs parlementaires sont les plus exposés à la transhumance vers la majorité présidentielle140(*).

L'opposition congolaise ne faisant pas un front commun, elle se laisse embrouiller par tout le monde. C'est ainsi que n'importe qui se réclame haut- et fort opposant et parle au nom de cette opposition, c'est ce qui amène aux acteurs politiques qui transhument de la majorité vers l'opposition et d'un cout veulent prendre le flambeau de l'opposition.

L'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) dirigée par Félix Tshilombo Tshisekedi, parti de l'opposition avec son ancienneté et certains acteurs politique de ce grand parti semblent être les seuls qui incarnent l'espoir de certains citoyens, le Mouvement pour la libération du Congo (MLC) dirigé par sa secrétaire Eve Bazaiba, quant à lui, personne ne remettre en doute sa popularité prouvée en 2006 voir en 2011 dans la partie nord-ouest du pays, et l'Union pour la nation congolaise (UNC) conduite par Vital Kamerhe Lwakaninginyi, estime qu'avec son influence visible et palper dans la partie Est du pays, laisse aux yeux de tous contempler sa montée en puissance incontestable.

Parler de l'opposition congolaise sans toutefois citer l'un de ces « grands » partis laisse entendre aux oreilles des récepteurs qu'on maitrise moins l'opposition congolaise en raison de leur représentation et implantation visible au niveau national et provincial.

Malgré leur poids politique, ces partis politiques de l'opposition qui constituent notre échantillon, sont victime des multiples secouements au niveau interne, et qui face aux différents enjeux politiques, certains de leurs animateurs finissent par céder. En prenant par exemple les derniers cas saillant dans ces partis politiques, ils sont dus aux deux fameux dialogues politiques que nous avons récemment connus en République Démocratique du Congo, dont celui conclu le 18 octobre 2016 à la cité de l'union Africain, conduit par Edem Sem Kodjo et celui de la Saint sylvestre de 31 décembre 2016 conduit par la CENCO (Commission épiscopale nationale du Congo), ont portés un grand changement dans les partis politique de l'opposition congolaise.

C'est à l'issu par exemple de celui de la cité de l'union Africaine que nous avons assisté au départ dans UNC de Jean Bertrand Ewanga qui fut secrétaire général du parti et celui de Daniel Safu qui fut l'un des communicateurs, le départ de Samy Badibanga de l'UDPS pour ne citer que ceux-là ; quant au dialogue de la Saint Sylvestre, celui-ci a bougé, juste après la signature des accords, les lignes et plongé l'UDPS et le MLC dans des mouvements migratoires et des débouchages, avec une scission interne de l'UDPS ( une à Limeté dirigé par F. Thilombo tshisekedi et qui ne participa pas à la gestion et l'autre à Kasavubu avec à sa tête Joseph Olenga Nkoy et qui gouverne et une autre aile partie avec Valentin Mobake et qui se réclame aussi la paternité du parti) ; du côté MLC, une franche a du claquée la porte au parti et participe à la gestion gouvernementale et se trouve au CNSA (Conseil national de suivi de l'accord) structure créé par les parties prenantes au dialogue de la CENCO.

Signalons toutefois que, avant ces deux dialogues, il y avait déjà des mouvements de transhumance politique en République Démocratique du Congo et dans ces même partis politiques et dans d'autres de l'opposition ; c'est le cas d'ailleurs du départ de Justin Bitakwira de l'UNC, de Thomas LUHAKA et de José MAKILA du MLC, de Lambert Mende et de Gabriel Kyungu wa Kumwaza de l'UDPS et les autres.

L'opposition congolaise souffrant par manque de moyens matériels pouvant la permettre de s'implanter, s'organiser et fonctionner normalement sans avoir une main tendue, celle-ci a du mal à intervenir dans les domaines sociaux : encadrement, l'éducation et la formation des citoyens. C'est ainsi que pour s'exprimer et faire comprendre son idéologie et ses stratégies politiques, elle recourt à certains médias et réseaux moins couteux et c'est à travers ces voies de communication qu'elle est reçue par ses militants qui se nourrissent des promesses idéologiques et qui sont remplis d'espoir.

* 138Apollinaire Muholongu Malumalu A., Rôle des partis politiques dans le processus électoral, Art. In EFEAC, Université catholique du Groben, Butembo, S.A. p.1.

* 139 Kantu Gulimwetuga A., Op.cit., p73.

* 140Kantu Gulimwetuga A., Op.cit., p74.

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