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L’impact socio-économique d’un aménagement hydroagricole: le barrage de la Tapoa.


par Hassane Dabiemo MALKOUMA
Université Ouaga I, Joseph Ki Zerbo - Maitrise en Géographie 2014
  

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II. LES REPERCUSSIONS SUR LES CULTURES

La baisse de la quantité d'eau dans la retenue conjuguée avec la demande croissante en eau sur le périmètre irrigué est à l'origine des perturbations enregistrées dans la production des différentes cultures. Elle occasionne des dégâts de plusieurs cultures dont l'ampleur varie selon qu'on soit en amont ou en aval du barrage.

1. SUR L'AMONT DU BARRAGE

Le manque d'eau en amont du barrage est moins vécu par les exploitants qui y sont installés. En effet, toutes les parcelles exploitées sont situées à proximité du point d'eau. On trouve rarement des parcelles d'exploitation situées à plus 100 m du point d'eau. Ce qui facilite la prise d'eau grâce aux motopompes. Mais quand l'eau vient à diminuer dans le lac, les propriétaires des plantations doivent faire face à d'autres exigences. Cela demande des efforts supplémentaires de la part de ces exploitants.

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Les motopompes étant le moyen d'exhaure dominant, les pannes et l'approvisionnement en carburant deviennent leurs difficultés majeures. Il faut avoir les moyens financiers afin de s'approvisionner régulièrement en carburant et être apte à réparer les motopompes en cas de panne. C'est justement à cette étape que certains exploitants trouvent des difficultés pour assurer les charges financières. Or sans eau les cultures sèchent, et on aboutit à des pertes considérables qui peuvent dans des cas extrêmes toucher toute la plantation. C'est dans cette situation que s'est retrouvé M. Y, propriétaire d'une bananerais située sur la rive gauche en amont du barrage. Suite à une panne prolongée de sa motopompe, sa plantation a été complètement endommagée. Faire fonctionner sa motopompe de façon permanente et régulière se présente comme un défi pour les exploitants parce que cela engendre des coûts financiers lourds à supporter. En période de décrue, ces exploitants subissent énormément les effets du manque d'eau dans la retenue et des efforts (temps et dépenses supplémentaires,) sont déployés pour surmonter le problème. Les exploitants de l'aval du barrage vivent des conditions pareilles.

2. SUR L'AVAL DU BARRAGE

Les exploitants de l'aval du barrage sont confrontés à deux problèmes majeurs. Il s'agit des inondations des parcelles situées dans les zones basses et du manque d'eau. Les observations sur le terrain et les entretiens avec les exploitants laissent comprendre que cette partie du périmètre irrigué de la Tapoa se retrouve à chaque campagne dans l'une ou l'autre difficulté.

Les inondations sont constatées durant les périodes de forte pluviométrie. La digue de protection des cultures irriguées est aujourd'hui devenue une préoccupation pour les exploitants. En effet, sur la partie aménagée le système d'évacuation des eaux est devenu défaillant de telle sorte que plusieurs lacs se sont formés. Ils occupent temporairement ou permanemment de nombreuses parcelles d'exploitation. Certains exploitants sont obligés de démarrer tardivement la préparation de leurs parcelles. Ces lacs rendent aussi compliquer l'exploitation des parties basses en saison pluvieuse. Dès les premières pluies l'eau se stagne et occupent les parcelles. C'est la raison pour laquelle certains exploitants abandonnent le périmètre en saison de pluies et se consacrent aux champs hors périmètres. Les inondations répétées ont été à l'origine du retrait de plusieurs exploitants du périmètre après des campagnes infructueuses. D'où la baisse de la production des cultures de saison pluvieuse sur le périmètre.

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Le déficit d'eau est surtout constaté sur les parcelles situées au-delà du bloc N°2. Dans les deux premiers, la proximité évite le risque de manque d'eau, mais la répartition des jours d'ouverture des vannes entre exploitants des blocs limitent la liberté des exploitants dans l'utilisation de l'eau. Ce qui peut influencer les rendements des certaines cultures aux exigences hydriques élevées, surtout le riz. Le manque d'eau dans les blocs supérieurs est à l'origine de nombreux abandons de parcelles par les exploitants du périmètre. Seulement 1/5 des parcelles est aujourd'hui exploitée dans cette partie. Les cultures qui y sont pratiquées ont souvent de la peine à achever leur cycle de maturation. C'est une perte pour les exploitants qui sont installés dans ces parcelles. Il arrive même que des exploitants du bloc 3 et 4 vendent ou abandonnent leurs cultures vertes par insuffisance d'eau pour attendre la campagne suivante. Certains exploitants affirment que ce problème d'eau est l'une des causes principales qui limitent les rendements ou l'occupation des parcelles dans ces blocs.

Il est donc impératif d'envisager des solutions pour résoudre ce problème d'eau si l'on veut que l'aménagement hydro-agricole de la Tapoa participe efficacement à l'amélioration des conditions de vie des populations de la zone, partant de la région.

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