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Contribution à  l'étude de la qualité d'audit externe. Une approche fondée sur le comportement des auditeurs au Cameroun.


par Jean-luice BANLAJO NGORAN
Université de Dschang Cameroun - Master en Science de Gestion 2020
  

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2. Identification des facteurs explicatifs du comportement dysfonctionnel des auditeurs : une analyse multivariée

Dans le but d'approfondir les résultats ci-dessus, il est nécessaire que nous procédions à une analyse multivariée. L'avantage de cette analyse est qu'elle prend en compte les interrelations pouvant exister entre les variables explicatives. A cet effet, un modèle « MCO » a été estimé. On tient à préciser que nous avons effectué quatre régressions étant donné que notre variable dépendante est mesurée à travers quatre types de comportements. Le tableau N° 17 ci-dessous présente les résultats de l'estimation des paramètres.

Tableau 17: Estimation des paramètres du modèle

 

Comportements dysfonctionnels des auditeurs

Comportement de réduction de la qualité d'audit (Modèle 1)

Mauvaise gestion de l'équipe d'audit (Modèle 2)

Comportement non professionnel (Modèle 3)

Sous déclaration du temps

(Modèle 4)

B

t

Sig.

B

t

Sig.

B

t

Sig.

B

t

Sig.

Constante

-0,923

-1,007

0,318

0,865

0,874

0,386

0,268

0,292

0,771

-0,323

-0,300

0,765

Age de l'auditeur

-0,076

-0,469

0,641

-0,194

-1,103

0,275

-0,225

-1,385

0,172

0,423

2,214**

0,031

Type formation

0,387

1,205

0,233

0,201

0,579

0,565

0,279

0,869

0,388

-0,275

-0,729

0,469

Expérience en cabinet

0,174

1,468

0,148

0,082

0,642

0,523

0,160

1,352

0,182

-0,239

-1,715*

0,092

Pression budgétaire

-0,063

-0,471

0,639

-0,154

-1,066

0,291

-0,024

-0,179

0,858

0,354

2,248**

0,029

Pression délai temps

0,074

0,723

0,472

-0,056

-0,506

0,615

-0,071

-0,697

0,489

0,220

1,830*

0,073

Relation supérieur-subordonné

0,273

2,400**

0,020

0,232

1,890*

0,064

-0,026

-0,227

0,822

0,169

1,259

0,213

Engagement organisationnel

0,364

2,702***

0,009

0,364

2,505**

0,015

0,503

3,741***

0,000

0,219

1,385

0,171

Réseau international

-0,499

-1,741*

0,087

-0,163

-0,527

0,600

-0,658

-2,294**

0,026

-0,264

-0,781

0,438

 

R-deux ajusté =0,225

F = 3,322*** P =0,004

N=65

R-deux ajusté =0,096

F = 1,845* P =0,088

N=65

R-deux ajusté =0,225

F = 3,328*** P =0,004

N=65

R-deux ajusté =0,154

F = 2,459** P =0,023

N=

***, ** et * : Significatif au seuil respectif de 1%, 5% et 10%

Les résultats de l'estimation de ces modèles révèlent une valeur négative et non significative pour la variable représentant les facteurs non spécifiés (Constante) pour les modèles 1 et 4 et une valeur positive et non significative pour les modèles 2 et 3. Bien plus, la statistique de FISHER est significative au seuil de 1% pour les modèles 1 et 3 et au seuil 10% et 5% pour les modèles 2 et 4 avec un R² ajusté de 0,225 pour le modèle 1, de 0,096 pour le modèle 2, de 0,225 pour le modèle 3 et de 0,154 pour le modèle 4. On note trois variables significatives avec le premier modèle a différents seuils, deux avec le deuxième modèle et troisième modèle, et quatre avec le quatrième modèle. On en conclut selon les R2ajusté que les variables recensées pour caractériser les variables indépendantes expliquent à divers pourcentages les comportements dysfonctionnels des auditeurs de l'échantillon.

Les résultats de ce tableau révèlent qu'il existe une relation positive et significative au seuil de 5% entre l'âge de l'auditeur et les comportements dysfonctionnels de l'auditeur lorsqu'il est mesuré par la sous déclaration du temps. Ce résultat signifie que les auditeurs moins âgés ou jeunes adoptent plus les comportements dysfonctionnels lors des missions d'audits en sous déclarant les heures de travail. Ce résultat rejoint les travaux de (Gaddour, 2016) qui avait trouvé que les auditeurs âgés de plus de 27,8 ans ont moins tendance de s'engager dans des comportements dysfonctionnels que les auditeurs plus jeunes.

Concernant l'expérience des auditeurs en cabinet, il ressort des analyses qu'il existe une relation négative et significative au seuil de 10% entre l'expérience de l'auditeur en cabinet (Coefficient=-0,239 t=-1,715) et les comportements dysfonctionnels lorsqu'ils sont mesurés par la sous-déclaration du temps. Ce résultat signifie que les comportements dysfonctionnels de l'auditeur diminuent lorsqu'on a à faire aux auditeurs expérimentés.Cerésultat rejoint les conclusions de (Libby et Frederick, 1990) et(Ismail et Trotman, 1995) qui avaient trouvé qu'un auditeur doté d'une expérience de vérification de plus de quatre (4) ans serait moins enclins aux comportements dysfonctionnels réducteurs de la qualité d'audit. Ces analyses permettent de rejeternotre Hypothèse 3 qui stipule « qu'il existe une relation significative entre les facteurs de contingence comportementale (tels que l''âge, le type de formation, l'expérience de l'auditeur) et le comportement dysfonctionnel des auditeurs »En effet, le type de formation n'a montré aucune corrélation significative avec les quatre comportements dysfonctionnels. Ceci peut s'expliquer par le fait que la plupart des auditeurs quel que soit leur formation initiale, acquièrent une bonne connaissance en audit que durant leur séjour au cabinet en tant de collaborateur de CAC.

S'agissant des facteurs contextuels, on constate qu'il existe une relation positive entre la pression budgétaire (au seuil de 5%), la pression du délai temps (au seuil de 10%) et les comportements dysfonctionnels de l'auditeur lorsqu'ils sont mesurés par la sous déclaration du temps. Ce résultat signifie d'une part, que plus l'auditeur perçoit une pression intense du délai, plus il s'engage dans les comportements de réduction de la qualité d'audit en sous déclarant les heures de travail. D'autre part, une pression intense du budget temps entraîne les auditeurs a effectué les heures supplémentaires non déclarées pour achever leur travail. Ce résultat conforte les travaux de Pierce et Sweeney (2004) qui avait trouvé quela contrainte budgétaire est susceptible de pousser les auditeurs à s'engager dans la sous-déclaration du temps que d'adopter des comportements réducteurs de la qualité d'audit. Par ailleurs, Gaddour (2016) dans ses travaux a trouvé qu'il existe une relation positive et significative entre la sous déclaration du temps et la pression budgétaire. Kelley et Margheim (1990) quant eux ont mis en évidence fait que les budgets temps trop serrés peuvent conduire les auditeurs à adopter les comportements dysfonctionnels. Ce résultat nous permet de valider l'hypothèse 1 qui stipule« qu'il existe une relation positive entre les facteurs contextuels(la pression budgétaire, la pression du budget temps) et les comportements dysfonctionnels de l'auditeur »

Pour ce qui est de la relation avec le supérieur, on constate que la perception par l'auditeur d'une bonne relation avec son supérieur entraine plus de comportements dysfonctionnels lorsqu'ils sont mesurés par la réduction de la qualité (au seuil de 1%) et la mauvaise gestion de l'équipe d'audit (au seuil de 5%). Ce résultat signifie que plus l'auditeur perçoit une bonne relation avec le manager plus il s'engage dans les comportements dysfonctionnels. D'où, la validation de l'hypothèse 2 qui stipule que « la perception par les auditeurs d'une bonne relation avec le manager influence significativement leurs comportements dysfonctionnels » toutefois, le sens de ce résultat est contraire avec celui de Herrbach (2000) et Gaddour (2016) qui dans leur travaux ont trouvé que la perception par l'auditeur d'une bonne relation avec le supérieur permet de réduiresignificativement les comportements dysfonctionnels.En revanche, les comportements de réduction de la qualité mais entraine plus de comportements de sous déclaration du temps. Ceci peut s'expliquer par le fait que le collaborateur en très bonne relation avec le manager s'engage dans les comportements dysfonctionnel pour garantir la rentabilité de son cabinet en réduisant la quantité du travail à effectuer.

En ce qui concerne l'engagement organisationnel, on observe qu'un faible niveau d'engagement organisationnel de l'auditeur entraine plus de comportement dysfonctionnel lorsqu'il est mesuré par le comportement de réduction de la qualité (au seuil de 10%), la mauvaise gestion de l'équipe (au seuil de 5%) et les comportements non professionnels (au seuil de 10%). Ce résultat signifie que, les comportements dysfonctionnels de l'auditeur augmentent significativement lorsqu'il affiche un faible niveau d'engagement organisationnel. Ce résultat conforte les travaux de Herrbach (2000) et Gaddour (2016) qui dans leur travaux ont trouvé qu'un faible niveau d'engagement affectif serait lié à un niveau de comportements dysfonctionnels élevé et d'avantage de comportements non professionnel. Ce résultat va également dans le même sens que les conclusions de Kalleberg (1990) qui dans son étude avait trouvé que les employés très engagés déploient plus d'efforts considérables au nom de l'organisation même si ces efforts ne contribuent pas directement à la rémunération. Ces analyses nous permettent de valider l'hypothèse H4 qui dispose que «  Le comportement dysfonctionnel des auditeurs augmente avec leur niveau d'engagement organisationnel »

En définitive, la qualité du service rendu par les professionnels d'audit dépend largement du profil de l'auditeur et de leur comportement au travail. Globalement, nous avons observé une relation significativeentre l'âge de l'auditeur, son expérience en cabinet, la relation supérieur-subordonné, les facteurs contextuels (pression budgétaire et pression du délai temps), le niveau d'engagement organisationnel et les comportements dysfonctionnels lorsqu'ils sont mesurés par les comportements de réduction de la qualité, la mauvaise gestion de l'équipe d'audit, les comportements non professionnels et la sous déclaration du temps passé à la mission d'audit. Toutefois, l'absence de significativité entre certains facteurs et les comportements dysfonctionnels ne nous ont pas permis d'effectuer des analyses plus approfondies.

Ces résultats corroborent avec la théorie des échanges sociaux qui stipule que le comportement au travail des individus est fonction de la nature de leurs échanges avec l'organisation. En effet, lorsque ces échanges sont marqués par la considération et la valorisation de leurs contributions au travail, ces derniers sont enclins à développer un niveau d'engagement organisationnel plus élevé et par conséquent à adopter moins de comportements dysfonctionnels.

Cette dernière section avait pour vocation d'exposer les résultats de la régression appliquée sur les quatre comportements dysfonctionnels de notre étude. Pour ce faire, nous avons jugé important de commencer d'abord par l'analyse bivariée des corrélations entre les différentes variables et puis une analyse multivariées afin d'identifier les facteurs qui expliquent au mieux les comportements dysfonctionnels de notre étude. Ces analyses nous ont permis de valider trois hypothèses des quatre préalablement formulées. La synthèse des différents résultats est présentée dans le tableau suivant.

Tableau 18: Synthèse des hypothèses et des résultats de régression

N° de l'hypothèse

Intitulé de l'hypothèse

Résultats

H1

Il existe une relation positive entre les facteurs contextuels (la pression budgétaire, la pression du budget temps) et les comportements dysfonctionnels de l'auditeur 

validée

H2

La perception par les auditeurs d'une bonne relation avec le manager influence significativement leurs comportements dysfonctionnels.

validée

H3

Il existe une relation significative entre les facteurs de contingence comportementale (tels que l''âge, le type de formation, l'expérience) et le comportement dysfonctionnel des auditeurs.

Invalidée

H4

Le comportement dysfonctionnel des auditeurs augmente avec leur niveau d'engagement organisationnel 

validée

Au terme de ce chapitre, il était question pour nous de présenter dans un premiers temps, les résultats de l'analyse descriptive et puis dans un second temps, les résultats des analyses explicatives. Ainsi, au cours de la première section, nous avons présenté d'abord, les caractéristiques des répondants et puis la synthèse des analyses descriptives des différentes variables dépendantes et indépendantes de notre modèle conceptuel. La deuxièmesection quant à elle nous a permis d'exposer les résultats tirés des analyses de la corrélation entre les différents facteurs. Ce qui nous a conduits à la validation de trois hypothèses.

Cette deuxième partie de notre étude s'est intéressée dans unpremier chapitreà la démarche méthodologique mise en oeuvre pour conduire l'étude et puis dans un second chapitre à l'exposition des résultats empiriques de l'étude.

Tout d'abord dans le premier chapitre, nous avons mis en évidence la méthode d'échantillonnage et de collecte des données. Ici, nous avons dit que notre échantillons était constitué essentiellement de auditeurs exerçant auprès des cabinets d'expertise comptables agrées membre de l'ONECCAauprès des quels nous avons collecté les données en utilisant un questionnaire conçu à partir des étudesantérieure sur le sujet. Ces données ont été traitées en utilisant le logiciel d'analyse des données SPSS v20 et les analyses ont été faites à travers, le tri à plat, l'analyse de corrélation, la régression linéaire. Dans le deuxième chapitre, nous avons présenté d'une part les résultats issus des analyses descriptives et d'autre par ceux issus des analyses explicatives. Les principaux résultats de ces analyses ont mis en évidence unimpact crucial des éléments de notre model conceptuel sur les comportements dysfonctionnels des auditeurs. A savoir, l'âge de l'auditeur sur l'URT, l'expérience sur l'URT, les facteurs contextuels (pression du budget et pression du délai temps) sur l'URT, la relation supérieure-subordonné sur les QTB, et MGE et le niveau d'engagement organisationnel des collaborateurs avec les QTB, MGE et CNP.

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