II.2. Analyse économétrique
Cette partie nous permettra de mesurer d'une part l'effet de
l'intégration de l'UEMOA sur les IDE et d'autre part d'apprécier
l'impact des IDE sur l'investissement total dans chacun des pays membres.
II.2.1. L'UEMOA et les flux d'IDE entrants
II.2.1.1. Présentation du modèle
Au regard des facteurs explicatifs des IDE
développés au chapitre1, notre modèle d'IDE se focalisera
essentiellement sur les motivations économiques.
II.2.1.1.1. présentation des variables
La variable endogène (IDE). Il s'agit des
flux d'IDE entrant dans les pays membres de l'Union.
Les variables exogènes retenues dans le
modèle sont les suivantes :
Le Produit Intérieur Brut
(PIB). De nombreuses études empiriques ont
évalué la taille du marché à l'aide du PIB. En
général, plus un marché est grand, plus la demande de
biens sur ce marché est élevée. Il devrait donc exister
une relation positive entre le PIB et les IDE.
L'inflation (INF). Il est connu que
les variables macroéconomiques influent indirectement sur l'IDE car
elles offrent de l'information sur l'état et la stabilité
prévisible de l'économie. L'inflation est
considérée dans ce modèle comme un substitut du
degré de stabilité macroéconomique et des attentes
liées à une économie. La théorie économique
enseigne qu'un niveau d'inflation élevé décourage les
investisseurs. La relation attendue de cette variable est donc
négative.
Le capital humain (DA). Le capital
humain peut être considéré comme un substitut de
l'efficience recherchée par les investisseurs. En effet, plus un pays
dispose de ressources humaines de qualité et à moindre
coût, mieux il attirera les IDE. Dans notre étude nous
considérerons le degré d'alphabétisation des adultes de
plus de 15 ans comme un proxy de cette variable. La relation attendue entre les
IDE et le capital humain est positive.
Les infrastructures (INFRA). Les
infrastructures physiques dans un pays permettent d'atteindre l'objectif
d'efficience recherché par les investisseurs. Nous utiliserons le nombre
de lignes téléphoniques pour 1000 personnes dans un pays comme
proxy de cette variable. La relation attendue est positive.
Le degré d'ouverture (DO).
L'ouverture économique d'un pays se mesure à travers sa
participation aux échanges internationaux. Ainsi, nous utiliserons le
commerce total (exportations plus importations) rapporté au PIB pour
traduire e degré d'ouverture économique. L'effet de la
libéralisation économique entreprise par les pays membres de
l'UEMOA depuis les années 80 devrait stimuler les mouvements d'IDE dans
la zone. La relation attendue est donc positive.
INTEGRATION ECONOMIQUE ET STIMULATION DE
L'INVESTISSEMENT DIRECT ETRANGER : Cas de l'UEMOA
L'intégration économique
(UEMOA). La variable UEMOA est une variable muette qui nous
permettra de capter l'effet des mesures d'intégration économique
sur les flux d'IDE dans l'espace communautaire. Elle prendra la valeur « 0
» de 1990 à 1994, année de la création de l'UEMOA et
la valeur « 1 » de 1995 à 2004. Le choix de l'année de
rupture (1994) s'explique par le fait qu'une simple annonce de création
d'une institution d'intégration régionale renforce la
crédibilité des pays membres et la confiance des investisseurs.
L'effet attendu de cette variable est positif. Toutefois, il dépendra de
la pertinence, de l'efficacité et de l'effectivité des politiques
d'intégration sur les économies en présence.
La relation économétrique ainsi
spécifiée est la suivante :
IDEit = /J0 + /J1PIBit +
/J2INFit + /J3INFRAit + /J4DOit + /J5CHit + /J6UEMOA +
uit
Les f3i sont des coefficients à estimer et JLi est le
terme d'erreur ; i désigne le pays considéré et t
l'année d'observation de la variable. Les signes attendus des
coefficients sont tels que : f31>0, f32<0, f33>0, f34>0, f35>0,
et f36>0.
II.2.1.1.2. Source des données et méthode
d'estimation
Notre analyse repose sur une approche par les données
de panel qui sont une combinaison de séries temporelles et de coupes
transversales. L'avantage d'une telle approche est de capter les effets
dynamiques dans le comportement des pays et d'engendrer un faible niveau de
colinéarité entre les variables (DOUKOURE, 2004).
Les données utilisées dans l'analyse couvrent la
période 1990 à 2004 (soit une période de 15 ans) et prend
en compte l'ensemble des pays membres de l'UEMOA sauf la Guinée Bissau.
Ce dernier a intégré l'Union en 1997 alors que le processus
était déjà en marche. Aussi, se pose-t-il un
problème de disponibilité et de qualité des
données. Les données de l'estimation proviennent du rapport sur
l'investissement dans le monde 2006 de la CNUCED, des World Tables et du site
Internet de l'Université de Sherbrooke au Canada. Il est utilisé
une méthode d'estimation sur données de panel récemment
développé à savoir le modèle mixte (mixed model)
qui est à la fois une combinaison des effets fixes et aléatoires.
L'avantage d'une telle démarche est qu'elle permet d'éviter les
tests de spécification traditionnels qu'exigent les données de
panel. Les estimations ont été faites à l'aide du logiciel
STATA.9.2.
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