Etude analytique de l'octroi du crédit d'investissement: Cas de La BADR Banque( Télécharger le fichier original )par Med Assad Allah MATALLAH Institut National de Planification et des Statistiques (INPS) Alger - Tenchincien superieur 2005 |
V- ANALYSE FINANCIERE DE L'ENTREPRISEa) Analyse du Chiffre d'Affaires *** Chiffre d'affaires théorique Pour l'unité de production proposée, il est prévu des capacités de production nominale de fabrication de 27 millions par an, calculés sur la base annuelle de 300 jours de travail. Les prix de vente fixés sont : - 19 DA pour le sac de ciment ; - 17 DA pour le sac de sucre. Les prix pratiqués sur le marché local sont de 22 DA pour le sac de ciment et 18 DA pour le sac de sucre. (Unité : DA)
*** Chiffres d'affaires prévisionnels En envisageant les contraintes techniques de départ, nous tablerons sur une production de 18.900.000 sacs pour la premières année, soit 70 % de la Production théorique, avec un accroissement de 10 % pour atteindre 90 % la 4ème et 5ème année comme l'illustre le tableau suivant : (Unité : K DA)
b) Les consommations prévisionnelles * Matières et fournitures consommées Les matières premières entrant dans la production du sac sont notamment, le granulé de polypropylène, le fil à coudre, l'encre pour impression, les carburants et lubrifiants ainsi que l'eau et l'électricité.
(Unité : KDA)
* Services Cette rubrique est estimée a 1% du chiffre d'affaire, et comporte les frais de maintenance des équipements de production, des frais d'entretien des bâtiments, et des frais postaux etc. (Unité : KDA)
c) Les charges d'exploitation prévisionnelles
· Frais du personnel Le tableau ci-après reprend les frais du personnel échelonnés dans le temps. Avec une prévision d'augmentation annuelle de 4 %. (Unité : DA)
· Impôts & taxes Il est tenu compte des impôts et taxes dus aux titres de la taxe professionnelle et le versement forfaitaire, pour les taux respectifs de : 2 % du chiffre d'Affaires, 4 % de la base imposable des salaires. (Unité : KDA)
· Les frais financiers
Ø Frais financiers sur Crédit Externe * Montant du crédit : 450 526 350 DA * Taux : 06 % * Durée : 6 ans dont 1 an de différer
· Frais divers Les frais divers de gestion représentant des frais d'assurance concernant les équipements de production, estimés à un taux de 0.3 % du coût des investissements de production, avec une augmentation annuelle de 10 %.
(Unité : KDA)
· Les amortissements Le tableau ci-dessous démontre que l'investissement sera amorti à 49 % dans 5 ans :
(Unité : KDA)
d) Le tableau des comptes des résultats (T.C.R) (Unité : KDA)
Compte tenu des paramètres figurants au tableau ci-dessus, on a constaté que la valeur ajoutée assez conséquente, d'un taux de 60 % du chiffre d'affaires, alors que les frais du personnel ne représentent que 6 % ; enfin les résultats dépassent les 25 %. Ces chiffres témoignent d'une forte rentabilité, et d'une capacité d'autofinancement très satisfaisante. VI- LA RENTABILITE DU PROJET a) La valeur actuelle nette (V.A.N) (Unité : KDA)
A travers l'examen du tableau précèdent, nous constatons que les résultats nets représentent une moyenne de 65 % des cash-flows. Les cash-flows dégagés par l'activité permettent la récupération du coût de l'investissement comme le montre le délai de récupération. NB : faute d'informations sur le coût du capital, nous avons opté pour le coût du crédit bancaire (60 %) en tan que taux d'actualisation. b) - Délais de récupération du projet
Le tableau ci-dessus nous permet de calculer le délai de récupération :
= ((651 469 - 588 143)* 360)/ (712 506- 588 143) = 183 jours. Le coût d'investissement sera récupéré dans 4 ans et 6 mois. Ø Le délai de récupération du crédit bancaire :
= ((450 526 - 287 443) * 360) / (459 164 - 287 443) = 342 jours. Le crédit bancaire sera récupéré dans 2 ans et 11 mois. c) - Avis de la succursale Compte tenu des arguments avancés par le rédacteur, vu l'importance du projet, la succursale émet un avis favorable sous réserve des garanties suivantes : Ø Billet à ordre ; Ø Convention de prêt ; Ø Hypothèque terrain étendu aux constructions ; Ø Nantissement équipements à acquérir ; Ø L.C.A.C ; Ø C.S.L des associés ; Ø D.P.A.M.R avec subrogation. d) - Avis de la D.F.G.E Compte tenu de la rentabilité du projet, ainsi que la nature du produit mis sur la marché, la D.F.G.E émet un avis favorable pour le financement de cet investissement par la mise en place d'un Crédoc relayé par C.M.T de 5 300 310 € CV / DA 450 526 350 (1 € = 85 DA) sous réserve du recueil des garanties suivantes : Ø Nantissement des équipements à importer 450 526 350 DA ; Ø Nantissement des équipements à acquérir localement 15 732 060 DA; Ø Hypothèque du terrain étendu aux constructions 147 001 651 DA ; Ø Hypothèque Villa (R+2) sur un terrain de 600 m2 100 000 000 DA; Ø Convention de prêt ; Ø Billets à ordre ; Ø D.P.A.M.R avec avenant de subrogation ; Ø L.C.A.C ; Ø C.S.L des associés ; Ø Augmentation du capital Social à 30 000 000 DA. L'étude d'un dossier de crédit de quelque nature que ce soit nécessité la connaissance de certains éléments liés à l'entreprise qui désire emprunter. Ces derniers devront figurés dans un dossier de crédit constitué préalablement et qui servira de base à l'étude de la demande à fin de permettre de prendre une décision, de principe sur la nature des risques à supportés. Les pièces constitutives du dossier doivent permettre au banquier de s'assurer d'abord de la situation juridique de la relation et mener en suite une étude financière et sa capacité de remboursement des crédits sollicités. Durant son étude, le banquier exige de l'entreprise de réaliser les études suivantes : · Etude technico-économique de projet ; · Etude financière de projet d'investissement ; · La prise de garanties. L'étude économique vise la limitation des risques inconnus par la mise en oeuvre des projets. L'étude technico-économique et l'analyse financière représentent le terrain de décision au banquier, mais il est nécessaire de recueillir de garanties. C'est avec la prise de garanties que se termine l'étude du banquier ; toutes ces étapes sont nécessaires à la prise de décision à propos de financement des projets d'investissement. Ce chapitre comportera des axes suivants : · L'utilité de l'étude économique ; · L'impact de l'analyse financière sur la décision de financement des projets ; · Les garanties recueillies par le banquier lors de l'octroi de crédit d'investissement ; · Le risque de crédit d'investissement. 1. Etude technico-économique de projet (BOURKAIB N. et BIBI O., 2002) L'étude technico-économique d'un projet d'investissement doit porter sur différents aspects ayant trait au marché aux considérations commerciales ainsi qu'aux analyses techniques : Analyse du marché Consiste à assurer qu'un marché existe pour le produit ou le service de l'entreprise. Analyse commerciale Son but est de découvrir la meilleure manière à convaincre les clients par les avantages de produits ou de services. Analyse technique Elle portera sur les variables qui touchent à l'investissement telles que : - L'implantation de l'investissement, l'outil de production (équipement, installation...etc.), la technologie à utiliser, les ressources humaines nécessaires à la prise en charge de toutes les fonctions attendues (administration, production, ...etc.). B- Etude du marché L'étude du marché est une analyse quantitative d'un marché, c'est-à-dire l'offre et la demande réelle au promoteur telles d'un produit ou d'un service afin de permettre l'élaboration de la décision commerciale. L'étude de marché peut être aussi définie comme un ensemble de méthodes et d'instruments qui permettent de connaître ou prévoir le milieu dans la quelle va devoir vivre la future entreprise. A-1- les aspects d'une étude de marché L'élaboration d'une étude de marché est une démarche à trois aspects : 1- Etude de produit ; 2- Etude de la demande ; 3- Etude de la concurrence.
Les caractéristiques du produit Ø Etude de la demande : l'étude de la demande obéit à une démarche en deux étapes : - Analyse de la demande passée et présente. - Estimation de la demande future. La première étape permet de connaître l'évaluation de la demande en quantité et identifier les facteurs qui peuvent renforcer la demande dans une période considérée. Pour la deuxième étape, c'est à l'aide des méthodes techniques et qualitatives, que l'entreprise pourra faire des provisions sur la demande future. Parmi ces méthodes utilisées, on trouve les données historiques, des enquêtes et les statistiques. Ø Etude de la concurrence Cette étude consiste à classer les parts de marché (segmentation de marché). L'étude de la concurrence est basée sur l'étude de plusieurs variables qui concerne l'entreprise. Ces variables sont schématisées comme suit : Etude de la concurrence Les coûts de production des concurrents Connaître le nombre des concurrents Le lieu d'implantation des concurrents La capacité de production des concurrents B- Analyse commerciale L'étude de marché pour l'entreprise consiste à produire ce qu'elle vend plutôt que vendre ce qu'elle produit. De ce fait, on se trouve devant les situations suivantes : Situation A : la demande est supérieure à l'offre Dans cette situation l'entreprise ne faisait qu'écouler sa production sur le marché sans donner l'importance à la contrainte du marché, puis l'entreprise monopolise la marché et elle n'aura le problème d'écoulement de ses produits. Situation B : la demande égale à l'offre Dans cette situation l'étude du marché est considérée mais elle sera réalisée après production (après le lancement du produit). Son but est la recherche des débouchés pour les produits ou services fournis par l'entreprise, dans ce cas l'entreprise dot fournis des efforts pour vendre sa production et faciliter l'écoulement des biens et services. Situation C : la demande est inférieure à l'offre La production est considérée par la prise des besoins des marchés qui permet un autre d'orienter les outils des marketing (prix de vente, distribution, publicité). C- Analyse technique : L'analyse technique comporte : Ø Les éléments relatifs à l'investissement ; Ø Les relatifs à l'exploitation ; Ø Les moyens humains ; Ø La location de l'unité de production ; Ø La prise en compte de l'incertitude. 1. Les éléments relatifs à l'investissement A- Le coût de l'investissement Cet élément consiste la variable principale, la détermination du coût global de l'investissement suppose également que le site d'implantation est déterminé d'une façon à pouvoir chiffrer d'acheminement de l'ensemble d'équipements. B- L'étude industrielle Cette étude est une nécessite première lorsque le banquier accorde ou s'engage dans le financement d'un crédit d'investissement. Quand le banquier envisage de financer un outil de travail, il est nécessaire être assisté par des techniciens. La plupart des organismes qui ont pour vocation de fiancer des crédits d'investissement se sont dotés d'ingénieurs. Conseils spécialisés par les branches professionnelles dont le rôle consiste précisément à porter un jugement sur l'outil que le demandeur de crédit comporte acquérir par le biais de la banque. 2. Les éléments relatifs à l'exploitation Ces éléments concernant les consommations de la matière première, la disponibilité des utilités (eau, électricité,....) ainsi que les moyens des consommations. Ces éléments sont déterminés d'une manière précise par les techniciens. 3. Les moyens humains L'entreprise doit identifier ses besoins en mains d'oeuvre soit sur le plan des effectifs et de qualification soit su r la politique de recrutement et de formation à programmer. 4. La localisation d'une unité de production Les études liées à la localisation de l'unité de production portent sur : · Considération technique : coût de facteurs de production, disponibilité de la main d'oeuvre, la matière première, moyens de communication pour les biens et services, transport, assurance,...). · Considération commerciale : Importance de marché, produits à ses coûts de transport élevés,... · Considération sociale : création d'emploi, possibilité d'avantages fiscaux ou douaniers,... 5. La prise en compte de l'incertitude L'incertitude est une variable obligatoire à prendre en considération quelle que soit l'étude technique élaborée. 2. L'analyse financière d'un projet d'investissement (BZDOC M., 1975) L'analyse financière est aussi un outil à la décision d'investir ou de financer ces investissements. Cette analyse va apporter la réponse aux questions suivantes : - Est-ce que ce projet d'investissement est rentable ? - Est il nécessaire d'octroyer un crédit d'investissement à l'entreprise ? Ces questions font appel à l'étude de différents documents que possède l'entreprise quelle que soit sa nature d'activité (extension ou création) qui sont : § Le bilan. § Le tableau des comptes des résultats (TCR). § Le plan de trésorerie. § L'analyse financière par la méthode des ratios. § Tout documents portants un jugement sur le rentabilité de l'entreprise. 1. L'analyse du bilan 1.1. Définition Le bilan est un inventaire de tout ce que l'entreprise possède (actif) et de tout ce qu'elle doit (passif). Il doit être établi au moins une fois par an, à la fin de chaque exercice. Le bilan représente le principal que fournissent les entreprises à leurs banques, il est important car il permet de juger de l'équilibre de la politique d'investissement, la politique financière ainsi que la situation patrimoniale de l'entreprise. Il est constitué de deux colonnes dont le total est égal : « L'actif et le passif » 1.1.1. L'actif (les emplois) Il montre l'emploi qui a été des fonds mis à la disposition de l'entreprise et indique la valeur des biens et créances dans une unité monétaire donnée. Les emplois ont un degré de stabilité parfaite tandis que les valeurs réalisables (stocks et créances clients) et les valeurs disponibles sont en perpétuel renouvellement. Les emplois ou actifs du bilan composés des postes essentiels suivant : - Valeurs immobilières, valeurs d'exploitation, valeurs réalisables et valeurs disponibles. 1.1.2. Le Passif (les ressources) Il précise l'origine des fonds utilisés et exprime la valeur des dettes dans la même unité monétaire. La stabilité de ces ressources est liée à leur degré d'exigibilité croissante. Il comporte les capitaux propres (capital social, provisions, rapport à nouveau), les dettes à moyens et à longs termes ainsi que les dettes à court terme. Ces dettes représente le montant des droits qu'une personne physique ou morale peut avoir sur l'actif y compris l'entrepreneur lui-même. Les portes de l'actif sont classées en fonction de leur liquidité croissante et les portes du passif en fonction de leur exigibilité croissante. Le bilan peut se présenté de la manière suivante :
Schématiquement on peut aussi présenter les colonnes de l'actif et du passif d'un bilan comme suite :
(Source : BADR Banque). 2. Les postes du bilan 2.1. Les postes de l'actif : on peut regrouper les différents postes de l'actif d'un bilan en deux rubriques générales : les valeurs immobilisées et les actifs circulants (capitaux circulants). 2.1.1 Les valeurs immobilisées Les valeurs immobilisées sont composées de trois groupes d'élément : - Les frais d'établissement. - Les immobilisations. - Les autres valeurs immobilisées. A-1- Les frais d'établissement Ils regroupent : - Les dépenses de recherche, d'étude, de prospection et de publicité qui sont engagées avant le début des opérations. - Ils peuvent aussi comporter d'autres éléments de moindre importance par rapport à ceux cités, tel que : - Les diverses catégories de frais de construction de la société (droits de mutations honoraires, frais d'acte). - Les frais d'augmentation du capital, etc. - Les frais d'établissement, bien qu'essentiel à la création ou à l'extension de l'entreprise ne constituent pas des moyens d'action de l'entreprise car ce sont des dépenses d'exploitation préalable, et il convient donc de les amortir le plus rapidement possible. Malgré leur insertion dans les valeurs immobilisées, les frais d'établissement doivent être considérés comme des simples charges à repartir. A-2- les immobilisations : on distingue : 1- Les immobilisations corporelles Elles comportent les terrains, les bâtiments et agencement, le matériel, les véhicules. Ces biens constituent les facteurs de production qui permettent à l'entreprise de fonctionner. 2- les immobilisations incorporelles Se sont des éléments qui n'ont pas d'existence matérielle, mais ont une valeur pour l'entreprise : Fonds de commerce, les brevets de fabrication, les licences, les dessins et les concessions d'exploitation accordées aux compagnies de transport,...etc. A-3- Les autres valeurs d'immobilisationCes éléments qu'une importance secondaire. Surtout quand elle comprend par exemple que une poste de « dépôts et cautionnements ». Mais de fois elle porte sur des montants très élevés, notamment quant elle incluse des rubriques « participations ou prêts à plus d'un an ». 2.1.2. Les actifs circulants Ils comprennent : § Les valeurs d'exploitation. § Les valeurs réalisables. § Les valeurs disponibles. B-1- Les valeurs d'exploitation Sont constituées par : - Les stocks : pour assurer le fonctionnement de l'entreprise et comportent : - Les marchandises destinées à la vente en l'état. - Les matières premières et fournitures. - Les produits en cours de fabrication. - Les emballages commerciaux. B-2- Les valeurs réalisables On distingue : § Les titres de placement : constitués de placements temporaires de fonds dont l'entreprise n'a pas un besoin immédiat. § Les débiteurs : ils représentent des sommes qui ne sont pas encore réglées par des clients qui ont déjà reçu de l'entreprise des livraisons de marchandises, des livraisons de produits finis ou encore des fournitures de services et qui bénéficient d'un délai de paiement. § Les débiteurs divers : il correspond à des sommes dues à l'entreprise pour un objet qui ne correspond pas directement à son activité. B-3- Disponibles Il s'agit du poste « caisse et banque » qui comprend le montant des avoirs en monnaie et les dépôts en banques. |
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