2. La stabilité du Congo : une question de
sécurité sous-régionale ?
La problématique du retour à la paix au Congo ne
devait plus être envisagée uniquement comme une question interne.
Il en est de même de celle de la sécurité de ses voisins
immédiats, fondamentalement ceux de la CEMAC. Car, cette investigation
permet de constater que les conflits qui ont secoués ce pays ont eu ou
menacé d'avoir des conséquences au-delà de cette
échelle107. Ceci est d'autant plus dangereux parce que ces
pays sont engagés dans une dynamique de synchronisation
106En mai 1999, les 353 Congolais
réfugiés à Kinshasa regagnent Brazzaville à
l'initiative du HCR. Cependant, plusieurs d'entre eux ont disparu sans laisser
de traces. Vraisemblablement, ils ont été enlevés et
tués. Ils sont soupçonnés d'être des miliciens
Ninjas. Depuis, les familles des disparus réclament des
éclaircissements. Un procès est en cours actuellement pour
retracer la vérité.
107Notamment, ces conflits compliquaient la
situation en Angola, le principe de l'unité de ce pays était
gravement en jeu ; aussi, ces conflits menaçaient-ils les
équilibres stratégiques de la sous-région avec des risques
d'y introduire de nouveaux acteurs avant d'étendre le conflit à
d'autres pays (Cameroun, Gabon, Guinée Equatoriale, etc.) par l'effet
domino.
des habitudes politiques, stratégiques,
économiques, sociales et culturelles. Or, la réussite d'une telle
entreprise nécessite que la zone soit dégagée de facteurs
susceptibles de remettre sérieusement en question la mobilité des
individus et celle des biens. Ces raisons justifient qu'une pareille
problématique mérite d'être posée désormais
au plus haut niveau de l'élaboration de la décision politique et
militaire dans le cadre des commissions spécialisées
réunissant tous les Etats de la sous- région, notamment ceux de
la CEMAC ou même de la CEEAC. L'effet recherché ici est de
trouver, en dehors des réponses qu'un Etat peut apporter au niveau
national, une solution analogue, sinon complémentaire, à ce
même problème au niveau sous- régional.
Dans cette optique, il est possible de remarquer que ce
problème sécuritaire est désormais pris en compte
directement dans le cadre de la CEMAC par les ministres de l'intérieur
des pays membres. En effet, ceux-ci ou leurs experts se réunissent
régulièrement pour porter à l'étude tel ou tel
aspect lié à cette problématique. Mais, on doit souligner
la nécessité pour ces commissions de dépasser ces cadres
de concertations théoriques pour parvenir à une
coopération effective et à la mise sur pied des unités sur
le terrain. C'est là, un des défis majeur qui se pose à
cet espace géographique pour les années à venir.
Cependant, à ce niveau de la progression de l'analyse, une interrogation
subsiste. En effet, le Congo a-t-il encore un avenir avec les ressources
naturelles stratégiques ?
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