Conclusion
Comme nous pouvons le voir, les similitudes observables entre
l'anthropologie politique de J. LOCKE et la philosophie contemporaine des
droits de l'homme sont nombreuses, et se présentent sur plusieurs
points. Nous avons essayé d'accéder à
l'intelligibilité de la nature réelle de cette filiation. Nous
nous sommes rendu compte qu'elle tient à la fois, partiellement entre
l'analogie, l'homologie et l'identité. Autrement dit, cette filiation
est à cheval entre l'analogie, l'homologie et l'identité. Dans
cette mesure, nous avons vu comment il est tentant de dire que LOCKE est le
père des droits de l'homme.
Cependant, le contexte historique de l'élaboration de
cette anthropologie politique, doublée de certains autres aspects
liés à l'énonciation, à la classification, à
la théorisation des droits d'une part, et la survivance de la morale
judéo-chrétienne et de la philosophie grecque elle-même
tributaire des pensées orientales d'autre part nous a conduit à
relever quelques équivoques qui nous ont très vite
rappelés à redoubler de vigilance à adopter une attitude
raisonnable. Ces équivoques ne nous autorisent pas à attribuer la
paternité exclusive du mouvement contemporain des droits de l'homme
à J. LOCKE. Voilà pourquoi, nous nous sommes proposé de
mettre sur pied, une autre anthropologie. Mais, quel est le bien fondé
d'une telle approche ?
Il convient tout de même ici de rappeler le
mérite du philosophe de Westminster. Ce dernier, redisons-le, a su
tracer l'épure des régimes démocratiques modernes, dont
nous sommes aujourd'hui les plus grands héritiers. Son système
est le terreau sur lequel la plupart des démocraties contemporaines
trouvent inspiration et se formalisent. Elle pose le régime
démocratique comme le meilleur, en comparaison de tous les autres
régimes politiques. C'est le seul, selon lui, qui puisse sans se
contredire conjuguer simultanément la liberté des membres de la
communauté politique et l'autorité des gouvernants. On ne se
trompe pas en soutenant, que c'est la pensée de LOCKE que l'on retrouve
dans les présupposés c'est- à-dire, les sous-entendus, de
la D. U.D.H. C'est dans ce sens qu'il est un ancêtre lointain de
la dynamique contemporaine des droits de l'homme, dont il serait cependant peu
raisonnable de lui attribuer la paternité exclusive.
Tout au long de cette étude, nous nous sommes
proposé comme objectif principal de rechercher les prémisses de
la conscience contemporaine de la philosophie des droits de l'homme dans
l'anthropologie politique de J. LOCKE, et plus précisément dans
sa théorie de la propriété, laquelle est également
désignée par l'expression théorie des droits. Sans doute,
bien des choses ont été dites et publiées d'ailleurs avec
insistance sur l'anthropologie politique de J. LOCKE et sur la
D.U.D.H., matrice de la philosophie contemporaine des droits de
l'homme. Cependant, le thème conserve toujours son actualité, et
méritait de nouveau d'être approfondit. Il est certain que ce
thème, tel que formulé, renvoie inéluctablement aux
concepts de civilisations, de traditions, d'habitude, de goûts, de destin
de l'homme et de progrès. Entendu ici comme la transformation de la
société elle-même par l'homme et pour l'homme.
Nous avons articulé le traitement de cette
problématique générale en trois pôles. Cette
subdivision nous a fournit la clef de l'intelligibilité de ce paradigme
philosophique d'interprétation du fait politique et juridique qu'est
l'anthropologie politique de J. LOCKE. En dernier ressort, nous avons
remarqué que ce système philosophique consacre la
démocratie libérale et l'Etat de droit. Il présuppose que
les individus ont des droits, que les citoyens sont reconnus comme des acteurs
sociaux et quand ils sont confrontés à des problèmes,
à des conflits, ils peuvent parvenir à un consensus sur des
stratégies d'action pour les résoudre. Le droit apparaît
alors comme un mécanisme indispensable et irremplaçable qui
garanti la coordination des actions des individus dans la
société.
Ainsi, partout où l'on préfère la
liberté au despotisme, le droit à la force, la démocratie
à la dictature, les moyens pacifiques à la violence, on peut
justifier les droits fondamentaux en tant que principes à
institutionnaliser d'une manière effective pour la pratique sociale et
la politique concrète. Comme nous pouvons l'admettre, l'anthropologie
politique de J. LCOKE est un nouveau modèle de civilisation du monde. Il
invite à de nouvelles valeurs qui n'existaient pas dans les
modèles précédents. Telles, les institutions modernes de
l'Etat, l'organisation
rationnelle de l'économie, la science, l'industrie, les
valeurs nouvelles de la liberté, de la démocratie et des droits
de l'homme.
C'est dans cet ordre d'idées que nous avons dans un
premier volet de notre argumentation affirmé que les droits de l'homme
dans leur formulation et dans leur expression actuelles sont tributaires de la
pensée de LOCKE en particulier, et de celle des Lumières en
générale. Cette conception des droits de l'homme trouve son
origine dans la loi naturelle qui a d'abord été formulée
par les Stoïciens. Ensuite, elle a été reprise par les
chrétiens du Moyen Age où elle a reçu une expression
classique dans la Somme théologique de saint THOMAS d'Aquin.
Enfin, au XVème et XVIème siècle,
elle a reçu une importance particulière en Espagne et en
Allemagne, bien qu'elle ait aussi trouvée un interprète en la
personne de l'Anglais T. HOOKER, dont les Laws of ecclesiastical polity
(1593) avaient fortement influencé J. LOCKE. Et c'est ce dernier
qui a donné à la théorie de la loi naturelle la
formulation définitive, celle-là même qu'elle garde
jusqu'à nos jours.
La parenté de ce dernier auteur avec la D.
U.D.H. se traduit à la fois en un syncrétisme d'analogie,
d'homologie et d'identité. J. LOCKE se présente incontestablement
à la postérité comme l'un des pères instigateurs du
mouvement des droits de l'homme. Sa pensée politique est à
l'avant-garde de toutes les révolutions politiques de la seconde
moitié du XVIIème et du XVIIIème
siècle. Il apparaît d'emblée que la D. U.D.H. se
situe dans la stricte continuité de ce mouvement. Voilà pourquoi,
il est tentant de dire que cette déclaration est le couronnement des
idées politiques lockiennes.
Cependant, de là à conclure radicalement,
c'est-à-dire, purement et simplement que les droits de l'homme sont du
ressort exclusif de l'anthropologie politique de J. LOCKE, nous avons
trouvé dans cette attitude, non seulement une méconnaissance
profonde du sens de l'histoire des idées, mais aussi des
différents facteurs et civilisations en actes dans l'élaboration
de cette histoire. Cette thèse est entachée d'un
arrière-fond idéologique. Comme la problématique
désormais classique en philosophie de l'occultation des civilisations
non occidentales dans l'élaboration du patrimoine culturel, social,
économique et politique de l'humanité.
Seule, la culture occidentale aurait été
à la hauteur d'un tel exploit. C'est la thèse de la
toute-puissante civilisation occidentale au détriment de toutes les
autres. Doublée du contexte historique de l'émergence des droits
de l'homme à l'époque moderne, cette thèse s'oppose
à l'humanisme présent dans la dynamique des droits de l'homme.
Poussée à l'extrême, elle débouche sur l'exclusion,
la discrimination, l'oppression, l'assujettissement, etc., qui sont un
contre-courant au mouvement que les droits de l'homme veulent imprimer. Puisque
de nos jours, cette problématique des droits de l'homme se complexifie.
Les droits de l'homme sont de plus en plus revendiqués par les
populations comme des garanties juridiques. Leur tonalité philosophique
perd du terrain au profit de leur législation ; ils se multiplient en
tant que droits propres à la dignité de la personne humaine, et
enfin, ils acquièrent un caractère politique qui est
graduellement mis en évidence en les désignant comme droits
démocratiques. Car, contrairement aux régimes totalitaires, la
démocratie est respectueuse de l'intégrité de la personne.
La violation des droits de l'homme est de plus en plus dénoncée
en matière de crimes politiques. Ils se révèlent non
seulement comme des pouvoirs subjectifs d'agir, mais encore comme les
frontières d'action de l'autorité publique. En tant que droits
constitutionnels, ils marquent le seuil situé entre le juste
légal et l'illégalité. De plus, dans l'Etat
«post-moderne» où la personne humaine se voit de plus en plus
menacée par les idéologies utilitaristes agissant au niveau
national, international, ces droits participent de la finalité et des
aspirations étatiques.
Avec la permanence des conflits qui fragilise
l'intégrité de la personne humaine, s'impose la
nécessité de tenter l'universalisation de ces droits par les
conventions internationales. Ces conventions font partie désormais d'un
droit humanitaire cosmopolite, très souvent évoqué pour
fustiger les atrocités de la guerre et pour traduire des criminels de
guerre devant des tribunaux. Toute atteinte flagrante à la
dignité humaine relève donc de ce droit humanitaire. C'est
pourquoi on considère d'ordinaire qu'une action contre la dignité
humaine constitue une violation des droits de l'homme, et en même temps
du droit humanitaire. Cette violation représente une atteinte à
l'ensemble des hommes, précisément à l'humanité
de l'homme entendue en son sens ontologique. Ainsi, chaque
fois que cette humanité est blessée, la blessure est sentie comme
une atteinte à la dignité humaine, la pierre angulaire des droits
subjectifs.
En dépit des similitudes observées, cette
dynamique contemporaine des droits de l'homme, telle que nous venons de la
résumer, présente des incompatibilités avec
l'anthropologie politique de J. LOCKE. Voilà pourquoi en dernière
analyse, nous avons conclu que cette anthropologie politique ne suffit pas
à fonder la nécessité à l'universalité des
droits de l'homme. Ce qui nous a conduit à proposer une autre
genèse des droits l'homme dans le traitement de notre
problématique. Cependant, nous n'avons pas omis de souligner la place
prépondérante de J. LOCKE dans ce processus. Ce moment
européen a été très décisif, il a
donné aux droits de l'homme la formulation et l'expression qu'ils ont
plus ou moins gardées jusqu'à présent.
En dernier ressort, notre problématique a reçu
comme ébauche de réponse l'apport de toutes les cultures.
Autrement dit, la conscience contemporaine des droits de l'homme trouve son
origine dans la notion de « dignité anthropologique
», idée puisant à plusieurs sources. Nous avons
essayé de les visiter : philosophie grecque, humanisme chrétien,
textes latins et des traditions des cultures non occidentales,
expérience des peuples ou des groupes humains libérés de
l'oppression, donc ayant réalisé la nécessité de
vivre dans un monde apaisé où ils se sentent respectés
dans leur dignité d'homme.
Cette idée s'étend à des aspects aussi
divers que le droit à la vie, à l'intégrité
physique et morale, à la sécurité en cas de maladie, de
veuvage, de vieillesse, de perte des parents, de chômage ; le droit au
respect et à la bonne réputation, à la liberté
intellectuelle, religieuse, au travail, à l'éducation, à
la protection juridique de ses droits, etc. La formalisation de ce
système contemporains des droits de l'homme est certes l'oeuvre des
Occidentaux, mais ils n'ont fait que reprendre toute l'expérience des
peuples y compris la leur propre pour protéger la
vulnérabilité de l'existence humaine.
Donc il faut bien prendre conscience des multiples sources des
droits de l'homme. Nous avons ici récusé toute attitude
d'exclusion dogmatique, les droits de l'homme ne sont pas seulement du ressort
de l'anthropologie politique de LOCKE ou de la culture occidentale. L'oubli de
l'Orient, des Cultures de l'Oralité, des grandes religions marque tout
un courant de pensée tenté de laisser dans l'ombre, les autres
aspects fondateurs de notre civilisation contemporaine. Nous nous sommes
efforcé d'éloigner cette amnésie fort ancienne,
l'européocentrisme.
Car tout au plus, nous croyons de nos jours que ces autres
pensées sont très révélatrices en matière
des droits de l'homme et nous font parfois saisir par contraste les limitations
auxquelles est exposée la culture occidentale sur ce chapitre. Dans les
cultures de l'oralité, de la Chine, de l'Inde, etc., existent des
pensées ou encore des doctrines qu'il importe de déchiffrer, afin
de prendre en compte des points de vue différentiels et mieux
accéder à cet universel concret de la raison véritable, en
promotion dans la dynamique des droits de l'homme, et qui est en train
d'élargir ses conquêtes à travers la cité des
hommes.
Cette approche, nous l'avons trouvé prudent et
constructeur. Car aujourd'hui, les droits de l'homme se réclament
valeurs universelles de civilisation, donc ils se présentent comme un
paradigme politique, économique, social et culturel de gestion des
sociétés humaines, qui n'a pas de correspondant ni de concurrent.
Ce raisonnement est concluant dans la réalisation de pareil
idéal. Dans la mesure où il permet de négocier
efficacement cette universalité. Il la négocie comme
l'incarnation d'un modèle d'humanisme près à rejoindre
tous les noyaux éthiques et mythiques de toutes les cultures connues.
Pour accroître son efficacité, cette
négociation doit s'accompagner d'un dispositif politique et juridique de
la protection des droits des individus qui sera couronné par
l'éducation des citoyens aux nouvelles valeurs. L'adhésion
à celles-ci ne poserait donc plus de problèmes, puisque tout le
monde y reconnaît un peu du sien. Le même paradigme négocie
également la rencontre pacifique des cultures,
des civilisations à l'échelle planétaire.
Une telle négociation n'est pas seulement urgente à l'heure
actuelle où l'humanité entière semble conquise par le
désespoir vis- à-vis de la paix dans le monde, mais surtout reste
l'a priori fondamental sans lequel les droits de l'homme ne
dépasseront pas l'utopie d'un catéchisme.
Cette approche suppose un saut qualitatif qu'on ne saurait
négliger. La relégation au second plan de la notion de conflit
des civilisations et des cultures ou encore de leur contradiction et
incompatibilité. Enfin, à travers le paradigme des droits de
l'homme, il sera désormais possible d'envisager et de résoudre le
problème du salut des cultures dans la civilisation universelle. Car ils
trouvent leur véritable rôle au-delà des
intérêts partisans de certaines nations et s'engagent avec
réalisme dans l'interprétation des cultures nationales, afin de
leur restituer le sens adéquat de la liberté sur tous les plans.
Une telle restitution est la base des rapports internationaux non
égocentriques.
A ce niveau de notre analyse, nous nous demandons si
l'objectif visé au début de cette étude a
été atteint ? Nous réservons le soin de répondre
à cette interrogation à nos lecteurs, à la
postérité. Contentons-nous de nouveau quelques observations.
Depuis que les droits de l'homme ont été énoncés et
déclarés, est-ce l'unité entre les nations qui a
prévalu, comme on aurait pu s'y attendre en accordant à tous les
Etats, à tous les peuples le droit de disposer d'eux-mêmes ?
Surprise...
Ce n'est pas la disparition des guerres, des frontières
à quoi nous avons assisté, c'est plutôt à leur
multiplication et à leur radicalisation ou encore à leur
scientificisation. Les guerres, on les a aggravées, en les menant non
plus au nom du roi, mais au nom des droits fondamentaux. C'est le cas du
Kosovo. Par ailleurs, pendant que l'humanité combattait pour le respect
de ces mêmes droits au Kosovo, un peu plus tôt, la même
humanité avait refusé de défendre les mêmes valeurs
au Rwanda et un peu plus tard au Congo Démocratique. Quels paradoxe !
Que tous les hommes aient les mêmes droits, n'est
peut-être pas une si bonne nouvelle ; pour qu'elle soit vraiment bonne,
nous estimons qu'il faudrait que ces droits visent à la
réalisation du Bien et de l'Egalité. Dans la mesure où
c'est ce à
quoi tous les vivants aspirent. Ces droits visent-ils la
réalisation du Bien et de l'Egalité ? Il convient de
réfléchir à nouveau, non plus sur la parenté de
l'anthropologie politique de J. LOCKE avec la D. U.D.H., mais sur la
signification véritable de l'humanisme envisagé par ce paradigme
des droits de l'homme.
I. Allocution de soutenance
Merci de m'avoir accordé la parole. Monsieur le
Président du Jury, Honorables membres du Jury,
I. 1. Problématique et objectifs
l'étude
Au début de cette étude, un exposé.
C'était dans le cadre de l'Unité de Valeur intitulée PH
313, Philosophie morale et politique, dispensé par M. OKAHATENGA Pierre
Paul, il y a deux ans et demi. Le thème de cet enseignement : le contrat
social, histoire et doctrines ; notre intervention, axée sur J. LOCKE,
nous a conduit à remarquer la permanence du modèle d'humanisme
développé par J. LOCKE dans la D. U.D.H.. Et pourtant,
cette dernière ne présente les droits de l'homme que comme
l'expression de la reprise des hommes des atrocités du second grand
conflit mondial. C'est cette problématique que nous avons reconduite
dans cette étude afin de l'approfondir.
Dans cette investigation, notre objectif est double. D'une
part, il est question de faire une lecture conceptuelle de la contribution du
philosophe de Westminster dans la D. U.D.H, et d'autre part, c'est une
tentative de se servir du paradigme politique de J. LOCKE afin d'accéder
à l'intelligibilité d'une situation à la fois complexe et
très chère à notre civilisation : les droits de
l'homme.
En effet, fondée sur la loi de nature, qui correspond
à la volonté de Dieu appliquée à l'humanité
sous la forme des obligations naturelles en vue de la « parfaite
liberté » et de la « parfaite égalité
», la théorie politique de J. LOCKE consacre la
démocratie libérale et l'Etat de droit. Voici ce que Paulette
CARRIVE dit à propos :
« La démocratie moderne trouve dans la
pensée de LOCKE une de ses sources les plus importantes, et que LOCKE
l'a élaborée en partie pour répondre à
l'écho que suscita encore pendant plus d'un quart de siècle
après la parution de la Patriarcha, la théorie absolutiste de R.
FILMER »173.
173P. CARRIVE, La Philosophie anglaise. Passions,
pouvoirs et liberté de HOOKER à HUME, P.U.F., 1994, pp. 33-
34.
Cette théorie présuppose que les individus sont
des citoyens, quand ils sont confrontés à des conflits, ils
peuvent parvenir à un consensus sur des stratégies d'action pour
les résoudre. Le droit apparaît comme un mécanisme
indispensable qui garantit la coordination des actions des individus dans la
société. L'on peut ici, justifier les droits fondamentaux en tant
que des principes à institutionnaliser.
Le paradigme de la loi naturelle vise les partisans de
l'absolutisme : FILMER et HOBBES, et propose une théorie
constitutionnelle de la souveraineté populaire, doublée d'une
défense individualiste du droit de résistance au nom de la
propriété ou des droits fondamentaux. Valables dès
l'état de nature, ces droits sont dévolus à tous les
hommes ; l'entrée dans la communauté politique ne les supprime
pas. Chacun est naturellement et civilement autorisé à les
revendiquer ou à les défendre, même contre un gouvernement
fondé sur la confiance des gouvernés. Il ressort que le
système de J. LOCKE est un nouveau modèle de civilisation. Il
invite à de nouvelles valeurs, telles : les institutions modernes de
l'Etat ; l'organisation rationnelle de l'économie ; la science et
l'industrie ; les valeurs nouvelles de la démocratie, des droits de
l'homme et de la liberté.
La D. U.D.H. développe un modèle
d'humanisme analogue. Cet humanisme institue un nouveau pacte moral entre les
hommes ; lequel est fondé sur la dignité inhérente
à l'ontologie de l'homme. Désormais, malgré les
contingences qui existent entre les hommes, ils jouissent tous des même
droits. Le mouvement qu'elle imprime incite au changement des
mentalités, à la culture de la paix, au respect de l'autre moi et
à la pratique de la tolérance. Sa finalité est de
réaliser un monde apaisé, l'affirmation du progrès de
l'humanité vers une véritable société des personnes
et la foi dans un idéal de justice et d'équité.
Comme nous pouvons le remarquer, la similitude est
considérable entre la pensée politique mise à jour par J.
LOCKE, et la dynamique contemporaine des droits de l'homme, combien même
celle-ci ne présente les droits de l'homme que comme la
résultante de la reprise des hommes des atrocités de la
deuxième guerre mondiale. Cependant, dans quelle mesure cette dynamique
rejoint-elle la philosophie politique de J. LOCKE ? Pour ne pas nous
éloigner de notre double
objectif, nous avons, de commun accord avec nos encadreurs,
subdivisé le traitement de notre problématique en trois grandes
parties.
I. 2. Résumé de l'étude
Dans la première partie, nous avons d'abord
recherché l'infrastructure théorique de l'anthropologie politique
de J. LOCKE. Nous avons principalement recensé deux séries de
fondements. La première est liée à l'histoire de l'Europe
au XVIIème en générale, et
particulièrement à celle de la Grande-Bretagne ; la seconde est
relative à la morale judéo-chrétienne et aux philosophies
du contrat social. Nous avons montré comment la pensée politique
de J. LOCKE est, non seulement inséparable, mais aussi
incompréhensible sans ces aspects. Ensuite nous nous sommes
proposés de dégager les grandes orientations conceptuelles de
cette philosophie politique.
Dans la deuxième grande partie de notre investigation,
nous avons articulé notre propos sur trois plans. C'est ainsi que nous
nous sommes permis d'analyser la D. U.D.H., matrice de la philosophie
contemporaine des droits de l'homme. Ensuite nous avons examiné la
théorie lockienne de la propriété ou des droits qui n'est
rien d'autre qu'une philosophie des droits de l'homme, après en avoir
explicité la base : la loi naturelle et ses différentes
obligations. C'est ici que nous avons constaté en dernière
analyse, qu'il existe réellement une permanence considérable
entre la pensée politique de J. LOCKE et la D. U.D.H.
Enfin, la dernière partie de notre étude a
essayé d'accéder à l'exacte nature de cette permanence
constatée. Après un examen approfondit, nous sommes parvenu
à la conclusion que cette permanence tient à la fois entre
l'analogie, l'homologie et l'identité. Autrement dit, l'analogie,
l'homologie et l'identité observées ici, ne sont pas parfaites,
mais nous autorisent à considérer J. LOCKE comme un ancêtre
de la D. U.D.H. dont il serait cependant peu raisonnable de lui en
attribuer la paternité exclusive. Deux séries de raisons
justifient fondamentalement cette attitude.
I. 3. Résultats de l'étude
Premièrement, ce serait ignorer le sens
véritable du développement de l'histoire des idées. Non
seulement les différents acteurs en acte dans son élaboration,
mais aussi, les différentes phases de son évolution. Aussi,
l'anthropologie politique de J. LOCKE présente un caractère
contingent ; les droits de l'homme sont des garanties conférées
à une minorité religieuse, les puritains, pour se protéger
de l'emprise étatique aux mains de la majorité religieuse,
l'aristocratie. Ce qui est un mobile assez sérieux pour légitimer
la marginalisation de certains autres groupes humains. Ce mobile en dernier
ressort, peut générer un mouvement contraire à celui en
promotion dans le paradigme des droits de l'homme.
Deuxièmement, l'oeuvre politique de J. LOCKE est un
ensemble d'essais philosophiques qui ne présente qu'une valeur d'ordre
épistémologique, en enrichissant la connaissance
spéculative. Sa théorie des droits ne présente pas une
taxinomie hautement élaborées, des droits qu'elle consacre. Ils
sont encore embrigadés dans des catégories conceptuelles
génériques :
« Moyens nécessaires à la conservation
et à la subsistance ; les droits fondamentaux ; un droit d'user des
biens du monde dont il (DIEU) les a dotés si
généreusement pourvu pour qu'ils en tirent leur nourriture, leurs
vêtements et tout ce qui sert de confort à la vie
»174.
a. Sur le plan scientifique
Il est question de Montrer que les concepts de
démocratie, droits de l'homme, bonne gouvernance, sujet de droit,
état de droit, etc. qui fondent l'objet de notre investigation
présente, et lesquels s'érigent en paradigme
inégalé dans la gestion des sociétés
civilisées, ont un inconscient philosophique.
Ainsi, le philosophe n'est pas en marge de la construction du
patrimoine social, politique, économique et culturel contemporain.
Essentiellement recherche du sens, la philosophie doit intervenir dans la
résolution des grands problèmes de l'heure vis-à-vis
desquels l'humanité est confrontée ; dans ce sens, elle a son
concept dans l'édification du monde contemporain. La philosophie n'est
pas cette activité
intellectuelle que l'on présente souvent comme inutile,
très difficile et réservée à une catégorie
déterminée de professionnels.
Nous montrerons aussi que dans la mesure où elle est
essentiellement recherche du sens, la philosophie se préoccupe de la
situation singulière de l'Afrique. Elle peut aider à clarifier
les concepts de démocratie et de droits de l'homme, afin d'en favoriser
une bonne réception. La philosophie contribuera à l'implantation
véritables des valeurs et du discours démocratiques dans les
«anciennes colonies».
b. Par rapport à la francophonie
Il est pour nous un postulat de la raison que la francophonie,
à travers les différentes sommets France Afrique de 1989 à
1991, a joué un rôle majeur dans la démocratisation de
l'Afrique, surtout les Etats ayant en commun l'usage de la langue
française. Nous allons essayer d'accéder à
l'évaluation de son apport.
Certes la francophonie a joué un rôle non
négligeable dans l'édification de la démocratie en Afrique
; mais, ce rôle jusque là joué est-il suffisant ? Nous
estimons que cette organisation qui rassemble tous les pays ayant la langue
française en partage et en commun est capable de bien d'autres actions
d'une grande importance, comme le désamorçage de la spirale de la
violence, la corruption et la mauvaise gouvernance dans lesquels certains de
ses membres africains ont trouvé refuge depuis une décennie
environ. Mais dans quelle mesure cette attitude serait- elle possible ? Nous
essaierons également de déterminer les conditions de
possibilité d'une telle initiative en francophonie.
Enfin, ne peut-on pas faire en Afrique, à partir de
l'institution de la francophonie, une histoire, un paradigme
d'intelligibilité qui rende compte à la fois des bouleversements
humains, économiques et politiques liés à cette
institution ? Peut-on comprendre, surtout comment cette institution a pu
activement générer un
174 J. LOCKE, T.G.C., chapitre V : De la
propriété des choses, § 41, p. 174.
nouvel ordre social, culturel, économique et politique
en Afrique ? Autrement dit, quelle est la place de la francophonie dans cette
grandiose entreprise qu'est la démocratisation de l'Afrique ?
L'anthropologie politique de J. LOCKE présente quelques
difficultés à fonder les droits de l'homme tels qu'ils sont
présentés par la D. U.D.H. Voilà pourquoi nous
avons proposé une autre approche, après avoir souligné
avec insistance, les mérites du philosophe anglais.
Le mouvement contemporain des droits de l'homme trouve son
origine dans la notion de « dignité humaine »,
idée puisant à plusieurs sources : philosophie grecque, humanisme
chrétien, textes latins, et les traditions des cultures non
occidentales, expérience des groupes humains libérés de
l'oppression, et ayant réalisés la nécessité de
vivre dans un monde où ils se sentent respectés dans leur
dignité d'homme. Nous avons évoqué et analysé
l'expérience de ces différentes civilisations qui ont compris les
faits de la vulnérabilité de l'existence de l'homme et son
rattachement au Tout-Autre.
Cette idée s'étend à des aspects aussi
divers que le droit à la vie, à l'intégrité
physique et morale, à la sécurité en cas de maladie, de
veuvage, de vieillesse, de perte des parents ; le droit au respect et à
la bonne réputation, le droit à la liberté intellectuelle,
religieuse, au travail, à l'éducation, etc. D'où la
nécessité de limiter les atteintes vis-à-vis de la
personne ; lesquelles atteintes avaient atteint un degré sans
précédent devant l'horreur d'HITLER et de MUSSOLINI. Un tel refus
systématique de la reconnaissance de l'autre, ne pouvait pas, ne pas
laisser la conscience de l'humanité indifférente. Voilà
pourquoi, le lendemain du second grand conflit mondial, elle récusa
énergiquement la tyrannie et ses corollaires. Les ressources dont elle
disposait pour atteindre pareils objectifs : la somme des expériences de
tous les peuples du monde, laquelle incarne la nécessité de la
reconnaissance de l'autre. Il faut bien prendre conscience des multiples
sources des droits de l'homme. L'oubli de l'Orient, des Cultures de
l'Oralité, des grandes religions, marque tout un courant de
pensée tenté de laisser dans l'ombre, les autres
aspects fondateurs de la civilisation contemporaine. Nous
récusons toute attitude d'exclusion.
Cette approche négocie efficacement
l'universalité des droits de l'homme comme modèle de gestion des
sociétés civilisées. Elle la négocie comme
l'incarnation d'un humanisme près à rejoindre tous les noyaux
éthiques et mythiques de toutes les cultures, et s'accompagne d'un
dispositif politique et juridique de la protection des droits, appuyé
par l'éducation. L'adhésion des citoyens aux nouvelles valeurs ne
poserait donc plus de problèmes, puisque chacun y reconnaîtrait un
peu du sien.
Cette approche négocie également la rencontre
pacifique des cultures et des civilisations. Elle relègue au second plan
de la notion de leur lutte, de leur contradiction ou de leur
incompatibilité. Elle trouve son véritable rôle
au-delà des intérêts partisans, et s'engage avec
réalisme à interpréter les cultures nationales, afin de
leur restituer le sens adéquat de la liberté sur tous les plans.
Une telle restitution n'est pas seulement urgente à l'heure actuelle
où l'humanité entière semble conquise par le
désespoir vis-à-vis de la paix dans le monde, mais surtout reste
l'a priori fondamental sans lequel, les droits de l'homme ne
dépasseront pas l'utopie d'un catéchisme.
Monsieur le Président du Jury, Honorables membres du
Jury,
Comme toute oeuvre humaine, celle-ci n'est pas exempte
d'imperfections et nous avons été en proie à mainte
difficultés pour son élaboration. Nous en avons rencontré
plusieurs ; notamment en ce qui concerne la documentation. Elles ont
été résolue en nous référant aux
bibliothèques de la place ; à nos encadreurs ; et nous avons
même commandé des ouvrages dont certains, pour des raisons de
tirage, sont jusqu'à alors attendus. Nous remercions aussi le Conseil
pour le Développement de la Recherche en Science Sociales en Afrique
(CODESRIA). Rappelons que cette étude a fondamentalement
été soutenu par une allocation du Programme de Petites
Subventions pour la Rédaction de Mémoires et de
Thèses initiée par cette institution.
Nos derniers remerciements vont droit au jury. Respectivement
pour avoir bien voulu accepter de collaborer dans cet auguste jury et pour
l'attention que vous avez bien voulu accorder à notre exposé. Vos
remarques, vos suggestions et questions nous aiderons, non seulement à
améliorer notre vision de la question étudiée, mais aussi
à rechercher la qualité technique dans les recherches à
venir. Enfin, nous disons merci à nos encadreurs ; à nos
bienfaiteurs, et à vous aussi mesdames et messieurs de l'assistance,
pour avoir rehausser cette fête du savoir de votre présence.
Monsieur le Président du Jury, Honorables membres du
Jury, Je vous en prie.
II. Le jury de la soutenance
Le Jury de cette soutenance est composé selon la
correspondance du Doyen de F.A.L.S.H., réfé. N°
812/400/UYI/FALSH/CAB-D., du 25 avril 2002 à messieurs les Chefs
des Départements de Philosophie, Psychologie et L.N.A., suite à
leur correspondances sollicitant les soutenances de mémoires de
maîtrise des étudiants : NGUEFACK Bertin (PH4) ; NGAKOSSO-OKO
Sédard-Roméo (PH4) ; PAYNE Lilian Méchée (PS4) et
NKEM Florence LEGEJUO BEZE (LNA4). Cette note fixe comme suit la composition du
jury de soutenance de la soutenance de notre mémoire de maîtrise
:
- Président : professeur Hubert MONO NDJANA,
maître de conférences. - 1er rapporteur : professeur
Guillaume BWELE, maître de conférences. - 2ème
rapporteur : docteur Lucien AYISSI, chargé de cours.
- Examinateur principal : docteur Ernest MENYOMO, chargé
de cours.
II. Remarques du jury / Observations of
jury
Le sujet est d'actualité. Le candidat l'a traité
suivant les exigences de la méthode philosophique. Il reste à
faire des efforts dans la conception de la
bibliographie et la rédaction.
|
|
Note de lecture / Dissertation Writting mark :
|
108,5/140
|
Note de soutenance / Defence mark :
|
46,5/60
|
Total général / General total :
|
155/200
|
Moyenne générale /General average :
|
15,5/20
|
Mention /Grade obtained :
|
Bien
|
BIBLIOGRAPHIE GENERALE
|
I. Ouvrages de J. LOCKE
LOCKE John, (1689), Epistola de tolerencia, Gouda,
traduction française avec introduction et notes : Lettre sur la
tolérance par R. POLIN, et R. KLINBANSKY, Paris, P.U.F., Coll.
Quadrige, 2ème édition, 1993, 108 p.
--(1690) Two Treatises of Government, Awnsham
churchill, Londres, traduction française : Deuxième
traité du gouvernement civil, par B. GILSON Paris, Vrin, 1985, 256
p.
-- (1690), An Essay Concerning Human Understanding,
traduction française : Essai Philosophique Concernant l'Entendement
Humain, par P. COSTE 1700, Paris, Vrin, 5ème
édition, 1998, 630 p.
-- (1690) Two Treatises of Government, Awnsham
churchill, Londres, Traduction française : Traité du
gouvernement civil, par D. MAZEL 1795, avec introduction chronologie et
notes par S. GOYARD-FABRE, paris, GFFlammarion, 2ème
édition, 1992, 384 p.
II. Quelques ouvrages sur J. LOCKE
ASHCRAFT Richard, (1999), La politique
révolutionnaire et les deux traités du gouvernement de
LOCKE, traduction J.-F. BAILLON, Paris, P.U.F., Coll. Léviathan,
1ère édition, 672.
BASTIDE Charles, (1906), John LOCKE : ses théories
politiques et leurs influences en Angleterre, thèse de Lettres,
Paris, Leroux.
BONNO Gabriel, (1955), Les Relations intellectuelles de LOCKE
avec la France, Berkeley.
CRANSTON Maurice, (1957), John LOCKE, a biography,
London.
DUNN John, (1991), La Pensée politique de J.
LOCKE. Une présentation historique de la thèse
exposée dans les deux traités du gouvernement, traduction
J.-F. BAILLON, Paris, P.U.F., Coll. Léviathan, 1ère
édition, 288 p.
FOX BOURNE Henri Richard, (1876), The life of John
LOCKE, 2 volumes, London. GOYARD-FABRE Simone, (1986), John LOCKE et
la raison raisonnable, Paris, Vrin. KING Peter (1829 et 1830), Life of
John LOCKE, London, 2 volumes.
LESSAY Franck, (1998), Le Débat FILMER/LOCKE,
Paris, P.U.F., Collection Léviathan, 1ère édition, 416
p.
MICHAUD Yves, (1986), J. LOCKE, Paris, Bordas,
Collection Philosophie Présente, 190 p.
POLIN Raymond, (1960), Politique morale de J. LOCKE,
Paris, P.U.F. Collection Bibliothèque de Philosophie Contemporaine,
320 p.
TULLY James, (1992), LOCKE droits naturels et
propriété, traduction CHAÏM J. HUTNER, Paris, P.U.F.,
Coll. Léviathan, 1ère édition, 264 p.
III. Quelques ouvrages sur les droits de
l'homme
AMNESTY INTERNATIONAL, (1989), Déclaration universelle
des droits de l'homme, Paris, Folio, Coll. Texte Intégral, 128
p.
BECKER Carl, (1970), La Déclaration
d'indépendance. Contribution à l'histoire des idées
politiques traduction M.-F. BERTRAND & M. HOLDT, Manille,
Nouveaux Horizons, 3ème édition, 282 p.
COMMISSION PONTIFICALE JUSTICE ET PAIX, (1975), L'Eglise
et les droits de l'homme, document de travail n°1,
Cité du Vatican, Librairie Editrice Vaticane.
COGNAC Georges. & ABDELFATTAH Amor (dir.), (1994), Islam
et droits de l'homme, paris, Economica, 100 p.
FILIBECK Georges, (1992), Les Droits de l'homme dans
l'enseignement de l'Eglise Catholique de JEAN XXIII à JEAN PAUL II,
Cité du Vatican, Libreria Editrice Vaticana, 524 p.
GLEN John & SIMONIDE Jacques, (1991), La
Déclaration universelle des droits de l'homme, Paris,
UNESCO/l'Harmattan, 224 p.
LAQUEUR, Walter. & BARRY Rubin, (1989), Anthologie des
droits de l'homme, traduction T. PIELAT, Manille, Nouveaux Horizons, 784
p.
MOURGEON Jacques, (1990), Les Droits de l'homme, Paris,
P.U.F., Coll. Que sais-je ? , 7ème édition, 127 p.
VILLEY Michel, (1991), Culture chrétienne et droits de
l'homme, Bruxelles, F.I.U.C.- Bruylant, 306 p.
-- (1998), Le Droit et les droits de l'homme, Paris,
P.U.F., Collection Questions, 3ème édition, 176 p.
ZA'ABE Janvier-Sylver, (2000), Fondements philosophiques des
droits de l'homme, Les Publications du Conseil Scientifique n°
34, Yaoundé, Presses de
l'U.C.A.C. 36 p.
IV. Ouvrages annexes
ALTHUSSER Louis, (1985), MONTESQUIEU la politique et
l'histoire, Paris, P.U.F., Collection Quadrige, 6ème
édition, 128 p.
ARENDT Hannah, (1963), Essai sur la révolution,
traduction M. CRESTIEN, Paris, Gallimard, 325 p.
ARISTOTE, (1962), La politique T. I, nouvelle
traduction, introduction et notes par J. TRICOT, Paris, Vrin, 388 p.
BARKER Sir Ernest, (1950), La Monarchie constitutionnelle
anglaise, Londres, Fosh & Cross Ltd, 32 p.
BOETIE Etienne (de la), (1989), Le Discours sur la servitude
volontaire, Paris, GFFlammarion, 220 p.
DUFOUR Alfred, (1993), Droits naturels, droits de l'homme et
histoire, Paris, P.U.F., Collection Léviathan,
1ère édition, 1993, 288 p.
ECOLE BIBLIQUE DE JERUSALEM, (1988), La Bible de
Jérusalem, Paris, Cerf/Verbum Bible, 1856 p.
FABRE Jean, (1954), Les Pères de la révolution,
Paris, Plon.
FILMER Robert, (1949), Patriarcat and Others polical Works,
édition Peter LASLETT, Oxford, Basil Blackwell.
FOUCAULT Michel, (1966), Les Mots et les choses, une
archéologie des sciences humaines, Paris, Gallimard, 400 p.
GOYARD-FABRE Simone, (1983), L'Interminable querelle du
contrat social, Ottawa, P.U.O., Coll. Philosophica, 372 p.
-- (1992), Les Fondements de l'ordre juridique, paris,
P.U.F., Coll. l'Interrogation Philosophique, 1ère
édition, 416 p.
GOYARD-FABRE Simone & SEVE René, (1993), Les
Grandes questions de la philosophie du droit, Paris, P.U.F., Coll.
Question, 2ème édition, 352 p.
GROTIUS Hugo, (1727), Droit de la guerre et de la paix,
traduction BARBEYRAC,
édition d'Amsterdam, Paris, P.U.F., Coll.
Léviathan, 1ère édition, 1999, 872
p.
HOBBES Thomas, (1983), Léviathan, traduction et
notes par F. TRICAUD, Paris, Sirey,
782 p.
KANT Emmanuel, (1984), Les Fondements de la
métaphysique des moeurs, traduction V. DELBOS, Paris, Delagrave,
218 p.
MACPHERSON, (1971), L'Individualisme possessif de HOBBES
à LOCKE, Paris, Gallimard.
MONTESQUIEU Charles (de), (1993), De l'Esprit des lois,
T. II, Paris, GF-Flammarion, 638 p.
-- (1994), De l'Esprit des lois, T. I, Paris,
GF-Flammarion, 507 p.
PLATON, (1920), OEuvres complètes T. I,
Introduction- Hippias-mineur-AlcibiadeApologie de
Socrate-Euthyphron-Criton, traduction M. CROISET, Paris, les Belles
Lettres, Coll. les Universités de France, 238 p.
PLATON, (1990), Protagoras, Euthydème, Gorgias,
Menexène, Menon, Cratyle.
Traduction et notes par E. CHAMBRY, Paris, GF-Flammarion, 510 p.
PLATON, (1966), La République, traduction, introduction et
notes par R. BACCOU,
Paris, GF-Flammarion, 512 pages.
PUFENDORF Samuel, (1732), Du droit de la nature et des
gens, traduction
BARBEYRAC reproduite dans la « B.P.P.J.
» du Centre de philosophie
politique et juridique de l'Université de Caen, 1987.
RAWLS John, (1987), Théorie de la justice,
traduction C. AULARD, Paris, Seuil, 668 p. ROUSSEAU Jean-Jacques, (2001),
Du Contrat social, présentation, chronologie et notes par B.
BERNARDI, Paris, GF-Flammarion, 258 p.
SPINOZA Baruch, (1999), Traité
thélogico-politique, Paris, P.U.F., Coll. Epiméthée,
864 p.
STRAUSS Léo, (1954), Droit naturel et histoire,
Paris, Plon.
THOMAS d'Aquin (saint), (1935), Somme théologique.
La loi Ia-IIæ Question 90-97, traduction M.-J. LAVERSIN,
O.P., Paris, Ed. de la revue des jeunes, 357 p.
ZARKA Yves-Charles, (1999), Aspects de la pensée
médiévale dans la philosophie politique moderne, Paris,
P.U.F., Coll. Essais, 1ère édition, 288 p.
V. Quelques ouvrages de philosophie
générale
BREHIER Emile, (1994), Histoire de la philosophie III,
Paris, Coll. Quadrige, P.U.F., 6ème édition, 1078 p.
-- (1996), Histoire de la philosophie II, Paris, Coll.
Quadrige, P.U.F., 7ème édition, 516 p.
-- (1997), Histoire de la philosophie I, Paris, Coll.
Quadrige, P.U.F., 8ème édition, 708 p.
BRIDOUX Alexandre, (1966), Le Stoïcisme et son
influence, Paris, Vrin, 238 p. CARRIVE Paulette, (1994), La
Philosophie anglaise. Passions, pouvoirs et liberté de HOOKER à
HUME, Paris, P.U.F., 1ère édition, 424
p.
CHEVALIER Jacques, Histoire de la pensée I.
La pensée antique, Paris, Ernest Flammarion, 1955, 761 p.
-- (1956), Histoire de la pensée II. La
pensée chrétienne, Paris, Ernest Flammarion, 846 p.
-- (1961), Histoire de la pensée III. La
pensée moderne de DECARTES à KANT, Paris, Flammarion
éditeur, 778 p.
RODIS-LEWIS Geneviève, (1978), La Morale
stoïcienne, Paris, P.U.F., Coll. Supérieure, 138 p.
VI. Quelques ouvrages d'histoire
HILL Christopher, (1964), Society and puritanism in
pre-revolutionary England, London, C. Nicholls & Company Ltd, 512
p.
MARX Roland, (1979), Religion et société en
Angleterre de la réforme à nos jours, Paris, P.U.F. Coll.
l'Historien, 1ère édition, 208 p.
MINOIS Georges, (1993), Les STUARTS, Paris, P.U.F.,
Coll. Que sais-je ? 1ère édition, 126 p.
POUSSOU Jean-Paul, (1993), CROMWELL, la révolution
d'Angleterre, la guerre civile, Paris, P.U.F., Coll. Que sais-je ?
1ère édition, 128 p.
VII. Quelques revues.
BIDET Jacques (dir.), (1999), Actuel Marx n° 24 :
HABERMAS une politique délibérative, Paris, P.U.F., 224
p.
COLLECTIF, (1976), Archives de la philosophie du
droit, T. 21, Genèse et déclin de l'Etat,
Paris, Sirey, 306 p.
-- (1980), Archives de la philosophie du droit, T. 25,
La loi, Paris, Sirey, 584 pages.
-- (1989), Archives de la philosophie du droit, T. 34,
Le sujet de droit, Paris, Sirey, 436 p.
GOYARD-FABRE, Cahier de philosophie politique et juridique
n° 02, Caen, 1982.
-- (1983), Cahier de philosophie politique et juridique n°
03, Caen, 1983. MEYER Michel, (1988), Revue Internationale de
Philosophie n°165, LOCKE, Paris,
P.U.F., 592 p.
VIII. Quelques usuels
AUROUX Sylvain (dir.), (1998), Encyclopédie
philosophique universelle, volume II, T. 1, les notions
philosophiques, Paris, P.U.F., Coll. Encyclopédie Philosophique
Universelle, 2ème édition, 2.032 p.
CANTO-SPERBER Monique, (1997), Dictionnaire d'éthique
et de philosophie morale,
Paris, P.U.F., 2ème édition, Coll.
Grands Dictionnaires, 1.744 p. HUYSMAN Denis (dir.), (1993),
Dictionnaire des philosophes, Paris, P.U.F., 2ème
édition, Coll. Grands dictionnaires, 3.104 p.
LALANDE André, (1999), Vocabulaire technique et
critique de la philosophie, Paris, P.U.F., Coll. Quadrige,
5ème édition, 1.376 p.
LECOURT Dominique, (1999), Dictionnaire d'histoire et de
philosophie des sciences, Paris, P.U.F., 1ère
édition, Coll. Grands Dictionnaires, 1036 p.
Ix. Certains actes des colloques
COLLECTIF, (1982), Philosophie et droits de
l'homme : Actes de la 5ème semaine philosophique de
Kinshasa, du 26 avril au 1er mai 1981, Faculté
Théologique de Kinshasa, 496 p.
MORIN Jacques-Yvan (dir.), (1997), Actualité
scientifique Les droits fondamentaux :
Actes des 1ères journées scientifiques
du réseau droits fondamentaux de
l'A.U.P.E.L.F.-U.R.E.F., Tunis, 9-12 octobre 1996, Bruxelles,
Bruylant, 444 p. MORIN Jacques-Yvan (dir.), (2000), Actualité
scientifique Les défis des droits
fondamentaux' : Actes des 2èmes
journées scientifiques du réseau droits
fondamentaux de l'A.U.P.E.L.F.-U.R.E.F. Québec, octobre
1999, Bruxelles,
Bruylant.
SOMMAIRE III
DEDICACE IV
REMERCIEMENTS V
ABREVIATIONS VI
INTRODUCTION GENERALE 1
PREMIERE PARTIE : INFRASTRUCTURES THEORIQUES DE
L'ANTHROPOLOGIE POLITIQUE DE J. LOCKE 6
Introduction 7
Chapitre I. Les fondements de l'anthropologie politique de J.
LOCKE 8
I.1. Les fondements historiques 8
I.1.1. Situation socio-politique de l'Angleterre à
l'époque de J. LOCKE 8
I.1.2. La tendance Tory 8
I.1.3. La tendance Whig 10
I.2. Les fondements philosophiques 12
I.2.1. L'anthropologie des doctrines du contrat social 12
I.2.2. La pensée grecque païenne 12
I.2.3. La pensée chrétienne médiévale
14
I.2.4. Les Temps Modernes 15
Chapitre II. L'anthropologie politique de J. LOCKE 19
II.1. Les trois moments du contrat social 19
II.1.1. L'état de nature 19
II.1.2. Le contrat ou la convention 20
II.1.3. La société civile ou communauté
politique 23
II.2. L'aspect polémique des traités politiques de
J. LOCKE 24
II.2.1. Polémique vis-à-vis de T. HOBBES 24
II.2.2. Polémique vis-à-vis de R. FILMER 28
II.3. Les circonstances exceptionnelles de résistance au
souverain 30
II.4. Le problème de la légitimité
institutionnelle 32
Chapitre III. Une nouvelle perspective éthique et
politique 36
III.1. Forme et organisation du gouvernement civil 36
III.1.1. L'aménagement des institutions de la
république 37
III.1.2. Le pouvoir législatif 37
III.1.3. Le pouvoir exécutif 38
III.1.3. Le pouvoir fédératif 39
III.2. Du gouvernement civil et de ses finalités 40
III.3. Les bornes du gouvernement civil 43
III.4. Le gouvernement civil et la communauté
ecclésiastique 44
III.5. Originalité de la nouvelle perspective
éthique et politique 45
Conclusion 48
DEUXIEME PARTIE : DE L'IDEE D'UNE PHILOSOPHIE DES DROITS
DE L'HOMME DANS L'ANTHROPOLOGIE POLITIQUE DE J. LOCKE 49
Introduction 50
Chapitre IV. La philosophie contemporaine des droits de l'homme
51
IV. 1. La Déclaration universelle des droits de l'homme
51
IV. 1.1. Analyse de la Déclaration universelle des droits
de l'homme 52
IV. 1.2. L'avant-propos et les préfaces de
l'édition de 1988 52
IV. 1.3. Le préambule et les trente articles 53
IV.2. Originalité et philosophie politique de la D.
U.D.H. 54
IV.4. Quelques Déclarations des droits de l'homme dans
l'histoire 57
IV.4. 1. La Déclaration des droits des citoyens (Bill of
rights, 1689) 57
IV.4.2. La Déclaration d'indépendance (1776) 57
IV.4.3. La Déclaration des droits de l'homme et du
citoyen (1789) 58
Chapitre V. Sur la pensée libérale de J. LOCKE
59
V. 1. Les fondements de la politique libérale 59
V. 1.1. La loi naturelle et ses différentes obligations
59
V.2. La loi naturelle et le fondement de la
propriété 61
V.3. Finalité du paradigme lockien du libéralisme
64
V.3.1. Le rejet des dogmatismes et de l'absolutisme 64
V.3.2. Le plaidoyer pour la liberté et la
tolérance 65
V.4. Les conditions de l'Etat de droit 67
Chapitre VI. L'intuition lockienne d'une théorie des
droits de l'homme 69
VI. 1. La mutation des obligations naturelles en droits
fondamentaux 69
VI.2. Reconnaissance et attribution des droits fondamentaux 72
VI. 1.2. Taxinomie des droits fondamentaux 73
VI.1.3. Les droits inclusifs 74
VI.1.4. Les droits exclusifs 75
VI.3. Du paradigme lockien des droits de l'homme à la
philosophie contemporaine des droits de l'homme 76
Conclusion 79
TROISIEMME PARTIE : L'ANTHROPOLOGIE POLITIQUE DE J. LOCKE
ET LA DECLARATION UNIVERSELLE DES DROITS DE L'HOMME 80
Introduction 81
Chapitre VII. Identité, analogie ou homologie ? 82
VII. 1. Analogie ? 82
VII.2. Homologie ? 84
VII.3. Identité ? 85
Chapitre VIII. J. LOCKE et la Déclaration universelle des
droits de l'homme 87
VIII. 1. J. LOCKE, un ancêtre droits de l'homme 87
VIII.2. L'aspect théorique des traités politiques
de J. LOCKE 88
VIII.3. Manque de taxinomie des droits dans les traités de
J. LOCKE 89
Chapitre IX. Les droits de l'homme, un long processus historique
92
IX. 1. L'expérience des grandes religions 92
IX. 1.1. Le message judéo-chrétien 92
IX.1.3. Le message coranique 95
IX.2. L'expérience des cultures non occidentales 98
IX.2. 1. Les cultures africaines 98
IX.2.1. L'expérience de l'Orient 101
IX.3. L'expérience exceptionnelle de la culture
occidentale 104
Conclusion 108
CONCLUSION GENERALE 109
RAPPORT DE SOUTENANCE 117
I. Allocution de soutenance 118
I. 1. Problématique et objectifs 118
I. 2. Résumé de l'étude 120
I. 3. Résultats de l'étude 121
II. Le jury de la soutenance 126
II. Remarques du jury / Observations of jury 126
BIBLIOGRAPHIE GENERALE 127
I. Ouvrages de J. LOCKE 128
II. Quelques ouvrages sur J. LOCKE 128
III. Quelques ouvrages sur les droits de l'homme 129
IV. Ouvrages annexes 130
V. Quelques ouvrages de philosophie générale
132
VI. Quelques ouvrages d'histoire 132
VII. Quelques revues. 133
VIII. Quelques usuels 133
IX. Certains actes des colloques 133
TABLE DES MATIERES 135
Revu et corrigé selon les observations du
Jury de soutenance. (c) NGAKOSSO-OKO
Sédard-Roméo Yaoundé, février
2003.
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