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Géostratégie des ressources naturelles et les conflits de la République du Congo 1990-2002 : rivalité de puissance et contrôle de l'énergie

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par Sédard-Roméo NGAKOSSO-OKO
Institut des Relations Internationales du Cameroun - Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées en relations internationales, option diplomatie 2005
  

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VIII. Cadre théorique de l'étude

Ce sont les diverses théories qui seront convoquées pour analyser cette série de crises armées. Ici, ces théories sont plus complémentaires qu'irréductiblement opposées. Dans ce sens qu'elles montrent les diverses facettes d'une seule réalité

faite à la fois, à l'instar de toute réalité sociale, d'harmonie et de conflit, d'équilibre et de changement. Étant donné que les acteurs dont il faudra décrire les comportements sont soit des Etats, soit encore des entités transnationales ou subétatiques, on fera appel à la théorie réaliste (1) et à la théorie transnationaliste (2).

1. Le réalisme

Le réalisme est l'approche traditionnelle des relations internationales. Elle privilégie l'Etat et en fait l'acteur essentiel, voire exclusif24. Dans cette perspective ouverte par l'Etat et ses gouvernants, les relations internationales se définissent comme des relations entre sociétés politiques organisées dans le cadre d'un territoire déterminé. Parallèlement, l'histoire diplomatique est réduite à l'histoire des relations entre Etats, incarnée par les images de l'ambassadeur et du soldat.

Depuis la fin de la Guerre Froide, la théorie réaliste est fortement contestée du fait de la perte de vitalité et de l'unicité de l'Etat sur la scène internationale vu la montée en puissance des acteurs transnationaux. Toutefois, s'il ne faut pas remettre en cause cet état de faits, il convient tout de même de relativiser cette affirmation. Car, la scène internationale reste encore en bien des points tributaire de la marque des acteurs étatiques. Ils sont affaiblis certes, mais ils restent incontournables25.

Le réalisme permettra de comprendre le déploiement des acteurs étatiques. Toutefois, cette théorie ne pourra expliquer, seule, tous les paramètres indispensables à la compréhension du théâtre congolais. Pour cela, elle sera épaulée par la théorie transnationaliste.

2. Le transnationalisme

Le transnationalisme professe que la scène internationale n'est plus une arène spécifique aux Etats. A ces derniers, s'ajoutent dorénavant des forces

24A. GAZANO, Les Relations internationales : les données, les acteurs et les règles, les enjeux et les défis, Paris, Gualino Editeur, 2001, pp : 22-23 ; également P. BRAILLARD, M.-R, DJALILI, Les Relations Internationales, Paris, PUF, 1988, p. 51.

25B. JACQHIER, Relations internationale. Les Acteurs du système international, T. I, Grenoble, PUG, 1993, p. 139.

transnationales et sub-étatiques, dont l'activité en perpétuel essor tend de plus en plus à effacer l'action des Etats. Les relations internationales se conçoivent comme des rapports sociaux qui dépassent le cadre intrinsèque des sociétés politiques organisées et déterminées pour mettre en présence des acteurs divers, relevant des sociétés politiques distinctes. Autrement dit, tout ce qui s'exerce par-dessus les frontières en dehors de l'action et du contrôle des Etats26. Le transnationalisme permettra de lire les logiques qui président au déploiement et à l'action des acteurs non étatiques dans l'échiquier congolais.

Par ailleurs, les théories réaliste et transnationaliste ne suffisent pas pour comprendre cette situation complexe que sont les guerres répétées du Congo de 1990 à 2002. Pour cela, elles seront complétées par quelques autres méthodes ou approches chaque fois que les besoins de l'analyse et de l'interprétation l'exigeront. Essentiellement, nous convoquerons les méthodes Géopolitique (a) et géostratégique (b).

a. La géopolitique

Selon les mots de F. THUAL, la géopolitique est une méthode de lecture des situations. Elle permet d'«identifier les acteurs, analyser leurs motivations, décrire leurs intentions, repérer les alliances en gestation ou, au contraire, les alliances en voie de déconstruction, que ce soit au niveau local, régional, continental ou international»27.

Dans cette étude, la géopolitique nous permettra de comprendre la volonté des Pays Développés de maîtriser et de sécuriser les sources et les voies de transit des approvisionnements en matières premières indispensables à leurs industries à l'échelle du globe. Elle nous permettra également de comprendre que la politique étrangère a cessé d'être la défense des intérêts politiques uniquement. De plus en plus, elle défend aussi des intérêts économiques, lesquels sous-tendent les nouvelles logiques d'affrontements.

26B. JACQHIER, Opus citatum, pp : 130-139.

27 F. THUAL, Géopolitique au quotidien. Apprendre à déchiffrer l'actualité, Paris, Dunod, 1993, p. 04.

b. La géostratégie

La géostratégie se comprend ici comme le poids des données générales de stratégies (géographie, climat, situation historique et politico-économique, démographie, etc.) dans la définition et la conduite des affaires étatiques. Son étude relève de la géopolitique, bien que son point de vue se réduise aux aspects militaires et leurs conséquences sur l'enjeu des ressources naturelles, fréquemment objet de conflits d'intérêt.

Dans notre démarche, la géostratégie a un double objectif. D'une part, elle permettra de comprendre l'importance des ressources naturelles dans la militarisation des acteurs et dans la structuration de leurs alliances. D'autre part, elle aidera à déterminer le poids de ces mêmes agrégats dans la conception et dans la conduite des stratégies de guerre des belligérants.

Toutefois, bien circonscrire le cadre théorique de cette étude passe aussi par la désignation et par la définition des concepts clefs.

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