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La Peste des Petits Ruminants au Niger: enquête sérologique dans les régions de Niamey, Tahoua et Tillabéry

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par Mariama GAGARA H.
université d'Abomey- Calavi - Diplôme d'Ingénieur des Travaux 2008
  

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2. DISCUSSION

La prévalence de la Peste des Petits Ruminants a été de 45,50 p. cent pour l'ensemble des sérums analysés. Cette séroprévalence trouvée à l'échelle de la zone Nord-ouest du Niger (Tahoua, Tillabéry et Niamey) a été proche du taux obtenu dans certaines régions. Au Gujarat en Inde, PRAKASH (2007), a trouvé une prévalence de 36,70 p. cent ; Au Mali, TOUNKARA et al. (1996) SANGARE et al. (2007), ont déterminé respectivement une séroprévalence de 32,04 p. cent et 37 p. cent ; en 2002, la séroprévalence de la PPR déterminée au Cameroun par AWA et al. était de 30 p. cent.

Ces résultats peuvent s'expliquer par le fait que dans les régions arides ou sémi-arides où la PPR évolue de manière enzootique, les foyers n'apparaissent en général que si d'autres facteurs viennent affaiblir les animaux. Au Niger, pendant la période froide s'étendant de novembre à février, les températures sont très basses ; ce qui prédispose aux affections pulmonaires. D'autre part, cet intervalle correspond à la période de soudure avec rareté ou inexistence du pâturage naturel. La déficience alimentaire qui en résulte amoindrit la résistance des animaux constituant ainsi un champ favorable aux maladies.

En revanche, la séroprévalence a été plus faible dans d'autres régions. C'est ainsi qu'au Nord du Burkina Faso (SOW et al., 2008) elle a été de 28,90 p. cent ; au Sultanat d'Oman (TAYLOR et al., 1990) elle a été de 24 p. cent et en Turquie (OZKULA et al., 2002) elle a été de 22,4 p. cent. Elle a été encore plus faible en Côte d'Ivoire (COUACY., 1994, cité par COUACY. et al., 2002) soit d'environ 19 p. cent ainsi qu'en Ethiopie (ABRAHAM et al., 2005) avec environ 10 p. cent.

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Cette étude a aussi montré que la prévalence sérologique de la Peste des Petits Ruminants variait d'une espèce à une autre. Ainsi, la prévalence sérologique de la PPR a été relativement plus élevée chez les caprins avec 47,36 p. cent que chez les ovins avec 41,50 p. cent. En effet, lors de la transmission de la Peste des Petits Ruminants, les chèvres sont nettement plus sensibles que les moutons.

Cette tendance est conforme à celle observée au Cameroun en 2002 (AWA et al), où la prévalence sérologique chez les caprins (44 p. cent) était supérieure à celle observée chez les ovins (29 p. cent). Il en est de même au Punjab une province du Pakistan où KHAN et al. en 2007, ont enregistré une plus forte séropositivité chez les caprins avec 51,19 p. cent que chez les ovins avec 39,02 p. cent ; au Nord ouest du Mali la séroprévalence déterminée par SANGARE et al. (2007) qui était de 44 p. cent chez les caprins est supérieure à celle des ovins qui s élevait à 34 p. cent.

Par contre, ces résultats sont en contradiction avec ceux observés par SOW et al., en 2008 au Nord du Burkina où la prévalence sérologique est de 33,09 p. cent chez les ovins et 23,01 p. cent chez les caprins. En Turquie (OZKULA et al., 2002), elle était de 29,2 p. cent chez les ovins et de 20 p. cent chez les caprins ; au Gujarat en Inde (PRAKASH, 2007), elle était de 54,02 p. cent chez les ovins et de 32,65 p. cent chez les caprins. En Ethiopie, ABRAHAM et al. ont trouvé en 2005 une séroprévalence de 13 p. cent chez les ovins et de 9 p. cent chez les caprins.

Ces résultats variés montrent que la sensibilité à la PPR n'est pas nécessairement liée à l'espèce de petits ruminants considérée, mais certainement aux conditions d'élevage et aux facteurs individuels.

Prévalence de la peste des petits ruminants au Niger : enquête sérologique dans les régions de Niamey, Tahoua et Tillabéry

2008

Par ailleurs, il ressort de cette étude que la prévalence sérologique de la Peste des Petits Ruminants varie en fonction des localités.

Chez les ovins, la prévalence sérologique est de 42,39 p. cent à Tillabéry, de 28 p. cent à Niamey et de 45,45 p. cent à Tahoua. Mais ces résultats ne sont pas statistiquement différents à cause des petits nombres de sérums analysés à Niamey et à Tahoua.

Chez les caprins, la région de Niamey présente la valeur la plus élevée (58,33 p. cent) suivie par celle de Tahoua (54,62 p. cent). Cela pourrait être dû aux différents foyers de PPR au sein desquels ont été effectués bon nombre de prélèvements. Tillabéry enregistre la plus faible prévalence sérologique (37,7 p. cent) qui peut être dû au fait que les animaux proviennent du même élevage ce qui peut biaiser l'échantillonnage.

En fonction du sexe, il a été constaté que la séroprévalence chez les ovins à Tillabéry a été de 58,97 p. cent chez les femelles et de 58,33 p. cent chez les mâles. Ces résultats ne sont pas statistiquement différents à cause de la petite taille des prélèvements. Un grand nombre de prélèvements était certes collecté mais très peu possèdent des identifications en ce qui concerne le sexe des animaux.

La prévalence sérologique chez les ovins dans la région de Tillabéry, a été plus élevée chez les jeunes avec 70,58 p. cent que chez les adultes avec 50 p. cent. Cela peut s'expliquer par le fait que la réceptivité des animaux, lors de l'infection par le virus de la PPR, est fonction de l'âge (LEFEVRE, 1987). Les jeunes animaux de 2 à 18 mois sont plus sensibles que les adultes. Ces résultats ne sont pas conformes avec ceux établis par SOW et al. en 2008 et

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TOUNKARA et al. en 1996 qui ont établi que la prévalence sérologique était plus élevée chez les animaux âgés que chez les animaux jeunes parce qu'en zone d'enzootie, plus les animaux sont âgés, plus le risque de contamination par le virus de la Peste des Petits Ruminants est grand, entraînant lors de contamination, la présence d'anticorps spécifiques dans leurs sérums.

Par rapport aux deux techniques utilisées, la RT-PCR one step a permis la mise en évidence de la présence du virus par la quantification de l'ARN viral transcrit en ADN. L'ELISA n'a permis que de détecter les anticorps anti PPR présents dans les sérums des animaux. Ces anticorps pouvant être acquis par la vaccination avec le vaccin contre la Peste des Petits Ruminants. Et, bien que d'une importance capitale, très peu de renseignements sur l'aspect vaccination contre la PPR des animaux sur lesquels ont été effectués nos prélèvements, sont à notre disposition.

Ce fait explique certainement l'existence de cas positifs en ELISA qui ne l'étaient pas en PCR. Toutefois la lecture de la séroprévalence globale obtenue, montre que l'incidence de la vaccination sur les résultats obtenus est négligeable. En effet la séroprévalence aurait approché les 100 p. cent si des anticorps vaccinaux étaient présents chez les animaux des élevages prospectés au moment des prélèvements.

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