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Le Discours fondateur des droits de l'homme dans l'anthropologie politique de John LOCKE : essai de compréhension de l'apport lockien dans la Déclaration universelle des droits de l'homme

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par Sédard-Roméo NGAKOSSO-OKO
Université de Yaoundé I - Maîtrise en Philosophie 2001
  

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Conclusion

Comme nous pouvons le voir, les similitudes observables entre l'anthropologie politique de J. LOCKE et la philosophie contemporaine des droits de l'homme sont nombreuses, et se présentent sur plusieurs points. Nous avons essayé d'accéder à l'intelligibilité de la nature réelle de cette filiation. Nous nous sommes rendu compte qu'elle tient à la fois, partiellement entre l'analogie, l'homologie et l'identité. Autrement dit, cette filiation est à cheval entre l'analogie, l'homologie et l'identité. Dans cette mesure, nous avons vu comment il est tentant de dire que LOCKE est le père des droits de l'homme.

Cependant, le contexte historique de l'élaboration de cette anthropologie politique, doublée de certains autres aspects liés à l'énonciation, à la classification, à la théorisation des droits d'une part, et la survivance de la morale judéo-chrétienne et de la philosophie grecque elle-même tributaire des pensées orientales d'autre part nous a conduit à relever quelques équivoques qui nous ont très vite rappelés à redoubler de vigilance à adopter une attitude raisonnable. Ces équivoques ne nous autorisent pas à attribuer la paternité exclusive du mouvement contemporain des droits de l'homme à J. LOCKE. Voilà pourquoi, nous nous sommes proposé de mettre sur pied, une autre anthropologie. Mais, quel est le bien fondé d'une telle approche ?

Il convient tout de même ici de rappeler le mérite du philosophe de Westminster. Ce dernier, redisons-le, a su tracer l'épure des régimes démocratiques modernes, dont nous sommes aujourd'hui les plus grands héritiers. Son système est le terreau sur lequel la plupart des démocraties contemporaines trouvent inspiration et se formalisent. Elle pose le régime démocratique comme le meilleur, en comparaison de tous les autres régimes politiques. C'est le seul, selon lui, qui puisse sans se contredire conjuguer simultanément la liberté des membres de la communauté politique et l'autorité des gouvernants. On ne se trompe pas en soutenant, que c'est la pensée de LOCKE que l'on retrouve dans les présupposés c'est- à-dire, les sous-entendus, de la D. U.D.H. C'est dans ce sens qu'il est un ancêtre lointain de la dynamique contemporaine des droits de l'homme, dont il serait cependant peu raisonnable de lui attribuer la paternité exclusive.

CONCLUSION GENERALE

Tout au long de cette étude, nous nous sommes proposé comme objectif principal de rechercher les prémisses de la conscience contemporaine de la philosophie des droits de l'homme dans l'anthropologie politique de J. LOCKE, et plus précisément dans sa théorie de la propriété, laquelle est également désignée par l'expression théorie des droits. Sans doute, bien des choses ont été dites et publiées d'ailleurs avec insistance sur l'anthropologie politique de J. LOCKE et sur la D.U.D.H., matrice de la philosophie contemporaine des droits de l'homme. Cependant, le thème conserve toujours son actualité, et méritait de nouveau d'être approfondit. Il est certain que ce thème, tel que formulé, renvoie inéluctablement aux concepts de civilisations, de traditions, d'habitude, de goûts, de destin de l'homme et de progrès. Entendu ici comme la transformation de la société elle-même par l'homme et pour l'homme.

Nous avons articulé le traitement de cette problématique générale en trois pôles. Cette subdivision nous a fournit la clef de l'intelligibilité de ce paradigme philosophique d'interprétation du fait politique et juridique qu'est l'anthropologie politique de J. LOCKE. En dernier ressort, nous avons remarqué que ce système philosophique consacre la démocratie libérale et l'Etat de droit. Il présuppose que les individus ont des droits, que les citoyens sont reconnus comme des acteurs sociaux et quand ils sont confrontés à des problèmes, à des conflits, ils peuvent parvenir à un consensus sur des stratégies d'action pour les résoudre. Le droit apparaît alors comme un mécanisme indispensable et irremplaçable qui garanti la coordination des actions des individus dans la société.

Ainsi, partout où l'on préfère la liberté au despotisme, le droit à la force, la démocratie à la dictature, les moyens pacifiques à la violence, on peut justifier les droits fondamentaux en tant que principes à institutionnaliser d'une manière effective pour la pratique sociale et la politique concrète. Comme nous pouvons l'admettre, l'anthropologie politique de J. LCOKE est un nouveau modèle de civilisation du monde. Il invite à de nouvelles valeurs qui n'existaient pas dans les modèles précédents. Telles, les institutions modernes de l'Etat, l'organisation

rationnelle de l'économie, la science, l'industrie, les valeurs nouvelles de la liberté, de la démocratie et des droits de l'homme.

C'est dans cet ordre d'idées que nous avons dans un premier volet de notre argumentation affirmé que les droits de l'homme dans leur formulation et dans leur expression actuelles sont tributaires de la pensée de LOCKE en particulier, et de celle des Lumières en générale. Cette conception des droits de l'homme trouve son origine dans la loi naturelle qui a d'abord été formulée par les Stoïciens. Ensuite, elle a été reprise par les chrétiens du Moyen Age où elle a reçu une expression classique dans la Somme théologique de saint THOMAS d'Aquin. Enfin, au XVème et XVIème siècle, elle a reçu une importance particulière en Espagne et en Allemagne, bien qu'elle ait aussi trouvée un interprète en la personne de l'Anglais T. HOOKER, dont les Laws of ecclesiastical polity (1593) avaient fortement influencé J. LOCKE. Et c'est ce dernier qui a donné à la théorie de la loi naturelle la formulation définitive, celle-là même qu'elle garde jusqu'à nos jours.

La parenté de ce dernier auteur avec la D. U.D.H. se traduit à la fois en un syncrétisme d'analogie, d'homologie et d'identité. J. LOCKE se présente incontestablement à la postérité comme l'un des pères instigateurs du mouvement des droits de l'homme. Sa pensée politique est à l'avant-garde de toutes les révolutions politiques de la seconde moitié du XVIIème et du XVIIIème siècle. Il apparaît d'emblée que la D. U.D.H. se situe dans la stricte continuité de ce mouvement. Voilà pourquoi, il est tentant de dire que cette déclaration est le couronnement des idées politiques lockiennes.

Cependant, de là à conclure radicalement, c'est-à-dire, purement et simplement que les droits de l'homme sont du ressort exclusif de l'anthropologie politique de J. LOCKE, nous avons trouvé dans cette attitude, non seulement une méconnaissance profonde du sens de l'histoire des idées, mais aussi des différents facteurs et civilisations en actes dans l'élaboration de cette histoire. Cette thèse est entachée d'un arrière-fond idéologique. Comme la problématique désormais classique en philosophie de l'occultation des civilisations non occidentales dans l'élaboration du patrimoine culturel, social, économique et politique de l'humanité.

Seule, la culture occidentale aurait été à la hauteur d'un tel exploit. C'est la thèse de la toute-puissante civilisation occidentale au détriment de toutes les autres. Doublée du contexte historique de l'émergence des droits de l'homme à l'époque moderne, cette thèse s'oppose à l'humanisme présent dans la dynamique des droits de l'homme. Poussée à l'extrême, elle débouche sur l'exclusion, la discrimination, l'oppression, l'assujettissement, etc., qui sont un contre-courant au mouvement que les droits de l'homme veulent imprimer. Puisque de nos jours, cette problématique des droits de l'homme se complexifie. Les droits de l'homme sont de plus en plus revendiqués par les populations comme des garanties juridiques. Leur tonalité philosophique perd du terrain au profit de leur législation ; ils se multiplient en tant que droits propres à la dignité de la personne humaine, et enfin, ils acquièrent un caractère politique qui est graduellement mis en évidence en les désignant comme droits démocratiques. Car, contrairement aux régimes totalitaires, la démocratie est respectueuse de l'intégrité de la personne. La violation des droits de l'homme est de plus en plus dénoncée en matière de crimes politiques. Ils se révèlent non seulement comme des pouvoirs subjectifs d'agir, mais encore comme les frontières d'action de l'autorité publique. En tant que droits constitutionnels, ils marquent le seuil situé entre le juste légal et l'illégalité. De plus, dans l'Etat «post-moderne» où la personne humaine se voit de plus en plus menacée par les idéologies utilitaristes agissant au niveau national, international, ces droits participent de la finalité et des aspirations étatiques.

Avec la permanence des conflits qui fragilise l'intégrité de la personne humaine, s'impose la nécessité de tenter l'universalisation de ces droits par les conventions internationales. Ces conventions font partie désormais d'un droit humanitaire cosmopolite, très souvent évoqué pour fustiger les atrocités de la guerre et pour traduire des criminels de guerre devant des tribunaux. Toute atteinte flagrante à la dignité humaine relève donc de ce droit humanitaire. C'est pourquoi on considère d'ordinaire qu'une action contre la dignité humaine constitue une violation des droits de l'homme, et en même temps du droit humanitaire. Cette violation représente une atteinte à l'ensemble des hommes, précisément à l'humanité

de l'homme entendue en son sens ontologique. Ainsi, chaque fois que cette humanité est blessée, la blessure est sentie comme une atteinte à la dignité humaine, la pierre angulaire des droits subjectifs.

En dépit des similitudes observées, cette dynamique contemporaine des droits de l'homme, telle que nous venons de la résumer, présente des incompatibilités avec l'anthropologie politique de J. LOCKE. Voilà pourquoi en dernière analyse, nous avons conclu que cette anthropologie politique ne suffit pas à fonder la nécessité à l'universalité des droits de l'homme. Ce qui nous a conduit à proposer une autre genèse des droits l'homme dans le traitement de notre problématique. Cependant, nous n'avons pas omis de souligner la place prépondérante de J. LOCKE dans ce processus. Ce moment européen a été très décisif, il a donné aux droits de l'homme la formulation et l'expression qu'ils ont plus ou moins gardées jusqu'à présent.

En dernier ressort, notre problématique a reçu comme ébauche de réponse l'apport de toutes les cultures. Autrement dit, la conscience contemporaine des droits de l'homme trouve son origine dans la notion de « dignité anthropologique », idée puisant à plusieurs sources. Nous avons essayé de les visiter : philosophie grecque, humanisme chrétien, textes latins et des traditions des cultures non occidentales, expérience des peuples ou des groupes humains libérés de l'oppression, donc ayant réalisé la nécessité de vivre dans un monde apaisé où ils se sentent respectés dans leur dignité d'homme.

Cette idée s'étend à des aspects aussi divers que le droit à la vie, à l'intégrité physique et morale, à la sécurité en cas de maladie, de veuvage, de vieillesse, de perte des parents, de chômage ; le droit au respect et à la bonne réputation, à la liberté intellectuelle, religieuse, au travail, à l'éducation, à la protection juridique de ses droits, etc. La formalisation de ce système contemporains des droits de l'homme est certes l'oeuvre des Occidentaux, mais ils n'ont fait que reprendre toute l'expérience des peuples y compris la leur propre pour protéger la vulnérabilité de l'existence humaine.

Donc il faut bien prendre conscience des multiples sources des droits de l'homme. Nous avons ici récusé toute attitude d'exclusion dogmatique, les droits de l'homme ne sont pas seulement du ressort de l'anthropologie politique de LOCKE ou de la culture occidentale. L'oubli de l'Orient, des Cultures de l'Oralité, des grandes religions marque tout un courant de pensée tenté de laisser dans l'ombre, les autres aspects fondateurs de notre civilisation contemporaine. Nous nous sommes efforcé d'éloigner cette amnésie fort ancienne, l'européocentrisme.

Car tout au plus, nous croyons de nos jours que ces autres pensées sont très révélatrices en matière des droits de l'homme et nous font parfois saisir par contraste les limitations auxquelles est exposée la culture occidentale sur ce chapitre. Dans les cultures de l'oralité, de la Chine, de l'Inde, etc., existent des pensées ou encore des doctrines qu'il importe de déchiffrer, afin de prendre en compte des points de vue différentiels et mieux accéder à cet universel concret de la raison véritable, en promotion dans la dynamique des droits de l'homme, et qui est en train d'élargir ses conquêtes à travers la cité des hommes.

Cette approche, nous l'avons trouvé prudent et constructeur. Car aujourd'hui, les droits de l'homme se réclament valeurs universelles de civilisation, donc ils se présentent comme un paradigme politique, économique, social et culturel de gestion des sociétés humaines, qui n'a pas de correspondant ni de concurrent. Ce raisonnement est concluant dans la réalisation de pareil idéal. Dans la mesure où il permet de négocier efficacement cette universalité. Il la négocie comme l'incarnation d'un modèle d'humanisme près à rejoindre tous les noyaux éthiques et mythiques de toutes les cultures connues.

Pour accroître son efficacité, cette négociation doit s'accompagner d'un dispositif politique et juridique de la protection des droits des individus qui sera couronné par l'éducation des citoyens aux nouvelles valeurs. L'adhésion à celles-ci ne poserait donc plus de problèmes, puisque tout le monde y reconnaît un peu du sien. Le même paradigme négocie également la rencontre pacifique des cultures,

des civilisations à l'échelle planétaire. Une telle négociation n'est pas seulement urgente à l'heure actuelle où l'humanité entière semble conquise par le désespoir vis- à-vis de la paix dans le monde, mais surtout reste l'a priori fondamental sans lequel les droits de l'homme ne dépasseront pas l'utopie d'un catéchisme.

Cette approche suppose un saut qualitatif qu'on ne saurait négliger. La relégation au second plan de la notion de conflit des civilisations et des cultures ou encore de leur contradiction et incompatibilité. Enfin, à travers le paradigme des droits de l'homme, il sera désormais possible d'envisager et de résoudre le problème du salut des cultures dans la civilisation universelle. Car ils trouvent leur véritable rôle au-delà des intérêts partisans de certaines nations et s'engagent avec réalisme dans l'interprétation des cultures nationales, afin de leur restituer le sens adéquat de la liberté sur tous les plans. Une telle restitution est la base des rapports internationaux non égocentriques.

A ce niveau de notre analyse, nous nous demandons si l'objectif visé au début de cette étude a été atteint ? Nous réservons le soin de répondre à cette interrogation à nos lecteurs, à la postérité. Contentons-nous de nouveau quelques observations. Depuis que les droits de l'homme ont été énoncés et déclarés, est-ce l'unité entre les nations qui a prévalu, comme on aurait pu s'y attendre en accordant à tous les Etats, à tous les peuples le droit de disposer d'eux-mêmes ? Surprise...

Ce n'est pas la disparition des guerres, des frontières à quoi nous avons assisté, c'est plutôt à leur multiplication et à leur radicalisation ou encore à leur scientificisation. Les guerres, on les a aggravées, en les menant non plus au nom du roi, mais au nom des droits fondamentaux. C'est le cas du Kosovo. Par ailleurs, pendant que l'humanité combattait pour le respect de ces mêmes droits au Kosovo, un peu plus tôt, la même humanité avait refusé de défendre les mêmes valeurs au Rwanda et un peu plus tard au Congo Démocratique. Quels paradoxe !

Que tous les hommes aient les mêmes droits, n'est peut-être pas une si bonne nouvelle ; pour qu'elle soit vraiment bonne, nous estimons qu'il faudrait que ces droits visent à la réalisation du Bien et de l'Egalité. Dans la mesure où c'est ce à

quoi tous les vivants aspirent. Ces droits visent-ils la réalisation du Bien et de l'Egalité ? Il convient de réfléchir à nouveau, non plus sur la parenté de l'anthropologie politique de J. LOCKE avec la D. U.D.H., mais sur la signification véritable de l'humanisme envisagé par ce paradigme des droits de l'homme.

RAPPORT DE SOUTENANCE

I. Allocution de soutenance

Merci de m'avoir accordé la parole. Monsieur le Président du Jury, Honorables membres du Jury,

I. 1. Problématique et objectifs l'étude

Au début de cette étude, un exposé. C'était dans le cadre de l'Unité de Valeur intitulée PH 313, Philosophie morale et politique, dispensé par M. OKAHATENGA Pierre Paul, il y a deux ans et demi. Le thème de cet enseignement : le contrat social, histoire et doctrines ; notre intervention, axée sur J. LOCKE, nous a conduit à remarquer la permanence du modèle d'humanisme développé par J. LOCKE dans la D. U.D.H.. Et pourtant, cette dernière ne présente les droits de l'homme que comme l'expression de la reprise des hommes des atrocités du second grand conflit mondial. C'est cette problématique que nous avons reconduite dans cette étude afin de l'approfondir.

Dans cette investigation, notre objectif est double. D'une part, il est question de faire une lecture conceptuelle de la contribution du philosophe de Westminster dans la D. U.D.H, et d'autre part, c'est une tentative de se servir du paradigme politique de J. LOCKE afin d'accéder à l'intelligibilité d'une situation à la fois complexe et très chère à notre civilisation : les droits de l'homme.

En effet, fondée sur la loi de nature, qui correspond à la volonté de Dieu appliquée à l'humanité sous la forme des obligations naturelles en vue de la « parfaite liberté » et de la « parfaite égalité », la théorie politique de J. LOCKE consacre la démocratie libérale et l'Etat de droit. Voici ce que Paulette CARRIVE dit à propos :

« La démocratie moderne trouve dans la pensée de LOCKE une de ses sources les plus importantes, et que LOCKE l'a élaborée en partie pour répondre à l'écho que suscita encore pendant plus d'un quart de siècle après la parution de la Patriarcha, la théorie absolutiste de R. FILMER »173.

173P. CARRIVE, La Philosophie anglaise. Passions, pouvoirs et liberté de HOOKER à HUME, P.U.F., 1994, pp. 33- 34.

Cette théorie présuppose que les individus sont des citoyens, quand ils sont confrontés à des conflits, ils peuvent parvenir à un consensus sur des stratégies d'action pour les résoudre. Le droit apparaît comme un mécanisme indispensable qui garantit la coordination des actions des individus dans la société. L'on peut ici, justifier les droits fondamentaux en tant que des principes à institutionnaliser.

Le paradigme de la loi naturelle vise les partisans de l'absolutisme : FILMER et HOBBES, et propose une théorie constitutionnelle de la souveraineté populaire, doublée d'une défense individualiste du droit de résistance au nom de la propriété ou des droits fondamentaux. Valables dès l'état de nature, ces droits sont dévolus à tous les hommes ; l'entrée dans la communauté politique ne les supprime pas. Chacun est naturellement et civilement autorisé à les revendiquer ou à les défendre, même contre un gouvernement fondé sur la confiance des gouvernés. Il ressort que le système de J. LOCKE est un nouveau modèle de civilisation. Il invite à de nouvelles valeurs, telles : les institutions modernes de l'Etat ; l'organisation rationnelle de l'économie ; la science et l'industrie ; les valeurs nouvelles de la démocratie, des droits de l'homme et de la liberté.

La D. U.D.H. développe un modèle d'humanisme analogue. Cet humanisme institue un nouveau pacte moral entre les hommes ; lequel est fondé sur la dignité inhérente à l'ontologie de l'homme. Désormais, malgré les contingences qui existent entre les hommes, ils jouissent tous des même droits. Le mouvement qu'elle imprime incite au changement des mentalités, à la culture de la paix, au respect de l'autre moi et à la pratique de la tolérance. Sa finalité est de réaliser un monde apaisé, l'affirmation du progrès de l'humanité vers une véritable société des personnes et la foi dans un idéal de justice et d'équité.

Comme nous pouvons le remarquer, la similitude est considérable entre la pensée politique mise à jour par J. LOCKE, et la dynamique contemporaine des droits de l'homme, combien même celle-ci ne présente les droits de l'homme que comme la résultante de la reprise des hommes des atrocités de la deuxième guerre mondiale. Cependant, dans quelle mesure cette dynamique rejoint-elle la philosophie politique de J. LOCKE ? Pour ne pas nous éloigner de notre double

objectif, nous avons, de commun accord avec nos encadreurs, subdivisé le traitement de notre problématique en trois grandes parties.

I. 2. Résumé de l'étude

Dans la première partie, nous avons d'abord recherché l'infrastructure théorique de l'anthropologie politique de J. LOCKE. Nous avons principalement recensé deux séries de fondements. La première est liée à l'histoire de l'Europe au XVIIème en générale, et particulièrement à celle de la Grande-Bretagne ; la seconde est relative à la morale judéo-chrétienne et aux philosophies du contrat social. Nous avons montré comment la pensée politique de J. LOCKE est, non seulement inséparable, mais aussi incompréhensible sans ces aspects. Ensuite nous nous sommes proposés de dégager les grandes orientations conceptuelles de cette philosophie politique.

Dans la deuxième grande partie de notre investigation, nous avons articulé notre propos sur trois plans. C'est ainsi que nous nous sommes permis d'analyser la D. U.D.H., matrice de la philosophie contemporaine des droits de l'homme. Ensuite nous avons examiné la théorie lockienne de la propriété ou des droits qui n'est rien d'autre qu'une philosophie des droits de l'homme, après en avoir explicité la base : la loi naturelle et ses différentes obligations. C'est ici que nous avons constaté en dernière analyse, qu'il existe réellement une permanence considérable entre la pensée politique de J. LOCKE et la D. U.D.H.

Enfin, la dernière partie de notre étude a essayé d'accéder à l'exacte nature de cette permanence constatée. Après un examen approfondit, nous sommes parvenu à la conclusion que cette permanence tient à la fois entre l'analogie, l'homologie et l'identité. Autrement dit, l'analogie, l'homologie et l'identité observées ici, ne sont pas parfaites, mais nous autorisent à considérer J. LOCKE comme un ancêtre de la D. U.D.H. dont il serait cependant peu raisonnable de lui en attribuer la paternité exclusive. Deux séries de raisons justifient fondamentalement cette attitude.

I. 3. Résultats de l'étude

Premièrement, ce serait ignorer le sens véritable du développement de l'histoire des idées. Non seulement les différents acteurs en acte dans son élaboration, mais aussi, les différentes phases de son évolution. Aussi, l'anthropologie politique de J. LOCKE présente un caractère contingent ; les droits de l'homme sont des garanties conférées à une minorité religieuse, les puritains, pour se protéger de l'emprise étatique aux mains de la majorité religieuse, l'aristocratie. Ce qui est un mobile assez sérieux pour légitimer la marginalisation de certains autres groupes humains. Ce mobile en dernier ressort, peut générer un mouvement contraire à celui en promotion dans le paradigme des droits de l'homme.

Deuxièmement, l'oeuvre politique de J. LOCKE est un ensemble d'essais philosophiques qui ne présente qu'une valeur d'ordre épistémologique, en enrichissant la connaissance spéculative. Sa théorie des droits ne présente pas une taxinomie hautement élaborées, des droits qu'elle consacre. Ils sont encore embrigadés dans des catégories conceptuelles génériques :

« Moyens nécessaires à la conservation et à la subsistance ; les droits fondamentaux ; un droit d'user des biens du monde dont il (DIEU) les a dotés si généreusement pourvu pour qu'ils en tirent leur nourriture, leurs vêtements et tout ce qui sert de confort à la vie »174.

a. Sur le plan scientifique

Il est question de Montrer que les concepts de démocratie, droits de l'homme, bonne gouvernance, sujet de droit, état de droit, etc. qui fondent l'objet de notre investigation présente, et lesquels s'érigent en paradigme inégalé dans la gestion des sociétés civilisées, ont un inconscient philosophique.

Ainsi, le philosophe n'est pas en marge de la construction du patrimoine social, politique, économique et culturel contemporain. Essentiellement recherche du sens, la philosophie doit intervenir dans la résolution des grands problèmes de l'heure vis-à-vis desquels l'humanité est confrontée ; dans ce sens, elle a son concept dans l'édification du monde contemporain. La philosophie n'est pas cette activité

intellectuelle que l'on présente souvent comme inutile, très difficile et réservée à une catégorie déterminée de professionnels.

Nous montrerons aussi que dans la mesure où elle est essentiellement recherche du sens, la philosophie se préoccupe de la situation singulière de l'Afrique. Elle peut aider à clarifier les concepts de démocratie et de droits de l'homme, afin d'en favoriser une bonne réception. La philosophie contribuera à l'implantation véritables des valeurs et du discours démocratiques dans les «anciennes colonies».

b. Par rapport à la francophonie

Il est pour nous un postulat de la raison que la francophonie, à travers les différentes sommets France Afrique de 1989 à 1991, a joué un rôle majeur dans la démocratisation de l'Afrique, surtout les Etats ayant en commun l'usage de la langue française. Nous allons essayer d'accéder à l'évaluation de son apport.

Certes la francophonie a joué un rôle non négligeable dans l'édification de la démocratie en Afrique ; mais, ce rôle jusque là joué est-il suffisant ? Nous estimons que cette organisation qui rassemble tous les pays ayant la langue française en partage et en commun est capable de bien d'autres actions d'une grande importance, comme le désamorçage de la spirale de la violence, la corruption et la mauvaise gouvernance dans lesquels certains de ses membres africains ont trouvé refuge depuis une décennie environ. Mais dans quelle mesure cette attitude serait- elle possible ? Nous essaierons également de déterminer les conditions de possibilité d'une telle initiative en francophonie.

Enfin, ne peut-on pas faire en Afrique, à partir de l'institution de la francophonie, une histoire, un paradigme d'intelligibilité qui rende compte à la fois des bouleversements humains, économiques et politiques liés à cette institution ? Peut-on comprendre, surtout comment cette institution a pu activement générer un

174 J. LOCKE, T.G.C., chapitre V : De la propriété des choses, § 41, p. 174.

nouvel ordre social, culturel, économique et politique en Afrique ? Autrement dit, quelle est la place de la francophonie dans cette grandiose entreprise qu'est la démocratisation de l'Afrique ?

L'anthropologie politique de J. LOCKE présente quelques difficultés à fonder les droits de l'homme tels qu'ils sont présentés par la D. U.D.H. Voilà pourquoi nous avons proposé une autre approche, après avoir souligné avec insistance, les mérites du philosophe anglais.

Le mouvement contemporain des droits de l'homme trouve son origine dans la notion de « dignité humaine », idée puisant à plusieurs sources : philosophie grecque, humanisme chrétien, textes latins, et les traditions des cultures non occidentales, expérience des groupes humains libérés de l'oppression, et ayant réalisés la nécessité de vivre dans un monde où ils se sentent respectés dans leur dignité d'homme. Nous avons évoqué et analysé l'expérience de ces différentes civilisations qui ont compris les faits de la vulnérabilité de l'existence de l'homme et son rattachement au Tout-Autre.

Cette idée s'étend à des aspects aussi divers que le droit à la vie, à l'intégrité physique et morale, à la sécurité en cas de maladie, de veuvage, de vieillesse, de perte des parents ; le droit au respect et à la bonne réputation, le droit à la liberté intellectuelle, religieuse, au travail, à l'éducation, etc. D'où la nécessité de limiter les atteintes vis-à-vis de la personne ; lesquelles atteintes avaient atteint un degré sans précédent devant l'horreur d'HITLER et de MUSSOLINI. Un tel refus systématique de la reconnaissance de l'autre, ne pouvait pas, ne pas laisser la conscience de l'humanité indifférente. Voilà pourquoi, le lendemain du second grand conflit mondial, elle récusa énergiquement la tyrannie et ses corollaires. Les ressources dont elle disposait pour atteindre pareils objectifs : la somme des expériences de tous les peuples du monde, laquelle incarne la nécessité de la reconnaissance de l'autre. Il faut bien prendre conscience des multiples sources des droits de l'homme. L'oubli de l'Orient, des Cultures de l'Oralité, des grandes religions, marque tout un courant de pensée tenté de laisser dans l'ombre, les autres

aspects fondateurs de la civilisation contemporaine. Nous récusons toute attitude d'exclusion.

Cette approche négocie efficacement l'universalité des droits de l'homme comme modèle de gestion des sociétés civilisées. Elle la négocie comme l'incarnation d'un humanisme près à rejoindre tous les noyaux éthiques et mythiques de toutes les cultures, et s'accompagne d'un dispositif politique et juridique de la protection des droits, appuyé par l'éducation. L'adhésion des citoyens aux nouvelles valeurs ne poserait donc plus de problèmes, puisque chacun y reconnaîtrait un peu du sien.

Cette approche négocie également la rencontre pacifique des cultures et des civilisations. Elle relègue au second plan de la notion de leur lutte, de leur contradiction ou de leur incompatibilité. Elle trouve son véritable rôle au-delà des intérêts partisans, et s'engage avec réalisme à interpréter les cultures nationales, afin de leur restituer le sens adéquat de la liberté sur tous les plans. Une telle restitution n'est pas seulement urgente à l'heure actuelle où l'humanité entière semble conquise par le désespoir vis-à-vis de la paix dans le monde, mais surtout reste l'a priori fondamental sans lequel, les droits de l'homme ne dépasseront pas l'utopie d'un catéchisme.

Monsieur le Président du Jury, Honorables membres du Jury,

Comme toute oeuvre humaine, celle-ci n'est pas exempte d'imperfections et nous avons été en proie à mainte difficultés pour son élaboration. Nous en avons rencontré plusieurs ; notamment en ce qui concerne la documentation. Elles ont été résolue en nous référant aux bibliothèques de la place ; à nos encadreurs ; et nous avons même commandé des ouvrages dont certains, pour des raisons de tirage, sont jusqu'à alors attendus. Nous remercions aussi le Conseil pour le Développement de la Recherche en Science Sociales en Afrique (CODESRIA). Rappelons que cette étude a fondamentalement été soutenu par une allocation du Programme de Petites Subventions pour la Rédaction de Mémoires et de Thèses initiée par cette institution.

Nos derniers remerciements vont droit au jury. Respectivement pour avoir bien voulu accepter de collaborer dans cet auguste jury et pour l'attention que vous avez bien voulu accorder à notre exposé. Vos remarques, vos suggestions et questions nous aiderons, non seulement à améliorer notre vision de la question étudiée, mais aussi à rechercher la qualité technique dans les recherches à venir. Enfin, nous disons merci à nos encadreurs ; à nos bienfaiteurs, et à vous aussi mesdames et messieurs de l'assistance, pour avoir rehausser cette fête du savoir de votre présence.

Monsieur le Président du Jury, Honorables membres du Jury, Je vous en prie.

II. Le jury de la soutenance

Le Jury de cette soutenance est composé selon la correspondance du Doyen de F.A.L.S.H., réfé. N° 812/400/UYI/FALSH/CAB-D., du 25 avril 2002 à messieurs les Chefs des Départements de Philosophie, Psychologie et L.N.A., suite à leur correspondances sollicitant les soutenances de mémoires de maîtrise des étudiants : NGUEFACK Bertin (PH4) ; NGAKOSSO-OKO Sédard-Roméo (PH4) ; PAYNE Lilian Méchée (PS4) et NKEM Florence LEGEJUO BEZE (LNA4). Cette note fixe comme suit la composition du jury de soutenance de la soutenance de notre mémoire de maîtrise :

- Président : professeur Hubert MONO NDJANA, maître de conférences. - 1er rapporteur : professeur Guillaume BWELE, maître de conférences. - 2ème rapporteur : docteur Lucien AYISSI, chargé de cours.

- Examinateur principal : docteur Ernest MENYOMO, chargé de cours.

II. Remarques du jury / Observations of jury

Le sujet est d'actualité. Le candidat l'a traité suivant les exigences de la méthode philosophique. Il reste à faire des efforts dans la conception de la

bibliographie et la rédaction.

 

Note de lecture / Dissertation Writting mark :

108,5/140

Note de soutenance / Defence mark :

46,5/60

Total général / General total :

155/200

Moyenne générale /General average :

15,5/20

Mention /Grade obtained :

Bien

BIBLIOGRAPHIE GENERALE

I. Ouvrages de J. LOCKE

LOCKE John, (1689), Epistola de tolerencia, Gouda, traduction française avec introduction et notes : Lettre sur la tolérance par R. POLIN, et R. KLINBANSKY, Paris, P.U.F., Coll. Quadrige, 2ème édition, 1993, 108 p.

--(1690) Two Treatises of Government, Awnsham churchill, Londres, traduction française : Deuxième traité du gouvernement civil, par B. GILSON Paris, Vrin, 1985, 256 p.

-- (1690), An Essay Concerning Human Understanding, traduction française : Essai Philosophique Concernant l'Entendement Humain, par P. COSTE 1700, Paris, Vrin, 5ème édition, 1998, 630 p.

-- (1690) Two Treatises of Government, Awnsham churchill, Londres, Traduction française : Traité du gouvernement civil, par D. MAZEL 1795, avec introduction chronologie et notes par S. GOYARD-FABRE, paris, GFFlammarion, 2ème édition, 1992, 384 p.

II. Quelques ouvrages sur J. LOCKE

ASHCRAFT Richard, (1999), La politique révolutionnaire et les deux traités du gouvernement de LOCKE, traduction J.-F. BAILLON, Paris, P.U.F., Coll. Léviathan, 1ère édition, 672.

BASTIDE Charles, (1906), John LOCKE : ses théories politiques et leurs influences en Angleterre, thèse de Lettres, Paris, Leroux.

BONNO Gabriel, (1955), Les Relations intellectuelles de LOCKE avec la France, Berkeley.

CRANSTON Maurice, (1957), John LOCKE, a biography, London.

DUNN John, (1991), La Pensée politique de J. LOCKE. Une présentation historique de la thèse exposée dans les deux traités du gouvernement, traduction J.-F. BAILLON, Paris, P.U.F., Coll. Léviathan, 1ère édition, 288 p.

FOX BOURNE Henri Richard, (1876), The life of John LOCKE, 2 volumes, London. GOYARD-FABRE Simone, (1986), John LOCKE et la raison raisonnable, Paris, Vrin. KING Peter (1829 et 1830), Life of John LOCKE, London, 2 volumes.

LESSAY Franck, (1998), Le Débat FILMER/LOCKE, Paris, P.U.F., Collection Léviathan, 1ère édition, 416 p.

MICHAUD Yves, (1986), J. LOCKE, Paris, Bordas, Collection Philosophie Présente, 190 p.

POLIN Raymond, (1960), Politique morale de J. LOCKE, Paris, P.U.F. Collection Bibliothèque de Philosophie Contemporaine, 320 p.

TULLY James, (1992), LOCKE droits naturels et propriété, traduction CHAÏM J. HUTNER, Paris, P.U.F., Coll. Léviathan, 1ère édition, 264 p.

III. Quelques ouvrages sur les droits de l'homme

AMNESTY INTERNATIONAL, (1989), Déclaration universelle des droits de l'homme, Paris, Folio, Coll. Texte Intégral, 128 p.

BECKER Carl, (1970), La Déclaration d'indépendance. Contribution à l'histoire des idées politiques traduction M.-F. BERTRAND & M. HOLDT, Manille, Nouveaux Horizons, 3ème édition, 282 p.

COMMISSION PONTIFICALE JUSTICE ET PAIX, (1975), L'Eglise et les droits de l'homme, document de travail n°1, Cité du Vatican, Librairie Editrice Vaticane.

COGNAC Georges. & ABDELFATTAH Amor (dir.), (1994), Islam et droits de l'homme, paris, Economica, 100 p.

FILIBECK Georges, (1992), Les Droits de l'homme dans l'enseignement de l'Eglise Catholique de JEAN XXIII à JEAN PAUL II, Cité du Vatican, Libreria Editrice Vaticana, 524 p.

GLEN John & SIMONIDE Jacques, (1991), La Déclaration universelle des droits de l'homme, Paris, UNESCO/l'Harmattan, 224 p.

LAQUEUR, Walter. & BARRY Rubin, (1989), Anthologie des droits de l'homme, traduction T. PIELAT, Manille, Nouveaux Horizons, 784 p.

MOURGEON Jacques, (1990), Les Droits de l'homme, Paris, P.U.F., Coll. Que sais-je ? , 7ème édition, 127 p.

VILLEY Michel, (1991), Culture chrétienne et droits de l'homme, Bruxelles, F.I.U.C.- Bruylant, 306 p.

-- (1998), Le Droit et les droits de l'homme, Paris, P.U.F., Collection Questions, 3ème édition, 176 p.

ZA'ABE Janvier-Sylver, (2000), Fondements philosophiques des droits de l'homme, Les Publications du Conseil Scientifique n° 34, Yaoundé, Presses de

l'U.C.A.C. 36 p.

IV. Ouvrages annexes

ALTHUSSER Louis, (1985), MONTESQUIEU la politique et l'histoire, Paris, P.U.F., Collection Quadrige, 6ème édition, 128 p.

ARENDT Hannah, (1963), Essai sur la révolution, traduction M. CRESTIEN, Paris, Gallimard, 325 p.

ARISTOTE, (1962), La politique T. I, nouvelle traduction, introduction et notes par J. TRICOT, Paris, Vrin, 388 p.

BARKER Sir Ernest, (1950), La Monarchie constitutionnelle anglaise, Londres, Fosh & Cross Ltd, 32 p.

BOETIE Etienne (de la), (1989), Le Discours sur la servitude volontaire, Paris, GFFlammarion, 220 p.

DUFOUR Alfred, (1993), Droits naturels, droits de l'homme et histoire, Paris, P.U.F., Collection Léviathan, 1ère édition, 1993, 288 p.

ECOLE BIBLIQUE DE JERUSALEM, (1988), La Bible de Jérusalem, Paris, Cerf/Verbum Bible, 1856 p.

FABRE Jean, (1954), Les Pères de la révolution, Paris, Plon.

FILMER Robert, (1949), Patriarcat and Others polical Works, édition Peter LASLETT, Oxford, Basil Blackwell.

FOUCAULT Michel, (1966), Les Mots et les choses, une archéologie des sciences humaines, Paris, Gallimard, 400 p.

GOYARD-FABRE Simone, (1983), L'Interminable querelle du contrat social, Ottawa, P.U.O., Coll. Philosophica, 372 p.

-- (1992), Les Fondements de l'ordre juridique, paris, P.U.F., Coll. l'Interrogation Philosophique, 1ère édition, 416 p.

GOYARD-FABRE Simone & SEVE René, (1993), Les Grandes questions de la philosophie du droit, Paris, P.U.F., Coll. Question, 2ème édition, 352 p.

GROTIUS Hugo, (1727), Droit de la guerre et de la paix, traduction BARBEYRAC,

édition d'Amsterdam, Paris, P.U.F., Coll. Léviathan, 1ère édition, 1999, 872

p.

HOBBES Thomas, (1983), Léviathan, traduction et notes par F. TRICAUD, Paris, Sirey,

782 p.

KANT Emmanuel, (1984), Les Fondements de la métaphysique des moeurs, traduction V. DELBOS, Paris, Delagrave, 218 p.

MACPHERSON, (1971), L'Individualisme possessif de HOBBES à LOCKE, Paris, Gallimard.

MONTESQUIEU Charles (de), (1993), De l'Esprit des lois, T. II, Paris, GF-Flammarion, 638 p.

-- (1994), De l'Esprit des lois, T. I, Paris, GF-Flammarion, 507 p.

PLATON, (1920), OEuvres complètes T. I, Introduction- Hippias-mineur-AlcibiadeApologie de Socrate-Euthyphron-Criton, traduction M. CROISET, Paris, les Belles Lettres, Coll. les Universités de France, 238 p.

PLATON, (1990), Protagoras, Euthydème, Gorgias, Menexène, Menon, Cratyle.

Traduction et notes par E. CHAMBRY, Paris, GF-Flammarion, 510 p. PLATON, (1966), La République, traduction, introduction et notes par R. BACCOU,

Paris, GF-Flammarion, 512 pages.

PUFENDORF Samuel, (1732), Du droit de la nature et des gens, traduction

BARBEYRAC reproduite dans la « B.P.P.J. » du Centre de philosophie

politique et juridique de l'Université de Caen, 1987.

RAWLS John, (1987), Théorie de la justice, traduction C. AULARD, Paris, Seuil, 668 p. ROUSSEAU Jean-Jacques, (2001), Du Contrat social, présentation, chronologie et notes par B. BERNARDI, Paris, GF-Flammarion, 258 p.

SPINOZA Baruch, (1999), Traité thélogico-politique, Paris, P.U.F., Coll. Epiméthée, 864 p.

STRAUSS Léo, (1954), Droit naturel et histoire, Paris, Plon.

THOMAS d'Aquin (saint), (1935), Somme théologique. La loi Ia-IIæ Question 90-97, traduction M.-J. LAVERSIN, O.P., Paris, Ed. de la revue des jeunes, 357 p.

ZARKA Yves-Charles, (1999), Aspects de la pensée médiévale dans la philosophie
politique moderne
, Paris, P.U.F., Coll. Essais, 1ère édition, 288 p.

V. Quelques ouvrages de philosophie générale

BREHIER Emile, (1994), Histoire de la philosophie III, Paris, Coll. Quadrige, P.U.F., 6ème édition, 1078 p.

-- (1996), Histoire de la philosophie II, Paris, Coll. Quadrige, P.U.F., 7ème édition, 516 p.

-- (1997), Histoire de la philosophie I, Paris, Coll. Quadrige, P.U.F., 8ème édition, 708 p.

BRIDOUX Alexandre, (1966), Le Stoïcisme et son influence, Paris, Vrin, 238 p. CARRIVE Paulette, (1994), La Philosophie anglaise. Passions, pouvoirs et liberté de HOOKER à HUME, Paris, P.U.F., 1ère édition, 424 p.

CHEVALIER Jacques, Histoire de la pensée I. La pensée antique, Paris, Ernest Flammarion, 1955, 761 p.

-- (1956), Histoire de la pensée II. La pensée chrétienne, Paris, Ernest Flammarion, 846 p.

-- (1961), Histoire de la pensée III. La pensée moderne de DECARTES à KANT, Paris, Flammarion éditeur, 778 p.

RODIS-LEWIS Geneviève, (1978), La Morale stoïcienne, Paris, P.U.F., Coll. Supérieure, 138 p.

VI. Quelques ouvrages d'histoire

HILL Christopher, (1964), Society and puritanism in pre-revolutionary England, London, C. Nicholls & Company Ltd, 512 p.

MARX Roland, (1979), Religion et société en Angleterre de la réforme à nos jours, Paris, P.U.F. Coll. l'Historien, 1ère édition, 208 p.

MINOIS Georges, (1993), Les STUARTS, Paris, P.U.F., Coll. Que sais-je ? 1ère édition, 126 p.

POUSSOU Jean-Paul, (1993), CROMWELL, la révolution d'Angleterre, la guerre civile, Paris, P.U.F., Coll. Que sais-je ? 1ère édition, 128 p.

VII. Quelques revues.

BIDET Jacques (dir.), (1999), Actuel Marx n° 24 : HABERMAS une politique délibérative, Paris, P.U.F., 224 p.

COLLECTIF, (1976), Archives de la philosophie du droit, T. 21, Genèse et déclin de l'Etat, Paris, Sirey, 306 p.

-- (1980), Archives de la philosophie du droit, T. 25, La loi, Paris, Sirey, 584 pages.

-- (1989), Archives de la philosophie du droit, T. 34, Le sujet de droit, Paris, Sirey, 436 p.

GOYARD-FABRE, Cahier de philosophie politique et juridique n° 02, Caen, 1982.

-- (1983), Cahier de philosophie politique et juridique n° 03, Caen, 1983. MEYER Michel, (1988), Revue Internationale de Philosophie n°165, LOCKE, Paris,

P.U.F., 592 p.

VIII. Quelques usuels

AUROUX Sylvain (dir.), (1998), Encyclopédie philosophique universelle, volume II, T. 1, les notions philosophiques, Paris, P.U.F., Coll. Encyclopédie Philosophique Universelle, 2ème édition, 2.032 p.

CANTO-SPERBER Monique, (1997), Dictionnaire d'éthique et de philosophie morale,

Paris, P.U.F., 2ème édition, Coll. Grands Dictionnaires, 1.744 p.
HUYSMAN Denis (dir.), (1993), Dictionnaire des philosophes, Paris, P.U.F., 2ème

édition, Coll. Grands dictionnaires, 3.104 p.

LALANDE André, (1999), Vocabulaire technique et critique de la philosophie, Paris, P.U.F., Coll. Quadrige, 5ème édition, 1.376 p.

LECOURT Dominique, (1999), Dictionnaire d'histoire et de philosophie des sciences, Paris, P.U.F., 1ère édition, Coll. Grands Dictionnaires, 1036 p.

Ix. Certains actes des colloques

COLLECTIF, (1982), Philosophie et droits de l'homme : Actes de la 5ème semaine philosophique de Kinshasa, du 26 avril au 1er mai 1981, Faculté Théologique de Kinshasa, 496 p.

MORIN Jacques-Yvan (dir.), (1997), Actualité scientifique Les droits fondamentaux :

Actes des 1ères journées scientifiques du réseau droits fondamentaux de

l'A.U.P.E.L.F.-U.R.E.F., Tunis, 9-12 octobre 1996, Bruxelles, Bruylant, 444 p. MORIN Jacques-Yvan (dir.), (2000), Actualité scientifique Les défis des droits

fondamentaux' : Actes des 2èmes journées scientifiques du réseau droits

fondamentaux de l'A.U.P.E.L.F.-U.R.E.F. Québec, octobre 1999, Bruxelles,

Bruylant.

TABLE DES MATIERES

SOMMAIRE III

DEDICACE IV

REMERCIEMENTS V

ABREVIATIONS VI

INTRODUCTION GENERALE 1

PREMIERE PARTIE : INFRASTRUCTURES THEORIQUES DE L'ANTHROPOLOGIE POLITIQUE DE J. LOCKE 6

Introduction 7

Chapitre I. Les fondements de l'anthropologie politique de J. LOCKE 8

I.1. Les fondements historiques 8

I.1.1. Situation socio-politique de l'Angleterre à l'époque de J. LOCKE 8

I.1.2. La tendance Tory 8

I.1.3. La tendance Whig 10

I.2. Les fondements philosophiques 12

I.2.1. L'anthropologie des doctrines du contrat social 12

I.2.2. La pensée grecque païenne 12

I.2.3. La pensée chrétienne médiévale 14

I.2.4. Les Temps Modernes 15

Chapitre II. L'anthropologie politique de J. LOCKE 19

II.1. Les trois moments du contrat social 19

II.1.1. L'état de nature 19

II.1.2. Le contrat ou la convention 20

II.1.3. La société civile ou communauté politique 23

II.2. L'aspect polémique des traités politiques de J. LOCKE 24

II.2.1. Polémique vis-à-vis de T. HOBBES 24

II.2.2. Polémique vis-à-vis de R. FILMER 28

II.3. Les circonstances exceptionnelles de résistance au souverain 30

II.4. Le problème de la légitimité institutionnelle 32

Chapitre III. Une nouvelle perspective éthique et politique 36

III.1. Forme et organisation du gouvernement civil 36

III.1.1. L'aménagement des institutions de la république 37

III.1.2. Le pouvoir législatif 37

III.1.3. Le pouvoir exécutif 38

III.1.3. Le pouvoir fédératif 39

III.2. Du gouvernement civil et de ses finalités 40

III.3. Les bornes du gouvernement civil 43

III.4. Le gouvernement civil et la communauté ecclésiastique 44

III.5. Originalité de la nouvelle perspective éthique et politique 45

Conclusion 48

DEUXIEME PARTIE : DE L'IDEE D'UNE PHILOSOPHIE DES DROITS DE L'HOMME DANS L'ANTHROPOLOGIE POLITIQUE DE J. LOCKE 49

Introduction 50

Chapitre IV. La philosophie contemporaine des droits de l'homme 51

IV. 1. La Déclaration universelle des droits de l'homme 51

IV. 1.1. Analyse de la Déclaration universelle des droits de l'homme 52

IV. 1.2. L'avant-propos et les préfaces de l'édition de 1988 52

IV. 1.3. Le préambule et les trente articles 53

IV.2. Originalité et philosophie politique de la D. U.D.H. 54

IV.4. Quelques Déclarations des droits de l'homme dans l'histoire 57

IV.4. 1. La Déclaration des droits des citoyens (Bill of rights, 1689) 57

IV.4.2. La Déclaration d'indépendance (1776) 57

IV.4.3. La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen (1789) 58

Chapitre V. Sur la pensée libérale de J. LOCKE 59

V. 1. Les fondements de la politique libérale 59

V. 1.1. La loi naturelle et ses différentes obligations 59

V.2. La loi naturelle et le fondement de la propriété 61

V.3. Finalité du paradigme lockien du libéralisme 64

V.3.1. Le rejet des dogmatismes et de l'absolutisme 64

V.3.2. Le plaidoyer pour la liberté et la tolérance 65

V.4. Les conditions de l'Etat de droit 67

Chapitre VI. L'intuition lockienne d'une théorie des droits de l'homme 69

VI. 1. La mutation des obligations naturelles en droits fondamentaux 69

VI.2. Reconnaissance et attribution des droits fondamentaux 72

VI. 1.2. Taxinomie des droits fondamentaux 73

VI.1.3. Les droits inclusifs 74

VI.1.4. Les droits exclusifs 75

VI.3. Du paradigme lockien des droits de l'homme à la philosophie contemporaine des droits de l'homme 76

Conclusion 79

TROISIEMME PARTIE : L'ANTHROPOLOGIE POLITIQUE DE J. LOCKE ET LA DECLARATION UNIVERSELLE DES DROITS DE L'HOMME 80

Introduction 81

Chapitre VII. Identité, analogie ou homologie ? 82

VII. 1. Analogie ? 82

VII.2. Homologie ? 84

VII.3. Identité ? 85

Chapitre VIII. J. LOCKE et la Déclaration universelle des droits de l'homme 87

VIII. 1. J. LOCKE, un ancêtre droits de l'homme 87

VIII.2. L'aspect théorique des traités politiques de J. LOCKE 88

VIII.3. Manque de taxinomie des droits dans les traités de J. LOCKE 89

Chapitre IX. Les droits de l'homme, un long processus historique 92

IX. 1. L'expérience des grandes religions 92

IX. 1.1. Le message judéo-chrétien 92

IX.1.3. Le message coranique 95

IX.2. L'expérience des cultures non occidentales 98

IX.2. 1. Les cultures africaines 98

IX.2.1. L'expérience de l'Orient 101

IX.3. L'expérience exceptionnelle de la culture occidentale 104

Conclusion 108

CONCLUSION GENERALE 109

RAPPORT DE SOUTENANCE 117

I. Allocution de soutenance 118

I. 1. Problématique et objectifs 118

I. 2. Résumé de l'étude 120

I. 3. Résultats de l'étude 121

II. Le jury de la soutenance 126

II. Remarques du jury / Observations of jury 126

BIBLIOGRAPHIE GENERALE 127

I. Ouvrages de J. LOCKE 128

II. Quelques ouvrages sur J. LOCKE 128

III. Quelques ouvrages sur les droits de l'homme 129

IV. Ouvrages annexes 130

V. Quelques ouvrages de philosophie générale 132

VI. Quelques ouvrages d'histoire 132

VII. Quelques revues. 133

VIII. Quelques usuels 133

IX. Certains actes des colloques 133

TABLE DES MATIERES 135

Revu et corrigé selon les observations
du Jury de soutenance.
(c) NGAKOSSO-OKO Sédard-Roméo
Yaoundé, février 2003.

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