CONCLUSION GENERALE
I. Objet de la recherche
Au début des années 90, la sous région
d'Afrique centrale a connu une profonde et persistante crise de son
système bancaire qui était dans une situation critique. Les
causes de cette crise ont été d'une part externe, liées
à la conjoncture économique, à l'attente des pouvoirs
publics et d'une autre part interne, liées aux grave déficiences
sur le plan de la gestion des banques. Parmi les réformes entreprises
pour faire face à la dégradation du système
bancaire : la restructuration bancaire qui à travers la liquidation
des banques insolvables et irrémédiablement compromises à
aboutie à la restauration durable de la solvabilité, de la
liquidité et de la rentabilité des banques restées en
activité d'où L'objet de ce travail qui visait à
déterminer l'implication du secteur financier dans le processus du
développement économique au Cameroun.
II. Rappel des hypothèses
La littérature théorique a conduit à
supposer que dans les pays d'Afrique subsaharienne, il existe une forte
relation entre le système financier et la croissance économique
réelle. En effet, en l'absence de ce système, les agents seraient
réduits à autofinancer leurs projets d'investissements ;
c'est le paradigme de McKinnon (1973) qui en l'absence de système
financier, est incapable de mise en place des techniques de production plus
efficace parce que cela représente un sacrifice trop important en terme
de consommation. Ainsi comme l'épargne constitue un préalable
à tout investissement et que l'accumulation du capital est à
l'origine de la croissance, il est nécessaire que se développent
les structures financières destinées à faciliter la
constitution de l'épargne financière. De même, Shaw (1973)
avait édifier un concept nouveau dans le milieu de la finance en
démontrant le rôle primordial du développement
libérale du système financier dans la croissance
économique, il a alors proposé la libéralisation
financière afin que le système financier soit mieux approfondi
dans le but d'accélérer la croissance que se soit dans les pays
développés ou sous- développés car il affirme qu'il
existe entre la finance et la croissance économique une relation
croissante. D'où les hypothèses dégagées dans notre
travail :
H : il existe un lien positif entre
intermédiation financière et croissance économique
telle que :
H1 : Les crédits au secteur privé influencent
positivement le PIB réel
H2 : La masse monétaire influence
négativement le PIB réel
H3 : La marge d'intermédiation bancaire influence
positivement le PIB réel par le biais des crédits accordés
au secteur privé.
Après un travail empirique mené à
l'aide de données secondaires, nous avons obtenu des résultats
qui ont des implications économiques sur ces hypothèses.
III. Rappel des résultats et leurs implications
sur les hypothèses
Les logiciels d'analyse économétrique
nous ont permis de réaliser des régressions successives
descendantes à partir de notre équation de départ avec
trois variables explicatives. L'estimation par la méthode des moindres
carrés ordinaires et les tests statistiques nous ont donné les
résultats suivants :
§ Le test de Fischer a permis de déduire que le
modèle est globalement significatif ; donc il existe bien des
variables exogènes dans les modèles établis qui
contribuent à l'explication de la croissance économique.
§ L'analyse des signes et des coefficients et le test nous a
permis de conclure que les crédits au secteur privé ; la
masse monétaire ainsi que la marge d'intermédiation induisent de
manière positive la croissance. Mais, les crédits à court,
moyen et long terme accordés au secteur privé n'influencent pas
significativement le développement économique, cela pourrait
être dû au financement de projets très peu productifs.
§ Le test de la racine unitaire ADF nous permis
d'étudier la stationnarité de nos variables.
En définitive, il apparaît dans H1 que les
crédits induisent positivement mais pas significativement la
croissance ; dans H2 la masse monétaire induit significativement
mais positivement la croissance et enfin dans H3 la marge
d'intermédiation induit significativement et positivement la croissance
mais pas par le biais des crédits accordés mais par celui des
dépôts collectés.
IV. Les limites de la recherche
Il aurait été inconcevable d'assister aux
débats économiques qui ont longtemps animé le milieu
scientifique depuis des siècles s'il n'y avait eu au préalable
des travaux scientifiques. Il faut rappeler que tout travail de recherche
expose l'auteur à des critiques de toutes sortes résultant des
limites constatées tant sur le fond que sur la forme. Aussi notre
travail comporte t'il logiquement des limites à savoir :
L'analyse de l'évolution en niveau de nos variables qui
nous amènent parfois à ne pas tenir compte de concept tels que
l'inflation, ou même la corruption ; il y a également la
prise en compte exclusive du système financier formel qui pourrait nous
amener à avoir des résultats pas parfaitement parfaits dans les
prévisions ; et enfin la mauvaise connaissance des logiciels
employés pour mesurer notre influence constitue également un
handicap à ce travail.
V. Piste de recherche
A partir des limites présentées ci-dessus
concernant notre étude dans le cas du Cameroun mais également de
la littérature théorique effectuée à ce sujet, il
apparaît que de nombreux auteurs ont eu à étudier le
système financier aussi bien formel qu'informel des pays d'Afrique
subsaharienne notamment après les réformes
effectuées ; mais cette littérature est un peu moins
évidente et abondante concernant le marché financier à
proprement parlé. Il serait donc intéressant d'étudier
dans le cas spécifique du Cameroun les rouages de ce marché
financier notamment à travers des institutions telles que la DSX.
|