II- La croissance
économique au Cameroun
A- Généralités sur
l'économie camerounaise
L'économie du Cameroun est la plus diversifiée
d'Afrique centrale.
· Le secteur primaire
Le secteur primaire est largement dominé par
l'agriculture, sur laquelle repose grandement l'économie
camerounaise ; C'est le pilier de l'économie camerounaise. Elle
contribue à près de 60% du PIB. Le secteur primaire connait aussi
des activités telles que la pêche (environ 64 000 tonnes
de produits maritimes sont pêchés chaque année au large des
côtes camerounaises), l'exploitation forestière (le bois,
deuxième produits d'exportation), l'élévage... En 2014, le
secteur primaire occupe 60 % de la population active et contribue pour 21 % au
PIB.
· Le secteur secondaire
Il représente 33 % du PIB en 2014. Il est
caractérisé par les activités comme la production
pétrolière, les activités extractives (bauxite, fer,
cobalt, nickel et manganèse). Le Cameroun fait également dans le
textile, l'aluminium, la cimenterie...
· Le secteur tertiaire
C'est le secteur des services. Le secteur contribue pour
46 % au PIB en 2014. Le secteur est marqué par le tourisme, le
transport (secteur très dynamique malgré l'insuffisance des
infrastructures routières), les télécommunications
dominés par deux grosses multinationales de la téléphonie,
la finance (13 banques commerciales).
B- Comportement de la croissance
économique au Cameroun
La croissance économique au Cameroun a connu trois
périodes (Touna mama, 2008) : une longue période de
croissance remarquable, allant de 1950 à 1986, une période de
crise allant de 1987 à 1995, et une période de reprise
économique timide, allant de 1995 à aujourd'hui.
Figure 2 : évolution du taux de croissance du
PIB, 1980-2015
Construit à partir des `statistique du Cameroun',
banque mondiale annuaire 2016
Au début des années 1980, le Cameroun
était parmi les pays africains les plus prospères du point de vue
économique. En effet, jusqu'en 1985 et pendant deux décennies de
croissance régulière, l'économie camerounaise a
enregistré des taux de croissance élogieux. L'exploitation des
gisements pétroliers, la mise en place des politiques agricoles
ambitieuses booste la production. Le Cameroun atteint l'autosuffisance
alimentaire. Les années suivantes furent marquées par une forte
récession. Une des causes est la chute des cours du café, du
cacao et du pétrole à la faveur du contre-choc pétrolier,
qui ont conduit à une détérioration des termes de
l'échange et la baisse des réserves d'exportation du pays. Il
s'en est suivi une baisse progressive de la production. De 1987 à 1993,
les taux de croissance sont négatifs. Avec la dévaluation du FCFA
en 1994, l'économie se dégrade un peu plus, avec une
montée fulminante de l'inflation qui selon l'indice des prix à la
consommation est allée jusqu'à 35% (voir figure). Mais
l'économie résiste tant bien que mal. La mise du pays sous
ajustement structurel et l'initiative PPTE (pays pauvre très
endetté), va relativement permettre une relance de la croissance
économique, qui peine toutefois jusqu'aujourd'hui à atteindre ses
niveaux élevés d'antan.
CONCLUSION
Ce chapitre nous a permis d'analyser les concepts de
libéralisation financière et de croissance économique. Un
constat se dégage : la libéralisation financière est
supposée influencer positivement la croissance économique. Il
existe donc en théorie, une relation causale entre ces deux
phénomènes. Aussi nous avons montré
l'implémentation de la libéralisation au Cameroun. Celle-ci fait
suite à la grave crise bancaire des années 80, conséquence
directe de la répression financière. La restructuration
engagée va permettre de réorganiser structurellement le
fonctionnement et la surveillance de l'activité bancaire. Même si
elle n'a pas été complète, la libéralisation
financière, opérée dans le but de permettre au
système bancaire de mieux contribuer à la croissance
économique, va permettre une démocratisation des taux
d'intérêt et des conditions de banque, et plus
généralement une stabilité du système bancaire. Par
ailleurs le Cameroun a entamé une transition vers les marchés
financiers avec la création en 2001 de la Douala Stock Exchange. Mais la
bourse, qui n'a commencé à fonctionner qu'en 2006, reste
embryonnaire avec trois entreprises cotées, ce qui la contraint à
un fonctionnement saisonnier. Elle doit en plus faire face à la
concurrence de la bourse de Libreville.
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