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intermédiation bancaire et croissance économique au Cameroun

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par nelly adeline Ngono
université de Ngaoundéré - Maîtrise en économie monétaire et bancaire 2007
  

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PREMIERE PARTIE

APPROCHE GLOBALE DE LA NOTION D'INTERMEDIATION

FINANCIERE ET APERÇU THEORIQUE DU LIEN EXISTANT ENTRE INTERMEDIATION BANCAIRE ET CROISSANCE ECONOMIQUE

Schumpeter depuis le 20 siècle notamment 1912 souligne la grande importance des banques dans le fonctionnement du système économique et leur apport bénéfique à la croissance à travers le financement de l'innovation. Il met en exergue l'action de l'entrepreneur capitaliste dont l'apparition est liée à la volonté de réaliser des profits par la modification volontaire des conditions technologiques de la production et de la distribution. Les banques occupent également une place prépondérante dans l'analyse keynésienne ; en effet, partant du constat qu'il faille qu'un système financier organisé avance les ressources financières nécessaires au financement de l'investissement, les banques deviennent essentielles puisque ce sont elles qui accordent les crédits et qui se chargent de réduire les risques inhérents à l'incertitude de l'avenir. C'est donc le système bancaire qui finance la croissance : Revenus?consommation?taux d'intérêts? thésaurisation ou épargne.

Gurley et Shaw figurent parmi les pionniers en matière d'analyse de l'intermédiation financière et la définissent comme « une unité qui transmet des fonds prêtables des unités excédentaires et achète des titres primaire auprès des unités déficitaires ». Cette première partie aura donc pour objectifs , tout d'abord de cerner la notion d'intermédiation financière de manière théorique ; ce qui fera l'objet de notre premier chapitre et ensuite, bien que résultant de la culture bancaire héritée des métropoles, le secteur bancaire reste une interrogation pertinente dans le processus de développement du Cameroun ; ce qui nous amènera à déterminer si comme le pense Schumpeter ou les autres le système bancaire finance la croissance dans le cas du Cameroun, ce qui fera l'objet du deuxième chapitre.

CHAPITRE1 : LA THEORIE DE L'INTERMEDIATION FINANCIERE

Dans ce chapitre, il sera question pour nous d'évoquer de manière globale le processus d'intermédiation financière. Pour y parvenir, nous présenterons tout d'abord les différents intervenants de cette intermédiation avant d'évoquer les différentes approches pionnières dans le domaine et d'étudier enfin de manière empirique le cas spécifique de certaines économies.

SECTION1 : LE PROCESSUS D'INTERMEDIATION FINANCIERE

L'intermédiation financière est une notion qui a été définie de différentes manières au cours du temps, mais l'idée générale reste la même. Cette idée voit l'intermédiation financière comme étant un ajustement des besoins et des capacités de financement se traduisant par l'intervention d'un tiers. Nous pouvons prendre l'exemple de Biales (1999) qui définie les intermédiaires financiers comme «  des institutions qui réalisent l'adéquation quantitative et qualitative entre l'épargne disponible des prêteurs et les besoins de financement des emprunteurs... en apportant une garantie qui repose sur leur notoriété, leur surface financière et la division des risques à laquelle ils procèdent ». L'intermédiation financière se définit également comme l'activité développée par les agents financiers qui s'interposent pour faciliter l'adéquation en quantité et en qualité de l'offre à la demande des capitaux. En effet, ces intermédiaires collectes leurs ressources auprès des ménages et des particuliers (épargne) et des entreprises (excédent de trésorerie) et transforment ces liquidités en court, moyen et longs termes consentis notamment aux entreprises qui ne peuvent accéder directement au marché financier. Les intermédiaires financiers les plus importants sont : les banques, les établissement du secteur bancaire à statut spécial, les établissements financiers et les compagnies d'assurances.

Pour donc cerner cette notion d'intermédiation, Il sera utile pour nous dans un premier temps d'étudier les principales composantes du système financier, à savoir : les marchés financiers et les banques. Et ensuite d'étudier l'intermédiation financière à proprement parlé.

I. Les principales composantes du système financier

De manière générale, c'est le système financier qui est à l'origine de cette intermédiation. Notons qu'on distingue deux types d'intermédiation : l'intermédiation de marché et l'intermédiation de bilan.

A- Le marché financier

Dans la mesure où certains agents économiques investissent plus qu'ils n'épargnent et ont besoin de recourir à un financement alors que d'autres épargnent plus qu'ils n'investissent et ont une capacité de financement à mettre à la disposition de ceux qui en ont besoin, il est souhaitable d'organiser des transferts des uns vers les autres ; d'où l'existence des marchés financiers. Ces marchés sont définis comme le lieu où les épargnants et les emprunteurs se rencontrent et s'échangent les capitaux liquides contre les actifs financiers. Les titres émis et négociés sur ce marché sont souvent à long terme avec une échéance supérieure à sept ans.

1 : Les fonctions du marché financier

En plus de sa fonction de marché primaire, la marche financière remplit également les fonctions de marché secondaire, de valorisation des actifs financiers et de mutuelle des structures individuelles.

En tant que marché primaire, il permet de lever le capital et de transformer directement l'épargne des ménages en ressources longues pour les collectivités publiques et privés ; en contrepartie de ces capitaux, les collectivités émettent des valeurs mobilières ; essentiellement des actions et des obligations.

En tant que marché secondaire, les marchés financiers assurent la liquidité et la mobilité de l'épargne. En permettant la mobilisation de l'épargne investie en actions ou en obligations, la bourse assure le bon fonctionnement du marché primaire. Sans le marché financier, les valeurs mobilières ne seraient qu'un « piège » dans lequel les épargnants pourraient entrer sans pouvoir en sortir lorsqu'ils le désirent. C'est la négociabilité des obligations et surtout des actions sur un marché qui en font un placement séduisant pour l'investisseur. Cette liquidité du marché permet de réaliser rapidement des arbitrages de portefeuille sans devoir attendre l'échéance des titres qui le composent ou rechercher individuellement une éventuelle contrepartie.

Le marché financier permet également la valorisation des actifs financiers qui y sont cotés. En effet, chaque actif financier a un prix qui dépend des anticipations des investisseurs sur les revenus futurs qu'il rapporte. Si le marché financier est efficient, le prix d'un bien est à chaque instant une bonne estimation de sa « vraie valeur ». Dans ces conditions, le marché financier donne des indications concrètes à la fois aux chefs d'entreprises et aux investisseurs.

Pour l'investisseur, le prix des valeurs mobilières dans un marché efficient est tel que les espoirs de rentabilité sont proportionnels aux risques perçus. Selon ses revenus et besoins de consommations futurs et sa plus ou moins grande aversion pour le risque, l'investisseur choisira de se porter sur les actifs financiers qui lui conviennent. De même, pour le chef d'entreprise qui doit réaliser des investissements, une valorisation correcte lui permet de déterminer les anticipations de revenu et donc la rentabilité exigée par les actionnaires. Celle-ci lui permet de déterminer le coût du capital de la société qu'il dirige et indique le montant des investissements qu'il peut entreprendre.

Enfin, le marché financier concours à la mutation des structures individuelles. Les structures de production des entreprises se modifient entre autres par l'acquisition des actifs, ou par la prise de contrôle d'autres sociétés. De telles opérations peuvent être financée par l'émission de valeurs mobilières sans qu'il soit nécessaire de faire appel à la trésorerie des entreprises ;elles sont plus commodément réalisées lorsque les actions de la société qui les entreprends sont déjà cotées en bourse.

2 : Les caractéristiques du marché financier

Les marchés financiers sont des marchés traditionnellement divises en deux segments : le marché monétaire sur lequel la maturité des instruments émis, comme les billets de trésorerie ou les certificats de dépôts est inférieure à un an, et le marché des capitaux sur lequel la maturité des titres émis, telles les obligations ou les actions est supérieure à un an. De plus les valeurs mobilières sont représentées par des titres qui matérialisent les droits acquis par ceux qui ont apportés des capitaux à une collectivité émettrice public ou privée. On distingue plusieurs catégories de familles de titres : les actions qui sont des « valeurs à revenus variables » et confèrent à leurs possesseurs la qualité d'associé dans une société ; les obligations qui sont des « valeurs à revenus fixes » et donnent à leurs détenteurs la qualité de créancier de la collectivité émettrice qui s'engage à le rembourser à une échéance déterminée et à lui verser un intérêt annuel fixé.

B. Les banques

Malgré le fait qu'une part importante des besoins financiers des agents économiques est assurée hors des banques par le marché financier et les autres instituions financières, le rôle des banques reste majeur. Deux sources permettent une appréciation de la place des banques dans l'environnement monétaire et financier. Il s'agit : du bilan des banques et de l'activité bancaire.

1: Le bilan des banques

Le bilan est un extrait de situation annuelle que produit la commission bancaire sur l'ensemble des établissements de crédit qui lui sont assujettis. Ce bilan se présente comme l'indique le schéma ci-dessous :

Actif

Passif

Réserves Res

Ref Refinancement

Encours interbancaires IB

IB Encours interbancaires

Crédits C

D Dépôts

Titres détenus T

T Titres émis

 

Fonds propres

 
 

Source : Caudamine et Montier (1998)

Il ressort de ce tableau que :

La principale ressource des banques est constituée des dépôts particuliers (ménages), d'entreprises ou de l'Etat. Un dépôt étant une dette de la banque et donc une créance du déposant, résultant de la mise à la disposition de la banque par ce dernier d'une quantité de monnaie lorsque cette mise à disposition est matérialisée par une inscription dans le compte du déposant tenu par la banque.

De même le principal emploi des banques est la distribution des crédits à l'économie ou à l'Etat. Un crédit étant une créance de la banque et donc une dette de l'emprunteur, résultant de la mise à la disposition de celui-ci par la banque d'une quantité de monnaie, à condition que cette mise à disposition se matérialise par une reconnaissance de dette de l'emprunteur vis-à-vis de la banque.

Il apparaît également d'autres catégories d'encours qui bien qu'ils n'aient pas la même importance que les précédents ne soient pas moins fondamentaux du point de vue du fonctionnement du système bancaire. La banque centrale consent aux banques dans certaines limites des crédits qui leur permettent de compenser une insuffisance de ressources par rapport aux emplois souhaités. Ces crédits sont souvent appelés des « refinancements ». Inversement, les banques détiennent des dépôts auprès de le banque centrale, soit volontairement lorsqu'elles disposent de ressources inutilisées, ce sont les « réserves libres », soit sur obligation de la banque centrale, ce sont les « réserves obligatoires ».

2: L'activité bancaire

Vue au travers du bilan, leur activité consiste à se placer en position d'intermédiaire entre les déposants et les emprunteurs. Cette activité s'exerce sous le contrôle de la banque centrale. La justification de cet objectif d'intermédiation se trouve dans les objectifs contradictoires des déposants et des emprunteurs. Pendant que les déposants recherchent des placements courts, de montants relativement faibles et présentant un minimum de risque ; les emprunteurs souhaitent de leur coté obtenir des crédits longs, de montants plutôt élevés et présentant un risque non désiré par les déposants.

Il y a donc intermédiation parce qu'il y a simultanément transformation du court, de faible montant et sans risque vers le long, de montant élevé et risqué. La banque assure ainsi un ajustement entre des objectifs qui resteraient incohérents en cas de rencontre directe entre les emprunteurs et les prêteurs.

L'autre fonction des banques moins fondamentale est la gestion des moyens de paiement qui est réalisée en créditant et en débitant les comptes bancaires. Elle est limitée par la réglementation à un actif bancaire spécifique, le compte à vue, mais elle pourrait être réalisée en débitant ou en créditant tout autre actifs financiers.

A la suite de ce passage en revue des principales composantes du système financier et de leurs caractéristiques, nous évoquerons dans la seconde sous partie la notion d'intermédiation financière elle-même.

II. L'intermédiation financière

Il sera question dans cette deuxième partie de voir principalement les caractéristiques mais aussi les fonctions de l'intermédiation.

A- Les caractéristiques

Parmi celles-ci, nous pouvons en citer trois ; tout d'abord le fait qu'elle se fonde sur deux relations bilatérales : d'une part celle entre l'agent non financier ou l'emprunteur et l'intermédiaire financier et d'autre part entre cet intermédiaire et la source de financement utilisée ce qui la différencie du marché financier dans lequel comme nous l'avons expliquer les échanges de capitaux contre des titres sont directs entre demandeurs et offreurs de capitaux ; ensuite, le fait qu'elle suppose des échanges d'informations individualisées alors que sur le marché les informations sont collectives ; et enfin, le taux d'intermédiation qui mesure la part des financements apportés par les agents financiers dans le total des financements dont bénéficient les agents non financiers. De manière théorique on distingue deux taux d'intermédiation ; un au sens large et un autre au sens strict. Le premier résulte d'une approche dite de l'offre de financement parce qu'elle regroupe sous l'étiquette de financements intermédiés l'ensemble des concours accordés aux agents non financiers par toutes les institutions financières qu'il s'agisse des établissements de crédits, des entreprises d'assurances ou des OPCVM ; ce taux se calcul donc en rapportant l'ensemble des financements auxquels participent les différentes institutions sur le total des financement accordés aux agents non financier ; le second taux quant à lui résulte d'une approche dite de la demande de financement parce qu'elle privilégie le choix que le demandeur fait au profit du recours à l'intermédiaire financier ; il se calcul donc en rapportant le seul montant des crédits accordés par les seuls établissements de crédits aux agents non financiers sur le total des financements dont ceux-ci ont bénéficié.

B- Les fonctions de l'intermédiation financière

L'intermédiation intervient comme un élément fondamental du processus de croissance économique et de développement. Parmi ces fonctions, nous pouvons citer : la fonction monétaire, en effet, ces intermédiaires particulièrement les banques exercent une fonction de création monétaire notamment lors de l'octroi des crédits aux agents à besoin de financement ou alors par le jeu des relations avec l'étranger ou de refinancement de la Banque Centrale. Cette fonction permet d'élargir l'espace des transactions entre agents économiques en même temps qu'elle rend possible la continuité dans le temps ainsi que l'interconnexion entre les économies. La fonction de transformation qui pose ici le problème de l'adéquation entre les ressources disponibles et l'allongement du détour de production, l'intermédiaire assure cette adéquation en transformant des ressources généralement courtes en financement long. En plus de ces fonctions de création monétaire et de transformation, d'autres fonctions se sont développées à savoir les fonctions de placement et de négociation. L'importance prise par ces fonctions permet de comprendre que les développement de la théorie des contrats, d'agence et de signalisation conduisent à la mise en évidence d'une fonction tout aussi importante, celle de producteur et de diffuseur de l'information concernant la santé économique et financière des entreprises et de manière générale, des agents à besoin ou à capacité de financement. Ils sont en effet le lieu de collecte et de production de l'information de leurs clients qu'ils s'agissent de ceux qui épargnent ou de ceux qui empruntent, et la qualité de l'information permet de conseiller les épargnants sur les opportunités d'investissement et d'assurer le risque de défaillance auxquels ils peuvent être exposés du fait du comportement des emprunteurs. Fama (1990) et Lewis (1992) ont souligné le rôle des intermédiaires dans la prévention et l'assomption des risques d'antisélection et d'aléa morale liés aux transactions sur les titres financiers et aux opérations.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille