Transhumance politique et crédibilité des acteurs politiques en république démocratique du Congo.par Innocent MWENDAPOLE BAGALWA Université de Lubumbashi - Licence en sciences politiques et administratives 2017 |
3.2. La majorité gouvernante face aux enjeux politique et socio-économiqueAvant d'entrer en profondeur dans une analyse sur cette classe politique au pouvoir, signalons que, celle-ci diffère de la majorité parlementaire. La classe politique au pouvoir en République Démocratique du Congo est constituée d'un bloc, qui comprend à son sein un ensemble de partis politiques et regroupements politiques qui, sur base des alliances et accords, acceptent de faire un front commun pour conquérir le pouvoir et l'exercer de manière consensuelle141(*). Cette classe au pouvoir est connue et appelée sous plusieurs noms notamment : « majorité présidentielle », « la famille politique présidentielle » ; diffère de la majorité parlementaire par le fait que, cette dernière se constitue sur base d'un quota réalisé au parlement142(*). C'est ainsi que nous pouvons retrouver d'autres partis politiques qui sont membres de la majorité présidentielle, mais qui n'ont aucune représentation dans le parlement voire dans les assemblée provinciales et à titre exemplatif nous avons le Courant du Future (CF) et Unis par le sort (UPS) etc. Ainsi dit, signalons tout de même que, la participation à la gestion Etatique, n'est pas seulement centrée par cette famille politique car, sous l'action d'un certain nombre des réalités, on peut faire intégrer la classe opposée dans la gestion. C'est par-là d'ailleurs que nous avons eu en République Démocratique du Congo en 2016 et 2017 des premiers ministres issus de l'opposition. La famille politique au pouvoir en République Démocratique du Congo, dans le souci de rester au pouvoir multiplie des stratégies politiques. Mais sous l'action de plusieurs facteurs, elle subit et cède seulement dans le but de rester au pouvoir et d'assurer sa survie politique ; c'est par là qu'elle fait entrer stratégiquement certains acteurs politiques de l'opposition dans la gestion et aux instances de prise de décision. La majorité présidentielle congolaise étant réuni sur base des compromis politiques, elle se sent menacée lorsqu'elle se trouve dans l'obligation de confier une portion de sa gestion à certains acteurs politiques d'une autre famille politique. L'entrer de ces acteurs politiques venus d'ailleurs entraine des fissures qui engendrent des frustrations dans cette famille au pouvoir, en la déstabilisant au niveau interne. C'est de là qu'il nous est venu la question de savoir si, pour la majorité présidentielle, lorsqu'un acteur politique de l'opposition change de camp politique, est un cadeau ou une stratégie politique visant à l'anéantir davantage ? Cadeau ?, oui, mais considéré par certains observateurs comme empoisonné. Voir un acteur politique de l'opposition qui critiquait la gestion gouvernementale intégrer la même famille politique, cette pratique l'expose aux critiques négatives dans sa famille politique d'origine que celle d'accueil, surtout lorsqu'il y a pas solution au problème auquel il estimait porter solution. Le transhumant est qualifiée de faible, traitre, vagabond politique, d'un acteur sans vision etc. il a un manque d'argument convaincant lorsqu'il se trouve face aux citoyens. Dans sa gestion, il est déstabilisé par des démissions politiquement organisée et un manque d'autonomie dans la prise de certaines décisions. C'est pourquoi certaines décisions qu'il prend, sont parfois contestées en vue de ne pas donner l'impression de celui qui vient porter correction. La transhumance politique comme une stratégie politique visant à anéantir et affaiblir davantage l'opposition congolaise ?, oui, par le fait que les mouvements migratoires que nous sommes en train d'observer dans les partis politiques de l'opposition, sont toujours téléguider de quelque part. Mais ceux qui sont beaucoup plus visible sur la scène politique congolaise, proviennent des partis politiques de l'opposition. Comme dans toute compétition, la classe politique au pouvoir multiplie toujours des mécanismes pour se maintenir davantage au pouvoir et l'exercer le plus longtemps possible en anéantissant ses adversaires politiques. Le pouvoir politique qui ne se partage pas comme un gâteau, si pour l'avoir il faut un sacrifice, son exercice et sa conservation nécessite une stratégie politique et qui tient compte des divers faits. La transhumance politique qui s'observe dans les partis politiques l'opposition est une stratégie politique par le simple fait que, outre le dédoublement de ces mêmes partis de l'opposition, cette migration interne consiste à combattre l'union et l'unité au sein de cette classe politique en vue de la déstabiliser sur le plan organisationnel. C'est ainsi que la classe au pouvoir par la manipulation et la politique destructrice de l'opposition en procède par les embauchements de certains opposants sans l'accord de leurs partis politiques. Et dans cette mesure, leur départ se fait accompagner par d'autres membres et sympathisants de son parti d'origine et le pousse à créer son parti politique portant le même nom. * 141 Fumu Toto, Intervention sur Télé 50, décembre 2016. * 142 IDEM. |
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