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L'optimisation de la création de valeur dans la firme bancaire : approche par les Free Cash Flow

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par Aubin Martial KENGNE ASSOMO
Université de Douala - DESS en Gestion Financière et Bancaire 2001
  

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B-  L'évolution du système bancaire tunisien en matière de création de valeur

Au regard des résultats obtenus en annexe 4, on peut se demander si la méthode FCF, en tant que système d'évaluation boursière des banques tunisiennes peut trouver une certaine légitimité. A contrario, le bien-fondé économique de la régression des cours boursiers peut également être mis en doute sur les deux derniers exercices étudiés, où les trois valeurs BTEI, BIAT et BT ont affiché une baisse entre le 31 décembre 2001 et le 31 décembre 2002, respectivement de -8.26%, de -10.71% et de -12.06%.

Il convient dès lors d'essayer d'expliquer les limites de la validité économique tant de la méthode FCF que de l'évolution des cours eux même (1). Enfin, la création de valeur étant étroitement corrélée avec l'amélioration de la rentabilité, il serait intéressant de faire un bilan sur l'évolution du ratio Nopat/ Capitaux Investis des banques étudiées entre 1998 et 2002 et de tenter de déterminer les causes de cette évolution défavorable (2), et enfin, dans le cadre d'une analyse interne, d'identifier les déterminants de la création de la valeur (3).

1. Sous-évaluation boursière des valeurs bancaires ou remise en cause de la méthode FCF ?

Après avoir exposé les raisons qui expliquent les faiblesses de la méthode FCF en tant que mode d'évaluation, il conviendra de s'interroger également sur le bien-fondé économique de l'évolution des cours de bourse sur les cinq (05) exercices considérés.

i- Les faiblesses du FCF en tant qu'instrument d'analyse boursière.

Le résultat économique, comme le résultat comptable d'ailleurs, ne fait que retracer les performances économiques d'une entreprise sur une période donnée, indépendamment du contexte dans lequel cette entreprise évolue. L'établissement du résultat économique relève donc d'une approche rétrospective.

Le marché boursier, lui, tient compte à la fois :

- des performances économiques aussi bien sur la période considérée mais également et surtout sur les périodes à venir ;

- de la conjoncture dans laquelle se situe l'entreprise. Cela est particulièrement vérifiable dans le secteur bancaire tunisien, où entre 2001 et 2002 le rendement global moyen74(*)des banques étudiées a connu un recul de -6.74%.

Malgré ces faiblesses réelles et tout à fait significatives dans une optique boursière, on peut cependant remettre en cause le bien-fondé économique de l'évolution baissière des cours des valeurs bancaires dans la mesure où des considérations spéculatives ont pu influencer les cours.

ii- Sous-évaluation boursière des valeurs bancaire ?

Comme cela a été mentionné dans la section précédente, l'année 2001 apparaît être l'année charnière concernant la dépréciation des valeurs bancaires. Cela peut s'expliquer pour deux grandes raisons :

- une raison purement économique avec un effritement constant de la rentabilité des banques sur la période, excepté la BTEI qui présente une situation relativement contrastée (cf. annexe 4) ;

- une raison conjoncturelle, car les valeurs étudiées l'ont été dans un contexte où pratiquement toutes les places boursières internationales était en net recul suite à la crise philippine de 1998 qui a « embrasé » tout le sud-est asiatique, et par effet de contagion les autres places internationales y compris Tunis, même si le phénomène ne fut pas de même amplitude. Le recul du rendement global moyen ci-dessus évoqué est du reste conforme à celui de l'indice BVMT qui est de -21.4% sur la même période. Il s'explique principalement par la mauvaise tenue des droits d'attribution et de souscription, puisque les banques étudiées ont, néanmoins servi des dividendes75(*) à leurs actionnaires à un pay-out ratio76(*) relativement constant sur la période, comme le montre le tableau ci-dessous :

Tableau 3 : Politique de distribution de dividendes de l'échantillon

En MD

 

1998

1998

2000

2001

2002

BTEI

1.800

1.800

1.800

 

2.500

Date de distribution

15/09/99

23/08/00

28/09/01

 

15/05/03

En MD

 

1998

1998

2000

2001

2002

BIAT

1.200

1.200

1.500

1.500

1.400

Date de distribution

20/04/99

02/05/00

07/05/01

13/05/02

12/05/03

En MD

 

1998

1998

2000

2001

2002

BT

1.800

2.000

2.400

2.400

2.400

Date de distribution

29/04/99

10/04/00

06/04/01

10/04/02

10/04/03

Les chiffres clés de l'année 2002 publiés par la bourse de Tunis sont au demeurant assez éloquents. De fait, le nombre de titres traités a reculé de -19% de même qu'évidemment l'encours des capitaux traités qui, lui, a connu une baisse de -31%. Cela dénote assurément de l'étroitesse du marché qui ne semble pas encore à même d'apporter la plus-value escomptée par les établissements bancaires en vue de soutenir leur efficience opérationnelle. C'est donc compte tenu de ce qui précède qu'on peut comprendre pourquoi les valeurs bancaires « sous performent ».

En outre, l'évolution défavorable des cours de bourse des valeurs bancaires semble contradictoire, en regard des exigences des actionnaires, diminuant par la même les valeurs du FCF. En effet, les actionnaires avaient fixé (arbitrairement) un taux de rentabilité de l'ordre de 15%. Il est même possible que ce niveau soit encore plus fort au regard des objectifs de rentabilité avenirs annoncés par les grandes banques tunisiennes. Mais cette espérance de rendement de 15% est maintenant dans bien des cas dépassée, et il est donc plausible de penser que les banques tunisiennes rejoignent leurs maîtresses européennes en matière de performance économique et ont, de ce fait, un retard à rattraper sur leurs valorisations boursières respectives par rapport aux « standards » boursiers européens pour les valeurs bancaires. En effet, alors que la valorisation boursière moyenne des banque tunisiennes est de 1.46 fois sa valeur nette comptable (MBR77(*)), la moyenne est de 2.7 fois pour les banques de la zone Euro.

Tableau 4 : La performance boursière

 

Capitalisation boursière (MD) en 2002

valeur nette comptable (MD) en 2002

MBR=R3

BTEI

84 510

121160

0.4

BIAT

263 000

131 072

2

BT

271 150

159 337

1.7

Au regard de ces constats boursiers, il est donc difficile de soutenir que les banques tunisiennes soient sous-évaluées, surtout compte tenu de la dépréciation de leurs performances en matière de rentabilité.

Il convient donc d'analyser les facteurs déterminants de l'amélioration de la rentabilité des banques tunisiennes.

* 74 Rendement global ajusté des opérations sur le capital (droits d'attribution ; droits de souscription et dividendes).

* 75 Le dividende indiqué est propre à une action de pleine jouissance ; le montant revenant à une action nouvelle est fonction linéaire de sa date de jouissance et sa partie libérée.

* 76 Taux de distribution de dividende

* 77 -Market to Book Ratio est le rapport entre la capitalisation boursière et la valeur nette comptable

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams