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L'aventure scripturale au coeur de l'autofiction dans Kiffe kiffe demain de Faiza Guène

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par Nadia BOUHADID
Université Mentouri, Constantine - Magistère en science des textes littéraires 2008
  

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2.1.2 Le stéréotype du frère et/ou père tyranniques :

Les relations au sein de la famille dans une banlieue sont également imprégnées par la violence. En effet, le frère et le père exercent leur autorité tyrannique exclusivement sur les membres féminins de leur famille. Dans leur culture maternelle (arabe) la femme est le symbole de l'honneur, alors ils doivent strictement la protéger du monde extérieur. Faiza Guène nous explique justement cette réaction :

« Elles sont en quelque sorte protégées du regard des autres et surtout de leurs
médisances(...) Aucun père n'aimerait que l'on parle de sa fille partout et en mal,

1 Dufays, Jean-Louis, « Le stéréotype, un concept-clé pour lire, penser et enseigner la littérature », op.cit.

2 Ibid

3 SCRIPNIC, Gabriela, « Le rôle du cliché intensif dans les textes littéraires », op.cit

évidemment(...) ce qui prouve que le regard des autres est important ici. Que c'est un juge. 1»

Or, cette protection, due à une jalousie maladive, se manifeste par des réactions brutales surtout si la femme désobéit aux ordres dictés. La protagoniste nous donne l'exemple de Samra, une fille de son immeuble, qui souffre de cette violence au quotidien : « Son frère la suit partout. Il l'empêche de sortir et quand elle rentre un petit peu plus tard que d'habitude des cours, il la ramène des cheveux et le père finit le travail. » (p.93)

Plusieurs écrivains beurs témoignent de ces tensions au sein de la famille, et mettent en scène un père et/ou un frère autoritaire :

« (...) le KGB [= le frère aîné] ne fera que ce qu'il voudra sans écouter ni ma mère ni Malik. Mon père n'étant pas là, il s'est proclamé Chef de Famille, comme à chacune de ses absences.2»

Mais au moment où ils sentent que leurs filles échappent à leur contrôle, ils recourent au mariage comme première solution. La narratrice confirme à ce sujet : «mariage (...) Dernier recours quand les parents ont l'impression que les filles leurs glissent entre les doigts. »(p.172).

Quant au père et frère de Samra, ils ont décidé plutôt de l'enfermer dans sa chambre : « une fois j'ai même entendu Samra crier parce qu'ils l'avaient enfermé dans l'appartement » (p.93)

Cependant, cette violence n'entraîne que la rébellion de ces femmes : « Samra, c'est la prisonnière qu'habitait dans mon immeuble et que le frère et le père ont poussée à bout jusqu'à ce qu'elle se tire » (p.135). Donc cette jeune femme ne pouvant plus supporter la barbarie des mâles de sa famille à préféré fuir le pénitencier familier.

« Tante Zohra » subit également cette violence par son mari : « Il y a eu une violente dispute entre eux quand il a appris ce qui s'était passé et ce vieux maboul a

1 Gauthier, Marie, « Petit traité topographique du Pantin d'une collégienne ou la géographie affective de Faiza », en ligne : http://www.inventaireinvention.com/librairie/fichiers_txt/gauthier_txt.htm

2 Nini, Soraya, Ils disent que je suis une Beurette, Paris, Fixot, 1993, p.1 08.

tapé sur Tante Zohra. Il s'est arrêté un moment parce qu'il en pouvait plus (...) Alors il s'est assis et lui a demandé un verre d'eau pour se désaltérer.» (p.11 6)

Les membres masculins ont alors tout le droit de décider du sort de leurs femmes : « dans leur famille, les hommes c'est les rois » (p.93)

Le caractère autoritaire et tyrannique du frère et/ou du père est vite reconnu par le lecteur comme le caractère typique d'un homme « banlieusard ». Encore une fois, un stéréotype qui marque la particularité de l'univers culturel de la banlieue.

Certes, le phénomène de violence exercée sur la femme prend de l'ampleur dans les banlieues, mais il persiste à être un phénomène universel. A ce sujet l'UNICEF déclare : « Les femmes et les filles sont encore trop nombreuses à ne pas bénéficier des progrès réalisés en matière d'égalité des sexes et à être privées de moyens d'expression et de pouvoir d'action. Les femmes souffrent de façon disproportionnée de la pauvreté, des inégalités et de la violence1 »

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery