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La presse quotidienne nationale européenne peut-elle tirer profit du Web 2.0 ?

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par Marc LEIBA
Institut des hautes études en communications sociales de Bruxelles - DESS de Journalisme Européen 2007
  

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2.2. Un phénomène générationnel

Quelque soit l'impact des théories économiques, le monde est aujourd'hui séparé entre les « digital immigrants » et les « digital natives ». C'est ce qu'a expliqué en substance Rupert Murdoch, l'homme qui dirige le groupe de médias News Corporation, en 2005 lors d'une soirée de l'American Society of Newspaper Editors. Il y a ceux qui ont connu l'époque de l'encre et du papier et ceux qui sont nés dans l'ère du numérique et de la libre circulation des informations. Le rapport de force a peut être déjà basculé en faveur des seconds, et si ce n'était pas le cas, ce ne serait qu'une question de temps.

2.2.1. Vieillissement chronique du lectorat

En 2004, Bernard Spitz rendait au ministre français de la culture un rapport intitulé « Les jeunes et la lecture de la presse quotidienne d'information politique et générale ». Ceci, parce que les quotidiens français, mais c'est une tendance observable dans le reste de l'Europe, ont de plus en plus de mal à renouveler leur lectorat. Fidéliser les lecteurs sur toute une vie est une performance appréciable, mais ne pas renouveler son vivier de lecteurs est une faute impardonnable. C'est comme si un groupe pétrolier voyant ses réserves d'hydrocarbures s'épuiser ne regardait pas du côté des nouvelles sources d'énergie. Il rappelle qu'entre 1994 et 2003, les tranches de lecteurs âgés de 15 à 24 ans et de 25 à 34 ans ont diminué de respectivement de 17,5 et de 18 %. Dans le même temps, la proportion des lecteurs âgés de 50 à 64 ans a progressé de 23 %. Autre chiffre cité par Bernard Spitz, celui de la proportion de lecteurs de presse quotidienne en Espagne dont l'âge se situe entre 15 et 24 ans. Les jeunes espagnols se classent avant dernier de l'Union Européenne à 15 puisque seulement 32,5 % de cette classe d'âge lit la presse quotidienne, seuls les jeunes français font pire. Citant une étude de la société BIPE, il souligne que l'habitude prise vers l'âge de 20 ans en matière de lecture de presse quotidienne est « au mieux conservée par cette génération tout au long de son cycle de vie, mais jamais augmentée. Par conséquent, le renouvellement démographique entraînera mécaniquement un forte déclin de la diffusion de la presse quotidienne à moyen terme ».

Significatifs d'une tendance européenne, ces chiffres sont préoccupants. En 2007, le Département des études, de la prospectives et des statistiques (DEPS) rattaché au ministère français de la culture, s'est penché sur les pratiques culturelles des français depuis les années 1970. L'étude révèle que concernant la presse quotidienne, l'âge est la variable la plus explicative du niveau de lecture, plus que le niveau de diplôme, le statut familial, l'habitat ou le sexe.

Tableau 9 : Part de lecteurs de PQN par génération et par âge en France

Génération (en %)

15-28

23-38

33-48

43-56

53-63

63-72

11-sept-01

10

 

 

 

 

 

Internet

20

23

 

 

 

 

Sida

28

21

27

 

 

 

Crise

31

29

29

29

 

 

mai-68

36

36

43

43

35

 

Guerre d'Algérie

 

48

49

50

49

40

Libération de la France

 

 

64

58

56

47

Les données collectées par le DEPS mettent bien en évidence un « effet générationnel négatif très marqué ». En effet, quelle que soit la classe d'âge considérée, plus on remonte dans les générations et plus la lecture de la presse quotidienne est importante. Le record absolu étant détenu par la génération née au moment de la Libération de la France, avec un taux de lecture des quotidiens de 64 % entre 33 et 48 ans. De plus, l'étude mentionne que « la presse quotidienne subit une perte additionnelle de son lectorat à chaque nouvelle génération ».

Même tendance en Europe. En Belgique, au Danemark et au Royaume-Uni, plus d'un lecteur de presse sur deux est âgé de quarante-cinq ans ou plus. Dans les deux cas, la majorité se trouvant dans le camp des personnes de plus de 65 ans avec respectivement 20,9 % et 19,5 % du lectorat20(*). En Allemagne, 64 % des lecteurs sont âgés de quarante ans ou plus et 45 % sont âgés de 50 ans ou plus21(*). L'Irlande est un pays plus dynamique démographiquement que le reste de l'Europe et affiche un taux de lecteurs âgés au minimum de quarante-cinq ans plus faible, seulement 44 %22(*). C'est 10 points de moins qu'aux Pays-Bas23(*). L'Espagne possède également un jeune lectorat puisque 57 % des lecteurs ont moins de 35 ans24(*).

* 20 Pour la Belgique d'après le C.I.M, Centre d'information sur les médias, étude de lectorat 2005-2006 ; pour le Danemark source TNS Gallup ; pour le Royaume-Uni selon TGI et BMRB. Données relayées par le WAN

* 21 D'après BDZV et MA

* 22 D'après Joint National Readership Survey

* 23 D'après NOM Print Monitor 2005-2006

* 24 D'après EGM Prensa

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore