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Mutations financières et canaux de transmission de la politique monétaire: cas de la Tunisie

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par Wissem AWEDNI
FSEG Sfax - Mastère 2007
  

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I-3- Mutations financières et canal du taux d'intérêt 

L'apparition du phénomène des innovations financière a donné lieu à l'émergence des plusieurs nouveaux produits financiers qui font partie intégrante du portefeuille des ménages.

Ainsi, le portefeuille devient plus vaste vu l'augmentation du panier des produits qui le constitue. Cette gamme des produits devienne hétérogène dans la mesure où une part des produits est échangeable à court terme et l'autre est à moyen et long terme.

La modification des taux stimule une substitution entre la monnaie et les actifs d'une part et entre les actifs eux même d'autre part.

Dans une période d'augmentation des taux, il y a appel à une substitution de la monnaie en faveur des actifs financiers et à une substitution des actifs non risqués pour les actifs risqués qui permettent de profiter de la hausse des taux.

Dans une période de baisse des taux, la substitution s'opère entre la monnaie et les titres d'une part et entre les actifs à rentabilité variable qui seront cédés pour acheter les actifs à rentabilité fixes d'autre part.

Les nouveaux produits financiers engendrés par les mutations financières font que la substitution se réalise selon les mouvements des taux d'intérêt vue que la substitution suite à la baisse diffère de celle à la hausse.

De cette façon, la banque centrale est devant une situation compliquée puisque la manipulation du niveau d'un taux pour les objectifs de politique monétaire entraîne la modification d'un ou plusieurs autres taux qui peuvent être non correspondant aux mêmes objectifs.

Ainsi, si la banque centrale considère que le taux d'intérêt des certificats de dépôts est élevé et décide par conséquent de le baisser en vendant un grand nombre de certificats qu'elle possède, il y aura un large mouvement de cession de ces produits puisque leur rémunération baisse pour l'acquisition d'autres produits financiers tel que les actions. Le rabattement des agents pour les actions pousse les émetteurs de nouvelles actions à baisser leur rendement, une telle baisse qui peut ne pas correspondre aux objectifs de la politique monétaire (Icard, 1994).

Il s'avère donc que la politique monétaire visant la baisse des taux des certificats de dépôts a entraîné indirectement la baisse des taux des actions suite au chevauchement entre les divers produits dû en grande partie à l'innovation financière.

Par ailleurs, l'adoption d'une politique monétaire rigoureuse avec l'augmentation des taux visant à maîtriser l'inflation à travers le renchérissement des crédits, la baisse de la consommation, de la production et de l'investissement peut contournée par les nouveaux produits financiers qui permette aux ménages de couvrir immédiatement des crédits octroyés. En effet les produits de couverture permettent aux agents de s'endetter à l'instant t avec le taux en vigueur à cet instant pour utiliser ultérieurement le crédit surtout en période de hausse des taux. Ce comportement rend les autorités monétaires incapable de contrôler la demande globale puisque la consommation, l'investissement et la production peuvent continuer à croître en période d'augmentation des taux (Estrella, 2002).

Le lancement des nouveaux produits financiers rend les taux plus volatiles et insensibles aux manipulations de la banque centrale, donc l'arbitrage induit par le changement des taux d'intérêts sur les prix perd une grande partie de son efficacité.

La conduite de la politique monétaire à l'aide des taux d'intérêt devienne compliquée dans un environnement caractérisé par l'innovation financiére puisque les effets indirects l'emportent sur les effets directs lisible à l'aide du modèle IS-LM. Cette présentation du modèle IS-LM soulève plusieurs interrogations.

D'une part, le partage prix-volume de la politique monétaire est éludé. En supposant des prix flexibles et des anticipations parfaites et en adjoignant une relation dynamique entre l'inflation et l'activité réelle, le canal de taux d'intérêt disparaît.

D'autre part, si on élargit des actifs financiers et qu'on distingue entre les actifs à court terme et les actifs à long terme : on peut se demander comment la politique monétaire qui contrôle les taux à court terme, va modifier les taux à long terme qui sont supposés orienter les dépenses réelles.

Bernanke et Blinder (1995) démontrent que beaucoup d'études empiriques n'arrivent pas à prouver un mécanisme via le coût du capital des entreprises. Le canal monétaire fonctionne essentiellement en information symétrique c'est-à-dire que les agents économiques disposent d'informations complètes et identiques et que les marchés sont parfaits. L'investissement des firmes est indépendant de leur structure financière. Les financements externes et internes sont substituables et une variation des taux directeurs de la Banque Centrale a des conséquences sur le coût des fonds propres et le coût des capitaux empruntés.

De ce fait, Bernanke et Gertler (1995) considèrent que l'échec du taux d'intérêt comme mécanisme de transmission de la politique monétaire a encouragé d'autres mécanismes, notamment le canal de crédit.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille