6. Contraintes liées à l'élevage
des petits ruminants au Niger 6.1. Obstacles nutritionnels à la
productivité
L'alimentation des animaux pose des problèmes au Niger
où la sécheresse sévit depuis plusieurs années. Les
animaux sont donc confrontés à une sous- alimentation chronique,
affectant toutes les productions. Les petits ruminants, surtout les ovins, en
meurent par troupeau. Les chèvres résistent mieux, car elles
profitent des pâturages aériens et se contentent de débris
végétaux lignifiés. Les jeunes en croissance, les animaux
âgés et les femelles gestantes sont les plus vulnérables.
On assiste alors à des avortements, des mortalités
prénatales et des dystocies maternelles par épuisement.
Pour pallier à ce phénomène, des
aliments complémentaires sous forme de graines de coton et de son de
blé sont distribués pendant la période de soudure.
Toutefois, cette mesure ne peut toucher qu'une minorité d'animaux, car
tous les besoins ne peuvent pas être couverts avec ces seuls aliments
(ZAKARA, 1985).
6.2. Facteurs affectant la croissance
La croissance est liée à l'alimentation.
Celle-ci étant insuffisante, on assiste à des baisses de poids
à certains moments de l'année, surtout pendant les
périodes de soudure, et à une légère hausse en
hivernage ; ce qui présente une courbe en dent de scie. Les jeunes
à la mamelle sont surtout les plus touchés. Il arrive que les
mères refusent leurs petits car, épuisés par l'exportation
de toutes les réserves alimentaires au cours de la gestation, elles se
trouvent incapables de les nourrir (ZAKARA, 1985).
6.3. Problèmes de santé et leur impact sur
la production
La santé est le facteur favorable à toute
production. Elle fait toutefois défaut assez souvent dans les troupeaux
contraignant à des interventions sanitaires perpétuelles. Cette
santé est perturbée par plusieurs maladies. Les plus importantes
fréquemment relevées au niveau des petits ruminants sont les
parasitismes gastro-intestinal et pulmonaire, les coccidioses, les affections
respiratoires sous forme de pneumonie, les affections digestives se traduisant
par des entérites diarrhéiques consécutives à un
déséquilibre alimentaire, les foyers isolés de peste des
petits ruminants, la pasteurellose et l'ecthyma.
Parmi toutes ces maladies, les parasitoses sont les plus
constantes et les petits ruminants lui paient un lourd tribut. Elles
contribuent avec la sous-alimentation à la baisse de la production et
demeurent les facteurs prédisposant à certaines maladies
infectieuses par affaiblissement de l'organisme.
Des déparasitages collectifs sont menés tous les
jours, touchant la majeure partie des effectifs contrôlables (ZAKARA,
1985).
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