II - 1.2 PRESENTA TION DU PAYSAGE BANCAIRE SENEGA LA
IS.
Le paysage bancaire sénégalais est l'un sinon le
plus dense de la sous région ouest africaine. C'est un secteur qui a
connu une forte évolution ces trois dernières années avec
l'ouverture de six (06) nouvelles banques. La fusion récente de Attijari
Bank avec la Banque Sénégalo - Tunisienne (BST) et la Compagnie
Bancaire de l'Afrique de l'Ouest (CBAO) porte le nombre des banques à
seize (16).
Les banques sénégalaises, avec 167 agences et
bureaux soit 22% du total de l'Union en 2005, disposent du réseau le
plus étoffé de l'Union après le Mali. Toutefois, une bonne
partie du réseau reste concentrée dans la région de Dakar
et son agglomération. Pour ce qui est des établissements
financiers, leur nombre n'a pas évolué et reste très
faible4 (03).
La floraison des banques au Sénégal s'explique
par les conditions avantageuses et « faciles » qu'offre la zone
UEMOA. En effet le capital minimum réclamé n'est pas très
important en terme de dollar (moins de trois milliards). De plus le montage des
dossiers de création est accessible et moins contraignant. Le potentiel
de croissance et de rentabilité des banques est bien présent, vu
que les grandes banques du pays font des résultats intéressants.
Nombreuses sont les banques dont la maison mère est basée
à l'étranger. Cependant le nombre des banques par rapport
à la croissance du marché laisse présager des
difficultés pour les petites banques qui risquent de disparaître.
Le taux de bancarisation faible au Sénégal est un facteur
très important à considérer comme partie intégrante
des risques pour les petites banques.
L'objectif visé par cette politique d'implantation de
nouvelles banques est de relever le niveau de bancarisation de
l'économie sénégalaise par des services quasi-bancaires,
d'améliorer l'accès des populations aux services financiers, de
lutter contre la pauvreté et de promouvoir la croissance par
l'amélioration du
4 Dossier INVESTISSEMENT DU QUOTIDIEN LE SOLEIL
financement des activités économiques. En effet,
Les banques sénégalaises prêtent, pour une part très
importante, aux grandes sociétés et au secteur du service. Pour
la majorité des entreprises, l'accès au crédit demeure
limité par quelques entraves. L'accès aux financements y est
considéré par une enquête de la Banque mondiale comme
« un des problèmes majeurs des firmes » qui souligne aussi la
forte concentration des crédits entre les mains des grandes entreprises
et des niveaux de garanties très élevés. Selon les chefs
d'entreprises industrielles interrogés, les coûts des financements
(64,5%) et l'accès aux financements (55,2%) sont leurs
préoccupations les plus importantes.
Les établissements de crédit tout comme les
entreprises présentent des particularités propres. La collecte
des dépôts, la création monétaire par l'octroi de
crédit, la mise à disposition des moyens de paiements et plus
globalement l'intermédiation bancaire est l'apanage des banques. Les
établissements financiers ne collectent pas des dépôts mais
fournissent des services d'intermédiation financière, d'octroi de
crédit, de vente à crédit conformément à la
définition de l'article 4 de la Loi Bancaire. La viabilité de ces
établissements est conditionnée par la rentabilité des
opérations qu'ils effectuent.
Selon un classement effectué en 2006 en fonction du
total bilan, la CBAO s'affichait en tête de liste suivi de la SGBS et
enfin de la BICIS. Attijari Bank en fusionnant avec la BST et la CBAO devient
la première banque sénégalaise en 2008. La BICIS et la
SGBS se disputent la deuxième place en fonction soit du total bilan ou
du résultat net.
Parlant des perspectives d'évolution du secteur
bancaire sénégalais, ces propos de Monsieur Abdoul MBAYE PDG de
Attijari Bank sont très explicites : « Je crois, d'une
manière générale, que les petites banques vont cesser
d'exister et que nous irons forcement vers un regroupement. Elles vont cesser
d'exister parce qu'elles seront absorbées. Elles ne vont pas perdre
totalement leur identité, elles apporteront quelque chose à la
banque absorbante. Ensuite, je pense qu'il sera difficile, demain, d'être
une banque dans un seul pays et qu'il
faudra nécessairement devenir une banque de réseau
au moins à l'échelle de l'UEMOA5. ».
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