Chapitre I : Aperçu des notions de PME et
d'IMF
Ce chapitre portera sur les définitions et
caractérisations des PME et IMF, l'historique de financement, le concept
et l'identification des créneaux porteurs.
Section 1 : Définition et importance de la
PME
1.1. Définition de la PME
Plusieurs définitions se rattachent à la notion
de PME. La définition qui a attiré notre attention est celle
retenue par la charte des PME qui régit l'ensemble des PME
situées sur le territoire sénégalais.
Selon la charte des PME au Sénégal, ce concept
englobe la Petite Entreprise (PE) et la Micro Entreprise (ME).
La Petite Entreprise est caractérisée
par :
- par un effectif compris entre un (1) et vingt (20)
employés, la tenue d'une comptabilité allégée ou de
trésorerie certifiée par la structure de gestion
agréée (SGA) selon le SYSCOA ;
- un chiffre d'affaires annuel hors taxe n'atteignant pas les
limites suivantes prévues dans le cadre de l'impôt soit :
o cinquante millions de francs CFA pour les Petites
Entreprises qui effectuent des opérations de livraisons de
biens ;
o vingt cinq millions pour les entreprises qui effectuent
des opérations de prestations de services ;
o et cinquante millions pour les entreprises qui effectuent
des opérations mixtes telles que définies par les textes relatifs
à l'impôt.
La Moyenne Entreprise répond quant à elle aux
critères suivants :
- un effectif inferieur ou égal à deux cent
cinquante employés (250) ;
- la tenue d'une comptabilité selon le système
normal en vigueur au Sénégal (SYSCOA) et certifiée par un
membre inscrit à l'ordre national des experts comptables et comptables
agréés (ONECCA) ;
- chiffre d'affaires annuel hors taxe inferieur à un
milliard.
Il faut noter que la qualité de PME est
attribuée sur demande expresse de l'entreprise, si elle répond
aux conditions relatives à sa classification. Cette qualité
attribuée pour une durée de cinq (5) ans peut être
retirée à l'entreprise après constatation de non-respect
des engagements ou en cas de fraude avérée.
Les PME étant à des niveaux de
développement et d'activités différents, un schéma
a été proposé les classant en trois
catégories :
- Catégorie 1 : celles qui sont en
création dans des créneaux porteurs mais dont les promoteurs
n'ont pas à proprement parler d'expérience antérieure.
- Catégorie 2 : celles qui existent mais sont de
plus petite taille et qui reposent sur un savoir-faire de leurs promoteurs mais
dont le potentiel de croissance est relativement limité.
- Catégorie 3 : celles qui sont en
développement et qui ont déjà atteint un niveau
d'activités plus important avec des perspectives de
développement, une vision claire des dirigeants, etc.
Nous constaterons alors que les PME susceptibles de trouver
des appuis financiers auprès des banques sont celles en
développement (catégorie 3) et il y en a peu dans ce cas. Ces PME
peuvent également trouver des financements auprès de certaines
IMF (notamment ACEP, PAMECAS, CMS) ainsi que de la part des mécanismes
innovants (capital-risque et/ou crédit bail).
Les PME de la catégorie 2 n'intéressent
généralement pas les banques et ne sont pas attrayantes pour les
investisseurs en capital-risque. Elles pourraient trouver des appuis
auprès de certaines IMF notamment les principaux réseaux, sous
réserve que ceux-ci bénéficient de ressources longues sous
forme de prêts auprès des banques ou des fonds d'investissement
tel que AFRICAP.
Les PME en création (catégorie 1) sont plus
risquées pour les banques et pour les IMF. Elles ne peuvent trouver un
financement qu'à travers des mécanismes innovants du type de
capital-risque. Et même dans ce cas, il s'agira seulement de celles ayant
le plus grand potentiel de croissance. Mais le capital-risque n'est
intéressant pour les investisseurs que :
- si l'activité est hautement rentable à moyen
terme ;
- si la fiscalité est incitative ;
- et s'il existe une porte de sortie en cas de besoin.
En dépit de tout ce que renferme la définition
de la PME, nous pouvons faire une classification en deux grands groupes des
PME. Il s'agit des PME agissant en conformité avec la
réglementation et celles faisant leurs activités dans le secteur
informel.
Les PME s'activant dans le secteur
formel: elles constituent un point important dans le dynamisme de
l'économie sénégalaise du fait qu'elles engendrent de
l'innovation et de la créativité dans leurs secteurs
d'activités. Elles jouent un rôle essentiel au niveau de la
promotion viable et de la création d'emplois en participant très
fortement au développement social, culturel et environnemental. Ces
entreprises peuvent bénéficier de mesure de facilité en ce
qui concerne leur financement et doivent respecter les clauses contractuelles.
Elles doivent être en règle avec l'administration fiscale, assurer
une transparence totale dans la production des documents de gestion,
répondre aux principes de gouvernement d'entreprise,
bénéficier des mesures d'aide et de soutien. Pour ces
entreprises, la tenue d'une comptabilité régulière et
fiable est fortement requise et elles ont l'obligation de laisser auditer leurs
comptes par un expert.
Les PME s'activant dans le secteur
informel : ces types d'entreprises évoluent dans la
plupart des cas en Afrique subsaharienne en général et au
Sénégal en particulier. Force est de constater qu'au
Sénégal les unités s'activant au secteur dit informel se
sont multipliées et ont une importance déterminante dans divers
secteurs de l'économie. La difficulté de ces entités
provient du fait qu'elles produisent généralement sur la base des
avances reçues de leurs clients, ce qui constitue une entrave
puisqu'elles ne permettent pas de faire des projections optimales des
opérations de fabrication et d'atteindre à travers des circuits
de vente, un marché autre que celui caractérisé par une
proximité géographique. Ces entreprises souffrent de la
concurrence des produits étrangers. Ce comportement des consommateurs
crée une diminution du chiffre d'affaires de ces dernières mais
s'explique par la qualité médiocre des produits fabriqués
et le manque d'innovation.
1.1 Importance de la PME
Dans bon nombre de pays, le développement du secteur
privé s'est toujours soldé par un essor économique
remarquable. La PME qui se veut novatrice et créatrice de nouveaux
emplois au Sénégal est non seulement reconnue comme moteur de
croissance économique mais également comme facteur clé
dans le secteur privé. Elle représente près 90% des
entreprises, concentre 30% des emplois et 20% de la valeur ajoutée. Les
PME sont géographiquement situées en zone urbaine plus
précisément à Dakar, Pikine et Rufisque.
A l'échelle mondiale, l'importance des PME est encore
plus marquée. Une récente étude réalisée au
niveau mondiale par le CNUCED a révélé que les PME
constituent environ 90% de l'ensemble des entreprises. Cette même
étude a reflété qu'elles sont à l'origine de 50% de
production manufacturière et qu'elles jouent un rôle
particulièrement très important dans le cadre de la promotion des
emplois.
L'environnement politique est très favorable au
développement de la PME et oeuvre pour sa croissance et sa
compétitivité. L'Etat oriente alors son intervention sur
l'entreprenariat (y compris entreprenariat féminin), les groupes
d'activités, l'accès des PME aux marchés internationaux,
les technologies de l'information et de la communication ainsi que le commerce
électronique. La création d'outils de formation destinés
aux PME désireuses de régler en ligne les différends
commerciaux électroniques. Les mesures nécessaires à
l'amélioration des statistiques et de la promotion en tant que facteur
de développement n'ont pas été mises à
l'écart. Les PME participent de manière remarquable à la
création d'emplois en passant par l'innovation et l'adaptation au
système économique.
Retenons enfin que l'expérience internationale a
démontré que les IMF ont besoin d'un appui pour le
développement institutionnel et le recouvrement des coûts
opérationnels pendant les premières années d'existence, ce
qui nous amène à voir la définition et les
caractéristiques des IMF.
|