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La géopolitique de la Russie dans la région caspienne: évolution des intérêts


par John Makombo Kibangula
Université de Lubumbashi  - Licence 2021
  

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2. B. La politique étrangère russe depuis 1991

La politique étrangère de la Russie porte sur l'ensemble de la politique étrangère menée par la Russie depuis la dislocation de l'Union soviétique en 1991. Les accords d'Alma-Ata signés par les onze ex-Républiques soviétiques créent la CEI et établissent la Russie en tant qu'État successeur de l'Union soviétique aux plans du droit international et de la possession des armes nucléaires. Elle hérite donc du siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU qu'occupait l'URSS.130(*)

Sa politique étrangère est largement déterminée par les facteurs constitutifs de la géopolitique de la Russie : héritage laissé aux générations actuelles par l'Empire russe et l'ère soviétique, immensité géographique et rigueur climatique, richesses énergétiques, obsession sécuritaire résultant d'un sentiment d'encerclement et de la diversité ethnique et culturelle du pays, besoin d'affirmer la puissance militaire retrouvée de la Russie à l'extérieur à des fins de politique intérieure.131(*)

Déjà amorcé durant le second mandat de Boris Eltsine (de 1996 à 1999) et poursuivi de manière plus significative par son successeur Vladimir Poutine, le redressement de la diplomatie russe, après la période de confusion à la suite du démembrement de l'Union soviétique, s'est surtout basé sur un réalisme politique dont les principales préoccupations se rapportent aux intérêts nationaux de la Russie. La volonté des dirigeants russes de retrouver l'ancien prestige de leur pays comme superpuissance est l'un des points les plus marquants en ce début de XXIe siècle.132(*)

La Conception de politique étrangère russe, entérinée et présentée par le président russe Medvedev le 15 juillet 2008, appelle à l'abandon de la mentalité de blocs (« bipolaire ») pour passer à la diplomatie dite « de réseaux » qui s'appuierait sur des formes de participation souple aux structures multipartites. Le document affirme que les alliances militaro-politiques actuelles (allusion à l'OTAN dont l'élargissement vers les frontières russes irrite Moscou) ne sont plus capables de contrer les défis et les menaces « transfrontalières » actuelles.133(*)

Dans une interview diffusée le 31 août 2008 par les chaînes russes de télévision, DimitriMedvedev a détaillé les « cinq principes » fondateurs de la politique étrangère russe:

La « primauté » du droit international ;

La « multipolarité » du monde ;

Le désir « d'éviter les conflits et l'isolement » ;

La « défense de la vie et de la dignité des citoyens russes où qu'ils se trouvent ; protection des entrepreneurs à l'étranger » ;

La reconnaissance par la Russie de « zones d'intérêts privilégiés ».134(*)

Cette doctrine se veut une réaffirmation de la puissance de la Russie à deux égards. D'un côté, elle fait valoir à l'Occident, particulièrement l'OTAN, qu'elle a retrouvé ses allures de superpuissance et qu'elle n'acceptera désormais plus qu'on lui dicte les conditions de conduite. La Russie ne supportera plus qu'on fasse fi de son opinion et de ses intérêts stratégiques, comme ce fut le cas avec les rondes répétées d'élargissement de l'OTAN (à la Pologne et à la République tchèque en 1998, puis à l'Europe centrale et orientale ainsi qu'aux pays baltes en 2004) ou, plus récemment avec la reconnaissance de l'indépendance du Kosovo en février 2008. Ainsi, elle utilise tous les mécanismes de pression qui sont à sa disposition pour contraindre les États-Unis d'abandonner leur projet d'installation de radars anti-missiles en Pologne et en République tchèque ou pour contrer l'élargissement de l'Alliance atlantique à l'Ukraine et à la Géorgie135(*). De l'autre côté, elle envoie un avertissement clair aux anciennes républiques soviétiques qu'elle n'hésitera pas à utiliser la force pour défendre les Russes (ethniques ou naturalisés) et ses intérêts stratégiques dans ce qu'elle appelle l'« étranger proche » (comme dans le cas de l'Ossétie du Sud, de l'Abkhazie ou de la Transnistrie).136(*)

* 130J. LeDonne, The Grand Strategy of the Russian Empire, 1650-1831, Oxford, Oxford University Press, 2004.

* 131A. Golts et T. Putnam, « State militarism and its legacies », International Security, n° 2, 2004, p. 121-158.

* 132F. Lukyanov, « Passions over sovereignty », Russia in Global Affairs, n° 4, 2005, p. 5 (éditorial suivi d'un dossier « Sources of russian sovereignty »).

* 133P. Baev, « How does history inform Russia's policy in the great anti-terrorist game? », Central Asia and the Caucasus, n° 1, 2002, p. 15

* 134Isabelle Facon « La politique extérieure de la Russie de Poutine. Acquis, difficultés et contraintes »., p. 551.

* 135Isabelle Facon, « La Russie et l'Asie centrale », Les cahiers de Mars, n° 177,2003, p. 90.

* 136Lilia Shevtsova, Putin's Russia, Washington, Carnegie Endowment for International Peace, 2003, p. 205.

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