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Formatin du collectif et processus de construction du lien social des les activités économiques spontanées:Une apprche sociologiques des opératrices du ''poteau'' de Elf à Douala au Cameroun

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par François GUEBOU TADJUIDJE
Université de Douala - Diplôme d'Etude Approfondie en Sociologie; option économie 2006
  

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II- LES CAUSES ET LES EFFETS DE LA PROSTITUTION OU DU MARCHE DU POTEAU

A- SUR LE PLAN SOCIOCULTUREL

Cette analyse veut se placer parmi les études sociologiques abordant la prostitution comme un fait économique mais porté dans sa phase la plus populaire par des causes assez diversifiées et variées. Partis de la rigidité de certaines traditions sociales à travers les mariages précoces ou forcés ; des oppositions à des pratiques, us et coutumes jugées dépassées, le manque de collaboration et de dialogue entre filles et parents, l'existence des sujets dits tabous, le culte de l'intérêt et du gain facile..., la prostitution est devenue aujourd'hui un phénomène qui touche toutes les catégories sociales. A côté des déboires sur le plan de l'amour dont sont victimes nos opératrices du poteau et leurs clients, des offres suscitent la demande masculine113(*). Il est important de signaler que sur tout un autre plan, certains phénomènes et pratiques ne cessent d'encourager. Il s'agit des pratiques austères de nos coutumes : l'excision ou la mutilation génitale, les mariages forcés, les mariages précoces, les répudiations des femmes veuves, les rites de veuvages drastiques, le transfert de la veuve comme bien ou propriété d'un frère du défunt époux « le lavage de la veuve », les interdictions de mariage à certains filles et garçons, le phénomène des parias sociaux

Tout ceci n'est donc plus forcément lié à la prostituée seule mais à la société globale. Pour des raisons purement sécuritaires, le « marché du sexe » a pris de l'ampleur et est en pleine expansion. Et on constate que
C'est un fait social (total) et on ne peut prétendre à son éradication ; c'est le résultat des dysfonctionnements des sociétés, or le dysfonctionnement est une composante de la société 114(*)
De l'avis de nombreux enquêtés, s'indignant bien sûr sur l'expansion rapide ce marché de sexe, ils relativisent en expliquant que

 C'est un marché où il y a une offre et une demande généreuse. La demande est là pour plusieurs raisons et surtout parce que l'environnement social ne permet pas de relations en dehors du mariage. Quant à la générosité de l'offre, elle s'explique aussi par le fait que la prostitution, souvent occasionnelle, est aussi une manière d'arrondir ses revenus. Le business du sexe est florissant et les gains débordent largement les poches de certaines  ouvrières du sexe.  Dans l'axe du poteau, la prostitution a donné un nouveau souffle au marché du luxe... Mais c'est la mondialisation... La société de consommation est en train de façonner le plus vieux métier du monde. Bijoux, vêtements, débits de boissons, cigarettes, tabac, alcool, appartements et chambres, trouvent facilement acquéreurs. Les prostituées qui se font ici fortune paient cash et sans sourciller des sommes faramineuses à investir sur leurs familles, lesquelles familles ont préalablement investi pour la venue en ville... la famille soutien donc avec regret parfois les `bordelles'. Les rapports entre elles et les membres de la famille comme les cousins les oncles et même les parents parfois restés au village ne sont pas négatifs sauf quand elles cessent de leur verser l'argent ou d'assurer. On pense avec raison puisque le dehors est gâté que la bas, elles pourront trouver comme ça le bon travail ou bien même avoir les bonnes relations pour un bon mariage et elle peut aussi avec les côtes se battre jusqu'à partir aussi à `ben' par exemple... vous voyez que la famille sera sauvée (rires de satisfaction)... La tentation est donc grande de fermer les yeux sur ce fléau qui touche déjà l'ensemble des villes camerounaises. C'est enfin de telles images que tous nos médias ne cessent de présenter et de glorifier, ce qui expose facilement nos jeunes fragiles et désoeuvrés vers la rue.115(*)

Ces propos forts évocateurs font noter que bien qu'étant vulnérables la jeune fille dans sa grande naïveté et depuis son environnement familial à côté de la responsabilité de l'Etat de sévir se trouve exposée à de telles pratiques. Pour finir, le constat est clair que la prostitution explose au Cameroun et qu'il ne faut pas aller si loin pour en connaître les véritables causes telles la misère, le chômage, les effets pervers des médias, la surestimation de la culture de la débauche.

Plus vieux métier du monde, la prostitution ici comme partout ailleurs a ses causes particulières, spécifiques et ses effets sur la société. Etant donné qu'elle est profondément ancrée dans nos mentalités et nos moeurs. Ce serait autant difficile de saisir cette pratique malgré, la prostitution a toujours existé au cours des siècles116(*), si le processus a changé, elle en a gardé le même principe: des hommes ont été et sont prêts à payer le prix pour obtenir des services sexuels, féminins ou masculins. De nos jours à Douala comme à Yaoundé, la prostitution s'appréhende et peut tout simplement se définir comme étant

La vente des gestes sexuels, par une prostituée à un client sexuel, en contrepartie de la monnaie, des aliments ou des avantages sociaux.

B- LES CAUSES OU DETERMINANTS ECONOMIQUES ET SOCIOPOLITIQUES

Fléau aux conséquences inimaginables et incalculables, la prostitution, pire ce marché ouvert du sexe que cette étude nomme de marché du poteau tire souvent son origine ou sa genèse des conditions économiques précaires ainsi que de la rigidité de certaines traditions sociales (mariages précoces ou forcés ; oppositions entre filles et parents...) dans une pluralité de raisons qui sont constituées et regroupées autour des déterminants économiques et sociopolitiques. Madame Mutend Sidonie117(*) déclare à ce propos que :

Je pense que le problème des filles mères est une cause aussi importante de la prostitution. Les jeunes hommes sans emploi bien rémunéré ne se marient plus...ils passent leur temps à s'amuser avec les jeunes filles qui sont la plupart de temps ignorantes de la chose sexuelle, du planning familial et elles tombent facilement dans le pièges à savoir l'amour avec plusieurs personnes à la fois dans le but de gagner quelques sous pour survivre et assurer la nutrition de son gosse, et sans préservatifs surtout, c'est dans le but d'en gagner plus...faire encore confiance à une fille de ce côté de la zone Elf, Brazzaville, Dakar, Soboum, Non Glacé, ce n'est plus facile ; et est-ce que c'est de leur faute ?

Interrogé sur le sujet, de l'avis de la plupart de nos personnes-ressources, elles martèlent que la prostitution a toujours existé au Cameroun et à Douala en particulier depuis longtemps. Cependant, leurs observations vont plus loin pour signifier qu'il y a eu une recrudescence du phénomène à Douala ces vingt dernières années avec l'arrivée des premières prostituées étrangères et « professionnelles du sexe » venues des pays voisins et de l'Europe vers les années 1980 associé aux migrations internes (exode rural...) et migrations externes (les réfugiés, les exilés...). La plupart de ces personnes-ressources rencontrées espèrent et souhaitent la mise sur pied effective d'une Brigade des moeurs comme celle dirigée au Mali par l'inspecteur principal de Djakaridia Sow.

Ce mouvement des populations vers le Cameroun et plus précisément vers les grandes métropoles comme Douala se justifie non seulement par des raisons économiques (recherche du bonheur matériel, d'un bon statut économique), mais aussi politiques (à travers la perméabilité de nos frontières à la faveur de l'intégration africaine) où notre pays joue un rôle de pionnier. Le Cameroun de par sa stabilité politique et ses richesses naturelles constitue un havre de paix dans la sous région Afrique centrale. Par ce fait seul et pour ces raisons particulières, Yaoundé, Douala et le Cameroun deviennent le point de convergence de l'exode rural à l'interne et à l'externe des réfugiés politiques, des déplacés de guerre et des démunis parmi lesquels on recense en majorité les marginaux à savoir les prostituées et les délinquants.

Selon madame Mutend Sidonie118(*), les échecs du développement et le mauvais encadrement des jeunes en campagne, la dévalorisation de la vie en zone rurale a accéléré l'exode rural ; fléau qui, à son tour vient ajouter de l'eau au moulin du marché du sexe qui se porte très bien dans la cité économique du Cameroun. Davantage, la liste s'allonge avec l'échec ou la non mise en place effective des politiques de développement zones rurales qui viennent encourager le phénomène. De même, l'enclavement de certains milieux qui curieusement subissent une influence négative des médias et des effets pervers du modernisme fraye le chemin à tous les vices et toute sorte de déviance riche de répercussions sociales comme c'est le cas à Douala119(*).

* 113 S.BEAUVOIR, op.cit.

* 114 EMOUZOUA, op.cit, p 227 

* 115 Notre enquête sur le terrain et plus précisément auprès de nos personnes ressources en la journée du 12 décembre 2006 et du 14 février 2007.

* 116 Voir dans revue de la littérature, la partie, Préhistoire et antiquité : de l'hospitalité sexuelle vers une malédiction a combattre

* 117 Une de nos personnes ressource en service au MINAS du Littoral, Bonanjo.

* 118 Op.sit

* 119 In l'hebdomadaire Le Combattant, N°1014du 25 au 31 janvier 2007, p.3 sur la prostitution.

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