Section 2 : Définition et
caractéristiques des IMF
2.1. Définition des IMF
Les IMF sont des institutions mises en place par un Etat, une
organisation non gouvernementale (ONG) ou des bailleurs de fonds en vue de
participer à la promotion et à la croissance de l'initiative
privée.
Ces institutions ont pour rôle d'attribuer des
crédits à court terme à des particuliers (ménages)
ou à des PME. Elles permettent de palier la difficulté
liée à l'accès aux banques qui en général,
sont très formalistes et possèdent des procédures plus ou
moins longues, tout ceci est couronné par une étude de
crédibilité de fond en comble du dossier objet de la demande de
crédit.
Notons cependant que depuis un certain temps, on assiste
à un phénomène qui consiste à monter des
institutions ou des groupements de micro finance destinés uniquement au
financement et au soutien de l'entreprenariat féminin d'où un
élargissement du catalogue des IMF du Sénégal.
2.2. Caractéristiques des IMF
Les gouvernements et les bailleurs de fonds accordent une
très grande importance à la micro finance parce qu'elle constitue
un moyen durable et efficace de lutte contre la pauvreté. Au
Sénégal, comme dans de nombreux pays de l'UEMOA, la mise en place
des projets d'appui de la micro finance s'est d'abord opérée de
manière désordonnée à l'initiative des bailleurs de
fonds sans grande concertation. Ce n'est que lorsque ce phénomène
a commencé à prendre de l'ampleur que les autorités
administratives ont perçu la nécessite de mettre en oeuvre des
règles pour formaliser le secteur et de se doter d'une véritable
politique adéquate à la micro finance. Ces règles ont
consisté à :
- fixer des objectifs concernant le cadre et les règles
d'institutionnalisation des IMF ;
- définir des priorités par secteur, produit,
catégorie sociale ;
- organiser des complémentarités entre IMF de
différentes catégories et entre celles-ci et les
banques ;
- organiser une concertation permanente des bailleurs de fonds
dans le secteur.
Au cours de ces dernières années, la micro
finance a émergé et s'est imposée comme un sous secteur du
système financier dont elle contribue à l'élargissement de
la portée et à la diversification des services.
En effet, on observe une multitude de structures de micro
finance qui sont soit portées par le concept de lutte contre la
pauvreté, soit en réaction ou en accompagnement parfois
endogène du processus de libéralisation de l'économie et
de restructuration du système financier.
La croissance exponentielle de l'activité des
institutions les mieux structurées montrent en termes d'impact qu'elles
répondent à un réel besoin des populations. Cette
croissance s'accompagne d'une diversification des services financiers et des
marchés (rural/urbain, crédit aux particuliers et aux micros
entreprises, crédit allant du très court terme à parfois
deux ou trois ans).
Précisons que l'enjeu majeur du secteur de la micro
finance est de palier les insuffisances du secteur bancaire pour permettre le
développement économique et social de l'ensemble de la
population. Ce compartiment a connu une forte croissance au cours de ces quinze
dernières années. Le développement rapide de ce secteur
s'est accompagné d'une régulation et d'un soutien
impératif. Au Sénégal, les autorités publiques ont
élaboré la loi Pamec qui est en vigueur dans les pays de l'UEMOA
régissant la création et le fonctionnement des IMF. En termes de
soutien, la plupart des partenaires de développement (bailleurs de
fonds) se sont impliqués dans le soutien financier et l'appui technique
afin de favoriser le développement des structures de financement de
proximité qui seuls sont en mesure de fournir des services financiers
aux groupes vulnérables.
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