Le Niger est un pays agropastoral où l'élevage
joue un rôle socio-économique important. Il occupe plusieurs
milliers d'éleveurs purs et d'agropasteurs en fournissant une gamme
variée d'emplois : éleveurs, agropasteurs, bergers,
intermédiaires de vente, vendeurs de cuirs et peaux, exportateurs des
produits pastoraux, industries de transformation et de vente de lait, etc.
L'élevage est pratiqué par près de 87 p.
cent de la population soit en tant qu'activité principale ou
activité secondaire après l'agriculture. Il permet la fourniture
de l'énergie (force de traction, culture attelée, transport), la
fumure organique, le capital et la valorisation des sous-produits agricoles. Il
permet l'utilisation des terres marginales impropres à l'agriculture. Le
capital bétail est évalué à plus de 1000 milliards
de francs CFA et contribue à hauteur de 12 p. cent au Produit
Intérieur Brut (PIB) et 35 p. cent à l'économie agricole
du pays.
Par ailleurs, l'élevage contribue et de façon
substantielle à la sécurité alimentaire, à la
balance de payement et à la lutte contre la pauvreté. Cette
contribution de l'élevage à la formation du PIB, bien que
qualifiée d'importante, ne reflète pas tout le potentiel de ce
secteur en raison d'une part de la sous estimation due à la non prise en
compte de la valeur de certains produits et services tels que le fumier, la
traction animale,
etc. et d'autre part,
du caractère traditionnel et extensif qui
caractérise l'élevage Nigérien (MRA, 2003).
Au plan individuel, l'élevage joue un rôle
extrêmement important. Ainsi pour l'éleveur, l'animal est un
placement qui sécurise l'argent et qui rapporte des
intérêts puisqu'il produit viande et lait, fumier et
progénitures. L'élevage représente la principale source de
revenus des pasteurs. En plus du rôle purement économique,
l'élevage joue un important rôle socioculturel qui apparait
à travers les multiples manifestations culturelles et les liens sociaux
entre personnes (MRA, 2003).
Les petits ruminants contribuent pour une large part à
l'économie nationale. Le capital bétail apporté par les
petits ruminants déjà en 1982 était de l'ordre de 6
milliards de francs CFA pour les caprins et de 3.450.000.000 de francs CFA pour
les ovins pour un capital bétail global de 60 milliards de francs CFA.
L'exploitation des chèvres et moutons pour la même année a
rapporté 37.487.000 francs CFA pour les exploitations et consommations
locales (animaux sur pieds) et 1.907.000.000 de francs CFA pour peaux de
moutons et chèvres (MRA, 2003). La production laitière tient
aussi une place non négligeable dans cette économie avec une
production annuelle de 209.365.000 litres de lait pour une valeur de
18.424.120.000 FCFA. La production de viande demeure un secteur important : sur
un total de 76.978 tonnes de viande produite, la part des petits ruminants est
de 37.578 tonnes soit 48,8 p. cent (MRA, 2003).
En milieu rural, l'animal est au centre de la vie sociale du
paysan. Les petits ruminants constituent un capital de départ pour la
constitution des troupeaux
Prévalence de la peste des petits ruminants au Niger :
enquête sérologique dans les régions de Niamey, Tahoua et
Tillabéry
2008
GAGARA H. Mariama
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bovins. C'est un trésor important qui contribue
à la renommée des familles. En société pastorale,
la chèvre occupe une place privilégiée. Son endurance au
climat, sa sobriété par rapport aux moutons et aux bovins, sa
prolificité, son aptitude aux longues marches lui confèrent
l'estime de l'homme Touareg qui en fait un animal de choix (MRA, 2003).