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Les déterminants de la mortalité infanto-juvénile au Tchad

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par Tao Vridaou
Institut de Fomation et de Recherche Démographiques (IFORD) - Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées en Démographie (DESSD) 2004
  

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I.1.2.4. Le milieu de résidence

Le milieu de résidence de l'enfant est aussi une variable étroitement liée à sa mortalité. Dans le dualisme urbain-rural donnant lieu à une mortalité différentielle, on observe un niveau de mortalité plus élevé en milieu rural qu'en milieu urbain. Toutefois, il faut chercher à contrôler les effets de cette variable par d'autres facteurs tels que les caractéristiques socio-économiques et culturelles du ménage. La mortalité de moins de cinq ans est plus réduite en ville qu'en milieu rural, parce que la ville est favorable à l'action sanitaire en ce sens que la concentration humaine favorise la rentabilité sanitaire et la ville est un facteur de modernisation des comportements. Comme l'affirment CANTRELLE et al. (1986) : «de tous les facteurs démographiques, socio-économiques, culturels ou d'environnement, c'est le fait de vivre en milieu urbain qui contribue le plus à la réduction de la mortalité ». EVINA (1990) abonde dans le même sens et affirme que : « dans la plupart des analyses univariées des phénomènes démographiques tels que la fécondité et la mortalité, on observe en général des niveaux plus faibles en milieu urbain qu'en milieu rural ».

Au Tchad, en 1998 quel que soit le type de mortalité des enfants, on ne constate que peu de différence entre les milieux de résidence : si la mortalité infantile varie de 99 pour mille en milieu urbain contre 113 pour mille en milieu rural, la mortalité juvénile ne présente aucune variation (101 pour mille en milieu urbain contre 103 pour mille en milieu rural). Cela peut être dû à un taux de prévalence élevé de certaines maladies diarrhéiques, respiratoires et la fièvre11(*) qui touchent un peu plus les enfants du milieu urbain et, en particulier ceux de N'Djamena que les enfants du milieu rural. En général, quand ces maladies (diarrhéiques, respiratoires et fièvre) sont les principales causes de mortalité des enfants, il est possible que les niveaux de mortalité juvénile du milieu urbain soient proches de ceux du milieu rural.

I.1.2.5. L'ethnie

La disparité du niveau de la mortalité des enfants au Tchad peut être expliquée par l'appartenance ethnique. En effet, l'ethnie agit à travers les croyances, les perceptions, les attitudes, les valeurs relatives au modèle culturel de référence. Dans chacune des 12 groupes ethniques au Tchad, il existe des interdits alimentaires pour les femmes enceintes et pour les enfants de moins de cinq ans. Les perceptions que les individus ont vis-à-vis de la maladie en général, et celles relatives aux enfants en particulier diffèrent d'une culture ethnique à l'autre et les recours aux soins en dépendent. Au Tchad, comme partout ailleurs en Afrique noire, le plus souvent il existe deux mondes dans les croyances étiologiques des individus : le visible ou monde réel et l'invisible ou monde des esprits. En Afrique, la mort d'un vieillard est acceptée mais celle d'un tout petit est considérée comme suspecte. La cause d'une telle mort est soit Dieu qui l'a rappelé soit un sorcier l'a mangé soit encore c'est un revenant (ancêtre de la famille) qui est en visite.

Pour AKOTO (1993), l'ethnie est une variable opérationnelle de la culture. Elle influence la mortalité des enfants par les modèles culturels (organisation sociale, environnement, etc.), les normes, les idées, les croyances et attitudes qui sont véhiculés par les membres de la société. La culture influence la mortalité à travers la perception de la maladie. La définition et le symptôme de la maladie des enfants que donnent les parents conditionnent la rapidité du recours au système de soin et donc la survie de l'enfant. L'auteur de poursuivre que l'action de la culture sur la mortalité de moins de cinq ans peut s'exercer par l'intermédiaire de concept d'étiologie qui influence le choix du système de soin ainsi que le type d'intervention sur la maladie de l'enfant.

Pour montrer l'importance des facteurs culturels au Mali, Hill et Randall (1984) dans leur conclusion ont pris comme exemple les nomades pasteur Tamasheq et les anciens esclaves avaient un faible taux de mortalité que les autres (AKOTO et HILL, 1988).

* 11 La fièvre est un symptôme de maladie, mais utilisé ici comme une maladie comme par exemple le paludisme.

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