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Les réfugiés politiques et les demandeurs d'asile à Dijon

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par Nassiri ATTAR, Thomas ROBERT et Rémi SANTIARD
Faculté de Médecine, université de Bourgogne - D.U Action Humanitaire 2008
  

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Biographies des demandeurs d'asile interrogés

Cyprien

Entretien du 26 décembre 2007

Rwandais. Homme mûr, ingénieur industriel de formation, qui a étudié en Belgique.

Il revient au Rwanda en plein génocide (1994) ne sachant pas ce qu'il se passait alors. Il est obligé de vivre un temps (3 mois) dans le stade de la capitale. Pour sortir du stade on l'oblige à « prendre parti » entre la cause hutu ou la cause tutsi. Il choisit « les vaincus », les hutus donc, qui fuient le pays. Il traverse le centre du pays, rejoint la zone occupée par les français de l'opération Turquoise. Puis il sort du Rwanda, rejoint la République Démocratique du Congo qui accueille alors un flux massif de réfugiés, dont parmi eux des militaires. Le désordre qui y règne l'amène à continuer jusqu'à Kigoma. Il Rejoint là des réfugiés rwandais. A la frontière il devait présenter ses passeports il souligne le fait qu'il est déjà « un clandestin » puisqu'il se fait arrêter par la police locale assez souvent. Conscient de devoir éviter les camps,il se dirige donc vers le Mozambique,toujours dans une phase instable. Arrive au Nord du Mozambique (Pemba) il recherche une antenne du Haut Commissariat aux Réfugiés. Mais le HCR ne se trouve que tout au Sud, a près de 3000km de la capitale. La police le dirige à l'Ouest vers une ONG (à Nampula) appelée HCR mais en fait chargé du rapatriement des ressortissants mozambicains. A ce moment il fait partie d'un groupe de quelques rwandais. Là il commence à faire la quête pour survivre. Des missionnaires les conduisent à la capitale. Sa motivation est de chercher « un lieu paisible ».

A la capitale le HCR est peu disponible en attendant il vit dans le poste de police. Là ils sont libres d'entrer et de sortir afin de se présenter régulièrement au HCR qui les reconduit à chaque fois (2 semaines en tout).Le HCR ne regarde pas particulièrement leur cas ou leur demande. Le HCR les achemine finalement au camp de Masaca, utilisé par l'ONU pour le transfert des mozambicains (camp de transit) ; là il y a beaucoup de nationalités différentes. Il y monte un dossier sur ses origines et sa situation. Il devient résident du Mozambique puis fait son projet professionnel, obligé de passer par une formation afin de pouvoir quitter le camp. Il est embauché dans une usine mozambicaine puis passe son permis (1996). Dès lors le Mozambique accueille beaucoup de rwandais.

Le Rwanda demande alors officiellement au Mozambique le rapatriement de ses ressortissants. Celui-ci, en réponse à cette demande, exige en vain des garanties de sécurité suffisantes pour les Rwandais qu'on lui demande de rapatrier vers leur pays. Dès lors le Rwanda tente de semer une certaine insécurité au sein de la communauté rwandaise sur le territoire mozambicain et cela afin de déstabiliser celle-ci. Cyprien échappe de peu à trois tentatives de meurtre sur sa personne (2005) et se résigne alors à fuir à nouveau. Le HCR ne pouvant le faire sortir du pays, il se procure un faux passeport du HCR (titre de voyage) pour les réfugiés. Il Prend l'avion pour la France et une fois arrivé sur le territoire, se dirige au poste de police. Il prend contact avec France Terre d'Asile qui lui parle du 115.Il vit un temps à l'hôtel puis on lui conseille d'aller au CADA de Dijon (octobre 2006).L'OFPRA refuse son cas, faute de preuves tangibles (il n'a pas de documents attestant sa bonne foi).Il travaille en tant que bénévole au Resto du Coeur et aux Paralysés de France afin de s'occuper.

Venantia

Entretien du 15 novembre 2007

Congolaise (RDC), la quarantaine, Venantia possède une licence de psychologie et de sciences de l'éducation obtenue en Belgique, après avoir enseignée dans son pays. De retour en République Démocratique du Congo elle souhaite réaliser une étude sociologique portant sur les raisons de la motivation des professeurs en dépit de la corruption et des contraintes économiques qui pèsent sur

cette profession (soldes non payées, faible pouvoir d'achat).Parallèlement elle a à coeur de contribuer à « relever » et moderniser les écoles du pays après des années de guerres. Elle prend la direction d'une école primaire et mène son étude au moyen d'un questionnaire qui très vite est perçu comme subversif aux yeux des pouvoirs locaux. Elle décide alors de continuer son enquête au travers d'entretiens informels. Accusée de rébellion, elle est arrêtée (2005) et subit des violences puis est transférée à Uvira, dans une prison pour dissidents politiques où elle est régulièrement interrogée sur son étude. Là, elle est tenue recluse 2 mois durant, comme « oubliée », seule et se voit pousser à la tentative de suicide. Tombée malade de la malaria elle est transférée dans un autre camp où un médecin local de la Croix Rouge Internationale la prend en charge. Celui-ci, courageusement, lui permet de s'évader et l'aide même à rejoindre un couvent de soeurs congolaises. Celles-ci l'expatrient vers la France et lui donnent comme consigne de contacter une ancienne exilée comme elle, sur Dijon. Arrivée en France en décembre 2005 elle éprouve de grandes difficultés à s'adapter aux conditions locales mais parvient à rejoindre Dijon où elle finit par rencontrer cette personne. Elle se fait héberger par un résident africain puis commence son dossier de demandeur d'asile avec l'aide du SCODA. Elle alterne ensuite logement de fortune au foyer Sadi Carnot de Dijon (au total elle y reste 51 jours) où les conditions d'hébergement sont déplorables et survit dans les rues. Atteinte d'hypercholestérolémie elle est prise en charge par le PASS des Urgences et voit un psychologue (pour sa dépression).Elle parvient à obtenir une place au CADA « Les Verriers » (février 2005) où elle demeure encore aujourd'hui. Elle continue son étude sur la motivation des professeurs en France et garde de fréquents contacts avec sa famille et d'autres enseignants congolais, et envoie même une partie de son salaire (son état de santé lui a permis de travailler malgré son statut de demandeur d'asile) pour financer la construction d'une école primaire en RDC. Militante politique elle reste engagée auprès de la DRAFA (Association "Développement de réseaux associatifs entre la France et l'Afrique") et a pu bénéficier d'une formation pour être aide soignante auprès des personnes âgées.

Hélène

Entretien du 11 janvier 2008

Géorgienne d'origine allemande par son père, et russe par sa mère. Elle parle russe, allemand et géorgien. Elle vit dans son pays natal, la Géorgie, ou elle obtient son bac et fait ses études à la faculté. Elle travaille ensuite 32 ans en tant que professeur avant d'arriver en France. Sa condition est délicate car ses origines russes et allemandes en Géorgie, la font passer pour étrangère. En effet, la répression russe dans les régions caucasiennes, engendre un sentiment de haine vis-à-vis de ces derniers. Cette répression fait suite au démembrement des pays satellites et à la tentative russe de les récupérer par tous les moyens possibles. Hélène prend donc un visa pour la France, de façon tout à fait officiel. C'est à l'âge de 60 ans qu'elle arrive en France. D'origine allemande, elle voulait obtenir son statut de réfugiée en Allemagne, mais comme son visa est français elle ne le pouvait pas (agrément Dublin).

En France, elle vit pendant 2 mois dans un foyer type Sadi Carnot. Puis à Colmar, elle fait sa demande d'asile, et obtient par la Croix Rouge, un studio. Ensuite, elle passe 3 mois dans un autre foyer, avant que son dossier ne soit transféré à Dijon, au CADA. Elle loge pendant 2 ans au CADA, avant d'obtenir son statut de réfugiée. Aussi le CPH lui permet alors d'avoir un F3 à Quetigny depuis 5 ans. Elle garde beaucoup de contact avec les membres de la Croix Rouge. Elle n'est pas trop isolée, prend quelques cours de français mais a un peu de mal à progresser. Elle garde contact et réseau via un jardin loué à Quetigny, elle y plante des fruits et des légumes. Elle a un regard moins craintif sur la police française en comparaison à celle de son pays d'origine. Son regard sur la société française reste dans son ensemble positif. Son fils, qui a suivi le même parcours qu'elle, a finit ses études ; passant des stages dans la sécurité, il y travaille 2 ans, puis devient français. Il s'est marié, exerce le métier de chasseur alpin à Bourg St Moritz. Hélène aurait voulu que son mari soit venu vivre avec elle en France mais celui-ci ne peut pas envisager un tel cas de figure. Elle continue néanmoins de garder bien entendu le contact avec lui. Notre

interlocutrice se rend compte que la relation entre la Russie et la Géorgie s'avère toujours difficile. Elle attend toujours sa nationalité et a certaines difficultés à se projeter dans l'avenir.

Dico

Entretien du 16 janvier 2008

Arménien. Il est né en 1977, va à l'école jusqu'en 1992, puis se trouve obligé de fuir lorsque la guerre civile éclate. Il fuit alors en Russie avec sa famille. Là-bas, son père loue une maison et vit de la vente au marché de produits alimentaires. Tout les 6 mois, ils doivent se rendre à la « préfecture » pour obtenir une autorisation de séjour (papier uniquement pour les adultes) à Krasnodar. En 1999, la préfecture ne donne plus d'autorisation de séjour. La répression russe est très forte. Suite à la guerre en Tchétchénie, il y règne une haine des caucasiens. Dico, grâce à l'aide financière de son père, parvient à quitter le pays. Il utilise pour cela un passeur, qu'il paie 10000 $. Dico et sa famille arrivent de ce fait directement à Dijon, en 2002, et selon les recommandations mêmes du passeur, vont directement à la préfecture. Après la demande d'asile, ils passent 4 mois à l'hôtel, aidé par le SCODA puis logent au CADA de Châtillon. Son statut obtenu en 2003, il demande un logement à Dijon, trouve du travail dans le bâtiment, puis dans une célèbre pâtisserie locale depuis 3 ans. En tant que détenteur de la carte de résident, il est entré dans le droit commun. Il peut donc obtenir un emploi comme un français ou un européen. Il obtient même un CDI. Pour trouver un emploi, il a persévéré. Il se confie à nous : « pas le choix... sans travail... qu'est-ce qu'on va faire ... c'est le plus dur sans travail... le matin tu te lèves tu sais pas pourquoi qu'est-ce que tu vas faire... 1 jour, 2 jours, 2 semaines, 1 mois c'est dur.. ». Le reste de sa famille est toujours en Russie. Son père est mort, il reste sa mère et son frère, ainsi que la mère de sa femme. Il s'intègre assez facilement en France, parle très bien le français grâce aux relations qu'il entretient dans le travail et la télévision. La France n'est pas son choix. Il est français depuis 2005, il est l'un des premiers Arméniens arrivés au CPH de Dijon. Il est un exemple à suivre pour les autres Arméniens. Le jeune homme s'intéresse beaucoup à la politique en France, en Russie et même en Arménie. Il aimerait faire venir sa famille. Lors de la mort de son père, il s'est senti coupable d'avoir laissé sa famille là-bas. Il se sent aujourd'hui à la fois Arménien, Russe et Français.

Omar

Entretien du 21 janvier 2008

Soudanais. Il a fait son service militaire, et a passé son bac. Refusant de s'engager dans la guerre lancée par le SPLA (groupe paramilitaire) dans le sud du Soudan, il fuit le pays,. En 1994, il se réfugie au Darfour, région calme à l'époque. Puis, sans savoir véritablement ou il va, il prend la direction de la Libye par camion (voyage de 15 jours). A Tripoli, il travaille dans la soudure à l'arc, sans papiers. Les forces de l'ordre ne font pas de contrôles, ce qui l'arrange. Il milite alors pour le SPLA, distribue des tractes contre le gouvernement islamiste de Khartoum. En 2000, ce même gouvernement conclut avec la Libye des accords pour qu'elle extrade ses réfugiés. Pendant 2 ans, il se trouve dans l'obligation de se cacher tout en continuant à travailler. En 2002, le SPLA devient le SPLAM. Un ami, lui conseille alors de partir pour éviter d'être tué. En octobre 2002, il passe par la Tunisie, y reste 15 jours dans l'attente d'un bateau. Il réussi à trouver un passeur qui accepte de lui faire une réduction de tarifs s'il lui trouve d'autres clandestins dans le même cas que lui. Il y parvient et paye alors 800 $ au passeur au lieu de 2000$. La barque dans laquelle il se trouve embarqué fait 7 mètres de long, pour une centaine de personnes. Le voyage dure 7 jours. Il arrive à Marseille, prend le train pour Paris, sous le conseil d'amis réfugiés. A la capitale, il demande l'asile, puis dort 5 jours dehors avec des Soudanais qui ont fait le voyage avec lui. On lui conseille d'aller à Angers car un logement est dur à trouver à Paris. Le Soudanais change donc de

ville et lorsqu'il arrive à Angers, il s'aperçoit qu'aucun logement n'est encore libre pour lui et il se résigne donc à dormir dans un squat plein d'amiante ou règne un froid hivernal. Il y demeure 3 mois et décide alors d'aller à Semur-en-Auxois dans un foyer d'espace d'accueil ADOMA. Il y reste de 2003 à 2004 et passe son entretien à l'OFPRA en novembre 2003. Omar aurait voulu aller en Angleterre. Il parle la langue et a entendu parler de Sangatte. Il ne connaît pas le fonctionnement du système, contrairement à ceux qui sont suivi au CADA ou au CPH, par des travailleurs sociaux. Son dossier a été accepté directement par l'OFPRA, où l'un des agents lui parlait en Arabe. Obtient sa carte de résident. Il arrive au CPH de Dijon, pour trouver un logement. Il trouve une formation de soudure grâce à l'ANPE et à l'association CESAM. Puis il travaille dans le BTP de 2005 à 2007. Il est resté 5 mois au CPH, puis à ADOMA (rue de Langres), ainsi que dans le quartier des Grésilles. Il obtient un F2 en 2007, se marie en Egypte avec une Soudanaise. La nationalité française lui est attribué en 2005 (il a du passé un test linguistique et une double interview, pour la naturalisation).

François

Entretien du 20 décembre 2007

Burundais. Homme de 47 ans. Il est en France depuis 2006 et exerçait auparavant dans son pays la profession de professeur d'anglais. En 1993, Le 21 Octobre 1993, des militaires de l'armée exécutent le président hutu Melchior Ndadaye et six de ses ministres. Le pays connaît alors de grandes tensions. L'armée investit ainsi les lieux et de nombreux hutu se trouvent obligés de fuir le pays. Dans un tel climat de guerre civile, François ne peut plus vivre de l'enseignement. La situation se calme progressivement mais lentement. Ayant suivi dans le passé une formation du programme des nations unies pour le développement (PNUD) relative à la gestion et l'administration des associations à but non lucratifs, il choisit alors d'investir ses compétences dans une association de protection des droits de l'enfant qui aide les orphelins. Ce qui fait la particularité de François, c'est qu'il est à la fois hutu (par son père) et tutsi (car telle était l'origine de sa mère). Par conséquent, il se trouve tiraillé entre les deux communautés, vit alors dans un village de tutsi mais travaille chez les hutu. En 2005, un mouvement, le CNDD-FDD dirigé par Pierre Nkurunziza s'impose comme l'un des principaux mouvements politiques en obtenant la majorité absolue aux élections communales. Un autre mouvement, le PALIPEHUTU-FNL entretient des relations difficiles avec le CNDD-FDD. Durant la même année, François, se trouve en Chine, pays dans lequel son association lui avait confié la mission de chercher des couveuses pour des poulaillers. Durant son absence, le PALIPEHUTU-FNL qui estime qu'il empêche les jeunes d'intégrer la rébellion, saisit l'occasion pour tuer sa femme et lui donner en cela une leçon pour qu'il cesse ses activités gênantes au sein de son association. Dés son retour au Burundi, à l'aéroport même, François est mis au courant de la tragédie, ce qui l'oblige à se cacher pour ne pas être à son tour tué. Un heureux hasard a fait qu'avant de partir en Chine, François avait demandé un visa pour participer à un forum de l'OCDE qui se tenait en 2006. C'est alors qu'il se cache que le consul le contacte de ce fait pour lui annoncer qu'il est autorisé à avoir un visa et à venir en Europe assister au forum en question. Cet appel imprévu lui redonne l'espoir de s'en sortir et lui paraît être un miracle. Il saisit alors l'occasion pour se rendre à Paris en avion. Au lieu de participer à l'ensemble des discussions du forum, il va à Stockholm où il pense trouver un meilleur accueil mais doit vite être rapatrié en France à cause du règlement Dublin 2. De retour sur Paris, il survit grâce à de nombreux organismes tels que les Restos du Coeur, le 115 qui lui permet de trouver où dormir lorsqu'il ne peut pas être accueilli dans un hôtel. Après avoir fait sa demande auprès de l'OFPRA, il est transféré à Dijon dans un CADA ou il attend la réponse du CRR pour savoir s'il peut bénéficier du statut de réfugié.

Martin

Entretien du 03 novembre 2007

Congolais qui a été embrigadé de force dans l'armée du général Mobutu pour le servir. Mais en mai 1997, le général Mobutu se voit obligé de fuir le Zaïre et Laurent Kabila prend alors la tête de la République démocratique du Congo. Celui-ci n'hésite alors pas à exercer une sévère répression sur tous les anciens militaires de Mobutu. En 1998, pour trouver un peu de sécurité, Martin doit quitter le Congo et se réfugie en Angola, pays dans lequel il s'installe 7 ans et exerce la profession de frigoriste. En 2005, il entend une nouvelle selon laquelle les armées de Mobutu peuvent revenir travailler au Congo. Dans ce but, il retourne dans le camp militaire de Kokolo à Kinshasa, capitale de la république démocratique du Congo. Il se retrouve alors avec d'anciens militaires de Mobutu. Mais ils se rendent alors vite compte de la tromperie et du piège dans lequel ils sont tombés. Il se trouve emmené de force dans d'autres camps ou il subit de nombreux traitements inhumains, endure coups, blessures, décharges électriques dans ses parties intimes. Nombreux de ses camarades n'y survivent pas, décimés notamment par la faim. Dans le camp N'Dolo, il n'a ainsi d'autres solutions pour ne pas mourir de faim que de se nourrir des cafards qui pullulent dans sa cellule. Un jour, un homme lui vient en aide, lui propose de lui fournir même les papiers adéquats pour qu'il puisse prendre l'avion et partir à Paris, en échange bien évidemment d'une somme d'argent. Martin utilise alors tous les contacts qu'il peut avoir pour envoyer un signe de vie à sa mère qui le croit mort, ainsi qu'à sa soeur qui vit au Canada pour les supplier de lui venir en aide et de lui procurer l'argent nécessaire afin qu'il puisse sauver sa vie. C'est ainsi qu'il parvient avec beaucoup de mal à l'aéroport de Roissy. La France n'a jamais été une destination rêvée pour lui mais personne ne lui a proposé d'autres alternatives. Il va voir la SCODA à Paris et y reste 6 mois avant d'être orienté dans un CADA à Dijon. Au moment où il nous raconte son histoire, il nous avoue que sa mère a été arrêtée au Congo suite à son départ car les autorités se sont rendues compte qu'elle l'avait aidé à s'échapper! En ce qui le concerne, ses enfants et sa concubine, restés bien sûr au pays lui manquent d'autant plus.

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