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intermédiation bancaire et croissance économique au Cameroun

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par nelly adeline Ngono
université de Ngaoundéré - Maîtrise en économie monétaire et bancaire 2007
  

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INTRODUCTION GENERALE

Contexte de l'étude

Le système financier est défini comme l'ensemble constitué par le marché financier et les intermédiaires financiers. Ces intermédiaires regroupent : les sociétés d'assurance, les établissements de micro finance, les établissements financiers non bancaire et les banques. Il n'est pas évident de déterminer avec certitude quel est entre le marché et les intermédiaires financiers, le système le plus efficace. Mais dans les pays en développement, en raison du caractère embryonnaire du marché financier, il est admis que les intermédiaires financiers constituent le système le plus adapté.

Dans notre recherche, nous prendrons en considération comme intermédiaires financiers : les banques ; puisqu'elles détiennent 85,9% des actifs du secteur financier contre 4,5% pour les assurances ; 3,6% pour les entreprises de micro finance et 6% pour les établissements financiers non bancaire selon les statistiques de la Banque des Etats d'Afrique Centrale (BEAC)1(*). De manière générale, les fonctions que les banques assurent leurs sont spécifiques (De Boissier, 1987) :

v Le financement de l'économie grâce à la transformation des actifs liquides en actifs illiquides ; autrement dit, la collecte de l'épargne et l'octroi des crédits.

v La gestion des moyens de paiement

v La mutualisation et la transformation des risques individuels : en effectuant une opération de dépôts à terme, l'épargnant transfère à la banque le risque de signature qu'il aurait dû assumer s'il avait effectué une opération de financement directe.

v Le courtage : les banques mettent en relation les prêteurs et les emprunteurs. Par exemple, les banques proposent à leurs clients des placements sur le marché financier.

Lorsqu'on examine le système financier dans la plupart des pays en développement, en particulier les pays d'Afrique subsaharienne au lendemain des indépendances, on se rend compte que celui-ci est fortement réprimé. Cette répression portait sur des contraintes réglementaires ne facilitant guère l'éclosion d'une activité financière dynamique capable de soutenir l'activité économique. En effet, les Etats fixaient arbitrairement des taux d'intérêts en dessous des taux d'équilibre entre l'épargne et les crédits dans le but non seulement de combler leurs déficits budgétaires mais aussi d'orienter l'octroi des crédits vers les entreprises publiques même moins efficace que celles du secteur privé. Cette politique condamnait le système financier africain dans un cercle vicieux qui a conduit irrémédiablement à la crise financière. Suite à celle-ci, au début des années 1990, une crise économique prend le relais notamment dans la sous région d'Afrique Centrale de tel sorte que sur les quarante banques que comptait la zone, neuf avaient cessé leurs activités et sur l'ensemble restant en activité, une seule respectait l'ensemble des normes prudentielles en vigueur ; vingt avaient des équilibres précaires et dix étaient de fait insolvables. Les causes de cette crise ont été d'une part externes, liées à la conjoncture économique à l'attente des pouvoirs publics et, un autre part interne, lié aux graves déficiences sur le plan de la gestion des banques.2(*)

Parmi les mesures et les réformes entreprises durant cette année,pour faire face à la dégradation du système bancaire, deux ont profondément modifier l'environnement bancaire, dont celle qui nous intéresse : la restructuration bancaire. Cette opération avait pour but, non seulement de résoudre les difficultés du système bancaire, mais aussi de prévenir les risques de fragilisation ultérieure. Cela conduit non seulement à liquider les banques insolvables et irrémédiablement compromises pour assainir le système, mais aussi à restaurer durablement la solvabilité, la liquidité et la rentabilité des banques restant en activité, seul gage d'un système financier sain et solide.

Ce processus de restructuration, loin d'être parvenu à son terme, est tout de même en voie d'achèvement dans le cas particulier du Cameroun, si l'on tient compte du processus de réhabilitation des grandes banques du pays. L'Etat, actionnaire majoritaire de la plupart des banques en difficulté, a pris conscience de la nécessité de doter les établissements de crédit de structure financière solide, afin de leur permettre d'accompagner la reprise économique.

Dans ce contexte, l'objet de notre recherche visera à déterminer : L'impact de l'intermédiation bancaire sur la croissance économique au Cameroun de 1980-2003.

Problématique de la recherche

Le lien entre le développement financier et le développement économique a été reconnu dans la littérature économique depuis une trentaine d'années ; Gurley et Shaw (1955), ainsi que Goldsmith (1969) en furent les précurseurs. Explicitement ou implicitement, on retrouve chez ces auteurs l'idée qu'un système financier efficient active la croissance économique tout en l'orientant.

En Afrique Subsaharienne, l'accès aux services financiers (épargnes et crédits) est moindre que dans les autres régions en développement. Sur le plan de l'épargne, les dépôts des ménages dans les banques commerciales ont lentement augmenté par rapport au PIB depuis les années 90. 90% des ménages des pays industrialisés et un quart des ménages d'autres pays à revenu faible et intermédiaire possèdent un compte d'épargne ; ce qui est le cas d'un dixième seulement des ménages des pays d'Afrique Subsaharienne. Sur le plan du crédit, les prêts bancaires stagnent dans la plupart des pays, ce qui limite les fonds de roulement et l'investissement ; même dans le secteur agricole qui contribue au PIB en raison de 32% mais reçoit moins de 12% des prêts bancaires. De plus, en 2004, le taux prêteur réel moyen en Afrique Subsaharienne était de 13%, contre 8% dans les autres pays à revenu faible et intermédiaires et 3,5% dans les pays industrialisés.

La fonction d'intermédiation bancaire apparaît comme étant un élément fondamental du processus de croissance économique et de développement (Bekolo-Ebe, 2002). Compte tenu du fait q'un secteur financier viable, diversifié et efficace est indispensable à une croissance économique vigoureuse et soutenue, notre recherche visera comme étude : L'influence de l'activité bancaire sur la croissance économique dans le cas particulier du Cameroun.

Pour une meilleure compréhension du problème, nous répondrons aux questions ci-dessous :

Ø Quelle était la situation de l'intermédiation bancaire au Cameroun de 1980-2003 ?

Ø Quelles ont été les répercussions de cette intermédiation sur la croissance économique camerounaise ?

Ø Quels sont les canaux de transmissions permettant l'action des banques sur la croissance économique ?

Objectifs de la recherche

L'objectif pouvant être défini comme l'expression d'un but à atteindre, pour mener à bien notre travail, nous nous fixerons les objectifs suivants :

ü L'étude du processus d'intermédiation bancaire en général et au Cameroun en particulier.

ü L'analyse du type d'influence qui existe entre ces deux phénomènes au Cameroun

ü En fonction des résultats obtenus, apporter une précision ou un éclaircissement et des solutions à la fois économiques et financières au blocage que nous découvrirons sur le plan national.

Pour parvenir à nos fins, nous utiliserons des données provenant des sources de la Banque des Etats d'Afrique Centrale (BEAC) ; des sources du Fond Monétaire Internationale (FMI) et des sources de la direction des statistiques et de la comptabilité nationale.

Résumé de bases d'hypothèse de recherche

Dans les pays d'Afrique Subsaharienne, la littérature théorique a conduit à supposer qu'il existe une forte relation entre le système financier et la croissance réelle.

Levine (1996) recense cinq arguments qui fondent théoriquement l'existence d'un lien positif entre le système financier et la croissance :

· Le système financier faciliterait la protection contre le risque

· Il permettrait une allocation optimale des ressources

· Il permettrait un meilleur contrôle des dirigeants et de l'entreprise par les actionnaires

· Il faciliterait la mobilisation de l'épargne domestique

· S'il est suffisamment développé, il faciliterait l'échange des biens et services

En fournissant un service de dépôts à l'épargnant et en réalisant un mixage judicieux entre actifs liquides et illiquides, la banque améliore le bien-être des déposants en leurs garantissant un rendement indépendant de l'Etat du monde connu par l'emprunteur (Bencivenga et Smith, 1991). De plus, les institutions financières permettent d'éviter la liquidation prématurée du capital, ce qui réduit le risque de liquidité, favorise l'investissement de long terme et élevé le taux de croissance de l'économie.

L'économie réalisée grâce au rôle joué par les banques dans l'asymétrie d'information conduit à une meilleure allocation des ressources et favorise le développement de la sphère réelle (Greenwood et Janovic, 1990).

La présence d'un système financier dans lequel, il existe une multitude de contrats financiers et où une institution spécialisée se charge de la vérification ou mets en place un système de caution peut favoriser la croissance. (Williamson, 1987 ; Bernanke et Gertler, 1989 ,1990).

En l'absence de système financier, les agents seraient réduits à autofinancer leurs projets d'investissement. C'est le paradigme du « petit paysan pauvre » présenté par McKinnon(1973) qui, en l'absence de système financier, est incapable de financer la mise en place de techniques de production plus efficace parce que cela représente un sacrifice trop important en terme de consommation. Ainsi, comme l'épargne constitue un préalable à tout investissement et que l'accumulation du capital est à l'origine de la croissance, il est nécessaire que se développent les structures financières destinées à faciliter la constitution de l'épargne financière.

L'ensemble de ces arguments plaide en faveur du fait que le système financier faciliterait l'accumulation du capital et le développement économique ; d'où notre hypothèse principale :

H : il existe un lien entre l'intermédiation bancaire et la croissance économique au Cameroun.

Compte tenu de notre travail cette hypothèse sera subdivisée en trois sous hypothèses en fonction de la littérature théorique existante. En effet, la principale contribution du système financier à la croissance repose sur le fait que ce dernier permet d'assurer un système de paiement efficace et évolutif qui mobilise l'épargne et améliore son affectation à l'investissement grâce à des taux d'intérêts réels positifs. Cette hypothèse est également présente dans les modèles de libéralisations financières développés par R.McKinnon (1973) et E.Shaw (1973). Ces modèles estiment qu'on peut accroître le niveau d'investissement interne en stimulant l'accumulation de l'épargne qui aboutit à un meilleur octroi des crédits et une incitation à la concurrence des institutions financières. De même le modèle de stock flux exposé par Godley et Cripps (1985) basé sur le circuit de la finance, de l'investissement et de l'épargne introduit la finance dans le processus de multiplication pour expliquer comment l'épargne est générée à travers la création des revenus. Ce modèle nous permet de développer une approche systématique du rôle des institutions de financement dans le processus de croissance économique ; ces institutions étant principalement des banques dans les pays d'Afrique Subsaharienne et compte tenu du fait que les crédits accordés à l'Etat servent au remboursement de la dette extérieure de ceux-ci ; nous pouvons tirer :

H1 : Les crédits accordés au secteur privé induisent positivement la croissance économique grâce à l'accumulation de l'épargne.

Mais d'une certaine manière, la monnaie répond plus vite que les crédits à des chocs exogènes sur le PIB (Bernanke, 1993) ; les deux agrégats que sont la monnaie et les crédits sont reliés par la contrainte de bilan de la banque et sont donc fortement colinéaires. Empiriquement on trouve que la monnaie (M1 ou M2) répond immédiatement à une restriction de la politique monétaire en se contractant ; les crédits bancaires réagissent plus tard en diminuant en même temps que la production. Dans le cadre des exercices de programmation monétaire, la BEAC a fixé pour chaque Etats de la zone d'émission des objectifs de croissance des crédits à l'économie et de la masse monétaire M2 ce qui nous permet de tirer :

H2 : La masse monétaire M2 induit positivement la croissance économique

Enfin, l'effet de l'intermédiation bancaire sur la croissance ne saurait être étudier sans tenir compte des résultats d'exploitation de celles-ci ; en effet ces profits bancaires sont à l'origine de l'accroissement de l'activité des banques : plus celles-ci réalisent des bénéfices plus elles s'améliorent. Mais de manière générale il est établi que cette performance des banques passe par un accroissement des crédits accordés à l'économie. C'est la raison pour laquelle nous retiendrons également :

H3 : La marge d'intermédiation bancaire induit positivement la croissance économique à travers les crédits accordés à l'économie.

Intérêt de la recherche

Notre rechercher revêt un intérêt aussi bien pratique que théorique :

*Sur le plan théorique

Notre modeste contribution conduira dans une moindre mesure à une plus grande connaissance de la théorie de l'intermédiation bancaire en général et dans le cadre camerounais en particulier et du rapport qu'elle entretient avec la croissance économique.

*Sur le plan pratique

Cette recherche permettra aux banques de trouver de nouvelles orientations ou améliorations de leurs activités.

Méthodologie de la recherche

Pour mener à bien notre travail, nous procéderons tout d'abord dans la première partie à une revue de la littérature théorique existant sur la relation intermédiation bancaire et croissance ; ensuite dans la deuxième partie nous adopterons une approche hypothético-déductive qui consiste à construire une réponse empirique à partir de la littérature existante.

Pour se faire, nous adopterons une approche économétrique qui sera basée sur un modèle de régression linéaire multiple mettant en relation le PIB réel qui est la variable à expliquer, la marge d'intermédiation bancaire ainsi que les crédits accordés au secteur privé et la masse monétaire M2 qui sont les variables explicatives ; nous ferons également des test statistiques à savoir : le test de Fischer ; le test de Student  et le test ADF de la racine unitaire.

Tout cela comme nous l'avons déjà dit à partir des données secondaires provenant des sources BEAC ; FMI et de la direction des statistiques et de la comptabilité nationale

Plan du travail

Notre plan sera constitué de deux parties principales :

La première partie essentiellement théorique, présentera tout d'abord de manière globale ou générale la notion d'intermédiation financière (chapitre1) et enfin un aperçu du lien théorique existant entre l'intermédiation bancaire et la croissance économique (chapitre2).

La deuxième partie, essentiellement empirique, portera sur la définition et la présentation des variables ainsi que sur la présentation du modèle de variables utilisé pour tester nos hypothèses (chapitre3) et enfin, l'importance de l'intermédiation bancaire sur la croissance économique au Cameroun (chapitre4).

* 1 Ecomag février mars 2007

* 2 Adam Madji « première étude : le point sur la restructuration bancaire en Afrique centrale », bulletin de la commission bancaire de l'Afrique Centrale, 1997

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