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Le Cameroun et la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques


par Eric Salomon Ngono
Université de Yaoundé I  - Master 2 2020
  

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II- Les différents mécanismes à la CCNUCC

Dans le but de stabiliser le système climatique mondiale, la Convention s'est dotée d'une kyrielle de mécanismes, fils conducteurs de l'application et du respect des différents engagements par les Parties.

A- Les mécanismes institutionnels et financiers

Pour mieux fonctionner, la convention a créé des institutions à la tête desquelles prône la Conférence des Parties. Dans l'optique de fournir des ressources financières devant assurer le fonctionnement des ses institutions et la réalisation des projets, un mécanisme financier a été créé. 1- La Conférence des Parties

La Conférence des Parties (COP) est l'organe suprême de la CCNUCC. La COP doit régulièrement faire le point sur l'application de la Convention et de tous autres instruments juridiques connexes qu'elle pourrait adapter. Elle doit prendre les décisions nécessaires pour favoriser l'application effective de la Convention. Elle comprend tous les Etats qui ont ratifié ou ont adhéré à la CCNUCC soit 185 en juillet 2001. Elle a tenu sa première réunion nommée "COP1" à Berlin en 199525.

a- Mission et objectifs de la Conférence des Parties

La COP doit examiner périodiquement les obligations des Parties et les arrangements institutionnels qui en découlent en fonction des objectifs de la convention. Elle doit encourager l'échange d'informations sur les mesures adoptées par les Parties pour faire face aux changements climatiques et à leurs effets. De même, elle doit faciliter à la demande des Parties la coordination des mesures adoptées pour l'atténuation des conséquences liées à ce phénomène, doit encourager et diriger, conformément à l'objectif et aux dispositions de la convention, l'élaboration périodique de méthodes comparables visant à inventorier les émissions des gaz à effet de serre26. La COP doit, évaluer sur la base de toutes les informations qui sont communiquées conformément aux dispositions de la convention, examiner et adopter des rapports périodiques sur l'application de la Convention et en assure la publication, faire des recommandations sur toutes questions nécessaires, s'efforcer de mobiliser des ressources financières, créer les organes subsidiaires jugés nécessaires, arrêter et adopter par consensus des règlements intérieurs et des règles des gestions financières les obligations des parties et les arrangements institutionnels découlant de la convention27.

25 PNUE et UNFCCC, Changement climatique, Fiche..., p.39.

26 CCNUCC..., p.12.

27 L. Boisson de Chazournes, Convention-Cadre des Nation Unies sur les Changements Climatiques, United Nations Audiovisual Library of International Law, 2009, p.4.

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b- Ses activités

La Conférence des Parties se réunit chaque année pour faire le point sur l'application de la Convention, adopter des décisions, fixer et négocier de nouveaux engagements. De même, conformément à l'article 7 paragraphe 5, la COP "tient des sessions extraordinaires à tout moment qu'elle juge nécessaire, ou si une Partie en fait la demande par écrit, à condition que cette demande soit appuyée par un tiers au moins des Parties"28.

La convocation de la première session de la Conférence des Parties fut fixée un an après l'entrée en vigueur de la convention. Peuvent participer aux sessions de la COP l'Organisation des Nations Unies, ses institutions spécialisées et l'Agence internationale de l'énergie atomique. Tout Etat membre d'une de ces organisations ou observateurs auprès d'une de ces organisations qui ne sont pas Parties à la Convention peut être représenté aux sessions de la COP en tant qu'observateurs. Peut aussi prendre part tout organe ou organisme national ou international, gouvernemental ou non gouvernemental compétent dans les domaines visés par la Convention29.

2- Les autres institutions

Outre la Conférence des Parties, la Convention a créé quatre autres organes à savoir un Secrétariat, deux organes subsidiaires et un mécanisme financier.

a- Le Secrétariat

La Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques a établi un secrétariat pour assurer le service de la Conférence des Parties et de ses organes subsidiaires. Comme le stipule l'article 8 alinéa 3 "à sa première session, la Conférence des Parties désignera un Secrétariat permanent et prendra les dispositions voulues pour son fonctionnement".30 Le secrétariat de la Convention a un siège permanent à Bonn en Allemagne depuis 1996. Les fonctionnaires internationaux qui forment son personnel soutiennent les travaux de toutes les institutions qui s'intéressent aux changements climatiques en particulier la Conférence des Parties, les organes subsidiaires et leurs bureaux31.

Le secrétariat a pour fonction d'organiser les sessions de la Conférence des Parties et des organes subsidiaires, compiler et diffuser les rapports à partir des informations reçues. Sur la demande, le Secrétariat doit aider les Parties, en particulier les pays en développement, à compiler et diffuser les informations requises par la Convention. Il doit établir des rapports sur ses activités et les soumettre à la Conférence des Parties. Il doit aussi assurer la coordination nécessaire avec

28 CCNUCC..., p.13.

29 Ibid.

30 Ibid.

31 Depledge & Lamb, Guide de la Convention..., p.11.

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les autres organes internationaux compétents ; prendre sous la supervision de la Conférence des Parties, des dispositions administratives et contractuelles pour requérir l'accomplissement efficace de ses fonctions. Enfin, il doit exercer les autres fonctions de secrétariat qui lui sont dévolues par la Convention ou par l'un quelconque de ses protocoles et de toutes autres fonctions que la Conférence des Parties peut lui assigner32.

b- Organe subsidiaire de Conseil scientifique et technologique

L'organe subsidiaire de conseil scientifique et technologique fournit en temps opportun à la Conférence des Parties des renseignements et des avis sur les aspects scientifiques et technologiques de la Convention. Cet organe est ouvert à la participation de toutes les parties et est multidisciplinaire. Il est composé des représentants des gouvernements faisant autorité dans leur domaine de compétence. Il agit sous l'autorité de la Conférence des Parties à qui il rend régulièrement compte de tous les aspects de ses travaux. Le mandat ou les fonctions de cet organe pouvaient être plus clarifiés à la première Conférence des Parties, l'organe subsidiaire de conseil scientifique et technologique fut créé lors de la COP-1 à Berlin en 1995.

L'organe subsidiaire de conseil scientifique et technologique a pour fonctions :

a) De faire le point des connaissances scientifiques sur les changements climatiques et leurs effets ;

b) De faire le point, sur le plan scientifique, des effets des mesures prises en application de la Convention ;

c) De recenser les technologies et savoir-faire de pointe, novateurs et performants, et d'indiquer les moyens d'en encourager le développement et d'en assurer le transfert ;

d) De fournir des avis sur les programmes scientifiques, sur la coopération internationale et la recherche-développement en matière de changements climatiques et sur les moyens d'aider les pays en développement à se doter d'une capacité propre ;

e) De répondre aux questions scientifiques, technologiques et méthodologiques que la Conférence des Parties et ses organes subsidiaires pourront lui poser33.

c- Organe subsidiaire de mise en oeuvre

Comme le précédent, il vit le jour à la COP-1 en 1995. Mais son acte de création figure dans l'article 10 de la CCNUCC. Il est chargé d'aider la Conférence des Parties à assurer l'application et le suivi de la Convention. Il répond aux mêmes obligations que le premier vis-à-vis de la Conférence des Parties institution qu'elle rend régulièrement compte. Il a pour fonction d'examiner les informations communiquées pour évaluer l'effet global conjugué des mesures prises par les parties à la lumière des évaluations scientifiques ; aider la Conférence des Parties à effectuer des examens, et l'accompagner, selon les besoins, à préparer et exécuter ses décisions34.

32 CCNUCC..., p.14.

33 Ibid., p.15.

34 Ibid.

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3- Le mécanisme financier

Un mécanisme financier est créé en vue de fournir des ressources financières sous forme de dons ou à des conditions de faveur, notamment pour le transfert de technologie. La Convention stipule que "ce mécanisme relève de la Conférence des Parties devant laquelle il est responsable et qui définit ses politiques, les priorités de son programme et les critères d'agrément liés à la Convention"35. La Convention prévoit que le mécanisme financier soit constitué à la base d'une représentation équitable, impartiale et équilibrée de toutes les Parties dans le cadre d'un système de gestion transparent. Son fonctionnement peut être confié à une ou plusieurs entités internationales existantes. Depuis 1991, la caisse de Fonds pour l'environnement mondial (FEM) octroyait 1,3 milliard de dollars américains à la prise de mesures visant les changements climatiques dans les pays en développement. Près de 3% de ce montant a servi le financement et la préparation des communications des Parties de l'annexe I. Par ailleurs, 6,9 milliards de dollars ont été injectés grâce à un cofinancement des organismes bilatéraux des pays. Ce rôle de gestionnaire a été confié initialement à titre provisoire au FEM36.

En 1999, la Conférence des Parties décida de le confirmer dans ses fonctions de manière permanente et de faire elle-même le point sur le fonctionnement du mécanisme tous les quatre ans. En 2001, aux termes des Accords de Marrakech, la COP a convenu de la nécessité de créer trois nouveaux fonds en vertu de la Convention à savoir le Fonds spécial des changements climatiques et le Fonds des pays les moins avancés destiné à aider les pays en développement à s'adapter aux effets des changements climatiques. Le troisième est le Fonds d'adaptation créé au titre du Protocole de Kyoto. Ces fonds sont gérés dans le cadre du FEM37. Le Fonds spécial pour les changements climatiques complète les autres mécanismes mis en place. Il vise à financer les projets relatifs au renforcement des capacités, à l'adaptation, au transfert de technologies, à l'atténuation des changements climatiques et à la diversification de l'économie des pays qui sont fortement tributaires des revenus tirés des combustions fossiles. Le Fonds pour les pays les moins avancés devait appuyer un programme de travail spécial en faveur des PMA38. Le Fonds d'adaptation qui est opérationnel depuis l'entrée en vigueur du protocole de Kyoto, est destiné à financer les projets et programmes concrets d'adaptation dans les pays en développement et à appuyer le renforcement des capacités.

35 Ibid., p.16.

36 Depledge & Lamb, Guide de la Convention..., p.16.

37 PNUE et UNFCCC, Changement climatique, Fiche..., p.39.

38 Depledge & Lamb, Guide de la Convention..., p.16.

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