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Formatin du collectif et processus de construction du lien social des les activités économiques spontanées:Une apprche sociologiques des opératrices du ''poteau'' de Elf à Douala au Cameroun

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par François GUEBOU TADJUIDJE
Université de Douala - Diplôme d'Etude Approfondie en Sociologie; option économie 2006
  

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Ce paragraphe tient concrètement à mettre en exergue la situation socio- économique et culturel en relation avec le choix de la trajectoire vers les activités du poteau. Il tente de passer en revue la situation de l'exode rural tel que vécu et ses implications jusqu'à la prostitution parfois conjoncturel car les raisons des unes sont parfois liées à des logiques de construction du capital inexistant à savoir sur le plan financier et social car c'est seules par ces voies dit-on que le salut viendra

1- LA CRISE ECONOMIQUE ET SES IMPLICATIONS EN MILIEU URBAIN

a- EXODE RURAL ET BOOM DEMOGRAPHIQUE

La grande crise économique et la misère dont est victime les populations urbaines trouvent aussi leurs racines en zone rurale à travers les causes de l'exode rural. Sans faire fi aux pléthores de facteurs économiques, le regard vers ses facteurs socioculturels et idéologiques s'avère aloi.

A la faveur de la modernité, les individus redoutent leur tradition avec les pesanteurs qui se font parfois sentir par l'assujettissement totale à la famille ou aux chefs. Les tabous de toute sorte, sorcellerie, magie, certaines pratiques rituelles, absence de liberté et interdiction alimentaires sont autant d'obstacles à la vie en zone rurale qui poussent les jeunes à se retrouver massivement et de manière incontrôlée en ville sans aucune préparation. D'un autre côté, on note le mariage forcé des filles, l'absence des infrastructures sanitaires au village, la vie quotidienne monotone et l'éducation élitiste qui vouent assurément la jeunesse à l'exode rurale.

Tout ceci est sous-tendu idéologiquement par les arguments selon lesquels, en ville, mille chances et mille opportunités s'offrent contre zéro en milieu rural. Se chercher, chercher le développement, l'évolution, apprendre une nouvelle langue, avoir des amis ne sont possible qu'en ville car il n'existe pas de ce point de vue une autre perspective de développement rural.

C'est donc cet environnement urbain débordé par ses capacités d'accueil et le boom démographique108(*)qui subit les pressions des sujets avec les conséquences qui en découlent. La ruralisation des villes est entamée, en plus de la transposition en milieu urbain des modèles de cultures du village, on assiste à une urbanisation sauvage, incontournable et désordonnée à côté d'un chômage garanti. Tout ceci implique la misère des ruraux émigrés et le développement des activités économiques spontanées comme stratégie de survie. La prostitution des jeunes filles sans emploi, la délinquance sénile et juvénile, la criminalité, la mendicité, le divorce ne sont pas en reste. C'est ainsi qu'on assiste très rapidement à la naissance d'une classe des déracinées sociaux plongées dans la dissociation des moeurs qui naturellement ouvre la voie à une mise en exergue des nouvelles logiques de survie en créant les entités souterraines baptisées de « zones interdites » comme le marché du poteau de la Elf fondé sur la prostitution et la prestation des services sexuels.

b- DESEQUILIBRE D'ACCES A L'EMPLOI DES JEUNES EN MILIEU URBAIN AU CAMEROUN

Un pays qui offre à tous ses fils l'accès à une éducation de qualité et à une formation pleine, accomplit assurément un pas décisif dans la croissance économique équitable et se met sur la voie de l'insertion des jeunes dans le monde de l'emploi et de l'amélioration des conditions de vie. Mais la jeunesse depuis plus d'une décennie éprouve d'énormes difficultés à se frayer un réel chemin vers l'emploi.

Accéder à un emploi est un voeu partagé par toutes les populations soucieuses de leur avenir : ambition la plus contrôlée par toutes les couches sociales et surtout les jeunes de nos cités. Numériquement représentés dans notre pays, le constat et clair qu'ils sont pour la plupart sans emploi surtout lorsqu'on retrouve le jeune en plein temps, de jours comme de nuits dans la rue, à ne rien faire, à vaguer à des tâches peu ou pas nobles. -Jouant aux cartes, jouant aux divers jeux au hasard qui ont si bien pris corps dans notre société, s'exposant ainsi dans toutes les directions du vice et de la débauche et inévitablement vers la prostitution, vers l'homosexualité et vers le banditisme pour ceux qui sont plus avides.-

Dans toutes ses actions, la jeunesse qualifiée de fer de lance de la nation est plutôt indécise lorsqu'elle attend en vain une éventuelle insertion dans le circuit formel du monde de l'emploi dans son pays. Il suffit de faire un tour au FNE,...pour se rendre compte du nombre de jeunes qui sont effectivement en état de désoeuvrement et d'oisiveté. Du côté de nos ministères et surtout dans le secteur de la fonction publique, la jeunesse est très moins représentée et les jeunes de 13 à 35 ans environ se comptent plutôt par milliers dans les rues de nos villes. Pour enfin se rendre compte de l'état de la situation, il est plus simple de voir les listes pléthoriques des candidatures, toutes jeunes bien sûr, prêts à réclamer un emploi à l'administration et aux autorités compétentes à travers ces fameuses listes des concours de l'ENS, de l'ENAM, de l'EMIA... pour enfin voir le nombre déréglé, invalide et infirme de ceux qui y entrent pourtant. c'est pour cette raison que l'on parle aujourd'hui non de concours mais de ``grand concours des jeunes'' C'est à ce rendez-vous formel de demande d'emploi que l'on réalise que le problème d'emploi du jeune homme comme de la jeune fille diplômée ou non se pose avec plus d'acuité chez nous.

Le développement économique et social de la nation dont le but est et reste l'amélioration du bien-être et des conditions de vie de tous les camerounais et leurs familles constituent jusqu'alors un souci permanent du gouvernement. Depuis les indépendances, quelques progrès ont été certes enregistrés grâce aux efforts des populations109(*), mais à partir d'une période très récente (1986), on assiste à une crise économique dont les causes sont à la fois exogènes et endogènes, ce qui implique une baisse significative du taux de croissance économique110(*). Cet état de chose compromet de manière graduelle le progrès et expose du coup les projets déjà en vue pour répondre aux besoins essentiels des populations.

D'une manière remarquable, les effets de la crise sont ressentis sous plusieurs angles ; les possibilités d'emploi compromises, de nombreux services sociaux ne sont plus assurés (santé, éducation...). Ce sont les services pour lesquelles la demande est de plus en plus croissante à Douala comme dans les autres villes. Ici le boom démographique ne respecte pas le rythme de la croissance des infrastructures d'accueil. Les besoins croissent et rattrapent les structures mettant ainsi l'Etat en face de ses missions pourtant bienfaisantes fixées dans les discours publics toujours beaux parleurs111(*). Les services de l'assistance publique sont tout simplement dépassés par le nombre encore plus croissant des usagers parmi lesquels on compte de plus en plus : les travailleurs déflatés des secteurs publics, des secteurs privés et des secteurs parapublics ; les personnes indigentes ; la jeunesse, la gente féminine et la jeune fille ; les chômeurs et les jeunes diplômés.

Pour donc assurer la santé, les populations s'orientent vers la pharmacopée, vers la médecine traditionnelle, vers la pharmacie de la rue ou du poteau112(*) qui prend la place des officines légales et pharmacies formelles sous le regard inopérant de l'Etat devient de plus en plus impuissant, il passe de l'Etat de providence à l'Etat spectateur moins que régulateur, abandonnant ainsi les déflatés sociaux à eux-mêmes. Loin de la conception du déterminisme durkheimien, les populations vont construire individuellement les stratégies pour faire face à leurs responsabilités sociales mais dans le strict non respect de la réglementation en vigueur. A cette issue on verra naître de part et d'autres certains types de métiers comme celle du poteau de la jeune fille. Dans cette perspective, s'accrochant sur cette fibre du lien social, la formation du collectif parce que conscient de l'illégitimité de la pratique, parce qu'évoluant en marge des normes réglementaires, peut aussi se définir comme cette manifestation publique du rejet du système et de l'ordre établi. C'est comme une sorte de révolte, c'est le signe visiblement perçu par cet ensemble des pratiques, us et coutumes d'un groupe marginal en réponse au mécontentement, au rejet des institutions politiques, sociales, culturelles et traditionnelles. C'est contre le gré de beaucoup de populations qu'elles s'orientent vers la direction informelle dite moyens de secours. C'est vrai, la compression d'une bonne franche des populations travailleuses du secteur publique crée une crise de responsabilité tant sur le plan familial que sur la société globale avec en amont l'échec de la politique de l'Etat. Cependant ces individus victimes ont des logiques et des moyens de contournement, les logiques de construction qu'ils mettent à côté du jeu économique comme stratégie de groupe. C'est donc un poids aussi grand qui se repose sur les acteurs, sur leurs mentalités faisant d'eux des êtres doublement vulnérables. Insuffisantes politiques publiques, relâchement de la sécurité sociale des couches vulnérables et ségrégation dans le recrutement des jeunes et des filles en milieu professionnel formel sont autant de faiblesses ou vides laissés par le système.

* 108 Selon le MINPAT, INS, 2003 et SECOD 2005, La ville de Douala seule compte 2 067 189 habitants contre 2 704 131 pour toute la province du Littoral, soit une différence de 637 022 habitants reparti dans les périphériques et village de la province

* 109 DPNP, mars 1993, p.01

* 110 Selon la DPNP, elle baisse de 2,8% en 1986 et de 8,6 entre les années 1987 et 1988

* 111 Voir, lire le VIè plan quinquennal

* 112 In A.SOCPA, op.cit

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo