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Le Cameroun et la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques


par Eric Salomon Ngono
Université de Yaoundé I  - Master 2 2020
  

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III- Motivations d'adhésion et spécificités du Cameroun

Comme le reste des pays africains, le Cameroun s'est progressivement impliqué avec méfiance dans le courant écologique mondial. La prise de conscience africaine des questions environnementales née entre Stockholm (1972) et Rio (1992) a relativement ramené l'Afrique au coeur du débat climatique. Le Cameroun acteur de la vie internationale, bien que pollueur moins important à l'échelle internationale, se trouve néanmoins au centre d'un dilemme. Les contingences géographiques du Cameroun à savoir l'appartenance au deuxième poumon vert mondial, le massif forestier du bassin du Congo ; membre de plusieurs organisations sous-régionales de conservation de l'environnement, sont autant de facteurs favorisant sa signature de la CCNUCC le 14 juin 1992 et sa ratification le 19 octobre 1994 ainsi que des protocoles connexes.

A- Spécificités géographiques

Pays d'Afrique centrale, le Cameroun présente un contexte biophysique et un écosystème riche et varié couvrant les différentes zones géographiques de son territoire qui font de lui une "Afrique en miniature".

1- Situation biophysique

Le Cameroun a une superficie de 475 442 km2 et s'étend sur cinq zones écologiques appelées « écorégions »56. Au Nord nous avons la zone soudano-sahélienne de la savane qui est dominée par un climat aride. Elle occupe une superficie de 100 353 km2, une pluviométrie relativement faible oscillant entre 400 à 1 200 mm/an. Au Centre (une petite partie) c'est la zone des hautes savanes soudano-guinéennes et le plateau de l'Adamaoua qui forment le véritable « château d'eau » du pays car c'est l'endroit où certains cours d'eau importants prennent leur source. Elle couvre une superficie de 123 077 km2 et un taux de précipitation moyenne de 1 500 mm/an, l'équivalence de 150 jours de pluie l'an. A l'Ouest et au Nord-Ouest se trouve la zone des hauts plateaux au climat équatorial particulièrement humide. La pluviométrie moyenne ici est de 1500 à 2000 mm/an (180 jours) et couvre 31 192 km2. La zone littorale a un climat équatorial humide. Encore appelée zone forestière monomodale, elle couvre une superficie de 45 658 km2 le long des côtes camerounaises avec un taux record de précipitations variant de 2 500 à 4 000 mm/an. Enfin au Centre, au Sud et à l'Est se trouve la zone des forêts tropicales humides au réseau hydrographique notamment dense. Aussi appelée zone-bi-modale, elle est la plus étendue de toutes et couvre 165 770 km2 avec les précipitations allant de 1 500 à 2 000 mm/an57.

56 D'après la classification de l'Institut Agronomique pour le Développement (IRAD).

57Comment élaborer la REED+ au Cameroun ? Contexte, enjeux et options pour une stratégie national, UICN, 2013, p.11.

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2- Les caractéristiques du climat et de l'hydrographie

Le Cameroun a une façade maritime longue d'environ 402 km allant de Campo à l'embouchure du fleuve Nyong, du Nyong à Limbé, puis de Limbé à Idénau et d'Idénau à la frontière avec le Nigéria58. Le pays est fortement humide car 10% du territoire reçoit moins de 900 mm d'eau par an. Il est dominé par le climat équatorial et le climat tropical. Le climat équatorial caractérisé par des précipitations abondantes, couvre les plateaux Centre et Sud, la zone occidentale composée du Littoral, les montagnes du Sud-Ouest et les hauts plateaux de l'Ouest. Le climat tropical caractérisé par des températures élevées et des précipitations peu abondantes couvre le septentrion. Le réseau hydrographique du Cameroun est réparti en quatre bassins hydrographiques que sont entre autres le bassin de l'Atlantique avec les fleuves Sanaga, Nyong, Ntem, Dibamba, Lokoundjé, Lobé, Moungo, Nkam et le Wouri ; le bassin de la Sangha avec pour fleuves le Dja, la Boumba et Ngoko et la Kadei ; le bassin de la Bénoué avec les fleuves Bénoué, Katsina Ala, Cross River, Faro Tchina, Kébi, Donga et Gordi et le bassin du Lac Tchad dont les principaux fleuves sont le Logone, le Chari, le Sebewel et l'El Beïd59.

3- Une diversité biologique riche et variée

Faisant partie du Bassin du Congo dont l'écosystème forestier constitue la deuxième plus grande forêt tropicale après le Bassin de l'Amazonie, le Cameroun occupe une superficie représentant 1,6% des forêts du continent. Dans les années 90, les forêts couvraient 22 millions d'hectares soit 47% du territoire national du Cameroun dont 17,5 millions d'hectares de forêt dense et 4,5 millions de forêt dégradée60. Elles représentent 10% des forêts du Bassin du Congo. Il s'agit ici des forêts denses humides sempervirentes, des forêts humides semi décidues, des forêts caduques, des forêts galeries, des forêts marécageuses et des plantations forestières. Cette étendue considérable de la forêt camerounaise abrite 40% des espèces animales du continent, au moins 54% des espèces aviaires, 50% des espèces d'amphibiens inconnues dans le continent. Elle contient aussi entre 30 et 75% des espèces reptiles, 42% de toutes les espèces de papillons africains répertoriés et 21% des ressources halieutiques. Ce tableau scintillant met le Cameroun au cinquième rang des pays africains les plus fournis en diversité biologique61.

La diversité biologique du Cameroun est un atout majeur qui permet au pays de regrouper plusieurs types d'écosystème. Parmi ceux-ci on a l'écosystème côtier et marin, l'écosystème de la forêt tropicale humide, l'écosystème de la savane boisée, l'écosystème semi-aride et l'écosystème

58 Ibid.

59 Ibid., p.12.

60 Mepongo Fouda, Le WWF et la protection de la nature au Cameroun..., p.57.

61 Ibid.

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de montagne. Elle est répartie dans l'étendue du territoire selon les grandes zones agroécologiques. La diversité et la richesse de l'écosystème tant en ressources fauniques qu'en ressources floristiques était une motivation de plus qui conférait un statut naturel au Cameroun d'adhérer la Convention sur les changements climatiques. La carte ci-dessous présente les différentes zones agroécologiques du Cameroun et leurs spécificités.

Carte n°2 : Zones agroécologiques du Cameroun

Source : Proposition de mesure pour l'état de préparation (R-PP), janvier 2013, p.35.

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