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L'impact de l'augmentation du prix du petrole sur la hausse des prix: Cas de la Tunisie

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par Slah Bahloul
faculté des sciences économiques et de gestion de sfax - Mastère de recherche en Finance 2008
  

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2- Les grandes théories de l'inflation :

Les premiers économistes ont fait recours à l'approche monétaire pour expliquer les causes de la hausse des prix. Au XIXème siècle Jean Bodin attribua à l'afflux d'or et d'argent en provenance du Nouveau Monde (l'Amérique) la « cherté de toutes choses ». Aux XVIIème siècle et XVIIIème siècle, william Petty, John Locke, David Hume, puis David Ricardo au début du XIXème siècle systématisera l'explication des variations du niveau des prix nominaux par celle de la masse monétaire. La théorie quantitative de la monnaie reste toujours le pilier principal des théories de l'inflation même si les formulations de cette théorie changent. Malgré l'importance de la théorie quantitative de la monnaie, cela n'évite pas l'existence d'autres théories restant partielles.

2-1- La théorie de l'inflation monétaire :

La théorie quantitativiste de Jean Bodin7(*) (1568) et ses prolongations passant par la formulation de Fisher (Irving Fisher, 1911)8(*) et la version de Cambridge pour atteindre l'école monétariste de Milton Friedman au XXème siècle, expliquent l'inflation par l'excès de la création monétaire comparée à la production.

2-1-1- L'analyse classique et néoclassique de la théorie quantitative de la monnaie :

La formulation la plus courante et la plus ancienne de cette théorie est attribuée à J. Bodin (1568). Cette théorie est celle de l'équation générale des transactions :

M.V = P.T 9(*)

Cette équation représente l'égalité comptable entre la quantité totale de la monnaie en circulation ` M.V ' et la valeur globale des transactions réalisées ` P.T '. Avec M : la masse monétaire, V : la vitesse de circulation de la monnaie, P : moyenne pondérée des prix et T : le volume des transactions. Compte tenu des hypothèses des quantitativistes, T et V sont des paramètres.

Irving Fisher (1911), en distinguant les espèces en circulation des dépôts, représente une nouvelle formulation :

M.V + M'.V' = P.T

Cette équation intègre la monnaie scripturale dans la vieille équation des échanges. Avec M' : la masse de monnaie scripturale (dépôts), M : la masse de monnaie fiduciaire (espèces en circulation), et V et V' : les vitesses de circulation de ces deux stocks monétaires.

Cette approche repose sur deux postulats étroitement liés. Le premier est l'analyse dichotomique qui décompose l'économie en deux mondes distincts (réelle-monétaire). Le second est celui de l'illusion monétaire (la monnaie n'est pas demandée pour elle-même). Une nouvelle version de la relation quantitativiste, dite « équation de Cambridge», et liée aux travaux d'Alfred Marshall10(*) (1922) et de J.M. Keynes (1923) envisage la création monétaire entant que demande de monnaie selon l'équation suivante :

M = K.P.Y

Cette demande de monnaie selon de monnaie dépend du revenu national réel (Y), du niveau général des prix (P) et d'un coefficient) représentant, selon les auteurs, soit le rapport entre la masse monétaire et le revenu, soit une variable de comportements des agents.

2-1-2- Milton Friedman et monétaristes :

Milton Friedman a proposé un modèle plus complexe que celui des premiers quantitativistes pour rétablir l'importance de la monnaie dans l'explication des phénomènes économiques. Il a présenté la demande de monnaie à l'aide de la fonction :

Md/P = F(y, w, RM, RB, RE, Gp, u)

Ou Md représente la demande de monnaie, P le niveau général des prix, y le revenu permanent (le revenu anticipé), w le rapport du revenu du capital non humain au revenu du capital humain, RM, RB, RE les taux de rendement nominaux anticipés de la monnaie, des obligations et des actions, Gp le taux d'inflation anticipé, et u une variable représentant tous les autres facteurs pouvant rendre compte des demandes industrielles de monnaie.

Selon M. Friedman, pour contenir l'inflation, il faut maintenir l'expansion monétaire à un taux constant et modéré. Ce rythme de croissance monétaire devrait être le même que celui de la croissance de la production réelle de l'économie. Pour les monétaristes classiques l'inflation a une origine monétaire due à une émission supplémentaire de monnaie et une origine fiscale, due au décalage entre les dépenses publiques et les recettes publiques le déficit budgétaire.

* L'origine monétaire :

M. Friedman affirme que « l'inflation est toujours et partout un phénomène monétaire », dont la responsabilité repose sur la politique de l'Etat. Cette inflation peut être évitée par le contrôle du stock monétaire. Le monétarisme classique considère toujours l'offre de monnaie comme une variable exogène. Ainsi, M. Friedman soutient que les autorités monétaires doivent anticiper et annoncer le taux de croissance d'un agrégat monétaire pour une période durable.

Cependant, les monétaristes contemporains intègrent d'autres agents dans la détermination de l'offre de monnaie. La réflexion sur le rôle des anticipations, déjà introduit par M. Friedman à propos du comportement des détenteurs de monnaie, a conduit à la formalisation d'une série de modèles monétaristes développés par les économistes des anticipations rationnelles. Ces économistes (R.J. Barro, R.E. Lucas, T.J. Sargent...)11(*) incorporent l'analyse des anticipations rationnelles dans la détermination de la demande de monnaie. Pour cette théorie, la création monétaire est un moyen dont peuvent disposer l'Etat à fin d'agir sur l'économie. Une création monétaire supérieure à la croissance de la production ne saurait donc qu'être inflationniste.

* L'origine fiscale :

Pour les monétaristes classiques et certains néo-libéraux (A. Laffer, R.E. Lucas, T.J. Sargent, J. Sachs...)12(*) l'inflation a une origine fiscale si les dépenses de l'Etat dépassent ces recettes. Pour eux l'inflation est toujours due à une dépense excessive au niveau national puisque l'Etat dépense plus que les recettes procurées par l'impôt. Soumis à de permanentes pressions des différentes agents. L'Etat doit dépenser davantage sans pour autant augmenter la pression fiscale à fin de soutenir l'activité économique. Le recours à une réduction du déficit budgétaire peut ainsi restreindre l'origine fiscale de l'inflation.

Ainsi, M. Friedman conclut, `le gouvernement doit donc partout être rendu responsable de l'inflation '.

* 7 Pierre Bezbakh (1988) :'Inflation et Désinflation', Editions La Découverte ; p27.

* 8 Gilles Jacoud (1997) :'Inflation et Désinflation : faits, théories, politiques' p24.

* 9 Toutes les formules de cette section se trouvent dans : Pierre Bezbakh (1988) :'Inflation et Désinflation', Editions La Découverte.

* 10 Pierre Bezbakh (1988) :'Inflation et Désinflation', Editions La Découverte ; p30.

* 11 Pierre Bezbakh (1988) :'Inflation et Désinflation', Editions La Découverte ; p 34.

* 12 Pierre Bezbakh (1988) :'Inflation et Désinflation', Editions La Découverte; p 33.

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