Conclusion générale
Le présent travail de recherche s'est fixé
comme objectif principal l'analyse des canaux de transmission de la politique
monétaire en relation avec les mutations financières.
Ce thème est a été un sujet
intéressant du fait de la complexité du phénomène
d'innovation financière.
D'ailleurs, l'étude théorique de l'impact
des mutations financières sur les canaux de transmission de la politique
monétaire nous a permis de disposer des premiers renseignements sur
l'ampleur du phénomène en montrant la déformation de tous
les canaux mais à des degrés différents.
Nous avons ensuite essayé de mettre en
évidence ce phénomène au cas Tunisien en présentant
tout d'abord le processus de l'innovation financière en Tunisie et en
étudiant ensuite ses effets sur les canaux de transmissions de la
politique monétaire.
Cependant, et pour identifier les canaux de transmissions
de la politique monétaire ainsi que leurs relations avec les mutations
financières, on s'est appuyé sur une analyse empirique. Elle
s'est basée sur un modèle VAR intégrant les
données mensuelles de 1975 jusqu'à 1988 et de 1989 jusqu'à
2006. La base de donnée utilisée dans cette approche est
composée, des variables tenant compte de l'activité
économique et de l'activité réelle.
Nous montrons que durant la première
période (1976-1988), la politique monétaire agissait sur
l'activité économique à travers un mécanisme hors
marché qui est l'encadrement du crédit. Par contre pendant la
seconde période (1989-2006) nous avons pu cerner à la fois un
canal monétaire et un pseudo-canal monétaire. Ces
résultats semblent confirmer la transition de l'économie
tunisienne vers un système financier en voie de
libéralisation.
Les mécanismes qui sont décrits dans la
littérature économique et qui ont été testés
aux Etats-Unis et dans d'autres pays occidentaux ne doivent pas être
comparés au contexte Tunisien. En effet, la BCT contrôle les taux
à court terme et les banques tunisiennes peuvent se refinancer autant
qu'elles le désirent. Par contre aux Etats-Unis, les autorités
monétaires arrivent à contrôler le volume de la
liquidité bancaire.
Si les études sur données
agrégées n'ont pas montré l'existence d'un canal du
crédit, Il serait intéressant de tenir compte de l'impact de
l'évolution du taux du marché monétaire sur les conditions
débitrices des banques et ceci à travers le rôle
prédictif des spreads de taux sur l'activité
économique.
Par ailleurs un prolongement de ce travail pourrait consister
à introduire des variables microéconomiques (structure du
financement externe des entreprises, taille des entreprises, etc.) surtout si
nous voulons approfondir la compréhension du canal de crédit.
Nous soupçonnons toujours l'existence d'un canal
du crédit en particulier le canal étroit surtout que la
majorité du financement externe en Tunisie est bancaire et que les
marchés de capitaux ne sont pas assez développés.
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