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intermédiation bancaire et croissance économique au Cameroun

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par nelly adeline Ngono
université de Ngaoundéré - Maîtrise en économie monétaire et bancaire 2007
  

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SECTION2 : LES MODELES THEORIQUES EXISTANTS

Les principaux travaux de base ayant été effectués sur l'intermédiation financière sont ceux de Gurley et Shaw (1960) et Hicks (1974).

I. L'approche de Gurley et Shaw

Dans cette analyse, les agents non financiers de l'économie : les ménages, les entreprises et l'administration ; confient leurs disponibilités liquides ou épargnes à des institutions qui à leur tour consentent des crédits à d'autres agents non financiers afin de permettre de financer effectivement leurs activités. Gurley & Shaw fut les premiers à opposer la finance directe à la finance indirect.

A : Le financement direct

Ce financement par le marché amène les agents à besoin de financement à offrir en contrepartie des capitaux qu'ils demandent, des titres primaires au bénéfice des agents à capacité de financement qui sont à la recherche déplacement.

Gurley et Shaw distinguent deux catégories d'agents économiques : les agents à capacité de financement ou excédentaires et les agents à besoin de financement ou déficitaires. Les premiers sont des agents dont les revenus courants (salaires, revenu du patrimoine ou de l'entreprise) excèdent les dépenses immédiates (paiement des salariés, achat de biens de consommation et achat de biens d'équipement) ; à l'inverse, les seconds sont des agents dont les dépenses courantes excèdent les revenus courants. Il s'agit principalement des entreprises qui réalisent un volume d'investissement supérieur à l'épargne qu'elles ont pu dégager.

Le transfert de la capacité des agents excédentaires vers les agents déficitaires s'effectue dans le financement par le marché de façon directe. En effet, les agents à besoin de financement pour financer leurs besoins d'investissement s'endettent sous la forme de titres de la dette primaire auprès des agents non financiers excédentaires. Ces empruntes s'effectuent sous formes de valeurs mobilières (actions et obligations).

Malgré ces caractéristiques, l'intermédiation par le marché présente certaines limites que nous ne manquerons pas de souligner dans ce paragraphe. La première est liée aux coûts de transaction élevé sur le marché financier ; en effet, le financement sur ce marché implique que chaque prêteurs évalue la solvabilité de l'emprunteur, par une sélection efficace des demandes et un contrôle rigoureux de l'exécution des projets. Ceci est extrêmement coûteux pour un prêteur individuel, raison pour laquelle les prêteurs portent leur choix sur le financement des entreprises ne nécessitant pas une surveillance accrue ; de telles entreprises ne peuvent être que des entreprises de grande envergure ayant une réputation indéniable et dont la qualité du porte feuille est tel que les risques de faillites soient quasi nuls3(*). Et enfin une autre limite, est celle liée aux coûts d'asymétrie d'information ; en effet les marchés financiers sont ordinairement caractérisés par les asymétries d'information entre emprunteurs et investisseurs. Si les emprunteurs disposent de suffisamment d'informations quant à la qualité de leurs projets, leur exactitude et leur droiture de conscience, les prêteurs eux ne peuvent s'appuyer que sur un jugement plus ou moins arbitraire des particularités exactes des emprunteurs. Entre emprunteurs et investisseurs, l'asymétrie d'information peut revêtir deux formes principales : l'asymétrie d'information ex-anté ou « sélection adverse » formalisée initialement par Akerlof (1970)4(*) ayant trait à la qualité de l'emprunteur et l'asymétrie ex-post ou « alea moral » formalisée initialement par K.Arrow (1963)5(*) ayant trait au comportement de l'emprunteur une fois le crédit accordé.

B : Le financement indirect

Ce financement intermédié fait intervenir de nombreuses institutions financières mais celles qui retiendront notre attention, ces ont essentiellement les banques. Elles émettent des titres secondaires au bénéfice des agents excédentaires pour collecter des ressources nécessaire au financement des titres primaires offerts par les agents déficitaires.

Selon Gurley et Shaw, la demande des agents excédentaires est une demande de diversification de leur patrimoine. Cette diversification est à l'origine du développement des intermédiaires bancaires et permet également la création des titres représentant à la fois un rendement et les avantages de liquidités tels que les actifs liquides qui résultent des adaptations de l'offre des titres effectuées par les institutions financières aux préférences des agents.

Les banques peuvent donc être assimilées à des agents qui empruntent pour prêter. Elles collectent des ressources sous formes de dépôts et émettent des titres secondaires qui satisfont à la fois la demande de diversification des prêteurs et la demande de prêts des emprunteurs.

Ici également, malgré ses caractéristiques, ce mode de financement présente quelques limites parmi lesquelles : le décalage entre les procédures bancaires utilisées et la réalité socio-économique du milieu principalement dans les pays en voie de développement comme l'a souligné Hugon(1991), «le système financier s'est développé culturellement, économiquement et socialement en rupture avec la société civile dont les agents sont exclu de ces systèmes » ;en effet, les principales technologie employées par les banques sont quasi inopérantes dans le financement de la plupart des entrepreneurs pauvres. Dans le contexte subsaharien, l'entrée directe d'une banque dans la micro finance est assez coûteuse ; les barrières à l'entrée sont multiples et complexes, elles sont d'ordre culturelle, réglementaire, prudentielle, etc. Nous pouvons donc voir dans cette catégorie de bas revenus une inadéquation des procédures bancaires en matière d'évaluation et de suivi des projets que l'on peut qualifier de non bancables. Cette rupture fait jaillir de nouvelles formes d'asymétrie d'information dues au caractère informel des projets menés par les agents économiques auxquelles viennent s'ajouter de nouvelles formes de coûts de transaction liées à la petitesse des projets conduits par les entrepreneurs. Le principal problème auquel sont confrontés les prêteurs dans les pays du Sud est l'absence des documents fiables permettant de juger la qualité des projets. Pour les quelques emprunteurs qui parviennent à fournir des projets bancables, une autre difficulté pour les prêteurs est l'insuffisance, voire l'absence totale de garanties réelles.

II. L'approche de HICKS

La principale caractéristique de cette analyse est la distinction faites par Hicks entre une économie de marché financier et une économie d'endettement.

A : La notion d'économie de marché financier

Selon Hicks (1974), cette économie est une économie dans laquelle prédomine le financement par appel directe à l'épargne. Les institutions financières, à cause des frais liés qu service d'intermédiation amènent les agents déficitaires à se tourner vers le marché financier (moins coûteux) pour leur financement.

Les caractéristiques de ce type d'économie sont multiples. Tout d'abord, les mécanismes d'ajustement entre l'offre et le demande sont quasi-automatique ; grâce à la flexibilité des prix qui fluctuent selon le marché. Le besoin de financement manifesté par les entreprises est satisfait pas des émissions de titres auxquels souscrivent principalement les ménages qui dégagent une capacité de financement. De plus, les institutions bancaires jouent un rôle complémentaire dans le marché financier. En effet, les crédit qu'elles émettent sont destinés aux ménages par acquisition des biens durables ou immobiliers et dans une moindre mesure aux petites et moyennes entreprises qui n'ont pas accès au marché financier. Et pur finir, le refinancement des banques dans ce type d'économie n'est pas fondamentale compte tenu du fait que les banques commerciales sont relativement indépendantes des autorités monétaires pour se procurer des liquidités.

B : La notion d'économie d'endettement

C'est une économie dans laquelle prédomine le financement par le crédit bancaire. Ce type de financement implique l'existence d'un agent qui fasse le lien entre les différentes catégories d'agents économiques ; d'où le terme d'intermédiation financière.

Dans la plupart des pays d'Afrique subsaharienne et au Cameroun en particulier, l'intermédiation financière est principalement effectuée par les banques qui collectent l'épargne auprès des ménages et prêtent ces ressources aux entreprises pour satisfaire leur besoin de financement.

Les caractéristiques sont également multiples. Tout d'abord, l'endettement se fait des entreprises auprès des banques secondaires et des banques secondaires auprès des banques centrales ; de plus, dans cette économie les mécanismes d'ajustement entre l'offre et la demande n'est pas automatique du fait de la rigidité des taux d'intérêts. Pour finir, contrairement à précédemment, le refinancement dans cette économie est primordial car les banques commerciales sont dépendantes vis-à-vis des banques centrales.

Au regard de cette évocation théorique de l'intermédiation financière, il est nécessaire pour mieux cerner ces différentes d'illustrer ces approches. Ce travail fera l'objet de la section suivante.

* 3 Cette limite explique pourquoi certaines entreprises éprouvent des difficultés à lever des fonds sur le marché financier en raison de leur taille ; leur niveau insuffisant de rentabilité et leur structure organisationnelle.

* 4 Dans le cadre d'un marché de voitures d'occasions désignant les discontinuités de marché induites par les asymétries entre vendeurs et acheteurs de voitures

* 5 Dans le secteur des assurances

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille