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Analyse fondamentale du marché des changes Marocain

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par Rajaa Berrkia
HEM Rabat - Master ès Science Finance D'Entreprise 2007
  

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B/ Les liens entre les grandes variables économiques

Avant de traiter des relations de « causes à effets » entres les variables économiques majeures, il serait judicieux de s'arrêter sur les phénomènes économiques décisifs pour le marché des changes.

1. Variables probantes pour le marché des changes :

Le sujet était et est toujours un tournant incontournable pour un grand nombre de praticiens sur le marché des changes. Quels sont donc les phénomènes à l'origine des mouvements sur ce marché et quelles explications théoriques à considérer ?

Depuis la mise en place du système de change flottant en 1973, les taux de change ne varient plus qu'à l'intérieur d'une marge de fluctuation autorisée mais plutôt en fonction de l'offre et de la demande et au jour le jour. Il n'y a donc plus de prix officiel d'une monnaie.

Les théoriciens ont considéré ainsi le taux de change comme un « prix d'équilibre de flux de devises » et ont développé des relations interprétatives stables entre le change et un certain nombre d'autres variables. On distingue entre les explications basées sur les fondamentaux et celles basées sur les anticipations du taux lui-même.

Mais on se limitera d'étudier brièvement la première catégorie dans cette section.

Il s'agira donc de traiter :

ü La théorie de la parité des pouvoirs d'achat (PPA) et le taux de change réel ;

ü La théorie de la parité des taux d'intérêt (PTI) ;

ü La balance commerciale et la balance courante.

- La version absolue de la PPA est une relation d'équilibre entre le taux de change et le niveau des prix, mais pas ce n'est pas une relation causale. Elle préconise que le taux de change réel demeure constant tant que les fondamentaux de l'économie, à savoir la demande ou l'offre, n'ont pas changé. Il en résulte que, sur le court terme, les chocs de nature monétaire (appréciation ou dépréciation de la monnaie) n'ont aucune influence sur le taux de change réel.

Cependant, il est difficilement envisageable d'imaginer que, sur des périodes de plusieurs années, le taux de change réel n'évolue pas. On s'accorde donc à dire que les bouleversements à CT que l'on observe ne sont pas à priori incompatibles avec l'ajustement à LT des cours de change à leur niveau d'équilibre de PPA.

- La version relative estime que si le taux de croissance des prix est de x % à l'étranger et de y % dans l'économie nationale, alors le change nominal d'équilibre évoluera de z=(x-y) %.

On aura :

Si x-y>0 une appréciation de la monnaie nationale

Si x-y<0 une dépréciation de la monnaie nationale

- La PTI repose sur une relation inverse entre taux d'intérêt et taux de change.

Si le taux d'intérêt est élevé, ou est prédit à la hausse, c'est perçu comme un signe de faiblesse de la devise. Si, par contre, cette devise supporte un taux faible, cela veut dire qu'elle a tendance à s'apprécier par rapports aux autres, le différentiel de change compensant le différentiel de taux.

- L'utilisation des la balance commerciale ou des transactions courantes est très fréquente : un déficit place un pays dans une situation nette acheteuse de devises contre la monnaie nationale, qui se déprécie alors automatiquement. Un excédent, à l'inverse, génère des opérations de ventes de devises contre la monnaie nationale sur le marché, ce qui pousse celle-ci à la hausse.

Toutefois, qu'il s'agisse de la PPA, la PTI ou des liaisons avec la balance courante ou commerciale, l'anticipation du taux de change est très difficile à réaliser à court terme.

2. Dépendances entre variables économiques :

Et si l'on se demandait comment se déterminent ces grands phénomènes reconnus à l'origine des fluctuations du taux de change ?

Répondre à ce questionnement fera l'objet de cette seconde section.

Il convient d'abord de préciser que les mouvements économiques à court comme à moyen terme sont souvent regroupés dans un modèle macro-économique où on confronte les mouvements passés - présentés sous formes d'équations à coefficients pré calculés sur la base de l'historique - pour déterminer les influences qu'elles s'exercent entre elles.

On retiendra à ce titre, « le modèle néo-keynésien élémentaire » qui nous offre une vue d'ensemble sur cette formation.

Offre

-production intérieure

-importations

Revenus

-salaires

-intérêts, dividendes, transferts...

Demande

- consommation des ménages

- variations de stock

- investissement en logement

- dépenses de l'état

- exportations

- investissement des entreprises

Tensions

-chômage

-capacités de production

Artus et Muet(2), Artus, Deleau et Malgrange

Les enchainements sont les suivants : «  on part de la demande anticipée par les entrepreneurs, qui détermine le niveau de la production intérieure et donc la séparation de l'offre entre production et importations. La production détermine le niveau d'emploi et en prenant en compte la population active, le chômage. Les salaires sont expliqués par le niveau de chômage et contribuent à la formation des coûts de production qui sont avec les tensions sur les capacités de production, à la base du processus de détermination des prix et des revenus. » Eric Vergnaud, indicateurs économiques et marchés financiers, p63.

L'architecture de ce modèle est décomposée en 3 blocs :

- un bloc « réel » : concerne l'offre et la demande des biens et services ;

- un bloc « nominal » : concerne les salaires et les prix ;

- et un bloc «  monétaire » : concerne les équilibres financiers.

Et on représente l'ensemble des causalités par le schéma suivant :

Bloc réel 

Bloc monétaire 

Variables financières

Bloc nominal 

Tension  

Décisions de politique monétaire

Coût du capital

Consommation

Prix des importations

Inflation

Investissement

Compétitivité

Activité

Décisions de politique monétaire

PTI (-)

Portefeuilles (+)

Eric VERGNAUD indicateurs économiques et marchés financiers -p 66

A présent, nous allons passer en revue les deux boucles « demande/offre » et « salaires/prix ».

2-1/ Détermination de l'offre et de la demande

L'offre et la demande représentent sans doute les concepts les plus vénérables et les plus essentiels de la théorie économique. Pour simplifier, on pourra dire que les modèles actuels supposent que l'offre s'adapte à une demande qui est déterminée par ailleurs. Les entreprises sont donc contraintes de s'adapter à la demande puisqu'il n'existe pas d'offre explicite : sur la base des formulations de capital au travers des décisions d'investissement et de travail par le niveau des embauches, elles sont amenées à déterminer en même temps leur production et leurs variations de stocks.

² Comportement des entreprises :

Ils sont tantôt des variables de demande (en phase de démarrage de l'activité, les stocks sont reconstitués et la variation est donc positive), tantôt des variables de l'offre (lorsque les entreprises font face à une demande qui dépasse la production intérieure, le déstockage permettra de satisfaire cette demande extérieure sans recourir aux importations).

Les stocks jouent un important rôle d'équilibrage, leur détention s'explique par le souci permanent de sécurité minimale vis-à-vis des approvisionnements à court terme sans supporter pour autant les dépenses et les coûts qui peuvent en résulter.

Au-delà de cet objectif général, il existe d'autres motifs, on citera entre autres :

Ø motif de transaction : en prenant compte des coûts de financement 
(mobilisation de ressources) et des coûts de détention (manutention, dépréciation, assurance, loyers, énergie...), on cherche à optimiser le ratio stock/ventes ;

Ø motif de spéculation : soit on prévoit que les prix vont augmenter soit on anticipe que certains produits seront indisponibles dans l'avenir ;

Ø souhait de réduction des délais de livraison amène les entreprises à accroître leur stock...

Les variables qui expliquent la variation de stocks sont donc :

- Les anticipations sur la production

- Le ratio stock/ventes

- Le carnet de commandes

- Les délais de livraison

- Le prix des matières premières, de la production et à la consommation

- Les taux d'intérêt

L'offre hors déstockage est égale à la somme de la production intérieure et des importations. A partir de ce niveau de production, on détermine les besoins en facteurs de production :

- le capital, donc la politique d'investissement et le niveau des capacités utilisées ;

- le travail, donc l'emploi et ses conséquences sur le taux de chômage.

L'espérance de profit attendu est déterminante pour les décisions d'investissement, elle dépendra de la valeur anticipée des ventes et du cout de l'investissement au moment où il sera réalisé.

L'investissement dépend donc de l'anticipation sur la demande, de l'utilisation des capacités de production, de la rentabilité de l'investissement et du coût relatif capital/travail.

Les embauches dépendent de l'évaluation du volume d'emploi nécessaire à produire le montant des biens et services qui pourra remplir la demande compte tenu du stock de capital installé.

Il s'agit du cycle de productivité dont nous allons décrire les différentes phases.

· Dans une phase d'entrée en récession, puisqu'un ajustement de la production à grande échelle est coûteux, les entreprises ne réagissent pas immédiatement en licenciant, mais procèdent à une réduction des heures supplémentaires, puis de la durée de la semaine de travail. La productivité par salarié va donc diminuer.

· Dans une phase d'expansion, la durée de travail va croître et le recours aux heures supplémentaires s'amplifiera. La productivité va donc augmenter et atteindre ses niveaux les plus hauts du cycle économique. Eric VERGNAUD indicateurs économiques et marchés financiers -p 74

Lorsqu'il y a déséquilibre entre la production et les capacités de production, entre l'emploi et la population active ou entre la production et l'emploi, des tensions se manifestent (chômage, emplois vacants, déséquilibre temporaire entre la production et les capacités productives...)

² Comportement des ménages :

La consommation dépend de cinq variables :

- les revenus : plus le revenu augmente, plus la consommation marginale à consommer augmente, la corrélation est ici positive. L'épargne jouant un rôle de tampon à court terme.

- les prix : on distingue à ce niveau deux liaisons, la première appelée « fuite devant la monnaie » pousse les gens à avancer leurs dépenses s'ils anticipent une inflation rapide. La seconde les pousse à privilégier l'épargne en défaveur de la consommation.

- le chômage : pèse lourdement sur la consommation puisque les sans emplois construisent des épargnes de précaution.

- les taux d'intérêt : une hausse des taux directeurs, encourage l'épargne (effet de substitution) ou favorise la consommation actuelle (effet de revenu).

- l'investissement en logement : il faut séparer ceux qui achètent des logements dans une optique de consommateur ou d'investisseur.

Les premiers seront plus sensibles au couple revenu/prix et les seconds aux taux d'intérêt et à l'anticipation des revenus des ménages.

² Commerce extérieur :

Les importations et les exportations dépendent de trois types de variables :

- une variable de revenu réel, en l'occurrence de demande intérieure ;

- une variable qui traduit l'influence des prix relatifs, la compétitivité des exportations ;

- une variable qui mesure la tension sur l'appareil de production

La demande extérieure est matérialisée par l'indicateur de demande mondiale, qui indique sur les parts de marchés possédées. Pour augmenter les exportations, il faut augmenter le degré de compétitivité.

On retiendra la formule suivante :

Compétitivité des Prix des exportations des concurrents exprimés dans leur

exportations de X = monnaies * taux de change effectif de la monnaie de X

Prix des exportations du pays X

La demande intérieure est la somme des dépenses des ménages en consommation et en investissement de logement, de l'investissement des entreprises et des dépenses de l'Etat.

Elle sera élevée si la production intérieure ne peut satisfaire la demande intérieure.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille