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Géostratégie des ressources naturelles et les conflits de la République du Congo 1990-2002 : rivalité de puissance et contrôle de l'énergie

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par Sédard-Roméo NGAKOSSO-OKO
Institut des Relations Internationales du Cameroun - Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées en relations internationales, option diplomatie 2005
  

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3. Les forêts : vers une nouvelle expansion ?

Avant le début des activités pétrolières, le bois était la principale source de revenus du pays, avec les mêmes proportions actuelles de la participation du pétrole à la formation du P113 et au financement du budget. Depuis que le pays produit le pétrole, le secteur du bois est en perte de vitesse. Sa contribution au budget et à la formation du P113 ne fait que décroître. Elle oscille entre 1 et 5%.

Cependant, au lendemain de la crise économique de 1985, résultant de la baisse simultanée des cours de pétrole et du taux de change du dollars, le gouvernement, soucieux de ne plus dépendre de la seule ressource pétrolière, avait assigné à la filière bois la mission de rejouer un rôle majeur. C'est ainsi que depuis 1990, le bois fait l'objet d'une attention renouvelée. Les signes qui attestent de cette

48M. FRECHET, Article cité, http://www.izf.net, consulté le 10/02/2005.

attention sont manifestes : nouveaux concessionnaires, nouveau code forestier, obligation de transformer 100% des grumes au Congo, augmentation des performances à l'exportation. Ainsi, de 4 % en 1995, la contribution de ce secteur dans le financement du budget est remontée à 7 % en 1996. Le tableau suivant (Tableau n°09 : évolution de production des grumes et de bois transformés en million de m3, p. 41)49 illustre l'évolution de production des grumes de 1990 à 1999.

Tableau n°09. Evolution de production des grumes en million de m3 : 1990-1999

Années

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

Produits

Grumes

833.0000

ND

ND

ND

ND

441.000

560.000

300.000

550.000

800.000

Production de bois transformé en million de m3

Sciages

ND

ND

ND

ND

ND

62 350

69 112

77 856

87 981

ND

Placages
déroulés

ND

ND

ND

ND

ND

44 885

44 559

40 464

40 660

ND

Placages
tranchés

ND

ND

ND

ND

ND

5 021

4 998

3 453

2 837

ND

Total placages

ND

ND

ND

ND

ND

49 906

49 559

40 464

43 497

ND

Contres
plaqués

ND

ND

ND

ND

ND

3 305

4 989

4 415

5 771

ND

- Remarques

De ce qui précède, il ressort que les ressources naturelles auxquelles on reconnaît une importance particulière dans le contexte des sociétés industrielles et post-industrielles sont considérables au Congo. Les forêts primaires qui n'ont pas encore été concédées aux compagnies forestières sont importantes ; les réserves d'hydrocarbones liquides et gazeux estimées récupérables avec une quasi-certitude à partir des données géologiques et des techniques de réservoirs connus forés aux conditions économiques et technologiques du moment sont aussi importantes. Ces quantités sont en mesure de soutenir les efforts de modernisation d'un acteur qui veut se faire une place respectable sur la scène internationale50. Dans l'attribution de nouveaux contrats pour l'exploration comme pour l'exploitation de nouveaux champs pétroliers, ou encore pour les nouvelles concessions de forêts primaires, les

49Mission économique du Congo, Ambassade de France, « La Filière du bois au Congo », rubrique «Espace entreprise du Congo», http://.www.izt.net, consulté le 10/02/ 2005.

50Selon nos propres calculs, au rythme actuel de production, entre 14,5 et 15,5 millions de tonnes de pétrole par an, et au cas où d'autres découvertes ne sont pas mise à jour, les sources congolaises seront encore fonctionnelles dans les 13 ou 15 années à venir. Les récentes campagnes d'exploration ont mises à jour de nouveaux gisements assez prometteurs. Ce qui ne fait que conforter l'importance du marché congolais.

compagnies, aussi bien pétrolières que forestières (listées plus haut, pp : 34-3 7), se livrent à une véritable compétition entre elles. Pour cela, elles développent des campagnes de charmes destinées à susciter l'attention des autorités publiques et à montrer leur loyauté vis-à-vis de ces dernières.

La rareté couplée à l'importance reconnue à ces agrégats dans la vie moderne, explique le fait que leur exploitation implique des enjeux immenses. Ceux-ci se résument en une compétition technologique de haut niveau afin de découvrir de nouveaux gisements et de les rendre exploitables à des coûts raisonnables ; une rivalité économique exacerbée où de tout temps s'opposent vendeurs et acheteurs, et les acheteurs entre eux poussés par la psychose de la pénurie ; des luttes d'influences, puisque l'approvisionnement en ressources énergétiques est un objectif stratégique majeur pour tout gouvernement, tant les vendeurs que les acheteurs le savent et sont prêts à négocier51. Enfin, ce n'est pas exclu que de pareilles attitudes débouchent sur des compromissions au plus haut niveau de l'élaboration de la décision politique entre les autorités du pays d'origine de ces multinationales et celles des pays qui abritent les sources d'hydrocarbones et les concessions de forêts primaires. Ce n'est pas non plus exclu que des guerres aient lieu pour conquérir, protéger et sécuriser les sources et les voies de transit des approvisionnements.

Comme on peut le voir, dans ce genre d'exercice, il y a de gros risques de dérapages. Cependant, les guerres qui ont déchirées le Congo de 1990 à 2002 sont- elles sans lien avec les enjeux inhérents à la valorisation et au contrôle de ces ressources naturelles ? Avant de répondre à cette question, il sied d'abord de rappeler la structuration des guerres congolaises : leur nature, les acteurs, les enjeux, les zones des affrontements et les conséquences.

51Pour le Gouvernement américain par exemple, les approvisionnements en hydrocarbure sont classés « objectif de sécurité nationale », Jihan El TAHRI, La Maison des SAOUD. Pétrole, islam, Palestine, Etats-Unis, ALEGRIA-ARTE France-BBC-WGBH, 2005.

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